Amis Avant Tout

Il y a un peu plus de 20 ans, une fille de Surrey, en Colombie-Britannique, s’est liée d’amitié avec un homme de Port Hood, en Nouvelle-Écosse. Leurs deux villes natales étaient peut-être à 6 042 km de distance, mais cela ne semblait pas avoir d’importance pour le destin qui les avait fait se croiser quelque part dans les environs de Woodstock, en Ontario. Le samedi 15 juin 2024, à Woodbine Mohawk Park, cette fille, Casie Coleman, a remporté sa troisième Pepsi « North America Cup », mais, sa première, où elle n’était pas l’entraîneur. Ce type, Anthony Beaton, était son entraîneur, et cette soirée était le point culminant de nombreuses années d’amitié et de travail ensemble.  Cependant, passez du temps avec les deux et vous verrez que même s’ils travaillent dur, ce sont vraiment des amis avant tout. Par Dan Fisher / Traduction Manon Gravel

 

« J’avais déménagé en Ontario et je travaillais encore comme palefrenière pour mes parents », a déclaré Coleman, un peu plus de 48 heures avant la 41e édition de la Pepsi « North America Cup » - une course qui allait mettre en vedette deux prétendants potentiels détenus en partie par Coleman et entrainés par Beaton.

« Je ne connaissais personne ici, mais une de mes bonnes amies de l’Ouest, Morgan Devlin, travaillait pour Rod Hennessy sur une ferme près de Woodstock. J’avais l’habitude d’y aller et de passer beaucoup de temps avec elle, et c’est comme ça que j’ai rencontré Tony et sa femme Lisa - mais ils n’étaient pas encore mariés à cette époque. Tony travaillait pour Rod et nous sommes tous devenus amis et avons passé beaucoup de temps ensemble… nous allions prendre un verre ou dîner, ou aller aux courses ensemble. Finalement, j’ai ouvert ma propre écurie, et quand ça commencé à bien aller pour moi, j’ai eu besoin d’aide et, Tony est venu travailler pour moi. »

« Ça devait être environ trois ans après que nous sommes devenus amis que je suis allé travailler pour Casie », partage Tony. « Je sais que j’ai travaillé pour Rod pendant deux étés supplémentaires [après l’avoir rencontrée], puis pour Paul MacKenzie pendant un été. Paul était à court de chevaux et je savais que je devais trouver du travail, alors j’ai appelé Casie et apparemment, quelqu’un venait de démissionner. Elle m’a demandé si je voulais commencer le lendemain, mais c’était un vendredi », rit Beaton. « Je me souviens avoir demandé si je pouvais simplement commencer le lundi (rires). »

« Tony était un excellent palefrenier et un travailleur acharné », explique Coleman. « Nous avions alors beaucoup de chevaux à réclamer et de chevaux « d’overnight », et ils avaient tous eu leur part de blessures et douleurs. Ses chevaux étaient cependant toujours bien soignés et ils gagnaient de nombreuses courses. Je me souviens d’un nommé Sign Up Express qui en a remporté sept de suite pour nous à un moment donné [en 2006].  Je sais aussi que je ne l’ai pas gardé longtemps comme palefrenier… Je l’ai nommé entraîneur adjoint assez rapidement », partage la fière ancienne patronne de Beaton.

« Travailler pour Casie à l’époque était une expérience formidable », déclare Tony. « Il semblait que chaque année, nous en avions au moins un bon. American Ideal (855 928 $) avait quatre ans quand je suis arrivé, et quand il est parti, voici Moving Pictures (1,3 million de dollars) et Chancey Lady (2 millions de dollars). Viennent ensuite Idyllic (1,3 million de dollars), Betterthancheddar (1,6 million de dollars) et Sportswriter (1,6 million de dollars). Nous les avons tous développés, et c’était comme une porte tournante de champions », rayonne-t-il. « Nous avions aussi une très bonne équipe… des gars comme Garry Merner et Andrew [Harris], qui sont ensuite partis à leur compte pour connaitre le succès.

« Au sujet d’Andrew, il n’était en fait qu’un ajout », plaisante Tony. « Nous ne voulions pas vraiment de lui, nous voulions sa petite amie, Dinelle Stratton, qui était une très bonne palefrenière - mais Andrew faisait partie d’un forfait (rires). Andrew est cependant devenu un atout majeur pour l’écurie, et il est désormais l’un des meilleurs entraîneurs sur le marché.

