MMXX Standardbreds: Prouver que notre race peut aussi être championne en dehors de la ptiste

Une vie entière consacrée aux courses sous harnais a comblé Molly D’Agostino d’un profond sentiment d’accomplissement — et tout ce qu’elle demande en retour, c’est que la race qui lui a tant donné, à elle et à l’industrie qu’elle chérit, se voie offrir davantage de chapitres dans ses histoires de vie.

C’est cette passion sincère qui anime le travail de D’Agostino, née à New York, avec MMXX Standardbreds — un organisme sans but lucratif qu’elle a fondé en 2020 et qui se consacre à mettre en valeur et à replacer les Standardbreds retraités. Il n’a suffi que d’une réclamation familiale à 4 000 $, d’un simple commentaire et d’un esprit perspicace.
By Matthew Lomon. Traduction Manon Gravel.

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« Nous avions un cheval nommé Fox Valley Photog, que nous avons eu à l’âge de trois ans, et il a à peine payé ses frais à vie », dit D’Agostino en riant, en parlant de l’alezan par Vaporize qui a effectué 308 départs en carrière (35-42-41; 144 532 $) et signé sa marque de 1:55.3 à 14 ans.

« Le cheval était peu énergique, il n’aimait pas vraiment ça [courir], mais moi, j’adorais ce cheval. Alors, nous l’avons gardé en compétition dans les petites classes, dans l’espoir qu’il couvre au moins ses frais de nourriture. Nous l’avons couru jusqu’à 14 ans, puis nous l’avons retiré en 2020. »

Une année charnière pour D’Agostino et MMXX — 2020 en chiffres romains — à plusieurs niveaux.

« À l’époque, je vivais au Connecticut, et j’ai construit une petite écurie pour le ramener à la maison… c’est un peu comme ça que tout a commencé.

« Je voulais le dompter pour pouvoir le monter, puisqu’il n’y a pas de courses au Connecticut. Ma voisine, passionnée de Quarter Horses, m’a dit : “Ce cheval est vraiment chic.” Je ne savais pas ce que ça signifiait à ce moment-là, car j’étais une personne du milieu des courses, mais elle m’a suggéré d’en faire un cheval de concours. »

Et c’est ce que fit D’Agostino.

Avec l’aide de sa voisine, cette femme de chevaux de courses attelées a transformé Fox Valley Photog en cheval de selle. Peu après, elle l’a inscrit à sa première compétition — le National Standardbred Horse Show 2021.

Un incontournable de la fin de l’été au New Jersey depuis 1995, le concours est organisé conjointement par le Standardbred Pleasure Horse Organization of New Jersey (SPHO-NJ), le Standardbred Breeders & Owners Association of New Jersey (SBOA-NJ) et la United States Trotting Association (USTA).

Des Standardbreds de partout aux États-Unis s’y rendent pour concourir dans plus de 40 classes, exclusivement réservées à la race.

Fox Valley Photog s’est imposé d’emblée comme un naturel.

« Il a très bien performé, ce qui m’a incitée à continuer de le présenter dans d’autres compétitions ouvertes à toutes les races, et il a été fantastique, » raconte D’Agostino.

« Il gagnait sans arrêt, et plein de gens venaient me voir pour me demander : “Hé, c’est quoi ce cheval ? C’est un Morgan ? C’est ci, c’est ça ?” Je leur répondais : “C’est un Standardbred.” Et ils répliquaient : “Où peut-on en trouver un ?” »

Cette conversation a inspiré la nouvelle mission de D’Agostino avec MMXX Standardbreds : devenir un programme pionnier d’adoption pour les trotteurs et les ambleurs retraités.

Sa formule gagnante avec Fox Valley Photog – couronné Cheval de l’année SPHO des États-Unis en 2023 – et l’attention suscitée auprès d’un public non habitué à côtoyer cette race dans des concours qui, normalement, ne lui sont pas destinés, ont ouvert à D’Agostino une nouvelle voie… et tout un monde de possibilités.

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« Je n’avais jamais vraiment fait le lien avec l’adoption avant de voir ce cheval [Fox Valley Photog] en compétition, et que les gens m’offrent des sommes incroyables pour lui – bien plus que ce qu’il aurait rapporté en prenant la voie Amish ou comme simple cheval à réclamer, ce qu’il était à l’origine.

