La dernière année a été des plus longue et difficile pour ceux qui évoluent dans le domaine des courses de chevaux de la province de l’Ontario. Les nouvelles ont été dévastatrices. Les réponses ont été lentes à venir. L’avenir à long terme est inconnu.
La signature récente d’ententes entre l’Ontario Lottery and Gaming et les hippodromes, assure qu’un certain niveau de rente sera accordé aux installations sur une base temporaire, soit jusqu’à ce que les projets d’expansion de casinos aillent de l’avant. Mais bien que ces ententes offrent quelques avantages hippodromes, elles n’exigent pas la continuité des courses de chevaux. L’entente entre Woodbine Entertainment Group et le ministère de l’Agriculture de l’Ontario assure le financement biennal pour les courses de chevaux à Woodbine et Mohawk. Des ententes similaires sont attendues pour d’autres installations.
Les éleveurs ayant à prendre une décision quant à savoir ce qu’ils vont faire de leurs poulinières, il y a peu de matière à laquelle se raccrocher. Un plan biennal n’a que très peu de valeur lorsqu’il s’agit d’accoupler ou non en Ontario. Les bébés de 2014 ne commenceront à courser avant d’avoir atteint l’âge de deux ans en 2016 au plus tôt.
Cependant, malgré les nouvelles et l’incertitude qui règne, la vérité est que ceux qui oeuvrent dans le domaine de la fécondation doivent maintenant arrêter le jeu de l’attente. Ni les ententes biennales à être éventuellement signées, ni la demande de propositions lancée par l’OLG, ni une élection printanière n’y changeront quoi que ce soit pour le moment. Les décisions doivent être prises aujourd’hui.
Cela peut sembler contre-intuitif, mais je crois que les éleveurs les plus avertis de la province accouplent leurs poulinières cette année aux étalons de l’Ontario. Et il y a une évidence croissante qui appuie leur décision.
Comme le nombre de poulinières à être fécondées dans la province chutera dramatiquement, le fait est qu’à l’arrivée de 2016, même avec un programme Ontario Sires Stakes à une fraction de celui que nous avons présentement, sera susceptible de produire un rendement par foal énormément plus élevé que ce que nous connaissons maintenant. Bien simplement, dans le domaine des courses de chevaux, moins de concurrence donne de meilleurs résultats par cheval. En même temps, les juridictions américaines comme la Pennsylvanie, New York et l’Indiana, peuvent bien rouler à pleine vapeur aujourd’hui, mais la possibilité d’une crise économique plane toujours sur leur tête. Bien que la diversification soit toujours une décision intelligente, l’option de tout déménager au sud ou d’accoupler à tous les étalons américains, n’est guère sûre.
Dans la province de l’Ontario, la crise actuelle a amené les trois partis politiques à l’endroit où l’avenir des courses de chevaux leur est largement important. L’industrie est passée d’inconnue et ignorée à un paratonnerre pour leur positionnement politique. Chaque politique provincial a maintenant une certaine connaissance et sensibilité quant aux courses de chevaux. Voilà déjà une bonne chose.
Bien que cela paraisse totalement déraisonnable, les gens de chevaux de l’Ontario ont une bonne raison d’investir dans la province. Le risque n’a jamais été aussi grand, mais les rémunérations potentielles ne sauraient être sous-estimées. Si nos éleveurs amènent leurs meilleures poulinières en dehors de leur province et qu’elles sont accouplées à des étalons américains, à quoi ressemblera l’encan de yearlings de 2015? Combien de deux ans seront prêts à courir en 2016? À moins que les éleveurs veuillent braver les eaux risquées et rester dédiés au programme, à quoi ressemblera 2017?
À travers l’histoire, plusieurs des plus fructueux gens d’affaires du monde ont été ceux qui étaient prêts à investir quand tous les autres autour d’eux s’en restreignaient.
Pour ceux qui le peuvent, le message est simple : Constatez l’opportunité. Prenez le risque. Retirez-en les récompenses.
Darryl Kaplan
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