Tout cheval courant sur nos pistes, vivant dans nos écuries, et grandissant sur nos fermes – nous tient à cœur.
Il est facile de parler d’eux en termes de chiffres. Ils sont la récolte de nos poulains, la population de chevaux de course, ou le groupe de poulinières. Sur nos tableurs, ils remplissent les courses et animent l’activité économique. Ils portent des numéros de hanche lors des ventes de poulains d’un an, et leurs numéros de selle remplissent les billets de pari de la nation.
Mais nous devons faire preuve de plus de discernement.
Nous avons plus de discernement parce que nous les regardons droit dans les yeux. Nous y voyons la force, la peur, l’affection et la curiosité. Nous comprenons que chaque cheval est un individu, porteur de caprices et de traits qui lui sont vraiment uniques et spéciaux. Nous voyons aussi leur faiblesse et leur vulnérabilité quand ils ressentent des besoins. Nous voyons leur force et leur courage quand ils sont confiants de pouvoir conquérir le monde – nous encourageant à faire de même.
On pourrait se demander si nous avons été mis sur terre pour prendre soin de nos chevaux, ou si nos chevaux l’ont été pour prendre soin de nous. Nous pourrions passer plus de temps auprès des chevaux de votre vie qu’avec les gens de vos vies. Et à cause de ce qu’ils signifient pour nous, nous pourrions ne jamais souhaiter que cela change.
Nous pourrions verser des larmes quand ils sont blessés. De même que nous pourrions se sentir perdus quand nous sommes déchirés.
Si nous avions le choix entre se sentir touché ou ne pas avoir eu l’occasion d’être en leur présence, nous choisirions la douleur. Nous choisirions le lien. Nous choisirions la relation. Nous choisirions la route cahoteuse expérimentée ensemble.
Après l’incendie extrêmement tragique survenu à la Classy Lane Farms et qui a réclamé la vie de trop nombreux de nos beaux chevaux, nous faisons face à des articles en une et à des commentaires sur l’Internet qui tentent de quantifier toute l’histoire. Des chiffres en gains et dollars peuvent bien compartimenter la perte aux yeux de ceux qui sont à l’extérieur du monde équin, mais pour ceux qui sont le plus affectés, la douleur ne sera pas balayée.
Les chevaux dans cette merveilleuse industrie ne nous seront jamais redevables.
Aujourd’hui, nous sommes tristes et pleurons les vies que nous avons perdues.
Aujourd’hui, nous étreignons les chevaux que nous sommes encore chanceux d’avoir.
Aujourd’hui, nous apprécions ce que plusieurs dans le reste du monde ne pourront jamais apprécier – que les chiffres ne peuvent donner l’amour inconditionnel. Et que nos chevaux ne sont pas des numéros.
Demain, réveillons-nous et déterminons ce à quoi ressemblera notre avenir.
Demain, prenons un peu de ce que nos chevaux nous ont enseigné.
Demain, embrassons le monde.
Darryl Kaplan
[email protected])