« Le meilleur 2 ans avec lequel j’ai été impliqué était…»

Pour la quatrième année consécutive, dans ce qui est devenu un incontournable pour notre numéro « Twos In Training » (Les 2 ans à l’entrainement), nous avons demandé à un certain nombre de participants de partager avec nous le nom du meilleur poulain de deux ans avec lequel ils n’ont jamais été impliqués, ainsi qu’une histoire et un ou deux souvenirs des coulisses de ce même cheval. Cette année encore, nos interviewés n’ont pas déçu et nous les remercions tous pour leur participation. Traduction Manon Gravel

 

TODD MCCARTHY: Conducteur.

J’ai conduit un bon nombre de deux ans talentueux, mais pour moi, le meilleur se doit d’être Pebble Beach.

J’ai d’abord pu le conduire lors des qualifications à Magical Acres à Chesterfield. Tout comme il l’a fait pour Noel [Daley], il m’a alors donné l’impression qu’il avait beaucoup de vitesse et qu’il serait un très bon cheval. À ce stade, vous espérez simplement que lorsqu’ils se présenteront aux courses, ils seront capables de tenir le coup, et c’est exactement ce qu’il a montré.

Noel est une personne tellement terre-à-terre, qui est aussi très réaliste. Il sait quand il a un bon cheval entre les mains. Même après le premier départ à Northfield, dans un événement des Ohio Sires Stakes [avec Ronnie Wrenn Jr. sur le sulky], les choses ne se sont pas vraiment déroulées comme prévu, mais cela n’a pas changé notre opinion à son sujet. Le départ suivant, je l’ai conduit à The Meadowlands et il a largement rebondi. Il a gagné facilement en [1]:51.1, avec un dernier quart de mille en 26.4… Il était comme de la dynamite. Comme je l’ai dit, la vitesse était là à partir du mot « Go ».

Il avait une si bonne attitude qu’il pouvait le faire de n’importe quelle façon, que ce soit par en arrière ou en avant. Je pense qu’il est important d’apprendre très tôt aux chevaux à courir le « nez dans le casque » de celui qui le précède, de les laisser s’installer, puis de les amener progressivement à courir en tête. Tous les chevaux ne peuvent pas le faire efficacement dans les deux sens, mais pour Pebble Beach, cela n’avait pas d’importance.

Pour lui, il occupera toujours une place spéciale pour moi, car il m’a offert deux des victoires les plus mémorables de ma carrière, et elles sont toutes deux arrivées au Canada quand il avait trois ans. C’était tellement cool qu’il m’offre mon premier titre dans la « North America Cup ». Si vous avancez rapidement de quelques mois et il a également pu m’offrir ma première victoire à la Breeders Crown. C’était vraiment super aussi. Il a été vraiment bon lors des deux courses, mais lors de la soirée de la Breeders Crown, il a changé de vitesse, gagnant en [1] : 48,1. Il adorait courir à Mohawk… il y était invaincu.

J’ai hâte de pouvoir m’asseoir derrière certains de ses rejetons, et j’espère qu’ils seront aussi rapides et avec autant de bonnes aptitudes que lui. C’était un plaisir de s’asseoir derrière. Par John Rallis

JENNA MCNIVEN: Éleveuse/Fermes Twinbrook.

Pour moi, c’est Twin B Joe Fresh. Nous avons acheté la jument [Fresh Breeze] gestante, à Harrisburg. Je l’avais marquée dans mon catalogue mais nous sommes en quelque sorte tombés amoureux d’une pouliche Western Ideal de deux ans, et nous n’avions prévu de ramener qu’un seul cheval à la maison, nous avions donc pratiquement arrêté de regarder les juments. Mais je passais devant chez Preferred [Equine] et ils avaient un groupe de juments dehors et alignées… l’une d’elles a attiré mon attention alors je suis allé la regarder. Elle était grande, brillante et belle… c’était Fresh Breeze, et je l’avais déjà notée dans mon livre. Alors j’ai appelé mon père et nous l’avons suivie jusqu’au ring. À ce moment-là, sa mère n’avait pas vraiment produit grand-chose, mais dans la famille il y avait une championne du monde par toutes les autres mères [American Ideal, Life Sign, etc.]. Je pense que nous n’avons misé qu’une seule offre sur elle et nous l’avons obtenue pour seulement 21 000 $. On se disait que nous ne pouvions pas nous tromper avec cela ! Nous l’avons donc achetée, et il nous restait encore de quoi acheter la pouliche Western Ideal, le lendemain, pour 85 000 $.

Elle [Fresh Breeze] était gestante de Roll With Joe, donc pour être honnête, nous espérions juste de pouvoir récupérer nos 21 000 $ du premier poulain, puis partir de là. Nous étions ravis quand elle est sortie car c’était une grande et solide pouliche et on ne pouvait pas vraiment rien lui reprocher. Elle n’a jamais rien fait de mal. Elle était si grande et si forte… Francis [conjoint, Dumouchel] plaisantait même en disant qu’on avait une poulinière à l’entrainement avec toutes les pouliches yearlings, parce qu’elle était si grande (rires). Elle avait un énorme poitrail et était même un peu grasse.