« Boyd Wilson a travaillé là aussi, et il entraîne également sa propre écurie maintenant… Boyd s’est occupé de beaucoup de bons chevaux pour nous comme Vegas Vacation (1,1 million de dollars) et Western Silk (1,7 million de dollars) et Cheddar. J’ai passé beaucoup de temps sur la route avec Boyd à l’époque, » Tony sourit largement. « Eh boy, nous nous sommes bien amusés. »

En parlant de plaisir, Tony Beaton est tellement une personne amusante. Il adore rire et plaisanter, et c’est quelque chose dont son ancienne patronne se souvient bien et dont elle est toujours la cible, dans une certaine mesure, encore aujourd’hui.

« Tony a travaillé pour moi pendant plus de 10 ans », partage Casie, « et il a toujours été le joueur de tours, le farceur. Ce n’est pas nécessairement lui qui jouait les tours au final, mais il en a toujours été l’instigateur. Il en était le cerveau, mais techniquement, ce n’est pas lui qui l’a fait. Au lieu de cela, il était devenu le gars tranquille dans son coin qui n’élevait jamais la voix mais qui se moquait de tout le monde. » Casie rit un peu en se remémorant des moments amusants qui occupent évidemment une place particulière dans son cœur.

Lorsqu’il est confronté aux souvenirs de Coleman, Beaton répond de la même manière.

« Disons simplement qu’il faut réfléchir vite et se rappeler à qui on a affaire dans l’écurie », rigole-t-il. « Cela permet de garder le plaisir et de faire passer la journée un peu plus vite. C’est comme le vestiaire au hockey… J’aime juste m’amuser. Je pense juste qu’il faut être prêt à avoir un peu d’humour dans sa vie », dit Tony. « Il faut aussi être capable de prendre les « jokes ». Nous savons tous que beaucoup de mauvaises choses peuvent arriver dans ce sport… s’amuser au travail rend les choses un peu moins stressantes. »

Beaton était évidemment un personnage très populaire dans l’écurie Coleman, et lorsque l’on s’assoit et observe la relation entre lui et Casie maintenant, alors qu’il travaille à son compte, dans sa propre écurie, quelques jours seulement avant la plus grande soirée de courses Standardbred au Canada, il est évident qu’il est toujours très populaire auprès de Coleman elle-même. Il suffit de voir comment il s’en tire un peu mieux que la plupart des gens lorsqu’il s’agit d’agacer son ancienne patronne.

« Andrew et moi lui donnons des petits coups de temps en temps [Casie] encore aujourd’hui », sourit Tony.  « Mais ne vous faites pas d’illusions : elle peut aussi très bien nous les rendre ! (en riant). »

« Tous les membres du personnel l’adoraient », déclare Casie. « Tony dirigeait mon écurie au Canada et Andrew, mon écurie aux États-Unis. Nous avions bien au-delà de 100 chevaux pendant un moment là-bas, et je devais me promener partout. Avec ces deux gars-là, responsables, je n’ai jamais eu à craindre que les choses ne se passent pas correctement pendant mon absence. »

À cette époque, Beaton lui-même a également eu la chance de faire inscrire son nom sur les papiers de propriété de quelques bons chevaux.

« Je possédais des parts dans une couple qui étaient juste « moyens » au début… tout n’a pas été rose tout de suite quand il a été question de les acheter », dit-il en riant.  « Mais la première année où Casie est partie en Floride pour l’hiver, je l’ai rencontrée à l’encan de Lexington. Nous nous sommes rejoints dans la rangée de « Kentuckiana » pour examiner le Hip #5 - un poulain noir de Bettors Delight nommé Vegas Vacation dont je suis tombé amoureux. Steve Calhoun voulait l’acheter et on devinait combien il allait le payer. Cependant, en descendant vers le ring, je me souviens que Steve a changé d’avis et Casie s’est exclamée « Arrgh, Arrgh, Arrgh » (en riant). Elle l’a donc obtenu pour une fraction de ce que nous pensions qu’il coûterait… Elle n’a payé que 32 000 $. Elle l’a proposé à nouveau à Steve mais je pense que le bas prix lui a fait peur.

« Casie avait dit que je pourrais acheter parmi tous ceux qui étaient encore disponibles et que je pourrais décider quand je viendrais en Floride dans quelques mois pour travailler. Lisa et moi sommes arrivées là-bas en février, et Casie essayait de me convaincre d’opter pour cette pouliche Cams Card Shark, mais j’ai dit : « Si j’en achète un, ce sera ce gros gars noir [Vegas] juste là » (rires). Cependant, j’ai également pris une part dans la pouliche et, à deux ans, ils ont participé aux finales du « Metro » et du « Shes A Great Lady ». La pouliche [Miss Lauren] a terminé cinquième et Vegas n’a pas collecté de chèque, mais nous en possédions quelques bons. Miss Lauren s’est blessée après ses deux ans et n’est pas revenue aux courses pour nous, mais nous avons bien sûr gagné The [Little Brown Jug] avec Vegas, et ça c’est tout un souvenir », sourit Tony.

