Où est notre Phoenix Open ?

Chaque année, lors du week-end appelé « Super Bowl Weekend », un autre grand événement sportif a lieu aux États-Unis. C’est un événement que j’ADORE regarder, mais en même temps, chaque année, ça m’énerve un peu aussi.

L'événement en question est connu sous le nom de « Waste Management Phoenix Open », un événement du PGA Tour qui se déroule au TPC Scottsdale en Arizona. Il s’agit d’un événement unique en son genre dans le domaine du golf professionnel en Amérique du Nord – un événement qui enfreint toutes les règles et, par le fait même, tous les records de fréquentation. Et c’est un événement dont j’aimerais vraiment que les courses Standardbred au Canada prennent note.

Beaucoup d’entre vous, j’en suis sûr, connaissent ce qui rend ce tournoi de golf différent, pour les autres, le voici en quelques mots :

Le tournoi connaît la fréquentation annuelle la plus élevée de tous les événements de la PGA, avec une moyenne d'environ 500 000 spectateurs sur les cinq jours – un nombre qui a culminé sur une année à 618 365. Cette même année (2016), un record quotidien de fréquentation du PGA Tour de 201 003 personnes a également été établi le samedi.

L'endroit le plus populaire auprès des participants est le 16e trou, un Par-3, surnommé « Le Coliseum »,(Le Colisée) en raison du stade, d’environ 20 000 places, qui entoure ce trou assez court. Hormis les loges privées, les sièges dans le stade sont attribués selon le principe du « premier arrivé, premier servi », et les supporters commencent à faire la queue à l’extérieur dès 1 heure du matin juste pour avoir l'opportunité de courir un demi-mile sur le parcours de golf et obtenir une place quand les portes s'ouvriront à l'aube.

C’est autour de ce trou qu’il s’agit en fait d’une grande fête, où les règles du golf sont toutes enfreintes pour la semaine. Les fans présents, dont beaucoup seraient des étudiants de l'Université d'État de l'Arizona, adorent huer bruyamment les mauvais coups - ce qui n'est tout simplement pas le cas au golf - et applaudissent sauvagement les bons coups. Et chaque fois qu'un trou d'un coup a lieu, le chaos s'ensuit, avec des gobelets en plastique remplis de bière et de bouteilles d'eau volant partout.

Est-ce quelque chose que les joueurs, ou le PGA Tour, souhaitent voir se produire sur chaque trou, chaque semaine ? À peine. Mais cela met le golf professionnel sur la carte chaque année, auprès d’un grand nombre de personnes qui autrement ne sauraient jamais que ça existe existe.

Cette année, pendant le tournoi, le golfeur Rickie Fowler a déclaré à un journaliste à quel point il appréciait l’atmosphère de l’événement et a ajouté : « Ce qu’ils ont vraiment fait ici, c’est simplement de faire de l’événement « The place to be » (Là où on veut être). Je ne pense pas que beaucoup d’entre eux [les fans du numéro 16] savent même qu’il y a un tournoi de golf en cours, mais ce n’est pas grave.

Il est vrai que des milliers d’entre eux ne se soucient peut-être même pas du golf, mais des milliers de ces autres nouveaux fans s’en soucient, et il ne fait aucun doute que l’événement a aidé le sport à attirer de nouveaux adeptes et participants grâce à la visibilité qu’il crée auprès d’une jeune génération.

Alors pourquoi ce tournoi que j'apprécie tant me fait-il un peu chier aussi ?

Chaque année, je me dis : « S’ils peuvent rassembler 20 000 fans autour d’un trou de golf pendant cinq jours consécutifs, pourquoi ne pouvons-nous pas attirer 20 000 fans sur un hippodrome canadien juste un jour par an ? Est-ce que quelqu'un essaie de faire ça ? Pire encore, est-ce que quelqu’un s’en soucie ?

Je veux être clair sur le fait que je ne parle pas nécessairement d’agrandir une journée de course que nous avons déjà. Je ne dis pas que la soirée de la « North America Cup » ou de la « Camluck Classic » – qui sont toutes deux déjà d’excellents événements à part entière – devrait nécessairement être plus grande. Et je ne parle évidemment pas non plus de la soirée du « Gold Cup & Saucer », car c’est probablement la seule soirée de course annuelle que nous organisons au Canada et qui attire environ 20 000 fans. Century Downs, à Calgary, organise également son événement annuel « Packwood Grand » (présenté dans le numéro de septembre 2018 de TROT) et Grand River organise la Journée de l'industrie. Nous avons des pistes qui font des efforts pour créer de grosses journées.

Mais où est notre Phoenix Open à nous ?

Je ne demande pas 100 000 fans rassemblés dans le champ intérieur de Mohawk Park ou de Georgian Downs, mais je dis qu’avec de réels efforts, pourquoi ne pouvons-nous pas être « The place to be » une seule fois par an ?

Est-ce que je veux que des fans ivres et indisciplinés jettent des verres de bière sur nos chevaux et nos conducteurs ? Bien sûr que non. Différents types d’événements nécessitent évidemment différents types de besoins en matière de sécurité – y compris les courses de chevaux. Mais la célèbre campagne « Get Your Preak On » a fonctionné pour les « Preakness Stakes », en attirant chaque année un nouveau public énorme à leur événement, avec des concerts et de la boisson - beaucoup de boissons - dans le champ intérieur. Et à mesure que des besoins et des problèmes de sécurité sont apparus, ils les ont traités en conséquence.

Devons-nous payer pour qu’un artiste country de renom donne un concert dans un champ de courses pour que cela se produise ? Peut-être. Peut-être pas. Pendant le Phoenix Open, en plus du golf, un concert/party a lieu à proximité, dans une zone appelée « The Birds Nest », qui attire les meilleurs talents musicaux.

Je ne suis pas sûr à 100 % de ce que nous devrions faire pour que quelque chose comme ça se produise, mais il existe des entreprises qui peuvent être embauchées pour organiser des événements comme celui-ci si nous n’avons pas les moyens à l’interne. Je suppose cependant que quelqu’un d’« important » dans notre secteur voudrait en fait que ça se produise en priorité.

Par « ça », je fais référence au désir de voir des gens à l’hippodrome – par dizaines de milliers.

J’entends les opposants dire que ce type d’événements peut parfois causer des problèmes, comme le samedi de l’Open de Phoenix de cette année, lorsque les dirigeants du tournoi ont dû démanteler certaines clôtures et finalement fermer les portes d’entrée en raison de problèmes de sécurité liés à la surpopulation.

Surpopulation ?!?! À l'hippodrome ? Seulement dans nos rêves les plus fous !

Dan Fisher [email protected]

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