Après les avoir amenés en tant que yearlings pour travailler avec eux [en août], ils sortent tous encore une heure chaque jour. Nous disposons de six paddocks pour la mise en forme mesurant chacun environ 300 pieds de long, où ils peuvent courir ensemble. Eh bien, à quatre reprises, Joe Fresh a en fait brisé la grande barrière de son enclos. La première fois, nous avons entendu un gros fracas, alors je suis sortie, et la barrière était cassée et elle était lousse. J’ai pensé qu’elle avait dû avoir peur de quelque chose et l’avoir défoncée, n’est-ce pas ? Elle l’a fait une autre fois, et je me suis dit : « Qu’est-ce qu’elle fait ? » Puis la troisième fois que je l’ai vue faire… ils couraient tous le long de la clôture, comme ils ont l’habitude de le faire, et ils peuvent tous courir rapidement puis s’arrêter très rapidement. Eh bien, elle était tellement grande, puissante et rapide qu’elle ne pouvait pas s’arrêter, et elle a foncé dans la clôture (rires). Elle l’a fait quatre fois ! C’est à ce moment-là que j’ai réalisé qu’elle avait bien plus de pouvoir que les autres. Un jour, alors que je la promenais, elle a eu peur, et quand elle s’est levée sur ses pattes arrière, elle m’a littéralement soulevé du sol… c’est à ce moment-là que j’ai commencé à penser qu’elle était vraiment spéciale, compte tenu de sa force.

De nombreuses personnes de New York l’ont regardée lors de la vente, mais son père n’était peut-être pas le plus populaire à l’époque. Chris Ryder est venu la voir plusieurs fois, donc nous étions presque sûrs qu’il l’aimait bien. Il a fini par donner 65 000 $ pour elle, nous étions donc très heureux. Elle était également éligible au Kentucky, nous avons donc pensé que cela avait probablement contribué à augmenter son prix, mais il nous a dit par la suite que cela n’avait pas vraiment d’importance pour lui. Il l’aimait juste vraiment beaucoup.

Le prochain rejeton de la jument [Twin B Roulette] a rapporté 110 000 $, puis l’automne dernier, Twin B Fresh Bet [alors nommé Twin B Euchre] s’est vendu pour 500 000 $. C’était vraiment incroyable pour notre famille. Je l’ai accompagné jusqu’au ring, ma mère était assise avec l’encanteur et mon père et les autres regardaient de côté. Mon père n’est revenu à notre allée que quelques minutes supplémentaires après… nous sommes presque sûrs qu’il est allé pleurer un peu quelque part. Par Dan Fisher

JODY JAMIESON: Conducteur.

Si j’y allais avec le plus récent, je dirais que Captains Quarters est le meilleur poulain de deux ans derrière lequel je n’ai jamais pu m’asseoir - et je dis cela non seulement à cause de ce qu’il a accompli, mais aussi parce que j’ai commencé avec lui avant les courses écoles, et jusqu’à la fin de sa saison de deux ans. Non seulement cela, mais il s’en est extrêmement bien sorti.

Cependant, suite à mes premières impressions sur Bulldog Hanover - qui n’étaient pas les meilleures impressions (rires) – jusqu’à ce qu’il ait montré quelques départs plus tard, je dois dire que c’était le meilleur poulain de deux ans derrière lequel j’ai eu l’occasion de m’asseoir.

Lorsque Bulldog s’est qualifié fin juin, je l’aimais bien, mais, à vrai dire, je ne savais pas à quel point il serait bon. Je me souviens que nous avons couru contre Lawless Shadow lors de son premier départ en carrière, lors d’une division du OSS Grassroots à Mohawk. J’ai pris les devants au départ, Bob [McClure] a tiré la guide pour prendre la tête, et ils nous ont devancés jusqu’au fil en un mile qui s’est terminé en [1]:52,4.  Je vais être honnête, je pensais vraiment qu’il aurait dû gagner cette course ce jour-là, mais il ne l’a pas fait… peu importe.

Il a remporté sa deuxième course dans une autre division du Grassroots, mais, à la fin août, Jack [Darling] a décidé de l’essayer dans un « Gold » [OSS]. À l’époque, j’étais le conducteur principal de Dave Menary, et il avait un autre poulain que j’avais qualifié et qui me plaisait beaucoup. Honnêtement, le poulain de Dave [Saratoga Blue Chip] ressemblait à un monstre, et je ne pouvais pas encore en dire autant de Bulldog. J’ai donc fait savoir à Jack que je m’en tiendrais à celui de Dave, et il a demandé à Randy Waples de le qualifier juste avant le Gold. Il [Bulldog] a écrasé l’opposition par plusieurs longueurs en [1]:56 ce matin-là.

Avançons rapidement jusqu’au soir de la course, alors que Waples ne se présente pas pour conduire, alors Jack demande à Trevor [Henry] de conduire Bulldog. Il avait la neuvième position, s’est élancé de l’arrière et ils ont quand même gagné facilement. J’ai été surpris par la manière dont il l’a fait, mais j’étais vraiment heureux pour Jack.

Cette même soirée, Trevor a remporté l’autre division du OSS Gold avec Desperate Man, entraîné par John Cecchin. En raison de la relation de Trevor avec John et sa femme Kathy, Jack avait l’impression qu’il resterait avec leur poulain plutôt que le sien - ce qui s’est avéré être une très bonne décision.

Je me souviens avoir vu Jack dans le paddock après la course et je lui ai dit : « Félicitations ». Il s’est assuré de me le faire savoir en disant : « Eh bien, Jody, tu as encore choisi le mauvais cheval ».

Jack aimait toujours me rappeler quand je choisissais le mauvais (rires). Quelques instants plus tard, il m’a dit : « Alors, tu veux venir conduire un bon cheval maintenant, ou quoi ?

Je n’ai pas refait cette même erreur (rires). Par John Rallis

ANTHONY MACDONALD: Entraineur/Conducteur.