« Les gens s’y intéressaient parce qu’il avait une très belle allure, un tempérament formidable, et qu’il les battait à plate couture au classement (rires). Alors ils se sont dit : “Bon, si on ne peut pas le battre, rejoignons-le.” »

Mais le rôle de Fox Valley Photog au départ, aussi précieux soit-il, ne représente que la moitié de l’histoire des origines du programme d’adoption MMXX.

En 2021, D’Agostino a reçu un appel l’avertissant qu’un de ses anciens trotteurs, Bandini, un « claimer » à 4 000 $, se trouvait dans un abattoir de Pennsylvanie.

Avant que ce fils bai de Yankee Glide–Eurica ne quitte ses soins, elle l’avait aidé à être dompté pour une carrière à la selle afin de lui assurer un foyer stable, ce qu’elle croyait être le cas… jusqu’à cet appel glaçant.

À sa grande stupeur, il n’en était rien.

« Quand on vous appelle pour vous dire que votre cheval est dans une filière d’abattage – certaines personnes ne comprennent pas – mais quand vous avez un lien personnel avec lui et que vous travaillez dans de petites écuries, vous voulez le sauver. Vous voulez tout faire pour lui. »

Confrontée à une situation qu’elle n’avait jamais connue ni même imaginée devoir affronter, D’Agostino a tout mis en œuvre pour ramener Bandini à la maison.

« Vivre cela a été une terrible épreuve parce que j’aimais ce cheval, et il a été un très grand cheval pour nous. C’est vraiment un cheval d’une douceur exceptionnelle.

« Il était très amaigri, il avait la gourme ; c’était une catastrophe. Je ne savais pas quoi faire. Heureusement, un organisme sans but lucratif est intervenu et m’a aidée à remettre les morceaux ensemble, mais cela a été un processus coûteux, de le récupérer et de franchir toutes les étapes nécessaires. »

La volonté de D’Agostino de tout faire pour sauver Bandini du danger en disait long non seulement sur son caractère et sur son ardente défense des Standardbreds, mais lui a aussi donné toute la validation dont elle avait besoin pour faire passer MMXX au niveau supérieur.

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« Quand je l’ai ramené et que je l’ai installé au Connecticut, il s’est révélé être lui aussi un très bon cheval de concours. Et cela, à peine trois ou quatre mois après que je l’ai récupéré, » a-t-elle ajouté. « Je l’ai eu en mai 2021, et il concourait déjà en août. Il n’était pas tout à fait au niveau de Fox, mais il s’est très bien présenté – toujours très constant.

« À ce moment-là, je me suis dit que si un cheval réclamé à 4 000 $ et un cheval sorti d’un enclos d’abattage peuvent réussir cela, pourquoi pas davantage ? »

Portée par les histoires à succès de Fox Valley Photog et de Bandini, D’Agostino a saisi l’occasion de faire évoluer MMXX en une équipe nationale itinérante de concours qui participe à 15 à 20 compétitions chaque année.

Grâce à ses contacts dans les milieux des courses, du replacement et de l’adoption, et à ses nouvelles compétences acquises sur le circuit des concours, D’Agostino a créé un réseau intégré permettant de réaliser l’un des objectifs fondamentaux de MMXX : redéfinir l’image du Standardbred dans le monde du spectacle équestre.

« La raison principale, ce n’est pas seulement de gagner – nous adorons gagner – mais c’est aussi de démontrer aux cavaliers que tout ce qu’ils pensaient que les Standardbreds n’étaient pas, en réalité, ils le sont.

« Nous utilisons l’équipe de voyageurs du concours pour promouvoir la race dans sa seconde carrière, en espérant que les gens voient ces chevaux et se disent : “Tiens, j’en veux un.” »

Présenter les Standardbreds dans l’entourage des shows équestres a bel et bien produit cet effet.

En moins de deux ans, MMXX a facilité plus de 300 adoptions pour trouver à ces chevaux un foyer définitif.

Avec de plus en plus de regards tournés vers la race au-delà des courses, D’Agostino a pu mettre en lumière les qualités qui rendent les Standardbreds particulièrement aptes à réussir une seconde carrière.

