L’année 2017 est parmi nous, et cette année nous célébrons les 250 ans de courses de chevaux au Canada. Nous sommes un sport et une industrie qui a connu plusieurs bonnes périodes, et qui a aussi persévéré quand elle en a traversé une autre plus morose et que plusieurs d’entre nous, espérons-le, n’auront pas à revivre. Des guerres aux maladies, de la dépression à la pauvreté, le geste de prendre soin de chevaux de course et de les faire courir, est resté fort – et les participants à cette industrie poursuivent un héritage duquel nous devrions tous être très fiers.
Nous avons plusieurs raisons d’être optimistes quant à ce qui nous attend, mais il nous faut encore être braves et nous forger une nouvelle vision et un brillant avenir, tout comme nos prédécesseurs l’ont fait.
Quand je regarde derrière, à travers l’histoire des courses de chevaux et leur survie, une chose me frappe considérablement, et m’inquiète pour le chemin qu’il reste à parcourir. À partir de la première course qui s’est déroulée sur les Plaines d’Abraham dans la ville de Québec, et de nombreuses autres tenues au cours des 250 dernières années, partout au pays et sur le plan national et global, les courses de chevaux sont allées vers les gens.
Le sport a constitué l’attraction de milliers de fêtes foraines, d’expositions nationales, dans les rues et les parcs de nos cités et villes. Nous avons vu des courses sur la glace, sur des lacs et des étangs gelés, sur les plages, et ce, en toutes saisons. Même avec la venue de nouveaux hippodromes avec pari mutuel dans le paysage, les pistes locales et celles saisonnières ne sont pas disparues. Quand il y avait un événement attirant quelque 10 000 personnes, les courses en faisaient partie. Qu’il y ait 2 ou 100 personnes du monde des chevaux, qui y assistaient, les courses de chevaux, particulièrement les courses attelées, étaient là pour l’expérience et le plaisir.
Au cours des 20 dernières années seulement, les courses au programme dans les diverses expositions automnales au Canada ont disparu. Combien de fois y a-t-il des soirées de courses spéciales dans nos cités et villes? Qu’en est-il du Canal Rideau, là même où notre premier ministre, Justin Trudeau, a assisté à sa première course il y a plusieurs décennies? Des plages? Des expositions spéciales ou une partie des festivals d’été bien courus?
Mes enfants ont assisté à leur première course attelée lors d’une ‘Ontario Fair’ qui n’existe plus. Deux tout petits, portés dans un paddock, complètement ouvert au public – et tombant en amour avec les chevaux. Comme les sièges de la grande tribune étaient tous occupés, nous nous sommes assis sur une couverture et avons regardé la vitesse des courses alors que des cloches et sirènes retentissaient à mi-chemin derrière. Il y en avait des milliers qui vivaient le même frisson.
Aujourd’hui, des milliers de personnes visiteront encore les expositions, mais il n’y aura plus de courses sous harnais. J’ai entendu que c’était à cause du coût des assurances, ou du manque de volonté des organisateurs de se porter volontaires pour le maintien des courses. J’ai entendu aussi que les écuries n’étaient pas convenables, et on a aussi invoqué des questions de réglementation. J’ai entendu les raisons pour lesquelles il est plus facile de promouvoir les courses dans nos hippodromes, et de se préoccuper plus tard des expériences particulières qui exigent du temps et des efforts à coordonner. Ce que nous avons besoin d’entendre, et ce que nous avons besoin de mentionner, c’est le désir d’en faire une priorité.
Depuis 250 ans, les courses de chevaux présentées au public ont constitué une partie importante de qui nous sommes. Pas de iPad ni de Samsung Galaxy n’élimine le besoin de tisser un lien significatif entre les amateurs et les chevaux.
Cette année, parrainé par le Temple de la renommée des courses de chevaux canadien, nous célébrons 250 années de courses dans ce pays, en rétablissant les liens avec certaines communautés que nous avions l’habitude de croiser. Heureusement, nous utilisons le chiffre 250 non seulement à titre de rappel historique, mais comme une occasion de bâtir sur ce que nous avons, et de redécouvrir ce que nous avons perdu.
Darryl Kaplan
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