En discutant avec Sylvain Filion de certains des moments les plus mémorables de sa carrière et en discutant du chemin qui a mené à son intronisation prochaine au Temple de la renommée des courses de chevaux du Canada, un thème émerge et continue de réapparaître tout au long de la conversation : l’influence positive que son père, Yves, membre du Temple de la renommée, a eu et continue d’avoir sur la vie de celui qui a remporté plus de courses en sol canadien que quiconque. Sylvain Filion est un homme très respectueux des autres - cela se sent dans tout ce qu’il dit - mais il n’y a personne qu’il respecte plus que son père. Et plus tard cet été, le soir du 7 août, il rejoindra à juste titre Yves dans le sanctuaire des courses canadiennes. Par Dan Fisher / Traduction Manon Gravel
« Mon père m’a donné l’exemple, raconte Sylvain. « Il n’est pas du genre à vous dire quoi faire – il ne m’a jamais dit comment conduire un cheval. Si un cheval faisait des bizarreries ou un petit problème, il me le faisait savoir, mais il ne m’a jamais dit une seule fois comment en conduire un dans une course - jamais. »
« J’ai toujours eu le sens de l’observation, alors je le regardais travailler et je le regardais conduire. Je n’aurais jamais pu avoir quelqu’un de mieux que lui pour m’enseigner, et j’ai eu beaucoup de chance de ne pas avoir à aller très loin pour trouver cela, car j’avais un grand modèle juste à côté de moi », rayonne-t-il avec fierté.
« Je suis né en 1969 et, en 1974, mes parents ont acheté ce qui était à l’époque une ferme bovine. La ferme était située sur les deux côtés de la route et du côté qui était vide, nous avons construit une écurie de 28 stalles pour les chevaux de course. On s’est retrouvés avec des juments, des poulains et des chevaux de course, et à un moment donné, à l’époque de Runnymede Lobell (fin des années 80), mon père nourrissait près de 140 chevaux sur cette ferme (Bayama Farms).
« Mon grand-père était impliqué… il s’occupait des chevaux à temps partiel par contre », partage Sylvain, « mais tous ses fils sont devenus conducteurs (voir le tableau ci-joint). Mon père était le septième fils. Je pense qu’on disait autrefois que le septième avait un don ou quelque chose du genre, dit-il en riant, mais ils savaient tous conduire.
L’oncle de Sylvain, intronisé au Temple de la renommée, Hervé Filion, était sans aucun doute la plus grande star du groupe de frères, et ses 15 183 victoires en carrière le placent toujours au quatrième rang de tous les temps parmi les conducteurs nord-américains. Hervé était en effet également un modèle pour le jeune Sylvain.
« Mon oncle Hervé… chaque fois que j’avais l’occasion de le voir ou de lui parler – oh mon dieu. Il a absolument fait ma journée à chaque fois. »
« Il était déjà une grande star aux États-Unis quand j’étais enfant. J’aime dire que j’ai été conçu aux États-Unis mais que je suis né au Canada », dit-il en riant. « Ma mère [Yvette] est tombée enceinte alors qu’ils vivaient là-bas, mais elle est rentrée au Canada pour me mettre au monde. Mais j’avais l’habitude de rendre visite à mon oncle Renald chaque été. Il travaillait chez Hervé et les fils de Rénald, mes cousins Bruno et Benoit, étaient mes meilleurs amis. J’ai toujours eu une relation très spéciale avec eux, alors je leur rendais visite l’été à Englishtown [New Jersey], à la ferme d’Hervé. Je le voyais [Hervé] tous les matins et c’était toujours vraiment cool.
« Un jour, je me souviens qu’il nous avait appelés, nous, les trois enfants », sourit Sylvain. « Il nous a demandé de le retrouver tous sur la piste à midi, et que nous allions faire un party « rock » (rires). Je ne savais pas ce qu’il voulait dire, mais quand nous l’avons rencontré sur la piste, il nous a fait faire un tour pour ramasser toutes les pierres et les sortir de la piste (rires) (pierres = rock).
Tout comme son père Yves, ses oncles ont également contribué à inculquer à Sylvain une éthique de travail qui perdure encore aujourd’hui.
« J’ai toujours vu mon père travailler fort, et c’est absolument de là que vient mon éthique de travail », insiste Sylvain. « Mais plus que cela, j’ai toujours eu la même passion pour le métier que mon père. C’est vrai que si vous avez cette passion, et nous l’avons tous les deux, alors ce n’est pas du tout comme un travail. J’ai toujours adoré ça, depuis que je suis petit. »
Après des années passées à observer et à apprendre auprès de l’homme qu’il idolâtrait le plus, c’est le 29 mai 1987, à l’âge de 18 ans, que Sylvain a enfin pu faire quelque chose auquel il aspirait depuis longtemps : faire ses débuts en tant que conducteur de chevaux. Mais c’était un début qui n’avait pas vraiment été planifié à l’avance.