« Le plus grand avantage que nous faisons connaître aux gens, c’est qu’ils ont un mental imbattable. Ce sont des chevaux vraiment sûrs, ils ne s’effraient pas, et c’est grâce au travail remarquable des gens des courses attelées, qui domptent leurs chevaux de façon exceptionnelle, » a-t-elle souligné.

« Je dis toujours aux participants dans ces concours qu’une personne débrouillarde peut facilement débourrer un Standardbred à la selle. Ce n’est pas comme si vous achetiez un Mustang à l’état brut ou un cheval qui n’a jamais rien fait. Ces chevaux sont très entraînés – à deux ans, ils sont déjà à l’hippodrome – tout ce que vous avez à faire, c’est de monter et d’y aller. C’est vraiment aussi simple que ça. »

Bien que des sceptiques continuent de remettre en question les aptitudes mentales, les caractéristiques physiques et les compétences en concours des Standardbreds, D’Agostino affirme que les éloges qu’ils reçoivent désormais lors des compétitions surpassent largement les critiques.

Et lorsque les détracteurs se manifestent, sa réponse demeure toujours la même :

« Eh bien, je peux vous le dire jusqu’au lever du jour, mais si vous ne me croyez pas, il va falloir que je vous le montre. »

La méthode MMXX s’est pleinement illustrée grâce à son National Show Team, dont la taille a plus que doublé depuis sa création en 2022. Parti de trois chevaux, l’effectif compte aujourd’hui huit membres.

Parmi les nouvelles recrues, deux en particulier ont contribué à propulser l’équipe MMXX à un tout autre niveau.

Le duo formé par Go Daddy Go, vainqueur du Battle of Waterloo 2014, et Homicide Hunter, trotteur champion du monde auteur d’un mile en 1:48.4 lors de l’Allerage Farms Open Trot 2018 à The Red Mile, a rejoint l’équipe par des chemins très différents, mais chacun a été tout aussi déterminant pour son essor.

Élevé, entraîné et coursé au Canada par le regretté Bob McIntosh – double membre du Temple de la renommée – Go Daddy Go [p,1:50.1h; 632 413 $] s’est retrouvé dans une situation semblable à celle de Bandini, autre membre de MMXX, avant que D’Agostino n’en entende parler.

« Il se trouvait sur un terrain de marchand, en Ohio ou quelque part dans le Midwest, et nous avons uni nos forces à New Start Standardbreds, qui est intervenu parce qu’il était canadien, afin de l’en sortir, » se souvient Molly, qui a tenu à rendre hommage à l’organisme ontarien, ajoutant que ce sauvetage n’aurait jamais été possible sans leur aide.

« C’était simplement un endroit où les chevaux vont pour mourir, et s’ils ne le vendaient pas, il allait partir chez les Amish. »

Le fils alezan de Ponder et Sanfrancine souffrait de problèmes de ligaments « XYZ » ainsi que d’autres maux, ce qui a accru l’urgence d’accélérer son extraction.

Avec le soutien de New Start dans ses efforts de collecte de fonds, MMXX a pu réunir assez d’argent pour récupérer Go Daddy Go à l’automne 2022.

Payant elle-même les frais, D’Agostino envoya le réputé trotteur en Floride afin de consulter un chirurgien spécialisé dans ses problèmes ligamentaires spécifiques. Il y suivit également une réhabilitation après l’opération.

En avril 2023, D’Agostino ramena Go Daddy Go à la maison. Un mois plus tard, il participait à son premier concours.

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Et aujourd’hui, un peu plus de deux ans plus tard, son image orne la couverture du magazine TROT.

« Une fois qu’il était remis et suffisamment en forme pour commencer, nous l’avons reparti, et en deux ou trois semaines il était prêt », explique D’Agostino. « Certains chevaux sont exceptionnellement athlétiques et veulent gagner. Peu importe ce qu’on leur demande, ils excellent, et il en fait partie. »

Go Daddy Go a terminé son année de recrue sur le circuit des concours en décrochant deux titres SPHO : Champion national réservé aux deux allures et Champion national recrue de fin d’année.

Mais tout cela n’était qu’un avant-goût d’une campagne historique en deuxième année.

