« J’ai cru qu’il allait me briser les côtes. »
Les mots paraissent menaçants, voire douloureux pour certains, et peut-être y a-t-il eu des larmes, mais s’il y en eu, ce furent des larmes de joie.
Story by Keith McCalmont / Traduction Louise Rioux
Ces mots sont ceux d’Anthony Beaton, cet assistant-entraîneur de 36 ans, copropriétaire du champion du Little Brown Jug, Vegas Vacation.
Par un après-midi survolté au Delaware County Fair, Beaton se tenait dangereusement près d’un copropriétaire surexcité, Adriano Sorella, au moment où Vegas Vacation, entraîné par Casie Coleman, s’est emparé de la tête lors de la deuxième éliminatoire et descendit le dernier droit pour gagner le Little Brown Jug.
« Il avait gagné et Tony et moi sautions puis je me suis tourné pour agripper Tony tellement fort que j’aurais pu lui casser des côtes! » se rappelle Sorella.
Sorella, qui fut un joueur de ligne offensive étoile pour son équipe collégiale de football, admet qu’il s’est un peu laissé emporter par l’enthousiasme, «je ne suis pas ce qu’on appelle un petit homme, mais j’étais tellement énervé! »
Beaton, qui utilise les mots comme s’ils étaient des billets de 100 $, admet doucement, « j’ai perdu la tête durant un instant. »
Vegas Vacation, acheté par Coleman au coût de 32 000 $ à l’encan Lexington Selected Sale en 2011, est la propriété de cinq individus pour le moins uniques. À Coleman, Beaton et Sorella, se sont joints à la propriété le vétéran de l’industrie âgé de 78 ans, Ross Warriner ainsi que Phyllis Saunders, propriétaire pour la première fois.
Ensemble, le groupe forme une mixité unique au Canada, l’âge variant de 33 à 78 ans, et qui se saluent d’un bout à l’autre du pays.
Et ils ne sont pas nécessairement toujours d’accord.
Sorella, qui distribue les billets de 100 $ comme si c’était des pièces de monnaie d’un cent, l’a presque fait pour le Jug n’eût été de l’intervention de Coleman.
Extrêmement confiant, Sorella a décidé que quand Vegas Vacation gagnerait le Jug, il en ferait tomber une pluie jusqu’à concurrence de 10 000 $US.
« Il me fallait commander l’argent d’avance à la banque. Vous ne pouvez pas simplement y entrer et obtenir une telle somme, » dit Sorella en riant. « J’ai pris 8 000 $ en billets de 1 000 $ et 2 000 $ en billets de 5 $. »
En plus de l’argent comptant, Sorella avait aussi fait faire des casquettes de baseball avec le nom de Vegas Vacation peint en diagonale sur l’écusson. «Placés dans la valise et prêts à partir au Delaware, Sorella fit une petite erreur.
« J’ai pris une photo de ma valise avec une casquette dessus et je l’ai affichée sur Facebook, » dit Sorella.
Coleman a vu l’affichage et l’enfer s’est embrasé.
« Casie est superstitieuse. Je veux dire supersuperstitieuse, et elle m’a envoyé un message allant comme suit : ‘Es-tu fou? Pourquoi avoir fait cela? Ne sais-tu pas que cela invite la malchance?’ »
« Elle s’est mise à divaguer à propos de tous ces chevaux pour lesquels elle avait fait faire des chapeaux et des chemises et comment, après l’avoir fait, on se rend compte que c’est le baiser de la mort. »
C’est à contrecoeur que Sorella a retiré la photo de sa page Facebook et qu’il a aussi retiré l’argent de sa valise.
« Une partie de moi souhaite que j’aurais dû le laisser dans ma valise parce que j’aurais fini par le lancer dans la foule, » d’admettre Sorella. « Mais c’est probablement une bonne chose que je ne l’aie pas fait. »
COLEMAN, NATIVE DE Victoria en Colombie-Britannique, est l’intelligence du group puisqu’elle a signé le billet pour Vegas Vacation.
Elle est copropriétaire à 40% de Vegas Vacation, en partenariat avec Warriner, par le biais de leur très fructueuse écurie West Wins Stable.