Chez TheStable, nous avons été associés à un certain nombre de beaux poulains de deux ans, mais aucun champion à ce jour. Nous avons établi un record du monde avec White Tiger à deux ans, et nous venons d’être battus en finale du PASS deux années consécutives avec White Tiger et Lawmaker. Nous avons remporté le Matron avec Threepointbluechip à deux ans, et les Bluegrass et International Stallion Stakes [en 2023] avec Pick Pocket. Nous avons également vendu Swandre The Giant et Una Madonna pour 1 million de dollars chacun à deux, mais nous n’avons remporté aucun honneur de division.

Je dois y aller avec Threepointbluechip, et l’histoire derrière lui est plutôt cool aussi. C’est un cheval qui nous a vraiment fait connaître à plusieurs égards. C’était le premier cheval cher que nous avons acheté [115 000 $ US], ce qui a montré aux gens de l’industrie que nous allions dans la bonne direction. Et pour lui, sortir et faire les choses qu’il a faites sur la piste, cela n’a peut-être pas eu une fin de conte de fées, mais d’une certaine manière, c’était un peu un conte de fées pour nous.

C’est pendant Covid que nous l’avons acheté… avec le recul, c’est presque surréaliste, et on se dit que ce n’était peut-être pas aussi pire qu’on le pensait. Mais finalement, c’était aussi pire. J’avais fait beaucoup d’aller-retour et l’encan d’Harrisburg avait été déplacée à Timonium [Maryland]. Je ne pensais pas que le monde allait finir, et j’étais presque sûr que je serais toujours là quand tout reviendrait à la normale (rires)… Je savais que j’avais besoin d’être là alors je me suis assuré d’y être. Je suis descendu seul mais j’y ai rencontré un groupe de cinq ou six de nos propriétaires.

J’étais presque sûr qu’il y aurait une opportunité de faire de bons achats, en raison des circonstances, alors je voulais y participer. Au début de la vente [Hip #52], j’ai acheté une sœur propre de Crystal Fashion (2,4 millions$) pour seulement 37 000 $. Son nom était Willtowin Hanover et je l’avais classé comme un cheval de 80 à 100 000 $. Alors maintenant, je me promenais dans l’encan en pensant que je tenais le monde par les fesses parce que je pensais que je venais d’acheter notre cheval phare pour seulement 37 000 $.

Je ne leur ai jamais demandé de sortir Threepointbluechip du stall. C’est un frère de Plunge Blue Chip (1,5 million$) et je pensais qu’il était un cheval valant entre 200 et 300 000 dollars. Mais je l’ai regardé à plusieurs reprises lorsque d’autres personnes l’avaient éliminé, et j’ai pensé que si je pouvais l’obtenir pour 140 000 $, ce serait une bonne affaire. Mais je ne pensais pas que cela serait un jour possible.

Je m’étais en quelque sorte séparé de mon groupe de propriétaires et je suis entré dans une tente où l’on pouvait enchérir, car je savais que Threepointbluechip était sur le point d’être mis en vente. Il est passé de 10 000 $ à 90 000 $ par tranches de dix milles, rapidement – exactement comme on peut s’y attendre. Puis il y a eu une pause et il est passé à 95 000 $. Et j’ai dit ‘Excusez-moi ? Cinq ?’ (riant). Finalement, j’ai enchéri 105 000 $, et quelqu’un a immédiatement enchéri 110 000 $. Je pensais que ça allait redécoller, mais après avoir enchéri 115 000 $, le marteau est tombé.

Maintenant, vous devez vous rappeler que je n’ai jamais acheté de cheval à six chiffres de ma vie à ce moment-là, et si je veux être tout à fait honnête, je n’ai jamais parlé spécifiquement de ce cheval à personne dans TheStable avant cela… personne ne le savait. Pas même ma femme. Ma première pensée, quand le marteau est tombé, a été l’exaltation… mais ensuite j’ai pensé : « Comment diable vas-tu payer pour lui ? » (rires).

C’est à ce moment-là que mon groupe de propriétaires me rejoins et Marc Treffi me dit : « Alors, quelle est la prochaine étape ? » Et j’ai dit : « Je viens d’acheter ce Threepointbluchip. » Il regarde le « 115 000 $ » sur le tableau et dit : « Ouais, bien… bien sûr que tu l’as fait Anthony. » Sur ce, ils m’apportent le bordereau pour que je le signe et Marc me dit : ‘Tu te moques de moi ?’

Quoi qu’il en soit, il est généralement plus facile de vendre un cheval cher à la plupart des propriétaires qu’un cheval bon marché, car les gens ne veulent pas le manquer. Et Tom Grossman [Blue Chip Farms] a conservé 15 %, je crois, donc nous n’avons pas eu trop de mal à le vendre.

En ce qui concerne sa carrière en course, nous l’avons démarré au Canada, et James en a remporté quelques-unes d’affilée avec lui… il paraissait vraiment bien. Il a terminé quatrième lors de l’éliminatoire du Breeders Crown, mais a raté la finale, puis nous l’avons inscrit au Matron. C’était un gros pari parce que nous avons dû payer 20 000 $ US pour le courser dans la Matron, et ils partaient pour seulement environ 180 000 $. C’était un risque énorme, mais ce que les gens ne savent pas, c’est que ce n’était pas vraiment pour courir avec la Matron… nous voulions le partir dans la Valley Victory quelques semaines plus tard, et ils prenaient juste le top dix des meilleurs boursiers. C’était donc vraiment un pari énorme de notre part.