La nouvelle vedette montante a marqué durablement les juges, ainsi que ses concurrents à travers les États-Unis, pour devenir en 2024 le deuxième cheval MMXX en autant d’années à remporter le titre de Cheval de l’année SPHO États-Unis.

« C’était vraiment un grand accomplissement pour lui, et une belle histoire de le voir revenir de la terrible situation dans laquelle il se trouvait », souligne D’Agostino. « Il est fantastique, et je pense que c’est l’un des meilleurs que nous n’aurons jamais. »

Même si ce succès lui est un peu monté à la tête.

« Et bien sûr, il a un ego gros comme une maison, ce qui est drôle parce qu’il ne savait pas qu’il était passé si près d’une situation critique, et c’est ce qui rend l’histoire encore plus belle », ajoute D’Agostino avec tendresse.

« Partout où il allait, les gens voulaient prendre des photos avec lui. Ils voulaient le rencontrer. C’était vraiment formidable. Nous avions un code QR de sa victoire en éliminatoire de la Breeders Crown [2014] affiché sur sa porte partout où nous allions. C’était une expérience incroyable. »

Aujourd’hui, Go Daddy Go fait encore quelques apparitions dans certains concours, mais ses jours de courses de barils, de sauts et autres disciplines sont en grande partie derrière lui. Comme le dit D’Agostino, le retraité l’a bien mérité.

« Il a accompli tout ce qu’il devait dans cette vie. Il vit désormais sa meilleure vie comme cheval de randonnée. »

Prenant le relais de Go Daddy Go dans la compétition se trouve un cheval qui a autrefois dominé le Grand Circuit : Homicide Hunter, le trotteur le plus rapide de l’histoire des courses attelées.

Célèbre pour ses exploits exceptionnels sur la piste, couronnés notamment par une victoire au Breeders Crown en 2018 et par son record du monde mentionné plus tôt, ce fils bai de Mr Cantab et Evening Prayer présente un palmarès impressionnant : 41 victoires en course, un Dan Patch Award (Meilleur trotteur âgé, 2018) et 1 768 280 $ de gains.

Bien qu’il en soit encore à ses débuts, la carrière montée de Homicide Hunter s’annonce tout aussi prometteuse.

« Honnêtement, il sera probablement le meilleur Standardbred que nous aurons jamais dans ce programme », confie Molly.

« Il s’adapte à tout sans effort. Les juges l’adorent. Les gens l’adorent. Nous avons récemment participé à un championnat où il a tout remporté. Plusieurs de nos amis, propriétaires d’élevages de Quarter Horses, nous ont demandé de le monter. »

Le parcours du talentueux cheval de 13 ans vers MMXX et le circuit des concours montés a commencé à Crawford Farms, à Durhamville, dans l’État de New York.

Heather Reese-Marshall, responsable de l’élevage Crawford et amie d’enfance de D’Agostino, l’a mise en contact avec la propriétaire, Michelle Crawford, pour discuter de l’adoption de certains de leurs chevaux.

Lors de leur première rencontre, D’Agostino a ajouté à son équipe Monticello, un frère propre de la championne trotteuse Atlanta.

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Immédiatement impressionnée par Molly, Michelle Crawford a eu une nouvelle idée lumineuse.

« Molly place la barre si haute, son programme est vraiment sans égal », a déclaré la cavalière et défenseure de la race de longue date. « Quand j’ai vu Monticello monté, et qu’il en était réellement capable, j’ai pensé que c’était aussi une belle occasion pour Homicide Hunter de montrer de quoi lui aussi était fait. »

« C’est un vrai champion, d’un bout à l’autre. »

L’offre de Crawford fut accueillie à bras ouverts.

« Quand Michelle est venue me voir en décembre [2024] pour me dire : “Et si tu amenais Homicide Hunter dans l’équipe ?”, ma première réaction a été : “Oh mon Dieu, oui ! Ce serait tellement excitant d’avoir une légende à l’écurie.” »

Avec tout en place, D’Agostino est allée chercher Homicide Hunter le 1er mars et s’est mise au travail.

Le trotteur champion, bien qu’encore “brut” à son arrivée, a très vite assimilé les ficelles de sa nouvelle discipline, au point d’être prêt à concourir environ cinq semaines plus tard.