Il n’y a pas grand-chose que Coleman, avec sa grande prestance, n’ait accompli dans les courses sous harnais. Gagnante de plus de trophées O’Brien Awards pour le titre d’Entraîneur de l’année que quiconque dans l’histoire, (cinq) elle a aussi gagné le Jug, Metro Pace et North America Cup, pour ne nommer que quelques courses, et en cours de route, elle s’est fait la réputation d’être l’une parmi les meilleurs entraîneurs ayant gagné le plus grand nombre de trophées sur le continent.
Ce n’est pas surprenant que les propriétaires gravitent autour d’elle.
« Ross Warriner et moi sommes partenaires en tout dans West Wins et nous le sommes dans les chevaux depuis sept ou huit ans maintenant, » dit Coleman.
Sorella, qui était propriétaire de thoroughbred, a été amené dans les courses sous harnais par le biais du SBOA, New Owner Mentorship Program (programme de mentorat du nouveau propriétaire), qui regroupe 10 propriétaires possibles, chacun investissant 4 500 $, et qui sont jumelés à un mentor et entraîneur pour acheter un yearling et apprendre les rudiments des courses de chevaux.
« Il y avait deux groupes de propriétaires, l’un dirigé par John Kopas et l’autre par Casie Coleman, » se rappelle Sorella. « Je connaissais presque tout de Casie et j’ai choisi d’aller dans son groupe. Mais Kopas a mieux réussi avec son groupe. Son cheval (Grin For Money), a gagné quelques centaines de milliers de dollars. Le cheval avec lequel nous nous sommes retrouvés, M G Homerun, était un bon cheval pour l’OSS, mais pas beaucoup plus que cela. »
Bien que n’ayant pas réussi sa première tentative, Sorella était déterminé à gagner avec Casie, même si elle se faisait difficile à convaincre.
« Je suis retourné voir Casie par la suite, et lui ai dit que je voulais acheter des chevaux, et elle m’a alors dit qu’elle n’acceptait plus de nouveaux propriétaires, » dit Sorella. « C’est un grand entraîneur et les gens vont vers elle tous les jours, mais elle aime les propriétaires qu’elle a présentement, étant elle-même propriétaire et investissant dans la majorité des chevaux. »
Coleman présenta plutôt Sorella à son ami de cœur, Blake MacIntosh.
Sorella a réclamé un certain nombre de chevaux avec MacIntosh, mais il persistait dans son plan original de travailler avec Coleman.
« À la veille d’une nouvelle saison de nouveaux-nés, je suis retourné voir Casie et lui dit, ‘écoute, je veux une couple de bébés, et sans être irrespectueux envers Blake, je sais comme tu réussis bien avec les deux ans, et je veux vraiment que tu m’acceptes comme propriétaire.’
« Je ne suis pas certain de ce qui s’est passé, peut-être avait-elle pitié de moi, ou peut-être avait-elle vu que j’étais sérieux à cause des chevaux que j’avais réclamés, mais elle m’a accepté, et nous voilà. »
Et quand Coleman conclut le marché concernant le cheval hongre Bettors Delight, elle savait exactement qui appeler.
« J’ai envoyé un message à Adriano et lui ai dit que je venais tout juste d’acheter un poulain nommé Vegas Vacation. J’ai pensé qu’il l’aimerait à cause de son nom, » dit Coleman dans un rire. « Il aima le nom et finit pas en acquérir la moitié. »
En guise de mesure exceptionnelle de motivation pour son personnel, Coleman offre à ses assistants la chance d’acheter une part des yearlings qu’ils aiment.
« Quand les chevaux s’en vont en Floride, je les laisse les entraîner pour voir lequel ils aiment, et Anthony aimait Vegas Vacation et il acheta cinq pourcent de la part de West Wins. »
La part finale de l’équation de la propriété vient de Saunders qui voulait tout simplement s’impliquer.
« C’est une amie qui voulait acheter, alors elle a pris 5% de ma mise, » dit Coleman.
En 27 départs, Vegas Vacation a gagné près de 1 M $ de dollars tout en emmenant l’équipe dans une tournée des plus grosses courses et pistes en Amérique du Nord.