Alors mon frère descend pour le conduire, et à cette époque, James MacDonald n’était pas le même James MacDonald que vous connaissez aujourd’hui. Il a remporté de grosses courses et a bien fait du côté du Canada, mais il n’est pas encore connu au niveau international à ce moment-là. Il n’est pas encore « James ».

Cette fois, James s’envole là-bas avec ma femme Amy… Elle descend là bas parce qu’elle adore Threepointbluechip. Il n’avait jamais vraiment couru durement à ce stade non plus… James se plaçait en arrière, s’assoyait un peu et tirait la guide pour venir finir. Il avait un peu saigné lors de son éliminatoire de la Breeders Crown, alors nous l’avons mis sur le Lasix pour le « Matron » … et James tire la guide et s’en va en avant plus tôt – allant attaquer le cheval Marcus Melander que conduit Brian Sears ! Je suis assis là, dans mon salon à Guelph, mes parents sont là, mes enfants sont là, et je crie : « Qu’est-ce que tu fais là &?#%@$ ? » (rires). Il le conduisait comme s’il était un favori à 2-5… ce n’était tellement pas le même James à ce moment-là. Le cheval a tenu bon, et je pense que si vous zoomez sur Sears, l’expression de son visage lorsque James remonte était incroyable. Toute l’histoire de cette journée était incroyable (rires). Ils se sont précipités dans le cercle des vainqueurs parce qu’ils avaient réservé sur le dernier vol de retour en provenance de Philadelphie, et ils sont arrivés à l’aéroport juste à temps.

Il a failli faire un bris d’allure dans le Valley Victory mais il termine tout de même quatrième. À la fin de la saison, il y a eu quelques offres pour le cheval, et Tom [Grossman] a fini par racheter la majorité des parts et a amené Charles Oliveira de l’UFC dans le groupe de propriétaires. C’était intelligent… Je crois qu’ils allaient commercialiser le cheval par l’intermédiaire de Charles, et tout se passait bien, mais malheureusement, dans son entraînement à trois ans, le cheval s’est cassé un pied et tout s’est effondré.

Alors que nous parlons en ce moment même, je suis à Oak Grove et j’étais prêt à conduire le cheval aujourd’hui, mais nous en avons un autre là-dedans que je conduirai à la place. Cependant, nous en possédons toujours une part, donc plus tard dans la journée, je vais le voir de près pour la première fois depuis environ deux ans.

Threepointbluechip nous a vraiment mis sur la carte en tant qu’acteur dans les encans majeurs, il nous a mis sur la carte des courses avec une victoire sur le Grand Circuit dans la Matron, et il faudrait en parler à James, mais il a peut-être joué un rôle dans la carrière de James en le mettant sur la carte internationale également. Dans l’ensemble, je dois dire qu’il a fait plus pour TheStable que n’importe quel autre cheval que nous n’ayons jamais eu. Par Dan Fisher

DAVE PALONE: Conducteur.

Quand j’étais plus jeune, j’ai eu la chance de conduire de très bons chevaux de deux ans au cours de ma carrière, mais le cheval qui me vient à l’esprit comme le meilleur, et de loin, serait Sweet Lou.

L’histoire « faite pour la télévision » serait que nous ne croyons pas que Sweet Lou serait aussi bon qu’il l’est vraiment, mais entre moi, Ronnie Burke et Mark Weaver, nous pouvons honnêtement vous dire que nous pensions qu’il serait très bon à partir du mot « Go ». C’était ce genre de cheval, de par la façon dont il se comportait et comment il gagnait des courses. Tout semblait si facile.

Il a eu, à mon avis, l’une des meilleures campagnes d’un deux ans de tous les temps. Il a remporté dix courses cette année-là et a établi un record lors de la finale de la Breeders Crown, qui a duré de 10 à 15 ans, je crois. Aussi vite que les poulains de deux ans vont maintenant, le fait que le record ait duré aussi longtemps était incroyable.

Je n’ai jamais vu Ronnie aussi allumé au sujet d’un jeune cheval, aussi tôt. C’est juste un hommage à cet excellent entraîneur, mais alors que nous n’étions qu’en [1]:56 avec le poulain, il m’a dit avec confiance : « Je pense que c’est le meilleur cheval que j’ai jamais entraîné ».

Lorsque Sweet Lou a brisé son maiden à The Meadows, je me souviens que le père de Ronnie, Micky, est descendu dans le cercle des vainqueurs.  J’en ris encore aujourd’hui parce que son père ne vient jamais pour les photos au cercle des vainqueurs, mais il l’a fait pour une première victoire ce jour-là (rires). Cela montre ce que tout le monde pensait de lui.

La finale du Breeders Crown à Woodbine en 2009 est sans doute mon souvenir préféré, assis derrière ce poulain. L’annonce de la course cette soirée-là était phénoménale, et elle me donne encore la chair de poule à chaque fois que je l’écoute. Je me souviens que Sweet Lou et moi avons envahi le peloton depuis la cinquième ou la sixième position, nous avons pris la tête et avons continué pour gagner en [1]:49 exactement [par 7 ½ longueurs]. Encore une fois, il s’agissait d’un record mondial et il l’a fait paraître sans effort. Je pense que c’est l’une des meilleures courses auxquelles un poulain de deux ans n’ait jamais participé dans l’histoire de ce sport. Je ne suis pas sûr d’avoir déjà vu un poulain de deux ans faire ce qu’il a fait cette soirée-là.

