L’industrie des courses de chevaux au Canada est des plus distincte. Nous y comptons divers groupes de participants; il y a les propriétaires, entraîneurs, palefreniers, éleveurs et amateurs, et puis il y a ceux qui sont tout cela ou en partie. Il y a de nombreuses familles et plusieurs générations impliquées. Je sais cela de première main puisque chez nous, nous sommes la quatrième génération. Vraiment, dès que les chevaux vous entrent dans le sang, c’est généralement pour la vie.
Dans plusieurs familles, le papa, la maman et les enfants participent ensemble à l’élevage et aux courses de chevaux. Les courses de chevaux sont un mode de vie pratique. Marchez dans un enclos de course au Canada et vous y verrez des familles travaillant ensemble, non seulement par affaire familiale, mais en tant que seul mode de vie qu’ils connaissent. Notre industrie est un travail qui s’échelonne sur sept jours par semaine, 24 heures par jour. Il n’y a pas de congés. Pas de fêtes. Pour certains, il n’y a même pas de vacances. Ce n’est pas un travail qui convient à tout le monde. Nous vivons, respirons, et pensons chevaux. Tout dans notre vie tourne autour des soins à donner à nos chevaux. Nos projets sont élaborés en fonction des chevaux – les vacances, les rencontres entre amis pour un dîner, la graduation des enfants et les mariages. Les chevaux passent avant tout. Il existe chez nos participants, une conscience professionnelle tellement incroyable, une éthique de travail qu’on ne voit pas dans un environnement de travail quotidien. Cela ne fait que réitérer le fait que nous, professionnels des chevaux, sommes vraiment dédiés à ce sport.
Les courses de chevaux sont, par nature, très compétitives. Mais si l’un de nos participants se trouve dans le besoin, nous excellons dans l’organisation d’activités de collectes de fonds et à la cueillette d’argent pour ceux qui en ont besoin. Il y a des douzaines et des douzaines d’histoires de conducteurs qui ont remis les recettes de leur pourcentage à un organisme de bienfaisance ou un autre. Collecter des fonds au profit des banques alimentaires et tenir des tournois de golf pour les sociétés d’adoption des chevaux, ne sont que quelques échantillons de la générosité de notre membership. Nos hippodromes – dans bien des cas, les centres de nos communautés rurales – tiennent fréquemment des événements pour sensibiliser les gens et obtenir leur appui financier au profit de la sclérose en plaques ou le cancer du sein, ou recueillir des fonds pour l’unité des enfants brûlés d’un hôpital de proximité. Tout cela au nom de l’aide à apporter à ceux qui sont moins chanceux que nous.
Je suis très fière de faire partie de cette industrie des courses de standardbred du Canada. À cause de notre implication, ma famille et moi avons eu l’honneur de rencontrer tellement de gens merveilleux, partout au pays, que nous appelons maintenant nos amis.
Il y a eu tellement de changements dans notre monde des courses de chevaux au cours des 30 derniers jours, au point qu’il ne ressemble en rien à ce que nous connaissons. Les professionnels du cheval de l’Ontario ont été avisés qu’à compter du 31 mars 2013, ils ne pourront plus compter sur le partenariat avec l’OLG (Organisme des loteries et jeux de l’Ontario) et le gouvernement ontarien en ce qui concerne le programme à succès des machines à sous aux hippodromes. Le Nouveau-Brunswick a perdu son financement une année plus tôt que prévu et la Saskatchewan n’a plus l’appui financier de son gouvernement. Voulez-vous bien me dire ce qui arrive à notre grande industrie ??
Quoi que vous fassiez, ne cessez pas de vous battre. Nous nous battons à vos côtés. Et quand les gens vous le demanderont, dites-leur les motifs pour lesquels il est important de continuer à nous battre. Parce que nous le valons bien. Dites-le-leur du fond de votre cœur… et ils comprendront.