Un Canadien Indigène, enregistré à la Réserve Cowessess – où il fut récemment annoncé que jusqu’à 751 sépultures non-identifiées avaient été découvertes près du site de l’école Marieval Indian Residential School, Tyler Redwood est tombé en amour avec les courses de chevaux alors qu’il n’était qu’un enfant dans sa Saskatchewan natale.
C’est sa connection à ses chevaux qui l’ont aidé à vaincre son addiction tant aux drogues qu’à l’alcool, et c’est la finalité et la paix qu’il retire du fait de travailler avec eux à tous les jours qui le maintiennent sur sa voie vers un succès continu en tant qu’homme de chevaux. Par Melissa Keith / Traduction Louise Rioux
Le séquoia est le plus grand arbre sur terre, certains mesurant plus de 90 mètres de hauteur. Ces conifères sont des survivants. Il y a au moins un séquoia côtier âgé de 2 200 ans et qui est encore debout. Les séquoias possèdent des caractéristiques particulières leur permettant même de supporter les feux de forêts qui tuent les espèces moins résistantes, au point où l’écorce calcinée est souvent entourée de bandes de nouvelles croissances.
Tyler Redwood n’a pas choisi son nom de famille, mais il lui sied bien.
Il n’est pas avant tout l’excellent entraîneur ou conducteur de Century Downs où il coure d’abord, mais le conducteur de 37 ans pose un œil de philosophe sur sa saison jusqu’à maintenant. « Vous savez, vous connaissez vos hauts et vos bas. Vous êtes parti réellement bon, très à point, avec les bons chevaux, au bon moment. Puis, tout le monde sembla se rapprocher. Les deux dernières journées n’ont pas été brillantes, mais je pense que vous n’êtes aussi bon que votre dernière course, n’est-ce pas?
« Je suis ici depuis quelques années, mais ce fut tellement en montagnes russes, de haut en bas, alors que j’essayais de m’immiscer dans ce groupe des cinq, c’est vraiment, vraiment difficile. « Il y a Brandon Campbell, Kelly Hoerdt, Jamie Gray, Dave Kelly, Mike Hennessy... je ré-cupère ce que je peux. J’essaie de faire du mieux que je le peux maintenant. »
La route est longue de la Saskatchewan, où il a obtenu à trois reprises, le titre de conducteur de l’année, (soit en 2009, 2011 et 2012), ainsi qu’entraîneur de l’année en 2012 il y a près de dix ans. Ce n’est que tout récemment qu’il a repris sa reconstruction.
« Je suis revenu l’an dernier d’une pause, revenant sans jamais penser que j’allais en posséder un. Je ne voulais pas être propriétaire ni en-traîneur ou autre; je ne voulais que mener et ferrer, » dit le maréchal-ferrant et homme de chevaux. « La première chose que vous savez, la spirale s’est mise en marche. Un à deux chevaux, deux à six maintenant! Six est à peu près le bon nombre pour faire tout ce que je veux. Con-tinuer à mener, entraîner, et ferrer. »
Les habiletés de Redwood sont très en demande, auprès de sa base clientèle de Standardbreds. Il est aussi occupé avec l’administration de sa propre écurie de course. « J’en ai six à l’entraînement présentement, et seulement deux aux courses. J’ai un deux-ans, puis deux chevaux âgés, lesquels j’espère pouvoir qualifier cette fin de semaine, » dit-il à TROT. « Ce sont d’assez décents collecteurs de chèques. J’ai connu une assez bonne année avec eux l’an dernier. Ils ont été un peu malades durant l’interruption due à la COVID. Je ne faisais que prendre mon temps pour les ramener adéquatement. »
L’homme de chevaux réfléchi relance sa carrière avec autant d’attention en Alberta, sans précipitation aucune pour les titres qu’il détenait dans sa propre province. Les objectifs de Redwood sont d’ordre plus personnel que des victoires et des bourses seulement. « Ma toute première journée où j’ai vu un cheval de course fut à Queensbury Downs, » se souvient-il. « J’étais à l’élémentaire. Certaines personnes dis-ent qu’elles étaient appelées. Elles savent quand c’est arrivé, et ce que c’était. Quand je repense maintenant à ma première rencontre avec les chevaux de course, je sais exactement que c’était cela. »
À huit ans, il avait trouvé sa voie.
Né et ayant grandi à Régina, Redwood n’a pas passé ses premières années auprès des chevaux. Son père, Kelvin Godlien, l’a initié au sport à la piste de course locale. « Lorsque j’ai pu voir mon premier cheval et le toucher, il y avait quelque chose là qui manquait, » se rappelle-t-il. « Je demandais toujours ‘Puis-je y retourner? ‘ Immédiatement après le baseball, je retournais à la piste. Après l’école, j’allais à la piste. Tout ce que je voulais, c’était d’être autour et en contact avec les animaux. »
Il n’a pas eu qu’un seul mentor de la ligne droite arrière, il avait tous les mentors. « J’étais un petit oiseau social en ce temps-là. Je voulais al-ler aux écuries de tous, » se rappelle-t-il en riant. « J’aimais cela. J’ai beaucoup appris de chacun d’eux. » se rappelle Redwood, les préférences de Laverne Turnbull, Robert Baxter, Porter Hill et les Schwedloskys, qui lui montraient les outils de son futur métier.
