Au cours des trois dernières années, les courses de standardbred au Canada ont été un bien dur endroit où se trouver si vous êtes un optimiste. Dans les paddocks de course, aux centres d’entraînement et sur les fermes de production, le positivisme s’est manifesté en même temps qu’une terrible dose de médecine ‘réalité’.
« Le petit est tué. » « Le sport se meurt. » « Nous ne pouvons pas survivre. » S’il vous est arrivé de vous trouver près des courses attelées, vous avez entendu ces remarques, et pire encore.
Le nombre de participants de l’industrie a diminué, aussi bien que le nombre de chevaux en élevage a dégringolé. Les participants se sont éloignés de l’industrie, ou ont cherché refuge dans les juridictions américaines leur apparaissant plus stables. Mais les courses au Canada ont persévéré, et montrent maintenant des signes évidents que ceux qui leur sont restés fidèles semblent commencer à être récompensés.
À l’encan Canadian Yearling Sale de cette année, la moyenne des ventes s’est située à 21 350 $, soit une augmentation de 69% par rapport à celle de 12 614 $ de l’année dernière, et de 156% par rapport à celle de 8 329 $ en 2012. Ce dernier encan s’est tenu quelques mois après que le gouvernement de l’Ontario ait fait son annonce à l’effet de bombe, de la fin du programme’ Slots at Racetracks’. Cette année, le nombre de yearlings ayant diminué, la moyenne des ventes a grimpé en flèche considérablement pour atteindre des chiffres plus élevés que ce que nous voyions au temps du programme ‘Slots at Racetracks’ de l’Ontario. La demande semble avoir rattrapé l’offre, et nous pouvons probablement nous attendre à augmenter la ‘Forest City Yearling Sale’ du 25 octobre prochain.
Bien sûr, les moyennes sont très étranges. Quand le nombre de chevaux disponibles diminue, les moyennes augmentent. Mais plus important encore, malgré le fait que seulement 119 chevaux ont été vendus lors de la ‘Canadian Yearling Sale’, le montant brut de 2 540 700 $ a augmenté de 30 % par rapport à 2014 et de 24 % par rapport à 2012, alors que 246 chevaux avaient été vendus pour une somme de 2 048 950 $. Le fait de voir plus de visages américains chez les spectateurs cette année, inutile de le dire, la valeur élevée du dollar américain a aussi joué un rôle dans l’augmentation des prix cette année, tout comme les gestes posés par le gouvernement de l’Ontario et l’optimisme.
Quant au nombre de poulinières fécondées au pays, les statistiques s’améliorent également, bien qu’à un rythme plus lent. Cette année, 2 910 juments ont été accouplées à des étalons canadiens, une augmentation de 12% par rapport aux 2 604 fécondées en 2014. Chez les étalons ontariens seulement, le bond a été plus important, augmentant de 21 % passant de 1 719 en 2014 à 2 077 en 2015. Ces chiffres sont encore bien en deça des 3 711 poulinières accouplées aux étalons canadiens, et des 2 897 juments accouplées aux étalons ontariens en 2012. Mais il y a place à l’optimisme.
Est-ce que cette évidence devrait convaincre les gens que tout va bien dans le domaine des courses de standardbred au Canada? Absolument pas. Nous espérons cependant, que cela éveillera l’optimisme quant à l’industrie et favorisera l’investissement dans son avenir.
Nous devons investir dans de nouveaux programmes de propriété et d’élevage, dans les amateurs et le développement de la clientèle, et s’assurer de faire en sorte que de petites augmentations se révèlent une résurgence à travers ce pays, ainsi qu’à travers le monde. Nous devons raviver l’idée de mettre de l’argent de côté pour construire les courses de chevaux et s’assurer que nous jouons tous un rôle dans sa croissance.
L’avenir et la santé de cette industrie ne dépendent pas seulement d’un groupe en particulier, qu’on pense aux hippodromes, hommes de chevaux, éleveurs ou gouvernement. Elles ne dépendent pas non plus que d’une seule action, comme quels programmes d’intégration sont annoncés par l’Ontario Lottery and Gaming Corporation. L’avenir des courses de chevaux passe par une vision dynamique, de la collaboration et de dur labeur. Ne gaspillons pas cette occasion.
Darryl Kaplan
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