« Il fallait participer à un certain nombre de courses de qualification avant de pouvoir participer à de vraies courses », partage Sylvain, « et à l’époque, je n’avais pas encore participé à aucune. Cependant, nous avions un groupe de poulains de deux ans inscrits aux courses pour bébés à Blue Bonnets (courses écoles), et j’ai reçu un appel de mon père me disant qu’il y aurait un changement de plan de dernière minute. Il conduisait aux États-Unis et avait prévu de revenir à Montréal pour conduire les bébés lorsqu’il a appris que son père était décédé. Il a dit qu’il allait rester là-bas encore un peu avec Hervé et quelques-uns de ses frères et que j’allais conduire tous les bébés.
« Je lui ai dit que c’était correct. »
Le 29 mai 1987, Sylvain Filion fait ses débuts comme conducteur et remporte sa première course école par 11 longueurs avec un poulain du nom de Runnymede Lobell.
Deux mois plus tard, à l’hippodrome Rideau Carleton à Ottawa, il remportait sa première course avec pari mutuel, avec Supreme Jade, et un peu moins d’un an plus tard, son père Yves et Runnymede Lobell, mentionné plus haut, remporteraient la North America Cup dotée d’une bourse de 1 043 000 $ à la piste Greenwood Raceway à Toronto.
« J’étais là dans les estrades [à Greenwood] ce soir-là», se souvient Sylvain. « Toute ma famille était là, tout comme [le copropriétaire] M. Mondou, et nous étions tous aussi nerveux les uns que les autres. Je me souviens être allé au paddock pour voir mon père, probablement trois ou quatre fois dans la soirée », rit-il. « C’était un super souvenir… une si belle soirée pour ma famille. »
À la fin de cette même année (1988), Sylvain a terminé la saison avec 94 victoires aux guides, mais les trois années suivantes ne lui permettront de totaliser que 84, 61 puis 69 visites dans le cercle des vainqueurs.
« Ma carrière a commencé lentement », admet Sylvain. « Je suppose que travailler pour mon père, qui était un excellent conducteur, signifiait aussi que je travaillais pour une écurie qui n’en avait pas toujours vraiment besoin. Cependant, mon père - je m’en souviendrai toujours - a débarqué du bicycle de course alors qu’il allait encore plutôt bien, juste pour que je puisse conduire plus souvent. Maintenant, en étant père moi-même, je comprends plus ces choses là, mais à l’époque, honnêtement, je ne le comprenais pas. »
« C’était un très beau geste et cela a vraiment donné un coup de pouce à ma carrière. Il m’a laissé beaucoup de victoires en carrière sur la table, et je lui en serai toujours très reconnaissant », sourit-il.
À la fin des années 1990, et avec maintenant plus de 1 500 victoires en carrière à son actif, ce sera un fils d’Abercrombie, élevé sur la ferme, portant le surnom de Bayama, qui allait contribuer à faire connaître le conducteur de troisième génération en dehors de son Québec natal.
« Mon père conduisait principalement Goliath Bayama à deux ans », se souvient Sylvain, « mais à trois ans, j’ai eu la chance d’être son conducteur régulier. Il n’a jamais pris la peine de me dire quoi que ce soit du genre « Tu vas conduire ce poulain cette année », il m’a juste mis dessus. Et je suppose qu’après avoir gagné plusieurs victoires d’affilée pour commencer l’année, il était trop tard pour changer d’avis (rires).
Sylvain et « Goliath » ont en effet débuté cette campagne de trois ans (en 1999) avec une série de victoires consécutives - six de suite en fait, toutes à Mohawk et Woodbine, y compris des victoires dans le Burlington (maintenant appelé le Somebeachsomewhere) et l’éliminatoire dans la North America Cup.
« La victoire dans le Burlington était sa meilleure. Il était incroyable ce soir-là… on aurait pu marcher sur les guides au fil », a déclaré Sylvain, faisant référence au fait qu’il avait une telle emprise sur le cheval au fil, qu’on aurait pu marcher comme sur une corde raide sur les guides. . « J’ai pris cette expression de mon oncle Hervé », rayonne celui pour qui la famille compte évidemment plus que tout.
« Sa victoire lors de l’éliminatoire de la NAC n’était cependant pas aussi bonne, et lorsque nous l’avons « scopé » après la course, il avait la gorge irritée. Nous l’avons traité autant que possible la semaine suivante, mais sachant qu’il n’était toujours pas tout à fait parfait, nous étions ravis d’avoir terminé deuxième de la finale [contre The Panderosa]. »
Ce n’était cependant que le début pour Sylvain et le rejeton de l’élevage familial, puisque le duo a atteint les sommets un peu plus de deux ans plus tard, pendant une période de 22 jours que le nouveau membre du Temple de la renommée n’oubliera jamais.
