Les clameurs de la foule

Il y a une chose qu’ont en commun tous les plus grands événements sportifs au monde, sans égard au sport et sans égard à l’endroit où ils se tiennent, et c’est une foule nombreuse, et d’habitude très bruyante. 2020/21 a changé cela.

Les foules reviendront - toutefois la survie des sports dépend d’elles, d’accord? Certaines gens croient, que grâce aux options offertes par l’Internet, la diffusion en direct et le pari en ligne, les courses de Standardbred n’ont plus nécessairement besoin des foules sur le site. Les cagnottes étaient excellentes durant la COVID, d’accord? Les amateurs n’étaient pas admis sur place à ce moment-là! Ceux qui croient cela, ont complètement tort.

Selon mon expérience, dans la plupart des sports en direct, la foule fait l’événement, tout autant, si non plus, que le produit lui-même. Et la clé vers une expérience mémorable lors d’un événement sportif c’est qu’elle ramène le client, et, espérons-le, encore et encore. L’avenir même du sport en dépend.

D’avoir suivi les sports à la télévision au cours de la dernière année, sans personne ou très peu, ne fait que me confirmer cela. Pour l’essentiel, c’était terrible. Pas de rugissements à Augusta, pas de chants du combattant après les touchers – ce n’est tout simplement pas la même chose.

Depuis plusieurs années déjà, j’appelle la LNH la ‘No Hitting League’, soit la (Ligue de Sans Coup). À mes yeux, le produit sur la glace est souvent assez ennuyant comparativement aux années antérieures. Le niveau de talent est élevé, mais pour un sport de contact, il reste très peu de coups frappés durant la partie, et les combats sont presque chose du passé. Que vous approuviez ou non les bagarres au hockey, per-sonne ne niera que quand on assiste à une partie, un combat est la seule chose qui allume la foule plus qu’un but. Mais même quand le produit est plus faible, c’est la foule – les vues, les sons et l’électricité qu’elle produit – qui néanmoins rendent l’expérience en direct agré-able.

Regarder la télévision sans la présence d’une foule (même s’ils diffusent du faux bruitage), ressemble à regarder sécher de la peinture. Est-ce que j’assisterais encore en personne à une partie de la LNH? Oui!

J’ai appelé à la blague la LNF a Ligue Nationale de Football Sans Plaisir (LSP) au cours des quelques dernières années. Lorsque vous pratiquez le sport, on vous enseigne que les équipes spéciales font le tiers de la partie (avec l’offensive et la défensive), mais avec le règle-ment de prise équitable qui fait que les retours de dégagement sont rares dans la LNF, et les bottés d’envoi partent si vite et loin que les bal-lons sont bottés directement en fin de zone, les équipes spéciales – d’où provenait jadis beaucoup d’excitation – font presque l’objet de notes de bas de page. Mais si vous avez déjà assisté à une partie de la NFL, et j’y suis déjà allé, entre les célébrations, la marche vers le stade, et le bruit de la foule (et souvent le ‘party’ d’après-joute lui-même, ennuyeux ou pas, devient souvent sans conséquence pour l’expérience. La plupart des parties de la LNF auxquelles j’ai assisté ont été mauvaises sur le plan du jeu – l’expérience néanmoins a toujours été super. Irais-je encore? Oui!

Les courses de chevaux Standardbred sont un sport de spectateur – point. Je comprends et reconnais que notre habileté à distribuer notre produit à travers le monde en HD, et de le rendre disponible pour le pari, est impérative. La visibilité ainsi que la reconnaissance, sans mentionner les moyens que cela nous apporte, sont cruciaux pour notre avancée en tant qu’options de divertissement et de pari. Mais si nous laissons cette technologie réduire l’importance de l’expérience en direct, et bien nous en paierons tous le prix à jamais.

Personnellement, j’ai été assez chanceux d’assister à plusieurs grands événements sportifs. Je me suis assis au Sydney Olympic Stadium, parmi 120 K personnes et assister, durant sept soirées, aux épreuves d’athlétisme des Jeux Olympiques d’Été 2000, j’étais l’une des 145 000 personnes au Derby du Kentucky, j’ai assisté à la Breeders Cup à Woodbine, à plusieurs événements de la Little Brown Jug, ainsi qu’aux parties éliminatoires des Blue Jays de Toronto. Chacune de ces participations sont mémorables à cause de l’atmosphère créée par la foule. Parfois le produit était conforme à la facturation et parfois, non, mais l’électricité générée par la foule ne m’a jamais laissé tomber.

L’ÉVÉNEMENT auquel j’ai assisté toutefois, et que je qualifierais du plus remarquable et agréable, était essentiellement un match de soccer sans importance de la’ Premier League’ auquel je suis allé avec mon fils et ma nièce, il y a quelques années. Sunderland vs Southamp-ton au Stadium of Light en NE, Nouvelle-Angleterre, avec une maigre assistance de 39 613 personnes, est quelque chose dont je me rappel-lerai toujours. Je ne suis pas un vrai ‘amateur de soccer’ et je ne me souviens pas beaucoup du match lui-même, mais l’énergie pure qui se dégageait de l’assistance m’a donné des frissons dans le dos durant deux heures cette journée-là, et je retournerais à un match de la ‘Premier League’, et paierais une bonne somme, pour répéter cela, n’importe quel jour de semaine.

Nos grandes tribunes demeureront vides encore un certain temps, soit jusqu’au moment où la pandémie sera sous contrôle, mais quand nous pourrons y retourner, je crois que tous, les hippodromes, les amateurs tout comme les associations, devront avoir comme devoir et objectif, de ramener les foules à l’hippodrome. Je suis tout aussi coupable que quiconque, de regarder les courses de Mohawk tous les soirs dans le confort de mon salon alors que je réside à seulement 15 minutes, mais si nous n’allons pas à nos hippodromes, pourquoi d’autres iraient-ils? Et si les gens y vont, et qu’il n’y a personne, donc qu’il n’y a pas d’ambiance, pourquoi y retourneraient-ils? La réponse est des plus évidente – ils n’y retourneront pas.

Dan Fisher
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