Je me souviens de cette soirée, il y avait une météo brutale dans le New Jersey et un bon nombre de conducteurs n’avaient pas pu se rendre au Canada pour courser, alors j’ai repris les guides de Foiled Again. J’ai terminé deuxième, battu par une tête, dans un mile amblé en [1]: 48,4. Ce soir-là, je faisais partie des deux milles les plus rapides durant ce programme de courses.  Dans une carte qui incluait beaucoup de talent, Sweet Lou, à mon avis, était la star de cette soirée de la  Breeders Crown. Je suis toujours aussi excité en parlant de lui. Par John Rallis

ADAM BOWDEN: Propriétaire/Éleveur.

Pure Country… dans un glissement de terrain.

Elle était invaincue ; elle avait 10 sur 10 ; elle a gagné facilement tout ce dans quoi nous l’avions inscrite. Elle a dominé ce qui s’est avéré être un très, très bon groupe de juments ambleuses. Je veux dire que parmi ce groupe, il y en avait six, sept, peut-être huit qui sont devenues millionnaires ? Je ne connais pas le nombre exact mais c’était un groupe incroyable… L A Delight (1,7 million de dollars), Darlinonthebeach (1,1 million $), Call Me Queen Be (1,3 million $), Blue Moon Stride (1,2 million $), Newborn Sassy (1,1 million $) )... C’était un groupe vraiment impressionnant et elle les dominés à deux ans.

Creatine a été le premier cheval de notre élevage et il était un super cheval. Il avait remporté le Futurity [du Kentucky] en 2013, puis est allé en Europe et est revenu… il avait cinq ans cette année-là. Mais c’était la première bonne deux ans que nous avions.

Je me souviens que Jimmy [Takter] l’avait entraînée depuis le début, et qu’il gardait, en quelque sorte, le secret pour lui, et je me souviens qu’elle était prête à se qualifier et il m’a appelé et m’a dit qu’elle allait soit être le meilleur cheval que nous avons jamais eu ou être bonne pour « la viande ». Elle avait tout fait correctement jusque-là, mais je suppose qu’il voulait dire que jusqu’à ce que vous voyiez s’ils veulent réellement battre d’autres chevaux dans une course, vous ne le savez tout simplement pas.

Je pense que plus nous faisons cela, plus nous pouvons dire un peu plus tôt, au moins dans une certaine mesure, s’ils ont ce désir et cette capacité ou non. Mais en fin de compte, vous ne savez jamais avec certitude jusqu’à ce qu’ils le fassent vraiment dans une course.

Nous sommes actuellement chez Nancy [Takter], en train de regarder certains de nos bébés s’entraîner, et au moment où nous parlons, le troisième poulain de Pure Country [Fusion] vient de passer. Nous pensons qu’il pourrait être spécial. Il est par Always B Miki et il vient de dominer le groupe avec lequel il était. Je me souviens qu’elle était comme ça… grande, forte, mature depuis deux ans et bien meilleure que les autres chevaux avec lesquels elle s’entraînait. Ensuite, elle est sortie et a obtenu un score de 10 sur 10 et a remporté la Breeders Crown à Woodbine à 1/9. Je ne sais pas si je n’ai jamais été plus nerveux avant une course que ça, mais elle était 9 en neuf avant cette course-là… vous savez, il y avait une pression incroyable à ce moment-là et heureusement, elle a tenu ses promesses.

Creatine a lui aussi remporté [la Breeders Crown] plus tard dans la soirée, tout comme Divine Caroline chez les pouliches de trois ans. Nous avons élevé les trois, et c’était la première fois qu’un éleveur gagnait trois [Crowns] en une soirée. C’était une sacrée soirée !

Mais elle [Pure Country] a été notre première gagnante de la Breeders Crown. À ce moment-là, elle était vraiment l’incarnation de ce que nous essayions de créer. Elle a tenu ses promesses et nous avons pu dire : « Eh bien, nous sommes définitivement sur la bonne voie ». Par Dan Fisher

BLAKE MACINOSH: Entraîneur.

Pour moi, la réponse doit être Sports Column.

Dès le début, il a attiré mon attention tellement il était un superbe cheval. Il était noir, avec des pieds blancs et il était magnifique. Évidemment, ce n’est pas nécessairement gage de succès sur la piste, mais il avait l’air à la hauteur et j’espérais qu’il se révélerait être un bon cheval.

À l’entraînement, il a tout fait correctement, comme le font beaucoup de chevaux avant de se retrouver à l’hippodrome, mais on ne sait toujours jamais avant qu’ils se rendent aux courses. J’ai demandé au Grec [Chris Christoforou] de le conduire, car lui et Sports Column avaient tous deux un très gros nez. Ils étaient parfaitement assortis l’un à l’autre à plus d’un niveau (rires).

Le Grec étant le Grec, je me souviens qu’il était très conservateur avec lui à ses débuts. Il est parti comme favori de la course et est rentré au fil dans un dernier quart fulgurant de 26,2 pour terminer deuxième par seulement un cou. C’était un effort incroyable qui a attiré non seulement mon attention, mais aussi celle du Grec. Lorsqu’il est descendu du sulky et m’a remis les guides, il m’a dit : « Tu as un très bon cheval ». Venant de Chris, qui s’était assis derrière tant de bons chevaux, je me sentais vraiment bien grâce à lui. Au départ suivant, je l’ai essayé dans un [OSS] Gold et il a fait le travail en [1]:52.1. Le Grec avait raison, j’en avais un bon.

J’ai beaucoup couru sur les circuits B en grandissant, donc le « Battle of Waterloo » était une course que j’ai toujours voulu gagner. J’ai terminé deuxième à plusieurs reprises, mais Sports Column est le cheval qui a fait de ce souhait une réalité. C’était ma première victoire dans un stake d’envergure, et je ne l’oublierai jamais. Ma famille était là pour célébrer avec moi et je me souviendrai toujours de ce jour.

