Entrevue avec la Première ministre de l’Ontario

Me voici à Queen’s Park, tout juste à côté du bureau de la première ministre, attendant l’arrivée de Kathleen Wynne. Elle nous rencontre afin de répondre aux questions sur ce qu’il adviendra de l’industrie des courses de chevaux dans la province.

Mes attentes sont modestes quant à l’entrevue, mais je suis prêt à être objectif et ouvert d’esprit. Depuis qu’elle est en poste à titre de première ministre, Wynne a toujours parlé des courses de chevaux comme d’une industrie pour laquelle il vaut la peine de se battre. Ceux qui travaillent pour elle ont dit à maintes reprises qu’elle est de tout cœur engagée envers l’industrie. Plusieurs personnes oeuvrant dans les courses de chevaux sont sceptiques, on le comprendra.

Je ne suis pas certain qu’un jour nous connaîtrons les raisons pour lesquelles Dwight Duncan et Dalton McGuinty, avec l’aide de Paul Godfrey, ont choisi cette approche. Mais quelles qu’en soient les raisons, il est clair maintenant - et non seulement de la perspective des courses de chevaux – que cette voie a fait défaut et les conséquences ont été mal comprises.

Wynne nous invite chaleureusement à entrer dans son bureau et nous avertit que ses réponses seront de niveau élevé. Elle dit que d’autres peuvent discuter des spécificités. Comme promis, la première ministre nous accorde 15 minutes de son temps et, comme on s’y attendait, elle répète continuellement qu’elle veut que l’industrie des courses de chevaux soit forte et durable. Elle dit avoir pris cet engagement, que des équipes sont en place pour poursuivre le travail, et qu’elle a donné instructions à l’OLG (Organisation des loteries et des jeux) d’intégrer efficacement l’industrie des courses.

Mais la grande question avec laquelle je me bats, et il en est ainsi pour l’industrie, demeure l’étroite relation existant entre les recettes actuelles du gouvernement grâce à l’exploitation des jeux dans les hippodromes – et le financement reçu par l’industrie.

Maintenant, comme les machines à sous bourdonnent dans les hippodromes à travers la province, il semble n’y avoir aucune raison pour laquelle Wynne et son gouvernement ne pourraient supporter un flux direct des recettes des jeux à l’industrie des courses de chevaux. L’intégration à l’OLG est sur la table, tout comme l’idée d’une industrie durable. La modernisation a pratiquement été contrecarrée à chaque tournure, les Ontariens continuant de rejeter la notion d’expansion des casinos dans les centres-villes. Il appert que la meilleure façon d’assurer les objectifs du gouvernement envers l’industrie des courses serait de virer directement les fonds provenant des jeux à l’industrie, au moins d’une certaine façon.

Tout le travail présentement en marche par le gouvernement et les pistes, peut continuer. L’Ontario Horse Racing peut aider à bâtir l’industrie. L’imputabilité et la croissance peuvent être placées au premier rang dans l’ordre du jour. Et le client du pari sur courses de chevaux pourrait redevenir le centre de l’opération grâce à des incitatifs de revenus en fonction de la cagnotte pariée sur les courses de chevaux. De nombreuses idées positives peuvent ressortir du procédé actuel de réflexion et de reconstruction.

Comme Kathleen Wynne est assise devant moi, disant ce qu’il faut, elle et son équipe, ont la compétence nécessaire pour redresser l’industrie et en faire un succès ou un échec. En focalisant sur une industrie de courses de chevaux solide partout en province, et sur un modèle de financement significatif conçu pour permettre de courber le dos sous les orages et demeurer fort sans égard à qui est en charge, les possibilités sont sans fin.

Quand on demande l’avis de Wynne au sujet des partis d’opposition et leur avis de motion visant à réinstaurer le programme de machines à sous aux pistes, elle dit ne pas vouloir faire un pas en arrière. Ce qu’elle et son équipe devraient réaliser c’est qu’elles ont une occasion sans précédent de faire un pas de géant, et en même temps, initier un programme qui choisirait le « partenariat » plutôt que le « financement », priorisant les payeurs de taxes ontariens et l’Ontario rural.

Darryl Kaplan
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