« La transition a été très rapide, a confié D’Agostino. Il s’est vraiment bien adapté, un peu comme Go Daddy Go : on reconnaît un athlète quand on en voit un. Il veut simplement performer. Il veut faire le travail. C’est un cheval très intelligent pour ce qui est de l’entraînement, ce qui est amusant parce qu’au sol, il a l’air un peu nigaud, il sursaute pour un rien, mais une fois en selle, il est tout business. »

Et les affaires marchent à plein régime.

« Je crois qu’il a déjà fait huit ou dix concours, et il a littéralement tout raflé, mieux que n’importe quel cheval que j’ai eu jusqu’ici, en termes de résultats et de performances dès le départ, » a déclaré D’Agostino.

En seulement cinq mois de carrière, Homicide Hunter s’est déjà imposé comme l’un des meilleurs du monde du show, menant la course pour le titre de cheval de l’année 2025 du SPHO, sous la selle des cavaliers Sydney Espinoza et Cameron Andruskiewicz.

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Espinoza, issue du milieu des stock breed hunters, et Andruskiewicz, qui a terminé quatrième sur 14 000 compétiteurs aux Nationaux de l’Interscholastic Equestrian Association, se sont révélés être des atouts précieux pour l’équipe de MMXX, a ajouté D’Agostino.

Pour Crawford, voir son ancien champion de course s’épanouir dans ce nouvel univers est une immense source de fierté.

« C’est vraiment un plaisir à regarder. Et le monde regarde avec moi, parce que je partage absolument tout sur mes réseaux sociaux. On croirait que je n’ai qu’un seul cheval, et c’est Homicide Hunter », dit-elle en riant.

« Il place la barre très haut. Il était la définition même du champion sur la piste, et ça se voit ici. C’est un état d’esprit, c’est tout ce que je peux dire. Il est animé par la volonté de tout faire, et de réussir dans ce qu’il entreprend. Il excelle. »

Entre de nouvelles vedettes comme Homicide Hunter et Go Daddy Go, et des figures phares comme Fox Valley Photog, MMXX ne manque pas d’ambassadeurs de marque. Mais avoir un cheval comme Homicide Hunter, véritable aimant à couverture médiatique et à attention du public, a permis à D’Agostino de poursuivre son ambition d’« insuffler du sang neuf » au sport qu’elle aime le plus : les courses attelées.

« Ce que les gens adorent avec Homicide, c’est de le rencontrer, de prendre des photos avec lui, un peu comme avec Go Daddy Go. Mais dans son cas, comme il est le trotteur le plus rapide du monde, nous recevons beaucoup plus de questions sur le côté course, ce qui nous a ouvert une nouvelle porte pour commencer à faire du marketing auprès des adeptes du spectacle », explique-t-elle.

« C’est en quelque sorte un troisième projet que nous développons grâce à Homicide Hunter : initier les gens aux courses attelées, leur faire comprendre pourquoi ce cheval est si spécial, et peut-être les amener à devenir propriétaires eux-mêmes. »

Le poids de cette mission ne repose toutefois pas uniquement sur les épaules de Homicide Hunter.

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« Ces trois chevaux ne ressemblent pas à ce que certains cavaliers s’imaginent quand ils pensent aux Standardbreds. J’allais presque dire qu’ils ne ressemblent pas à des Standardbreds, mais en réalité si, c’est exactement ça, des Standardbreds.

« Leur élevage est exceptionnel. Ce sont des chevaux vraiment athlétiques, puissants. Avec ces trois-là, nous avons pu diffuser photos et vidéos, et ça aide vraiment les gens à se dire : “Oh mon Dieu, mais je pourrais avoir ça aussi, et à très faible coût ?” »

Avoir ces chevaux extraordinaires – que D’Agostino appelle affectueusement ses « atouts médiatiques » – s’est révélé essentiel pour promouvoir le programme d’adoption de MMXX, qui constitue aujourd’hui l’objectif principal de l’organisation.

Grâce à son initiative novatrice de réaffectation, D’Agostino et l’équipe de MMXX parviennent à transformer leurs objectifs globaux en un plan d’action concret.