Sports Column a remporté un autre Gold [OSS] au départ suivant, mais a ensuite été retiré du Champlain Stakes en raison d’une boiterie. Il a raté le reste de l’année, y compris la Super Finale [OSS] et la Breeders Crown, à cause de ça, ce qui faisait vraiment ch***.

Quoi qu’il en soit, il a réalisé une excellente campagne à deux ans. Il n’a pas terminé plus loin que deuxième en six départs et a gagné plus de 200 000 $. Comme la plupart des rejetons de Sportswriters, il a fait preuve de talent et de rapidité dès le début… il a continué jusqu’au bout. Je sais que j’ai eu des chevaux plus talentueux au cours de ma carrière d’entraîneur, mais Sports Column sera toujours mon préféré. Par John Rallis

RICK ZERON: Entraîneur/Conducteur.

Mass Production était un très bon poulain de deux ans par Muscle Mass que je possédais. Je l’ai acheté à l’encan de yearlings de Standardbred Canada à Flamboro pour 32 000 $ et je l’ai entraîné moi-même. Il était juste un très bon cheval dès le début ; lui mettre l’attelage; l’entraîner; Je savais déjà en avril qu’il allait être un très bon poulain. Mais c’était un gros poulain en pleine croissance, et il est devenu un peu fatigué au fur et à mesure qu’on l’entraînait, alors nous lui avons mis une paire d’entraves au cours du mois de mai. Cela lui a donné la confiance nécessaire pour s’étirer lorsqu’il trottait et il a fini par remporter le prix O’Brien dans la catégorie « poulain trotteur de deux ans » de l’année.

Il a remporté la Super Finale OSS [à deux ans] par six ou huit longueurs en 1: 54,4. Cependant, à l’âge de trois ans, il a terminé deuxième de la finale du Goodtimes et, malheureusement, il s’est déchiré un tendon ce jour-là. Mais je me blâme moi-même… J’étais coincé à la sortie du dernier tournant, et je pense que je l’ai sorti un peu trop brusquement lorsque je me suis élancé troisième chemin et il s’est étiré le tendon. Il a trotté le dernier quart en :26,4 ce jour-là et a été juste battu en :52 et des poussières… Scott [Zeron] m’a en fait battu avec International Moni.

Il devait y avoir une faiblesse car il a étiré l’autre tendon un an plus tard. Mais il est revenu à cinq ans et a gagné en 1:51,4 après avoir raté un an et demi.

Mais je l’aimais tellement que je l’ai gardé avec moi. Après avoir fait tout le travail possible sur lui mais réalisé qu’il n’allait pas revenir, j’ai appelé Josey [Shetler] chez les Amish… J’envoie quelques bébés chez eux, à l’occasion, pour les dompter. Je l’ai appelé et je lui ai dit : « J’ai un très beau trotteur ici… Je ne veux plus le courser mais je dois lui trouver un bon foyer ». Il a dit qu’il allait le regarder, et quand je lui amené, il m’a dit : « Mon Dieu, c’est un cheval magnifique ». Depuis, il [Mass Production] emmène Josey et sa femme à l’église tous les dimanches. Ils ont dit qu’ils ne l’attachaient même pas quand ils entraient dans l’église. Ils le laissent là et quand ils sortent, le cheval est toujours là. Je jure devant Dieu.

J’ai aussi pu conduire Bee A Magician. À l’âge de deux ans, elle était tout simplement une naturelle. Je n’étais pas censé la conduire, tu sais. La seule raison pour laquelle j’ai obtenu les guides, c’est parce qu’ils voulaient que mon fils la conduise. Ils ont demandé à Scott de la conduire et il ne pouvait pas se rendre à Kawartha pour sa première course de stakes, alors j’ai eu « la drive » … J’avais conduit pour Nifty [Norman] plusieurs fois auparavant. Le reste appartenait en quelque sorte à l’histoire. Elle était tellement naturelle. La seule chose que Nifty m’a dit, c’est qu’il ne voulait pas qu’elle course par en avant. Il a dit que je pouvais la conduire comme je voulais, mais il voulait la voir finir fort dans le dernier droit. J’ai dit « OK », et maudit tab&?%$, quand elle s’est enlignée dans le dernier droit ! Putain de merde ! Elle adorait son travail. Oh mon Dieu, elle adorait courir. Par Dan Fisher

TIM TWADDLE: Entraineur/Conducteur.

Revenant à mes débuts, lorsque j’étais assistant entraîneur de John Burns, j’ai eu la chance de conduire Hardie Hanover, et elle était très rapide.

C’était une très grande et magnifique pouliche, mais elle était difficile. Si elle ne voulait pas y aller ou n’aimait pas quelque chose, elle lâcherait prise et briserait son allure. C’était son seul défaut.

Je me souviens de la première fois que je l’ai qualifiée ; J’ai été très satisfait de l’effort qu’elle a montré, mais je ne peux pas en dire autant du reste de l’équipe (rires).

John Ferguson et Keith Waples étaient tous deux co-propriétaires de la pouliche, et les deux étaient si différents dans la manière dont ils abordaient le côté propriété. Keith n’a jamais dit un mot… Vous ne sauriez même pas qu’il était impliqué. John [Ferguson], d’un autre côté, avait une certaine pression sur lui ayant besoin que cette pouliche performe, donc je pense qu’il espérait tout de suite une qualification accrocheuse sur papier.

