Les expositions agricoles… une solution?

Être le papa de jeunes enfants et un amateur de courses sous harnais peut se révéler assez contraignant. Il faut sacrifier quelque chose, et malheureusement, ce sont généralement les courses qui écopent.

Pour quelqu’un qui comme moi ne travaille pas dans l’industrie, une expédition à l’hippodrome est très difficile à matérialiser avec une certaine régularité. Curious George Goes to the Chocolate Factory (livre pour enfants) ne se lit pas tout seul vous savez. De même, un rendez-vous avec les poneys ne se concrétise qu’une fois de temps à autre.

Alors la question qui se pose : Comment quelqu’un peut-il, sans que rien n’y paraisse trop, transformer une sortie familiale en un après-midi aux courses?

Trois mots : « Une exposition agricole ».

Un parc d’attractions, un marchand de glaces ambulant, un zoo pour enfants, des ateliers d’arts plastiques, et pour la santé mentale de papa, un programme de courses sous harnais!

Il y a quelques années, j’ai proposé une de ces sorties familiales par un bon samedi matin : la famille a mordu et très rapidement le voyage en voiture sur Paris, au Parc d’exposition de l’Ontario, s’est organisé.

Une immense foule s’entassait dans les gradins temporaires, des lignées d’une quinzaine de personnes s’allongeaient pour parier sur les courses et un endroit gazonné le long de la clôture était idéal pour suivre l’action. Bien sûr, le seau de maïs au caramel ne pouvait en aucun cas supporter la comparaison avec le buffet de côte de bœuf de Woodbine à 29,95 $ et la victoire en 2:06.2 de l’ambleur AJs Success était loin du mille couru en 1:48 une semaine plus tôt par Lis Mara à la grande piste.

Mais la journée fut très agréable.

Peu nous importait que le vendeur de programmes manque d’exemplaires, que les guichetiers du pari mutuel soient largement débordés et que les chevaux soient loin d’être tout à fait prêts. Que les écuries soient un brin délabrées, le prix d’entrée excessif et l’équipement de photo témoin assez rudimentaire.

Nous étions heureux.

Avance rapide de trois ans, pour nous ramener à 2009. En septembre prochain, l’Exposition Agricole de Paris (Paris Fair) célébrera son 150e anniversaire en offrant six jours d’activités et de pur plaisir familial. Comme toujours, les objectifs de l’Association agricole de Paris visent à « préserver et célébrer l’histoire et la culture de l’agriculture ».

Alors pourquoi est-il probable que cette année encore, les courses de chevaux ne fassent pas partie de la programmation des festivités de l’Exposition, tout comme c’était le cas en 2007 et 2008?

Quoi qu’il en soit, malgré la mer de milliards de dollars déferlant dans l’industrie des courses sous harnais en Ontario, les Expositions agricoles écartent toute activité équine de leurs priorités. Les coûts de présentation des épreuves de course, les vives discussions pour les ramener et le manque de porte-parole du monde des courses sous harnais siégeant aux conseils d’administration des Expositions municipales, sont autant de raisons avancées.

Et qui, du monde de l’industrie des courses de chevaux, s’est levé pour lutter contre l’érosion de ce qui m’apparaît être l’outil de marketing le plus fondamental et naturel? Seuls quelques braves gens qui organisent ces activités annuelles sans fanfare, ni crédit ou rémunération que ce soit. Et même ces gens-là sont en voie de disparition.

Est-ce admissible que des hippodromes bien établis distribuent des centaines de milliers de dollars en bourses à des chevaux pour qu’ils courent devant des tribunes vieillies et vides? Alors qu’on demande aux conseils d’administration des expositions d’avancer les fonds nécessaires pour payer les bourses et les infrastructures?

Est-ce imaginable que l’industrie fasse si peu ou pas d’effort pour présenter des courses de chevaux à des centaines de milliers de nouveaux amateurs potentiels, quand un plan de base et une simple réallocation d’un peu de l’argent des bourses pourraient résulter en un succès assuré?

Et l’histoire ne se passe pas qu’en Ontario. Les épreuves de course dans les Expositions ont été durement frappées partout en Amérique du Nord et les régions qui en présentent encore, dans bien des cas, endurent le pire.

Il est grandement temps d’aborder cette question de la viabilité des courses de chevaux en région rurale. Maintenant que nous connaissons les conséquences de l’inaction, il faut passer à l’action et arriver avec un plan.

Tous les papas du monde en seront reconnaissants.

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