Mais cela fait partie de la journée de travail de Coleman qui semble prendre un grand plaisir à emmener ses amis sur le voyage.
« La plupart des propriétaires sont là à chaque course. Parfois nous voyageons ensemble afin de maintenir les ‘frais d’expédition’ bas, » dit-elle en riant.
Et pour garder ses propriétaires dans le cercle?
« Les textos, voilà la meilleure découverte de toutes, » dit-elle avec une moue. « Je leur envoie des textos une fois par semaine et leur fait un compte-rendu sur le développement du cheval. »
PARMI TOUS LES PROPRIÉTAIRES, c’est Beaton qui en connaît le plus sur ce que fait ‘Vegas’.
Beaton a fait plus de milles derrière Vegas Vacation lors du jogging matinal et de l’entraînement que quiconque assez chanceux de s’être seulement assis derrière l’ambleur vedette.
« Vitesse et rapidité font que c’est un cheval spécial, Quand on le sollicite, il répond. Il change de vitesse si rapidement que c’est quelque chose qui ne peut être enseigné à un cheval, » dit Beaton.
Beaton, qui réside maintenant à Waterdown, Ontario, avec son épouse Lisa, a grandi à Port Hood, Cap- Breton, une fière communauté riveraine sur la côte ouest de l’Île du Cap-Breton, et il est encore un peu surpris de gagner sa vie dans les courses de chevaux plutôt qu’au hockey.
Le panneau d’accueil souhaitant la bienvenue à Port Hood, proclame « Fiers de notre population, Fiers de notre héritage, Pays de Al MacInnis ! »
MacInnis a connu une carrière lui valant d’être intronisé au Temple de renommée de la Ligue Nationale de Hockey après avoir joué pour les Flames de Calgary et les Blues de St. Louis.
« Tout comme n’importe quel autre jeune de Cap-Breton, j’ai toujours voulu me rendre à la LNH et jouer au hockey, mais ça ne s’est pas passé comme cela, » dit Beaton en riant. « Je n’ai jamais pensé que je finirais par gagner ma vie en entraînant des chevaux. »
Le hockey et les chevaux ont occupé Beaton dans sa jeunesse.
« J’ai appris les courses à partir de rien, » dit-il. « C’est plus décontracté et plutôt un passe-temps ici. C’était moi et une couple d’amis qui possédions des chevaux ensemble. Nous allions à Inverness Raceway les dimanches. On ne courait pas pour de l’argent, c’était par pur plaisir. »
Éventuellement, Beaton déménagea en Ontario pour trouver du travail.
« Je suis arrivé ici en 2001 et j’ai travaillé pour Rod Hennessy à ce moment-là, puis pour Paul Mackenzie durant un an. Depuis les huit dernières années maintenant, je suis avec Casie, » dit-il. Commençant comme soigneur, Beaton a fait ses preuves pour en arriver au poste d’assistant-entraîneur dans l’écurie en ébullition de Coleman, ayant même entraîné une couple de ses propres chevaux. Mais ce sont ses pensées à propos de Vegas Vacation qui inspirent Beaton à la piste.
« C’est un cheval de rêve, » dit Beaton. « Il y avait quelque chose en lui qui a capté mon œil quand il est sorti de sa stalle à l’encan de yearlings. Il me faisait un peu penser à Betterthancheddar et j’ai pensé que s’il pouvait s’approcher un peu de ‘Cheddar’, nous aurions tout un cheval. »
Bien que Beaton n’ait pas fait les grandes ligues en tant que hockeyeur, il a certainement atteint les ligues majeures des courses de chevaux, réchauffant son élève vedette sous les lumières des plus grosses et plus payantes soirées disponibles.
À CE STADE-CI DE SA VIE, Sorella recherche plutôt le matériel que les prix en argent.
Bien que certaines gens pourraient focaliser sur les escapades tape-à-l’œil de Sorella et penser que l’homme, originaire de Toronto et âgé de 40 ans, a grandi avec une cuillère d’argent dans la bouche, ne vous méprenez pas.