Hardie Hanover s’est levée pour terminer deuxième ce matin-là et a été battue par six longueurs. Comme je l’ai dit, c’était un très bon effort. Quand j’ai débarqué de la piste avec elle, j’ai vu John qui avait l’air dégoûté, et je me souviens qu’il m’ait dit : « Elle n’a pas été bonne, n’est-ce pas ?

Il ne pouvait pas se tromper plus, mais il y a des gens qui ont été déçus par elle parce qu’elle n’a pas gagné en [1]:55 par plusieurs longueurs.

Je sais qu’il était sous pression, mais mon travail consistait à m’assurer que cette pouliche reste alerte, et tous ceux qui travaillaient avec elle au quotidien ont fait un excellent travail pour y parvenir. Elle était bonne – et je le savais – mais je n’allais pas la faire plier dès le départ. Certainement pas.

Ce n’était pas une pouliche facile à conduire à cause de ses bizarreries, et conduire pour John Burns n’était pas toujours le plus simple (rires). On pouvait toujours sentir la pression s’aligner derrière la barrière avec cette pouliche, ou tout autre cheval pour Burnsie, mais j’ai fait de mon mieux.

Nous avons gagné une poignée de courses [en y allant avec un 9 sur 15 à l’âge de deux ans] et elle faisait ça aussi facilement parfois que le secrétariat des courses voulait la faire partir dans des courses sans paris.

Je me souviens que John Campbell faisait du lobbying pour la conduire au cours de sa campagne à trois ans. Il appelait John et lui disait « Burnsie, je n’en ai pas dans cette classe, laisse-moi conduire ta pouliche ».

Il y a eu une éliminatoire pour un événement de pouliches de trois ans à The Meadowlands où ils ont inscrit John comme conducteur. C’était un peloton de sept chevaux et tout ce qu’elle avait à faire était de terminer parmi les cinq premiers pour accéder à la finale. Hardie a brisé son allure dès le départ et ne s’est pas qualifiée. Cela montre simplement que malgré son talent, n’importe qui ne pourrait pas la conduire. Elle ne s’entendait tout simplement pas avec John ce soir-là, et la semaine suivante, pour me consoler, ils me l’ont fait conduire et nous avons pris une marque en [1]:52.

C’est drôle qu’on parle de cette pouliche aujourd’hui. Hier encore, quelqu’un a posté des descriptions de courses de Larry Lederman sur Facebook, et la première à apparaître était lorsque j’ai conduit Hardie Hanover dans la finale des Three Diamonds pour 382 900 $ au Garden State Raceway pour les pouliches de deux ans. John Campbell m’a embarré, et quand il a catapulté une grosse avance et que je me suis dépris, il m’a fallu un huitième [de mile] pour la faire embrayer à pleine vitesse… J’étais juste un pas trop tard et j’ai terminé deuxième derrière lui [juste battu par un cou].

C’étaient des moments amusants. Par John Rallis

JAMES ‘FRIDAY’ DEAN: Entraîneur.

Je pense que la plupart des gens, sinon tous, doivent bien se douter de ma réponse à cette question, et pour moi, c’est définitivement Big Jim.

Il a toujours été tellement un bon cheval à entraîner dès ses débuts et il était très bien dompté, mais personne, y compris moi-même, ne pensait qu’il aurait la saison de deux ans qu’il a eue.

Sylvain [Filion] a qualifié le cheval et l’a conduit à son premier départ avec pari mutuel, et il a terminé troisième, battu par une demi-longueur.  Nous lui avions mis une bride fermée ce soir-là et lorsqu’il s’est dégagé à mi-chemin dans le droit - il manquait d’expérience - deux chevaux, un de chaque côté de lui, ont fini par le dépasser. Nous lui avons donc mis une bride « Kant See Back » à son départ suivant et il a montré beaucoup mieux.

Sylvain conduisait pour « Determination » à ce moment-là, alors il s’est enlevé dessus pour conduire un de leurs poulains au départ suivant, ce qui était compréhensible pour diverses raisons. À ce stade, je savais qu’il serait un bon cheval, mais je ne savais pas qu’il serait ce genre de cheval, alors je voulais m’assurer de pouvoir trouver un conducteur que je savais qu’il s’engagerait avec le poulain tout l’été. J’ai donc eu Phil [Hudon]. C’était un match parfait.

Big Jim a remporté des victoires dans les stakes suivants : « Dream Maker », « Nassagaweya », « Champlain » et la « Breeders Crown », mais ma préférée de toutes était sa victoire dans la « Governor’s Cup ». Cela a encore renforcé à quel point il était bon poulain.

Il y avait onze chevaux inscrits pour participer à la « Governor’s Cup », et comme nous étions ceux qui avaient gagné le plus d’argent, on a reçu un laissez-passer pour passer directement en finale. À ce moment-là, c’était en novembre, et il avait coursé depuis juin, tout au long de l’été, donc j’avais l’impression que ne pas avoir à courir lors des éliminatoires était parfait pour nous. Jim [Carr], notre propriétaire, avait l’impression que le choix de notre position était de la plus haute importance et il n’avait pas nécessairement tort, mais j’avais plus le désir de lui donner un peu de répit, et c’est ce que nous avons fait.

Alors, bien sûr, Big Jim a tiré la neuvième position dans la finale et Jim a couru après son souffle toute la semaine (riant). Tout ce que je l’entendais dire, sans arrêt, c’était : « Je vous avais dit que nous aurions dû le courser dans les éliminatoires », mais j’étais catégorique, tout irait bien. Je veux dire, il n’y a aucune garantie que nous aurions gagné l’éliminatoire de toute façon (rires).

