Vivre avec des « et si? »

Il y a quelques mois, j’ai eu le privilège d’être participant à un groupe qui recevait une délégation de Chine. Les représentants, tous reliés à des organismes équins, sont venus en Ontario pour apprendre de nous. Ils ont visité des fermes, centres d’entraînement et hippodromes, de même qu’ils ont rencontré plusieurs groupes industriels pour apprendre & se bâtir un réseau de relations. En Chine, où les courses de chevaux sont régularisées juridiquement depuis 2008, les plans sont sur la table pour bâtir une industrie de course de chevaux multimilliardaire. La Tianjin Horse City, l’une des installations proposées, prévoit un complexe USD de 4 G $ d’une surface de 330 M de mètres carrés ainsi que la création de 10 000 emplois.

D’immenses hippodromes, des étalonneries, des bêtes de race et aussi des installations pour la tenue de ventes aux enchères et un collège équestre, sont aussi dans les projets et qui enrôlera des milliers d’étudiants.

Le problème : la Chine n’a que très peu de chevaux.

C’est ainsi que tout naturellement ils viennent en Ontario. Les professionnels du cheval ontariens sont considérés comme les experts du globe en ce qui concerne toutes questions équines, y compris les courses de chevaux et particulièrement l’élevage standardbred. Des chevaux issus de l’Ontario sont devenus des champions à travers le monde, et les exploitations d’élevage de la province continuent de produire des recettes provenant d’Australie, Nouvelle-Zélande et, très certainement des États-Unis.

Y a-t-il là une occasion pour l’industrie des courses de chevaux de l’Ontario de jouer un rôle important dans l’établissement d’une telle industrie en Chine? L’Afrique du Sud et la Russie – deux autres pays qui cherchent à renforcer leur industrie novice? À l’évidence, la réponse est oui.

J’ai probablement peu retenu de mes études en science politique, mais il y a une chose que j’ai retenue : les bons gouvernements créent un environnement à l’appui des opportunités. Les bons gouvernements invitent les investissements provenant de l’étranger. Les bons gouvernements font beaucoup plus que de simplement récolter des taxes pour ensuite les répartir au bénéfice de leurs citoyens.

Avec son industrie des courses de chevaux, l’Ontario est un leader mondial, et son spectacle est déjà en piste, prêt à négocier le prochain tournant et en faire un réel succès international.

Avons-nous un gouvernement qui propose de remplacer un partenariat qui réinvestit dans les Ontariens par des infrastructures de casinos qui importent les connaissances des compagnies étrangères? Ou avons-nous un gouvernement qui peut voir tout le potentiel d’une puissance internationale – la possibilité de devenir un leader mondial respecté pour ses innovations en agriculture et en développement rural?

L’industrie des courses mène l’économie, remplit les coffres du gouvernement, et maintient 60 000 emplois. Mais avec un tout petit peu de vision, ce n’est que le commencement.

Souvent, il faut des temps difficiles pour réaliser tout le potentiel que nous avons et aussi tout le talent que nous avons pour le perdre. Nous sommes tristes pour les familles qui travaillent dur de voir tout ce qu’elles sont sur le point de perdre à cause d’un marché mal réfléchi.

Je me sens mal pour Dalton McGuinty et le parti Libéral. Je me sens encore plus mal pour les Ontariens. Je me sens plus mal pour nos enfants. Car ce sont eux qui hériteront d’une belle occasion ratée. Ce sont eux qui vivront dans une province composée de casinos urbains monstres et de terminaux de loterie à tous les coins de rue. Ce sont eux qui verront les fermes pavées au profit du prochain centre de pouvoir. Ce sont eux qui devront vivre avec des « et si ».

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