« Quand il [Goliath Bayama] avait cinq ans, nous avons remporté trois grosses victoires d’affilée ensemble, et il est allé mieux que [1]:49 dans les trois courses », se souvient le fier conducteur.
La première était dans le cadre de la Breeders Crown de 500 000 $ pour les ambleurs âgés, à The Meadowlands, le 28 juillet 2001.
« J’avais compétitionné à The Meadowlands à quelques reprises, environ 10 ans plus tôt, et je pense que j’y avais déjà remporté une victoire. Mais je n’avais jamais participé à de grandes courses comme celles-ci. Goliath était très ambivalent… vous pouviez en fait le mener par en avant ou le laisser en arrière - mais nulle part au milieu. Nous étions assez loin derrière dans le dernier tournant, mais ils ont passé de grosses fractions en avant et dans le dernier droit, il a juste foncé pour les dépasser… c’était toute une sensation.
Le duo s’est envolé dans les dernières enjambées, franchissant le fil en 1:48,4, avec une cote de 10/1, et incitant l’annonceur de la piste de Meadowlands, Ken Warkentin, à lancer son désormais célèbre calll « Monster From Montreal » - un call que Sylvain chérit toujours à ce jour.
Yves et Sylvain Filion de Saint-André-D’Argenteuil, Québec, étaient devenus seulement le septième duo père-fils à remporter un titre de la Breeders Crown en tant qu’entraîneur et conducteur.
Qu’a dit Sylvain à propos du fait que son père était le septième enfant ?
« Lors de la finale du Haughton [une semaine plus tard, et le jour de l’Hambletonian], nous étions « emboîtés » dans le dernier tournant et je me cognais sur la tête. Je ne pouvais pas croire que je l’avais enfermé comme ça, et puis tout d’un coup, les choses ont commencé à s’éclaircir et il est encore passé à côté d’eux [en 1 : 48.2]. »
« Quelques semaines plus tard, nous l’avons coursé à Montréal et on s’est dit que nous allions tenter d’établir le record de piste », explique Sylvain. « Il y avait beaucoup de monde pour le voir mais ce n’était pas une bonne journée… il y avait énormément de vent. Mais il a fait un énorme mille et a gagné par plusieurs longueurs en 1:48,1. Ça été un record de piste qui n’a jamais été battu jusqu’au jour de leur fermeture. Il a vraiment fait trois grosses courses d’affilée pour nous. C’est quelque chose que je n’oublierai jamais et quelque chose qui a été vraiment important pour ma carrière. »
Cette carrière en est une qui comprend désormais : 10 126 victoires (et ce n’est pas fini) ; 141,3 millions de dollars en bourses (et ça continu); un titre de champion du monde des conducteurs en Australie en 1999 ; quatre prix O’Brien décernés au meilleur conducteur canadien (2012, 2013, 2015 et 2016); et d’innombrables stakes gagnés pour son père et bien d’autres.
Bien sûr, vous pouvez maintenant ajouter à cette liste une place au Temple de la renommée des courses de chevaux du Canada, où il rejoindra Yves (promotion 2016) et Hervé (promotion 1976).
À 55 ans, même s’il est toujours aussi fort et actif, avec 223 victoires et 5,9 millions de dollars en bourses en 2023, Sylvain et son père Yves (77 ans) n’ont plus rien à prouver. Mais surtout quand on regarde la star actuelle de la famille, Funtime Bayama, courser, on ne peut s’empêcher d’imaginer la célébration qui s’ensuivrait s’ils pouvaient d’une manière ou d’une autre améliorer leur deuxième place de la North America Cup de 1999, en remportant le trophée cette année, le 15 juin.
L’année dernière, à l’âge de deux ans, le fils de Hes Watching - Tymal Sugrbabydoll a fait irruption sur la scène de Mohawk à la mi-juillet en terminant deuxième dans un événement OSS Grassroots, puis dans un OSS Gold. Le problème, c’est que sur ces deux départs, Sylvain ne l’a même pas conduit !
« J’avais conduit Do Better pour M. [Bob] McIntosh, et il coursait très bien et était éligible au « Battle of de Waterloo ». C’était une course que je n’avais jamais gagnée et le cheval de mon père n’y était pas éligible, alors j’ai demandé à mon père si ce serait correct que je conduise l’autre cheval en espérant gagner cette course. Il a répondu « Ben oui » et il a dit qu’il conduirait lui-même « Funtime ». »
« C’était plutôt génial car dans les deux courses, j’ai gagné avec Do Better et mon père a terminé deuxième derrière nous avec Funtime. »
Funtime Bayama n’a pas raté le tableau lors de sept départs de sa première saison (7-4-2-1) et a gagné 246 720 $, tout en prenant une marque de 1:50,1 et en établissant un record de piste à Flamboro en 1:52,4. Là, il a commencé cette saison avec deux victoires dominantes lors de l’élimination du SBOA et de la finale à Mohawk, remportant la finale de 127 000 $ dans un nouveau record à vie de 1: 49,4.
