Jouer le jeu des réclamations

De temps en temps, il vous arrive de rencontrer une personnalité qui vous impressionne tout naturellement. Sydney Weaver en est une de celles-la.

Au cours des cinq dernières années, Weaver a été très présente sur la scène des courses sous harnais. Elle a été nommée « Super Fan » par le fan club ‘I Love Canadian Harness Racing’; elle a gagné le concours d’écriture jeunesse de l’United States Trotting Association Marie Hill writing contest’, en plus d’être une porte-parole très articulée et au franc parler et collectrice de fonds pour venir en aide aux enfants handicapés.

À l’âge de 13 ans, Weaver, qui souffre de paralysie cérébrale et est confinée à un fauteuil roulant, se révèle une éloquente oratrice au beau sourire et avec un rêve – posséder des chevaux et devenir entraîneuse de chevaux standardbred. En ces temps où nous voyons tristement de bons hommes de chevaux quitter le sport plutôt que d’y entrer, quelqu’un comme Sydney est une vraie source de lumière.

En 2012, une partie du rêve de cette résidente d’Acton, ON, s’est réalisée quand le propriétaire de chevaux de course, Cesar Kowalski, a réclamé une ambleuse ayant pour nom Sydney Seelster, avec laquelle il surprit Sydney avant Noёl. Weaver est devenue la fière copropriétaire de la jument brune – ce à quoi elle s’est très sérieusement impliquée.

Lors d’une entrevue télévisée présentée dans le cadre du 2013 North America Cup à Woodbine, c’est une Weaver passionnée qui a dit : « Les gens ont dit qu’elle est une jument réclamée à six mille dollars, mais ce n’est pas le cas. Elle est une réclamation d’un million de dollars. Elle est un cheval de course et elle est mienne. »

C’est certain, en courses attelées, être propriétaire d’un cheval s’avère souvent un chemin cahoteux. Le 9 février, après avoir gagné quatre de ses cinq départs précédents, Sydney Seelster fut à nouveau réclamée dans une course à réclamer à 5 000 $ à Flamboro Downs.

Dans ce cas-ci, Guy Gagnon, qui avait réclamé Sydney Seelster, est ainsi devenu le héros de l’histoire. Gagnon, un horseman de longue date et un homme de famille, quand informé de l’histoire de Sydney, a rapidement remis le cheval en réclamation orchestrant rapidement la formation d’un groupe qui permettrait la remise de Sydney, le cheval, dans les bras de Sydney, la personne.

En dépit de quelques jours de commentaires outragés dans les médias sociaux, le plus grand problème dans ce qui s’est passé, c’est qu’il ne s’est rien fait de mal. Un cheval est inscrit dans une course à réclamer parce qu’il ne lui reste plus d’endroit où participer à des courses d’un niveau plus compétitif, et il est réclamé. Cela arrive tous les jours en courses sous harnais. Selon le système de réclamation, il est absolument crucial que les chevaux ne soient pas protégés, pour quelque raison que ce soit. C’est le principe qui maintient les courses concurrentielles, et assure que les chevaux se mesurent à leur niveau approprié.

L’histoire de Sydney Seelster a incité plusieurs anciens et récents participants, à partager leurs histoires après avoir perdu des chevaux qu’ils aimaient par la boîte à réclamation. Ils ont pleuré eux aussi. Plusieurs d’entre eux sont encore tristes aujourd’hui, à travers leurs souvenirs.

J’en suis à me demander s’il n’y aurait pas lieu de réévaluer notre système de réclamation. Avec la facilité d’acheter ou vendre des chevaux en ligne, un service qui n’existait pas auparavant, un nouveau marché d’acquisition de chevaux, bien vivant et prospère, existe aujourd’hui.

L’an dernier, Meadowlands a converti plusieurs de ses courses avec conditions en courses de classification – ce qui signifie que le secrétaire de course assigne des chevaux à des courses en fonction de la performance. Les résultats de ce changement se traduisent par de bonnes courses et des pelotons complets, ce qui est très attirant pour les amateurs, les parieurs et les propriétaires.

Sydney Weaver a raison. Son cheval n’est pas un cheval de réclamation à 6 000 $. C’est une amie, une athlète, une performer et la ressource centrale de l’industrie des courses de chevaux. Le cheval fait que les gens tombent en amour avec le sport et nous survivrons et réussirons en tant qu’industrie grâce au cheval.

Changer notre manière de préparer notre programmation, pourrait être une victoire, pour de multiples raisons. Et peut-être, si nous sommes vraiment chanceux, trouverons-nous quelques autres Sydney.

Darryl Kaplan
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