Un souvenir qui, une fois de plus, comportait quelques mauvais coups amusants en cours de route. Peut-être que Tony ne les a pas mis en œuvre - ou peut-être qu’il l’a fait - mais il en a définitivement fait partie à un moment donné, parce qu’il était celui qui devait s’assurer que Casie ne soit pas au courant de ce qui se passait autour d’elle - jusqu’à temps qu’on la mette au courant de ce qui arrivait, bien sûr.

Quiconque connaît Casie Coleman est bien conscient de sa nature radicalement superstitieuse à l’égard de ses chevaux de course, et le voyage au Little Brown Jug 2013 a définitivement gardé Tony sur ses gardes, car pendant qu’il essayait de remporter l’épreuve classique en tant que copropriétaire et entraîneur adjoint, il essayait également de garder sa patronne – et ses copains – satisfaits en même temps.

« Un groupe de mes amis de « chez nous » sont venus à Delaware, Ohio cette année-là », rit Tony, tout en se souvenant de quelques jours merveilleux dans l’Ohio. « Donc, le mercredi soir, ils ont confectionné ces t-shirts - ils avaient mis le fameux panneau de Las Vegas dessus et ça disait » Je suis en vacances à Vegas - à Delaware, Ohio ». Elle détestait ce genre de choses… Je veux dire, elle nous aurait tués si elle avait vu ces chandails – surtout si le cheval avait été battu. Alors je leur ai dit que, quoi qu’il arrive, elle ne devait voir ces t-shirts qu’après – qu’ils devaient les cacher avec d’autres chandails ou vestes. Et si nous ne gagnions pas, elle ne pourrait jamais les voir. Je n’oublierai jamais », rayonne-t-il, « la vue de ces gars courant à travers le champ intérieur jusqu’au cercle des vainqueurs de The Jug, enlevant leurs manteaux et leurs pulls pendant qu’ils couraient (riant). Une fois qu’elle a vu les t-shirts dans le cercle des vainqueurs, elle était d’accord, car nous avions déjà gagné. »

Cependant, c’est le déménagement, tel que mentionné plus haut, de Coleman en Floride, l’année de l’achat de Vegas, qui a marqué le début de la fin de la relation employeur-employé pour les bons amis.

« Au début, alors que je faisais courir quelques chevaux au Canada tout l’hiver », se souvient Casie. « Cela a rendu quelques propriétaires heureux et cela a permis à Tony de continuer à travailler ici aussi. Mais quand j’ai décidé que je ne voulais que des poulains de deux et trois ans et que je ne voulais pas courir du tout en hiver, cela a rendu les choses plus difficiles. Tony et Lisa sont venus dans le sud pendant quelques années. Elle pouvait faire son travail de n’importe où, sur ordinateur, pour la plupart. Mais ils avaient une maison et elle devait parfois aller au bureau aussi, donc finalement, c’est devenu trop compliqué.

En 2017, Beaton s’est lancé seul et a entrainé 13 gagnants sur seulement 88 départs, accumulant un peu moins de 230 000 $ en bourses. Ces chiffres ont augmenté pendant quatre années consécutives, et en 2020, il a décroché 51 victoires et plus de 1,3 million de dollars en bourses.  2021 a été la seule année au cours des cinq dernières années où son écurie n’a pas dépassé la barre du million de dollars.

Certaines vedettes notables qui ont impressionné dans l’écurie Beaton depuis que Tony s’est lancé seul incluent les gagnants du Grand Circuit Magical Arthur, Rose Run Vantage et Redwood Hanover, ainsi que des « collecteux » comme Ideal Perception et Best Keepsake.

Ce n’est qu’à l’automne 2021 que l’enseignante et l’élève ont fini par s’associer à nouveau.

« J’ai amené mes chevaux à Classy Lane en 2021 et j’étais dans l’écurie à côté de celle de Tony », partage Casie. « Linedrive Hanover était tombé en panne à l’âge de deux et trois ans, mais je savais que c’était un bon cheval alors je l’ai attendu. Je retournais en Floride à l’automne et je savais que Linedrive devrait courir durant l’hiver à venir. Il avait quatre ans et n’avait couru que quelques départs à deux ans… J’ai demandé à Tony s’il voulait le garder pour l’hiver.