« J’ai travaillé fort durant toute ma vie. Jeune, j’ai travaillé dans une boucherie durant dix ans, emballant la viande et éventuellement, le propriétaire est devenu mon partenaire et nous avons ouvert deux restaurants, » dit Sorella.
Bon étudiant au York Memorial, Sorella était doué d’un esprit pour les affaires dans un corps d’athlète. Il réussissait assez bien au football pour se mériter des offres de bourses d’études pour jouer au football à Boise et Maine, lesquelles il a refusées.
« Grandissant dans une famille italienne, les parents ne veulent pas que vous alliez dans une école aux États-Unis, » dit Sorella. « De plus, je n’avais que les affaires en tête, alors dès la fin de mon collégial, j’ai ouvert un restaurant (Pazzo’s) dans le Kensington Market. »
Le restaurant fonctionnait bien, mais pas suffisamment pour supporter Sorella et ses deux partenaires. « J’ai eu un grand questionnement, » dit Sorella. « J’avais tout simplement le goût de faire autre chose. »
Sorella s’est marié en 1999 et une fille est née de ce mariage, Tatiana, ce qui signifiait qu’il devait travailler sans relâche.
« Je n’ai eu d’autre choix que d’aller travailler pour mon parrain dans une compagnie de plomberie durant sept ans comme apprenti plombier. Mais ce n’était pas vraiment moi, » dit-il. « J’étais bien rémunéré mais cela ne me convenait pas. Je luttais vraiment. »
L’exubérante personnalité de Sorella devient soudainement tranquille se remémorant une période difficile dans sa vie personnelle.
« J’ai divorcé en 2001, » dit-il. « Je vivais dans un appartement au sous-sol et je n’avais pas beaucoup d’argent. »
Puis, l’énergie vitale qui propulse Sorella prend le dessus et le gonfle vers sa personnalité plus grande que la vie.
L’occasion de travailler dans la vente de publicité, ce qui convient naturellement à un homme qui, en dix minutes au téléphone, vous fait vous sentir son meilleur ami, a changé sa vie.
« J’ai créé des publicités enligne à mon compte durant sept ans puis je me suis retrouvé chez Infinity Network et ils se sont occupés de moi, » dit Sorella. « Ils m’ont mis en mains, les guides pour prendre la suite de leurs ventes de publicités. Cela me donnait le pouvoir et les ressources pour sortir et acheter des chevaux de course et vivre comme je le voulais. »
Les paroles de Sorella s’enchaînent à une vitesse alarmante comme s’il voulait emmener en voyage ceux qui l’écoutent à la vitesse grand V.
« Il y a sept ans, je vivais dans un sous-sol et je n’avais rien. Aujourd’hui, je suis sur le point de payer une maison de 670 000 $. J’ai de belles voitures, un bon travail, j’ai aussi un champion du Little Brown Jug, quelques autres bons chevaux. Comment pourrais-je me plaindre? »
Prenant une pause respiration, se refrénant, il semble, pour un instant, que cette phrase interminable sur ses accomplissements arriverait à sa toute fin.
Repensez-y.
« De plus, je suis célibataire et j’ai une fille formidable qui aura 14 ans à l’automne et tout cela est pour elle. Nous avons volé en avion privé pour aller à Poconos ensemble pour une course et elle a trouvé cela vraiment ‘cool’. Mes parents on fait cela pour nous et je le ferai pour elle, » dit-il. « Tatiana aime beaucoup visiter les chevaux et elle apprend vite que le cheval qui réussit est bon pour nous. » En son for intérieur, Sorella sait bien que sa personnalité tape-à-l’œil dérange les gens. En plus de la distribution proposée de 10 000 $, Sorella a parrainé des barbecues élaborés à la ferme de Casie, avec en complément, une cantine de crème glacée, de poutine, bar ouvert, etc.
Tout récemment, Sorella a emmené 26 personnes au Ruths Chris, une ligne de steakhouse de grande renommée, la veille de la Jugette. Et dans les premiers mois de propriété de Vegas Vacation, il a fait les manchettes en promettant d’emmener toute l’équipe de Casie pour une vraie ‘Vegas Vacation’ si le cheval gagnait le Metro Pace.