« Je dois vous dire que ce cheval est très spécial pour moi, de plus d’une façon », nous a confié Sylvain.
« Pendant la COVID, ma famille et moi, sommes allés vivre un mois ou deux au Québec, à la ferme. Un soir, mon père m’a dit que nous devions aller à l’aéroport pour récupérer du sperme de Hes Watching qui avait été envoyé par Tara Hills. Mais c’était au plus fort de la COVID et on n’était pas autorisés à sortir sur les routes après une certaine heure (couvre-feu) – la police pouvait vous arrêter et vous donner une contravention. Il était déjà tard dans la journée mais elle était en chaleur et mon père a dit que nous DEVIONS y aller. Alors nous voilà, tous les deux, à rouler à toute vitesse sur cette autoroute vide, en pleine pandémie, avec le sperme, à essayer de rentrer sans que les flics nous arrêtent (rires). »
« À un moment donné, je me souviens m’être dit : « Qu’est-ce qu’on fout ici à cette heure de la nuit ? » (rires). Mais mon père n’était que business et disait « Nous devons faire ceci et nous devons faire cela ». Alors je disais juste « OK, OK, on va y arriver » (rires). Il s’agissait simplement de la même excellente éthique de travail qu’il a toujours eue. »
« Nous sommes donc finalement rentrés à la maison et nous devions aller directement à l’écurie pour inséminer la jument. J’étais là, à l’aider à la tenir et à lui tenir la queue et tout, pendant que mon père l’inséminait. Eh bien, le résultat de cette folle soirée fut Funtime Bayama. »
« Alors, quand je dis que ce cheval a été conçu, né et dompté par nous, je le pense vraiment. J’étais là dès le début – avant le début, en fait. Et maintenant, tout ce qui arrive, c’est presque un miracle », dit Sylvain avec une pointe d’émotion dans la voix. « Le fait que je me trouvais à la maison à ce moment-là, à cause de la pandémie, et que je ne vivais pas à Milton comme d’habitude. C’est juste une histoire tellement incroyable. »
Sylvain, dont la fille de 11 ans, Stella-Rose, et sa partenaire de vie de longue date, Dominic, sont toujours à Mohawk lors de ses plus grandes soirées, nous dit que son père fait toujours le six heures de route jusqu’à Mohawk pour les grandes courses de Funtime lui aussi. Par contre, sa mère se contente généralement de l’encourager devant la télévision à la maison ces jours-ci.
« Si nous pouvions maintenant gagner une course ensemble, comme la « North America Cup », avec ce cheval, après toutes ces années… ce serait tout simplement incroyable. »
« C’est irréel, tu sais, tout ce que mon père a fait pour moi au fil des années, et qu’il le fasse encore aujourd’hui. »
« De nombreux autres entraîneurs et propriétaires m’ont également aidé tout au long de mon parcours – ils sont trop nombreux pour tous les nommer. La relation que j’entretiens avec Richard Moreau depuis de nombreuses années a été importante pour moi, et même si mon premier passage en Ontario [pendant environ quatre ans au tournant du siècle] n’a pas nécessairement été aussi formidable sur la piste que j’aurais souhaité, j’ai noué de merveilleuses relations lorsque j’étais ici à l’époque, avec des gens comme Gregg McNair et M. [Bob] McIntosh… Je pense que cela m’a vraiment aidé à réussir lorsque je suis revenu ici une deuxième fois [en 2008]. Quand je suis revenu, j’étais beaucoup mieux préparé et le succès a suivi. »
« Vous savez, je n’avais jamais pensé à entrer au Temple de la renommée avant d’assister à la cérémonie d’intronisation de mon père en 2016. Je me souviens que j’étais assis là ce soir-là et je me suis dit, pour la première fois, ‘Peut-être qu’un jour ? Peut-être un jour?’ »
« Ensuite, je suis rentré chez moi, et cette pensée ne m’est plus jamais venue à l’esprit, je le jure, jusqu’à ce que M. Hector Clouthier m’appelle l’hiver dernier et me dise qu’il voulait mettre mon nom dans le chapeau… il voulait me proposer. C’est vraiment un grand honneur d’être élu. »
« Vous savez, quand je regarde en arrière, plus que tout, j’ai toujours été très fier de mon éthique de travail. C’est quelque chose que j’ai appris en observant mon père, et je pense que c’est quelque chose qui m’a vraiment aidé à rester stable tout au long de ma carrière. »
Félicitations Sylvain!
« Un jour... » c’est maintenant!
Cet article a été publié dans le numéro de juin de TROT Magazine.
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