« Casie m’a demandé, à Lexington, si j’avais de la place pour un l’hiver prochain », reconnaît Tony. « Je savais exactement de qui elle parlait, alors j’ai dit ‘Bien sûr’. Je pense qu’il était en [2] :25 ou [2] :30 à ce moment-là, alors nous l’avons préparé et l’avons emmené pour se qualifier en janvier. J’ai dit à James [MacDonald] que c’était un bon cheval, mais juste lui faire faire le tour sans établir de records de vitesse. Je pense qu’il a terminé cinquième ou sixième et a parcouru un mile en [1]:59 ou quelque chose comme ça… et les messages qui m’attendaient [de Casie] sur mon téléphone après n’étaient pas très gentils », rit-il de bon cœur.

« James m’a dit que s’il lui avait donné sa tête ce matin-là, il aurait probablement pu se qualifier en [1]:54 », sourit Tony, « mais je n’ai encore jamais été payé pour un cheval qui s’est qualifié vite. Je plaisante encore aujourd’hui avec Casie en disant qu’elle est toujours frustrée par cette lente qualification avec Linedrive, mais je lui rappelle aussi qu’elle n’était pas trop frustrée quand elle a regardé ses 12 prochains départs » (rires).

Le fils de Betting Line a remporté ses 10 premiers départs en course dans l’écurie Anthony Beaton, suivi d’une défaite serrée contre Desperate Man lors de leur éliminatoire du Charles Juravinski Memorial à Flamboro Downs. La semaine suivante, Linedrive, MacDonald et Beaton ont établi un nouveau record canadien en 1:49 dans la finale de 273 500 $ du Juravinski - battant, entre autres, Bulldog Hanover.

« Lors de cette finale de la « Confederation Cup » [Juravinski] c’était la première fois que j’assistais à une course en direct, en tant que simplement propriétaire », rit Casie. « Je pensais en quelque sorte que je pourrais l’entraîner moi-même cet été-là, mais je suis vraiment superstitieuse, et il a si bien couru ce soir-là et a gagné tellement de fois pour Tony, que j’ai décidé de le laisser là où il était. »

« Je n’ai pas eu une bonne année avec mes autres chevaux cette année-là [2022], et j’avais vendu ma maison à Cambridge, donc quand j’étais ici pour courser, je vivais à l’hôtel… ma voiture était en panne la moitié de l’été. - Ce n’était vraiment une bonne période. Ici aussi, c’est difficile de trouver de bons employés, quand on n’est là qu’une partie de l’année, donc cette situation n’était pas géniale non plus », explique-t-elle. « J’aime aussi ça en Floride; Je veux dire, j’adore ma vie là-bas. Quand je partais d’ici pour la Floride chaque automne, j’étais super excitée, mais j’aurais été censée ressentir la même chose au printemps, lorsque je revenais dans le nord pour courir tout l’été. Mais non, je ne ressens pas cela. La plupart du temps, je déteste littéralement quitter la Floride.

« Avec tout cela à l’esprit, et avec l’excellente relation que j’ai toujours eue avec Tony, sans parler du succès qu’il a eu avec Linedrive, j’ai décidé que j’allais désormais entrainer mes chevaux en hiver et les envoyer à d’autres personnes pour les faire courser. [Les partants de la NA Cup], Nijinsky et Legendary Hanover, étaient tous deux du premier groupe de bébés que j’ai envoyés vers le nord à Tony, et ils ont tous les deux vraiment excellé sous ses soins. Je ne pourrais pas être plus heureux de leur succès. »

« Je l’ai laissé les entraîner comme il le souhaite. Je vois qu’il gère son écurie un peu comme je le faisais de toute façon, mais je suis sûr qu’il a aussi un peu ajusté sa façon de faire les choses. Nous formons en fait une bonne équipe, car Tony dirige une excellente écurie mais il n’est pas nécessairement le meilleur communicateur », dit-elle en riant. « Moi oui ». Il entraîne donc les chevaux avec son équipe, et je m’occupe de la communication avec tous mes partenaires et je les tiens informés. Ils connaissent tous et aiment Tony depuis ses années avec moi, donc ça s’est vraiment bien passé », sourit Casie.

Beaton semble également plus que satisfait de l’arrangement.