Mais ce n’est pas pour attirer l’attention.
« Même avant de m’impliquer dans les couses, j’ai toujours voulu faire des choses pour les autres. C’est comme cela qu’était mon père, » dit Sorella. « Quand la cantine de crème glacée venait dans notre rue, mon père en achetait pour tous les enfants de la rue et même pour les personnes âgées parce qu’il éprouvait beaucoup de plaisir à voir tout le monde lécher sa crème glacée. C’était plus pour le plaisir que pour impressionner les gens et il en est de même pour moi. »
BIEN QUE CELA PUISSE PARAÎTRE IMPROBABLE, il y a un certain nombre de similitudes entre Sorella, l’excité, et Warriner, l’expérimenté.
Tous les deux aiment le football et les affaires, et en dépit de leur différence d’âge, Warriner est un jeune de 78 ans, il y a très certainement le respect mutuel. C’est une amitié qui est appelée à s’épanouir puisque entretenir une relation est la fondation sur laquelle Warriner a bâti sa vie.
Regardez la manière détournée dont Warriner a été initié aux courses à la fin des années 1970.
« J’ai été coach d’une équipe de football mineur à Burlington, » dit Warriner. « Un jour, quelqu’un est venu vers moi et dit, ‘Vous passez beaucoup de temps avec nos enfants, y a-t-il quelque chose que je pourrais faire pour aider’? »
Cette personne était George Doy, propriétaire de chevaux depuis longtemps, et il a aidé Warriner à trouver quelques parrains pour aider à procurer de l’équipement pour les enfants sur l’équipe.
Quelques mois passèrent et il arriva que le bureau de Warriner avait besoin de nouvelles voies de garage, et les voies de garage, c’était l’affaire de Doy. Il appelé Doy pour avoir une soumission et Doy arriva au bureau pour faire sa présentation. Quand tout fut dit et fait, Doy lui fait une offre que Warriner ne pouvait refuser.
« Il dit, ‘j’ai un cheval qui coure à Flamboro Downs, aimerais-tu m’accompagner?’ de se rappeler Warriner. « Et nous voilà partis et, c’est certain, le cheval a gagné. J’ai dit à George que si un jour, il se cherchait un partenaire pour un cheval, de m’appeler. »
Quelques semaines plus tard, George appela et Warriner s’est joint à lui, ainsi qu’un certain nombre d’autres investisseurs, dans un centre d’entraînement. Soudainement, Warriner était un participant au sport des courses.
Doy, en présentant l’achat d’un trotteur du nom de Carolwood Richard, mit en lien Warriner à l’entraîneur Roger Mayotte. Et avec Mayotte, Warriner a apprécié le grand succès qu’il a connu aux courses, y compris un fabuleux nombre de scores avec son cheval favori, Escape The Wind, 62 fois gagnant pour 2 M $ de gains.
Et vous pensez que Sorella n’appréciait que le sens des affaires de Warriner.
Un ‘Hamiltonien’ à part entière, Warriner a étudié au Delta Secondary, Central Secondary pour éventuellement étudier à MacMaster University.
Quand on lui demandait s’il était un fan des Ti-cats, Warriner riait. « J’ai vendu des programmes à l’âge de 12 ans au stade. C’était ma première entreprise. Un ami et moi étions à l’entrée Melrose du stade. Par une fin de semaine de congé, nous avons fait 120 $, ce qui à l’époque, en 1949, était une fortune. »
Au cours des ans, Warriner, comptable de profession, a été impliqué dans un nombre d’industries, mais ce sont les courses et les amitiés qu’il s’est tissées par les courses, qu’il aime le mieux. « Je n’ai jamais possédé un cheval tout seul, » dit Warriner. « Partager l’expérience avec d’autres ainsi que les liens qu’on développe, est de la plus haute importance à mes yeux. Cela rehausse toute l’expérience. »
Et son expérience est bienvenue dans le groupe.
