Privilégié d’avoir pu assister au Championnat mondial des conducteurs et d’avoir pu, durant une semaine, effectuer une tournée des hippodromes de courses attelées en France, voici quelques éléments que j’ai retenus de mon expérience.
Cinq points à retenir de l’industrie française :
1. Portes ouvertes – Sur la plupart des hippodromes, on peut passer la grande porte des enclos en toute liberté. Aucune vérification de sécurité ou d’identité n’est requise. À Vincennes, le cercle du vainqueur se trouve parmi la foule, les cinq premiers chevaux de chacune des courses se présentent sur le tablier. Dans ce cas-ci, la sécurité s’impose, mais le fait de rapprocher les familles des chevaux est cruciale pour notre avenir.
2. Du piquant à la vie – Des pelotons de dix-huit chevaux, des départs arrêtés et en mouvement, des distances différentes et des courses en selle. Même des pistes présentant des pentes et des ondulations de terrain raides, des courses dans le sens anti-horaire et d’autres dans la direction opposée, ajoutent à la mystique des courses françaises. Temps d’ajouter du piquant à notre industrie?
3. Frapper le gros lot – À chaque jour, une course est spécialement dédiée au pari Quinte+. Grâce à une combinaison d’habiletés d’handicapeur et de chance au tirage, les parieurs peuvent attraper la cagnotte qui change une vie. Sommes-nous prêts pour un pari et pour une telle cagnotte?
4. Pas si vite – Tandis qu’en Amérique du Nord, on met plutôt l’accent sur la rapidité des pistes et les records de vitesse, la France privilégie les tracés profonds et les courses ‘stake’ classées et compétitives. Pouvons-nous prendre du recul et reconsidérer les raisons pour lesquelles nous faisons ce que nous faisons?
5. Propre et net – La planification des courses est organisée, les règlements sont constants, le pari est cohérent d’une côte à l’autre, et la diffusion simultanée est coordonnée et très professionnelle. La centralisation, voilà le secret – sommes-nous prêts à aller jusque là?
Cinq points que la France peut retenir de nous :
1. Classe rejetée - Bien que notre système de classification ne soit pas parfait, le modèle français est très différent. Les classes sont basées sur les gains en carrière, ce qui signifie qu’un cheval en pleine ascension peut être arrêté par ses rivaux, alors qu’un cheval plus âgé, en déclin de carrière, n’a pas d’endroit pour courser. En Amérique du Nord, les courses offrent un niveau de parité plus rapproché – un accomplissement qu’il vaut la peine d’atteindre.
2. Rester plat – J’aime mon eau plate ainsi que mes chevaux. Durant mon expérience française, c’était difficile de trouver l’un ou l’autre. Nous avons regardé plusieurs courses dans lesquelles près de la moitié du peloton a été disqualifiée pour bris d’allure. Ici, il faut rester plat et compétitif pour être admis au carré d’as. Le résultat dessert le client, et fait que le sport offre un meilleur spectacle.
3. Soif de savoir – Essayez d’aller à un hippodrome en France et demandez un programme contenant les lignes de course. Oui, nos programmes créent la confusion chez nos néophytes, mais le leur manque de toutes les informations virtuelles auxquelles nous sommes habitués ici. Très certainement qu’en 2013, un heureux moyen saura nous satisfaire tous.
4. Dans le noir – Avec 30 minutes d’attente ou plus entre les courses, sans défilé d’avant course, et des tableaux d’affichage électronique ne donnant pas les cotes ou l’information de base sur la course, il me semble que le client des courses en direct est dans le noir. Bien que le produit télévisuel en France est net, simple et informateur, l’environnement direct pourrait bénéficier d’un certain peaufinage.
5. Appel du départ – Malgré le fait que le mot « bugle» vienne d’un vieux mot français, cette agréable sérénade que nous sommes habitués d’entendre est absente du décor des hippodromes français. Je ne m’en remettrai pas facilement.
Tout en envisageant lancer une pétition proposant que la sonnerie de clairon de l’air « First Call », résonne dans tous les hippodromes du monde, pour le moment, j’apprécierai tant les produits de courses attelées canadiennes que françaises pour leurs nombreux mérites. Et je rêverai d’un temps où nous pourrons adopter le meilleur de ce qu’ils font, le meilleurs de ce que faisons, ainsi que bon nombre d’autres choses qu’aucun de nous ne fait, soit créer un produit qui saura séduire tout le monde.
Darryl Kaplan [email protected]