« L’idée de MMXX, quand j’ai lancé le programme d’adoption, n’était pas seulement d’avoir des adoptions. Le but ultime de ce que je fais est d’essayer d’augmenter la valeur d’un Standardbred dans une deuxième carrière, plutôt que de simplement l’envoyer chez les Amish.

« Quand j’aurai fait mon travail, nous espérons qu’un Standardbred tout juste sorti des courses vaudra cinq, six, sept mille dollars… pour les participants aux concours. »

Consciente des considérations financières auxquelles font face les propriétaires actuels, D’Agostino veut offrir aux gens de l’industrie du Standardbred plus d’options lorsqu’ils retirent leurs chevaux de la compétition, tout en s’assurant qu’ils soient correctement rémunérés.

« Les propriétaires ont besoin de cet argent – je ne peux pas leur en vouloir. Surtout d’où je viens, à une petite piste comme Vernon Downs, les gens vont se tourner vers les Amish parce qu’ils ont besoin d’argent pour mettre le souper sur la table. »

Devoir « passer par la voie Amish » est précisément ce que Molly souhaite changer, dans la mesure du possible.

« Je veux m’assurer qu’obtenir un bon prix demeure une option pour eux, mais dans un cadre de vente plus sécuritaire pour le cheval. Nous espérons faire monter la valeur d’un Standardbred à ce qu’elle pourrait être, afin que davantage de gens des courses puissent faire le bon choix, tout en recevant une juste compensation pour ce choix, parce que ces chevaux valent quelque chose. »

Cependant, les contraintes financières ont aussi constitué un obstacle majeur pour MMXX.

Bien que l’organisme ait obtenu de nouveaux commanditaires chaque année – et qu’elle soit éternellement reconnaissante de leur appui – D’Agostino paie régulièrement de sa propre poche pour soutenir les activités de ce projet de passion.

« C’est de loin notre plus grand défi, dit D’Agostino. Nous recueillons environ 50 000 $ par an, alors que des amis à nous amassent deux ou trois millions par année. »

MMXX ne reçoit pas non plus de financement supplémentaire du département américain de l’Agriculture ou de l’USTA.

« Aucun des gros acteurs dans ce domaine ne nous a donné quoi que ce soit, et la raison qu’ils invoquent est que nous sommes nouveaux – mais nous ne sommes plus nouveaux, expliquait D’Agostino. Je pense qu’une fois que nous aurons placé 300 chevaux, cet argument ne tiendra plus. »

Crawford souhaite aussi que les choses changent.

« Je n’ai que des éloges pour Molly. Je n’ai que des éloges pour sa ténacité. Elle n’est pas payée pour faire cela. Ils dépendent des dons. C’est un programme qui mérite d’être soutenu, et je pense que, comme industrie, je m’attendrais à ce que les organisations, d’en haut jusqu’en bas, s’engagent et qu’elles appuient son initiative. »

MMXX et D’Agostino ont placé plus de 300 Standardbreds retraités, et ce nombre ne cesse de croître. Avec davantage de ressources, ce chiffre ne fera qu’augmenter.

« Nous espérons que les gens croient en cette cause et qu’ils seront intéressés à devenir commanditaires… Nous aimons reconnaître nos donateurs de toutes les manières possibles : sur tout notre matériel, nos produits dérivés, nos publications, nos supports marketing, lors des spectacles, vraiment partout.

« Plus nous avons de ressources, mieux nous pouvons faire. L’objectif final n’est pas seulement d’adopter des chevaux ou de participer à des spectacles — c’est aussi, espérons-le : a) créer un profil d’acheteur pour les chevaux qui injectera davantage d’argent dans les courses sous harnais, et b) possiblement attirer plus de propriétaires pour l’entreprise.

« Avec ce programme, le ciel est à nous. »

Les commanditaires potentiels peuvent contacter D’Agostino et l’équipe de MMXX via le site web du programme – mmxxstbs.com – ou par courriel à [email protected] pour en savoir plus sur leur mission.

En attendant, D’Agostino poursuit son travail comme d’habitude.

« Mon seul objectif est de me réveiller demain et de continuer à faire ça. »

Cet article a été publié dans le numéro de septembre de TROT Magazine. Abonnez-vous à TROT aujourd'hui en cliquant sur la bannière ci-dessous.

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