Il a bien entraîné lors de sa préparation. Je me souviens que Phil n’avait que deux autres chevaux à conduire ce soir-là et il est resté assis pendant plusieurs courses entre les deux, attendant la course avec Big Jim.

Je voulais que Phil soit encore plus confiant que jamais avec ce cheval ce soir-là, alors je lui ai dit que nous irions le réchauffer deux fois et que je voulais qu’il fasse le deuxième « warm up ».  J’ai insisté : « Ce cheval va être bon ce soir, et je veux que tu le saches ».

Phil a pris le départ avec Big Jim de la neuvième position et a réussi à dépasser le favori de la course, Shadyshark Hanover, dans le dernier droit, pour l’emporter en [1] : 49,1.  À l’époque, cette victoire était un record pour les ambleurs de deux ans, record qui a été battu un an plus tard par Sweet Lou lors de la finale de la Breeders Crown en [1]:49 exactement.

Je n’essaie pas d’avoir l’air arrogant à ce sujet, et je sais que c’est toujours facile à dire après coup, mais je ne pense pas que la position de départ dans cette course importait. Je savais qu’il ne serait pas battu ce soir-là… Je n’ai jamais eu autant confiance en mon cheval que ce soir-là. Suite à la semaine qu’il a eue, j’ai juste prévu qu’il allait faire un gros mille, et c’est ça qui est arrivé. Tout s’est bien passé. Par John Rallis

SCOTT YOUNG: Conducteur.

Il faut certainement que ce soit On A Streak.

Il m’a emmené dans des endroits durant ma carrière où je ne suis jamais allé et où je ne suis pas encore retourné. J’espère y retourner un jour et participer à nouveau à ce genre de courses.

Honnêtement, c’était le bon endroit et le bon moment pour moi en termes de choisir de conduire ce cheval. J’ai fait mon chemin sur le circuit de Mohawk à l’hiver 2019 et je me suis bien débrouillé dès le début. Luc Blais et Determination avaient Bobby [McClure] pour conduire leurs chevaux et ils ont eu quelques années fastes. L’année qui a suivi la victoire de Forbidden Trade [à l’Hambletonian], ils avaient beaucoup de chevaux de deux ans de qualité, ce qui est courant pour eux. Luc avait demandé à Bob qui, selon eux, serait suffisamment digne de confiance pour conduire le « double » et il a lancé mon nom. Je veux dire, même s’ils étaient en double, ils étaient toujours deuxièmes ou troisièmes meilleurs du groupe dans lequel ils se trouvaient, ce qui en dit long.

Macho Martini était le meilleur poulain de Luc dans le trot cette année-là et Bob était son conducteur régulier. J’ai terminé deuxième derrière lui avec On A Streak trois fois de suite. Mais quand est venu le « William Welwood » [Memorial], j’ai renversé la situation ce soir-là.

En allant au Wellwood, j’avais mon plan de match quant à ce que je voulais faire. J’avais la deuxième position, alors je voulais sortir de là et demander à Bobby ou Yannick [Gingras] de me couvrir. Je me suis placé en troisième position et j’ai tiré la guide, mais personne ne m’a couvert. Le premier trois-huitième de mille de cette course s’est déroulé exactement comme je l’avais prévu, sauf que je me suis retrouvé en tête. Je n’avais jamais mis On A Streak en tête de peloton auparavant, donc je ne savais vraiment pas comment il réagirait avec des chevaux venant droit sur lui. On ne le voyait pas vraiment, mais je grognais après lui, et je le poussais un peu, au moins pour aller un deuxième quart en trente secondes. Il regardait autour de lui, sans y prêter attention, et je devais le garder occupé.

Yannick est finalement passé, et quand il est arrivé, il est arrivé avec autorité avec son poulain [le favori Southwind Tyrion]. J’ai mis le fouet sur la queue [On A Streak] et j’ai fait sauter les bouchons, et ce fut un dernier droit que je n’oublierai jamais.

Southwind Tyrion est arrivé à la hauteur de la poitrine de mon cheval, et à mi-chemin dans le droit, il n’était encore qu’à la poitrine. En plus du fait qu’il conduisait un bon poulain, je pense que beaucoup ne s’attendaient pas à ce que je devance Yannick. Il n’y avait personne que je voulais plus battre que Yannick ce soir-là (rires).

On A Streak a raté de peu de battre le poulain de Yannick [par un nez] la semaine précédente lors de l’éliminatoire, mais honnêtement, je savais que le mien était aussi bon, sinon meilleur que le sien. Pour moi, j’avais l’impression que [Macho] Martini était le meilleur poulain à partir dans cette course, ce n’était tout simplement pas sa soirée.

Quand j’ai battu Southwind Tyrion en gagnant par une tête, je me souviens qu’après le fil, Bobby a crié avec enthousiasme en disant : « Mon homme ! » Il était super excité de me voir remporter la victoire, et pour Determination également.

Je voulais tellement battre Yannick ce soir-là, prouver que je pouvais aller avec ces gars-là. Donne-moi de la puissance et je pourrai compétitionner avec ces gars-là baby (rires).

Honnêtement, ce furent deux semaines vraiment folles. J’ai gagné le Wellwood, ce qui nous a valu une place pour le premier Mohawk Million. J’ai terminé troisième dans cette course, mais nous avons affronté quelques trotteurs de qualité, Donna Soprano et l’éventuel vainqueur, Venerate. C’est un moment que je n’oublierai jamais et j’ai été reconnaissant envers mes relations de m’avoir fait confiance ce soir-là. Par  John Rallis

Cet article a été publié dans le numéro de mai de TROT Magazine.

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