« Ross est la figure paternelle du groupe, » dit Sorella. « Il me dit de profiter du moment. Dans ses mots cela veut dire, ‘ j’ai beaucoup de cicatrices et de blessures provenant des courses, alors profite bien de ces moments.’ »
PHYLLIS SAUNDERS, récemment retraitée à l’âge de 60 ans, peut finalement apprécier ces moments spéciaux que seule la possession d’un cheval de course peut apporter. Elle est déménagée de Port Colbourne à Hamilton à vingt ans et, tout comme Warriner, s’immergea dans la vie dans ‘The Hammer’, en épousant un métallurgiste et élevant trois enfants qui habitent toujours la région.
« J’ai occupé deux positions en même temps durant toute ma vie, dans la vente au détail et comme barmaid, avant de m’en retirer il y a deux ans, » dit Saunders.
Amateur de course durant toute sa vie, Saunders a créé sa propre occasion de travailler avec l’une des meilleures conditionneuses en Amérique du Nord.
« J’ai rencontré Casie il y a six ou sept ans à Mohawk. Je me suis tout simplement dirigée et présentée à elle après une victoire, » dit-elle. « Je l’admirais. Je savais qu’elle était extraordinaire. Particulièrement, une femme dans un sport d’homme qui réussit aussi bien. Casie est une inspiration pour les femmes de partout. Ses parents doivent être tellement fiers d’elle. »
Leur amitié s’est développée à partir de cette rencontre, et, avec le temps, sa fille April est allée travailler pour Coleman, donnant un coup de main à la paperasse et aussi aux chevaux. C’est April qui a alerté Saunders de l’occasion qui s’offrait de détenir une part dans ‘Vegas’, et l’occasion ne pouvait pas mieux tomber.
« J’ai saisi l’occasion puisque je n’avais plus à travailler les soirs ou fins de semaine, alors j’ai pensé que je pourrais aller aux courses et le voir, » de dire Saunders.
Bien que le succès de son cheval de course dans les grands enjeux a amélioré son compte en banque, Saunders préfère quand ‘Vegas’ est à domicile.
« J’aime aller à l’écurie quand il y est. Nous tenons des barbecues et avons la chance de gâter Vegas, » dit-elle, en riant.
De plus, cela permet à Saunders de tenir le bar.
« Vegas aime bien prendre une bière à l’occasion » dit-elle en riant. « Sa préférée est la Rolling Rock. »
AU COURS DE LA DERNIÈRE ANNÉE, cette équipe hétéroclite de propriétaires a bien profité de leur moment en jouant le rôle du négligé dans la bataille de David c. Goliath, c’est-à-dire Vegas Vacation contre le cheval de sang bleu Captaintreacherous.
Le poulain de Somebeachsomewhere, un achat de 250 000 $ à l’encan Lexington Select Sale de 2011, a déjà signé un contrat de reproducteur très lucratif avec Hanover Shoe Farm en 2015. Captaintreacherous, qui a gagné 19 de ses 22 départs, a mieux fait que Vegas Vacation en dix occasions. Mais en cinq de ces dix rencontres, ‘Vegas’ a été un proche deuxième au meneur de la division, y compris des défaites consécutives lors de la course éliminatoire et de la finale du Hempt par une demi-tête à chaque fois.
Puis il y eut la finale de la Cane Pace à Tioga où ‘Vegas’ a fini quatrième derrière ‘The Captain’, vaincu par trois-quarts de longueur, semblant grimper sur le dos de son rival alors qu’il était emboîté sans pouvoir rien faire jusqu’au fil d’arrivée.
« Je ne sais pas si c’est ce qu’on appelle une rivalité. Nous n’avons pas encore défait ’The Captain’ » dit Coleman. « Nous passons très près mais nous ne l’avons pas encore fait.
Vegas Vacation aura toute la saison de 2014 pour défaire son rival et ajouter à sa légende.
« Nous avons gagné le Jug, mais j’en veux plus, » de dire Sorella.
Et ce que Sorella veut , il l’a habituellement… alors si Beaton veut prévenir de se faire broyer les os une autre fois, il devrait penser à ressortir ses épaulettes de son sac de hockey la prochaine fois que Vegas s’alignera pour se mesurer au ‘Captain’.