Chaque printemps et chaque été, le monde des courses attelées devient enthousiaste concernant la nouvelle cohorte de chevaux de deux ans qui s'apprêtent à devenir les futures stars du sport, et à juste titre. Chez TROT, nous leur consacrons d'ailleurs un numéro entier, et, c’est celui-ci.
Il existe également des courses « stakes » réservées aux chevaux de deux ans seulement… Le Mohawk Million et le Metro Pace, deux courses qui offrent même des bourses dans les sept chiffres.
Le retour des chevaux de trois ans est encore plus important. La catégorie des poulains ambleurs est depuis longtemps surnommée « The Glamour Boys », et les meilleurs trotteurs de leur génération s'affrontent chaque année pour ce qui est considéré comme la plus grande course, du moins en Amérique du Nord : le Hambletonian.
Mais qu'en est-il des chevaux de quatre ans ? Pourquoi sont-ils si bas dans la hiérarchie des courses ? C'est difficile à imaginer, surtout lorsqu'on peut affirmer avec conviction que ces compétiteurs, à leur troisième année, sont peut-être plus importants que toute autre tranche d'âge pour notre capacité à proposer un produit de niveau compétitif, surtout ici au Canada, où nous sommes confrontés à une pénurie extrême de chevaux depuis des années.
Malheureusement, il reste très peu de bons chevaux de quatre ans au Canada de nos jours, et d'après ce que je vois, aucun des organismes susceptibles d'agir concrètement ne semble s'en soucier.
Peut-être que j'ai raté quelque chose, mais quel groupe s'efforce de remédier à cette situation ?
Nous avons besoin de chevaux – en grand nombre – pour faire progresser notre industrie et pour que les propriétaires, entraîneurs, conducteurs et palefreniers puissent gagner leur vie. Et nous avons besoin de pelotons complets et compétitifs pour garantir la pertinence de notre produit dans le monde du jeu très concurrentiel d'aujourd'hui.
Comment y parvenir ici au Canada, alors que la force du dollar américain rend si attrayante la vente de nos chevaux de trois ans aux Américains, dès que les opportunités des « Sire Stakes » prennent fin ?
La réponse ? Un programme de stakes pour les chevaux de quatre ans. Quoi d'autre ?
Je sais que cela a déjà été évoqué, mais je ne me souviens pas d'une époque où cela était vraiment nécessaire.
Des chevaux canadiens de trois ans de qualité s’éclipsent lentement à Meadowlands à la fin de leur saison de deux ans depuis des décennies ; c'est une réalité, et ce depuis toujours. Mais depuis que les bourses gonflées par les machines à sous sont apparues dans l'État de New York et en Pennsylvanie, et sont maintenant monnaie courante dans l'Indiana, l'Ohio et le Kentucky, notre population de chevaux a diminué plus que jamais.
L'Ohio, en particulier, compte de nombreux hippodromes qui accueillent de 12 à 15 courses plusieurs soirs par semaine, offrant ainsi d'excellentes bourses. La demande de chevaux y est donc forte, et lorsque 25 000 $ US équivalent à près de 35 000 $ CA, les Américains réalisent que le Canada est un excellent endroit pour acheter des chevaux.
Avec notre système de bourses actuel, surtout sur les pistes B, il faut beaucoup de temps et de travail pour gagner 35 000 $ avec un cheval de 25 000 $.
On ne peut pas blâmer les hommes à chevaux canadiens qui vendent leurs chevaux à prix élevés – la plupart le font pour gagner leur vie – et s’ils peuvent gagner plus d’argent en les vendant qu’en les faisant courir, c’est tout à fait justifié. Mais cette crise atteint un point qui menace véritablement notre existence.
En tant que sport, nous devons offrir à nos participants de meilleures chances de réaliser de meilleurs profits avec un cheval de quatre ans, d’élevage Canadien, sinon notre problème de pénurie de chevaux ne fera que perdurer.
La Série « Canadian Graduate » pour les chevaux de quatre ans n’est pas rien, mais après quelques années, elle n’a certainement pas empêché à de nombreux chevaux de quatre ans d’être vendus au sud de la frontière. Les pelotons de cinq et six chevaux des éliminatoires de cette année en sont la preuve. La catégorie des poulains ambleurs de trois ans n'a même pas été remplie la première semaine et n'a compté que cinq inscriptions la deuxième.
Mais ce ne sont pas les Logan Parks, Nijinskys, Fashion Frenzies ou Willys Home Runs qu'il faut empêcher d’être vendus. Si vous possédez l'un de ces chevaux exceptionnels, vous ne le vendrez probablement pas de toute façon.
Ce sont les chevaux de quatre ans essentiels qu'il faut empêcher de vendre. Ceux qui valent généralement entre 30 000 $ et 80 000 $. Ceux qui devraient s'inscrire 35 à 40 fois par an à quatre et cinq ans, tout en contribuant à gonfler la cagnotte du Pick-5.
Alors pourquoi ne pas créer une véritable série de courses stakes pour les chevaux de quatre (et peut-être même cinq) ans d'origine canadienne, de mai à septembre ? Avec peut-être cinq ou six éliminatoires à 30 000 $ et des finales à 100 000 $ pour chacune des quatre divisions (trotteurs/ambleurs et chevaux/juments) ?
Je ne dis pas précisément d'où proviendraient les bourses ; je ne sais pas. Mais je sais que Standardbred Canada, par exemple, a administré le « Canadian Breeder’s Championship » pendant de nombreuses années. Il y avait des éliminatoires et huit finales de championnat, chacune pour près de 200 000 $ si ma mémoire est bonne.
Je ne dis pas que ce serait facile, mais rien de ce qui en vaut la peine n'est facile.
L'an dernier, 2 153 chevaux canadiens différents ont pris au moins un départ aux États-Unis, et 1 575 d'entre eux y ont remporté au moins une victoire. Au total, rien qu'en 2024, les Standardbreds canadiens ont remporté 5 611 courses sur les hippodromes américains.
Ce serait une raison de se vanter pour les courses canadiennes, si nous n'étions pas aussi occupés à regarder beaucoup trop de pelotons de six et sept chevaux ici tout l'hiver et le printemps.
Je crois que c'est Albert Einstein qui a dit : « La folie, c'est de faire toujours la même chose jour après jour et d'espérer des résultats différents. »
Est-ce que certains de nos dirigeants nous écoutent ? Ou êtes-vous tous trop occupés à faire toujours la même chose jour après jour ?
Dan Fisher [email protected]