« Elle n’aime toujours pas la façon dont nous les qualifions » , rit-il de son air jovial, « mais j’ai dit à James ‘Ne t’inquiète pas pour elle, elle va trouver une raison pour nous donner du fil à retordre de toute façon’ (rires). Cette année, nous les avons qualifiés [Nijinsky et Legendary] trop lentement la première fois [1:54] puis trop rapides la deuxième fois », rigole-t-il. « Mais nous la gérons tous les deux ensemble – ça devient juste un peu compliqué parfois (rires). »

* * * *

Le 15 juin à Mohawk, Nijinsky, propriété en partie de l’écurie de Casie « West Wins Stable » et entraînée par son bon ami Tony Beaton, a parcouru tout le mile et a remporté la « North America Cup » dotée d’une bourse d’un million de dollars, en 1: 48,1, pour le conducteur Louis-Philippe Roy.      

« J’ai regardé la course dans un des téléviseurs près du paddock », a partagé Tony quelques jours plus tard, « là où je pouvais voir à la fois la piste et la télévision. J’étais presque sûr que l’un de nos deux participants allait rester « parké » pendant tout le mille, mais je pensais que ça allait être plus Legendary et non Nijinsky », a-t-il ri. « Ils ont tous les deux très bien coursé… les cinq ou six premiers dans cette course ont tous très bien couru.  Je sais qu’Andrew [Harris] était à proximité quand ils ont passé au fil, et il m’a crié quelque chose, et je suis certain que Dave Menary m’a fait une accolade et a dit quelque chose alors que je me dirigeais vers le cercle des vainqueurs.  Mais à ce moment-là, c’était en grande partie flou », a-t-il souri.

« Quand je l’ai gagnée avec Sportswriter, j’ai probablement couru la moitié du dernier droit en l’appelant pour rentrer à la maison », a ri Casie. « Avec Betting Line, il était si loin dans le dernier virage que je pensais qu’il n’avait aucune chance, mais il est ensuite revenu en :25,4 pour réussir et gagner la course. C’était incroyable. Là, c’était mon premier en tant que simple propriétaire, donc j’étais dans le club-house. Je pensais que je m’étais un peu calmée au fil des années, mais j’étais assis juste au bord de la vitre, et quand Louis s’est mis à « mener » dans le dernier droit, j’ai commencé à cogner (sans retenue) dans la vitre devant moi. »  Casie a ri.

« Toutes les grandes victoires sont spéciales, et cela ne changera jamais, mais je dois dire que c’était vraiment génial de voir un des chevaux que j’entraine remporter la North America Cup avec un de mes anciens élèves qui l’entraînait. C’était quelque chose », a réfléchi Casie.

« Vous savez, l’année dernière, à deux ans, ‘Ninja’ avait une tonne de vitesse », a partagé Coleman. « Il a toujours montré beaucoup de potentiel, il avait juste quelques mauvaises manières et quelques problèmes avec sa démarche. Il n’était pas très habile du tout et nous devions faire attention en le sortant de la barrière, il avait tendance à s’éloigner et il partait toujours loin - mais il revenait presque toujours en moins de 27 secondes. »

« Le plan était principalement de le castrer l’hiver dernier à cause de cela », dit-elle en riant. « Il a été amené à Anvil & Lace pendant un certain temps, car j’aime que les miens joggent lorsque nous les castrons, alors nous avons attendu qu’il arrive. Je l’aurais fait tout de suite, mais j’aime que le Dr Cummins fasse le mien, et il n’était jamais disponible, semblait-il. Nous avons donc recommencé à le jogger et son attitude était bien meilleure, tout comme sa démarche. Il avait aussi l’habitude de baisser la tête tout le temps, et il ne le faisait plus. Le plan était vraiment toujours de le castrer, mais nous n’y sommes tout simplement jamais parvenus, et il s’est entraîné fantastiquement tout l’hiver. Je ne dis pas qu’il sera définitivement étalon, mais pour l’instant je dirai que je suis contente qu’il ait encore les couilles ! (en riant). »

Coleman a admis qu’elle avait imaginé à quoi cela pourrait ressembler de prendre une retraite complète et d’acheter simplement quelques bébés chaque automne et de les envoyer à Tony pour qu’ils se développent. Lorsqu’on lui a demandé quand cela pourrait se produire, la réponse a été : « Peut-être l’année prochaine ; peut-être dans 50 ans. »

Quant à Tony, il convient qu’ils semblent avoir quelque chose de bien, et de son air affable, il rit en disant qu’il doit juste rester au top de sa liste d’amis, partenaire et ancienne patronne, et continuer à lui rappeler de: « Ne pas les gâcher avant qu’ils ne viennent à moi vers le nord ! »

Cet article a été publié dans le numéro de juillet de TROT Magazine.

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