« Plusieurs de ces grands personnages étaient de ce temps. La différence d’âge était tellement considérable entre moi et les vieux routiers, et il n’y avait pas de relève en vue, alors je devais me tenir avec ces anciens et essayer d’apprendre tout ce que je pouvais avec eux. Je ne de-mandais jamais – je n’ai fait qu’apprendre avec mes yeux. »
Le père de Tyler est arrivé tard dans le sport, mais ils ont fait équipe avec une mémorable poulinière qui leur a procuré une séquence de victoires au Yorkton Exhibition en 2012. « Je ne m’entendais pas bien avec elle, je l’ai donc donnée à mon père, » dit Redwood. « Son nom était Judges Discretion (p,1:58.3f; (43 736 $). J’ai tout simplement dit, ‘voici, papa, elle est à toi, garde-la.’ Elle a gagné 13 courses de suite, ce qui m’a fait souhaiter l’avoir gardée! Je ne l’avais pas bien développée, dirais-je. »
En apparence, l’homme de chevaux de Régina, était un succès de la Saskatchewan. Réfléchissant sur ses années passées dans sa province, elles lui semblent s’être passées il y a très longtemps. « J’ai opéré une très grosse écurie durant quelques années, là. Nous coursions un jour par semaine, nous avons fait huit courses, et certaines journées, j’en coursais 20, alors j’avais définitivement les numéros et les chevaux pour être dans cette première place, » reconnaît-il modestement. « J’octroie beaucoup de ce crédit à mon père pour tout ce qui est arrivé en Sas-katchewan à ce moment-là, car je n’étais pas la bonne personne. Je buvais beaucoup. »
La toxicomanie n’est pas un sujet dont plusieurs conducteurs veulent parler, même à titre de rumeur, et même si les carrières en souffrent. Redwood dit que son rétablissement dépend de l’honnêteté concernant les rechutes, et ne se retient pas. « J’avais certains traumatismes qui ont contribué à me refaçonner en une meilleure personne, n’est-ce pas? » demande-t-il, en rhétorique, sur la route de retour vers la maison après son travail à l’écurie. « Si le fait de raconter mon histoire peut aider quelqu’un quelque part, cela en vaut la peine. Les problèmes de san-té mentale, la dépression et l’abus de substances sont les réalités de tellement de gens, et tout ce que je veux, c’est que les gens sachent que c’est très bien de demander de l’aide, » de déclarer Tyler avec insistance.
Vers approximativement une heure du matin, le 24 septembre 2012, un Redwood intoxiqué, conduisant un véhicule tout-terrain à travers champ, s’en allait à la recherche d’une dose, quand il a frappé un tracteur. Il s’est réveillé à l’hôpital et, ses blessures ont nécessité une inter-vention de reconstruction de la joue avec des plaques et clous d’acier, « Ce fut incontestablement un moment de réflexion, » admet-il. L’alcool a été le combat de presque toute ma vie, l’accident de tout-terrain m’a été un rappel personnel de passer à l’action. « Depuis que je suis sobre de l’alcool, j’ai eu une rechute. J’ai rechuté le 11 août 2018. Le 11 août prochain marquera trois années de sobriété d’alcool après en avoir vécu six autres avant cela. »
La récupération est un engagement continu. Durant un certain temps, j’ai participé aux rencontres. Je devais me joindre à un groupe durant 12 étapes et m’y impliquer, » de se rappeler Redwood. « Mais quand l’alcool fut en dehors de ma vie, ce sont les drogues qui s’y sont instal-lées. J’ai commencé par cacher cela, et la spirale est devenue hors contrôle encore. Quand j’ai quitté les courses durant presque deux ans, 2018-2020, c’était parce que je ne pouvais plus contrôler les hauts et les bas (des courses) sans être ‘haut’ sur quelque chose. » Son utilisa-tion de marijuana s’est métamorphosée en médicaments de prescription et la cocaine. Il cacha l’étendue de ses addictions. » Je ne les en ai pas informés jusqu’à ce que la dépression mentale ainsi que trois tentatives de suicide en résultent. Ils n’en ont pas compris la gravité. J’ai poinçonné mon billet à trois reprises, et Il ne m’a pas permis d’entrer. »
Tyler est affranchi des drogues depuis maintenant 19 mois.
Le père de trois enfants s’émeut en prononçant les mots qui ont motivé sa sobriété actuelle. Comme il vivait avec son épouse et ses en-fants à l’époque, il s’isolait.
« Ma fille m’a demandé pourquoi je passais tout mon temps dans le garage et pas avec eux, » se rappelle-t-il. « Cela m’a brisé le cœur. Le jour suivant, je suis parti chercher de l’aide. Je suis sur le bon chemin maintenant `à cause de cela. Je suis très reconnaissant envers ma fille. Ces jours-là étaient sombres, n’est-ce pas? Elle a fait sortir la noirceur, et la lumière brilla.
Parker a maintenant 11 ans. Elle demeure avec sa mère et ses frères jumeaux, pas très loin de la résidence de Redwood. Bien que l’échec de son mariage résulte de ses addictions, il a heureusement reconstruit une connexion positive avec son ex-épouse. « Nous vivons tous dans la même ville de Olds, Alberta, » explique-t-il. «ù Mon ex-partenaire réside èa cinq ou six coins de rues de moi, pas très loin, alors nous avons encore une belle relation entre nous et mes enfants. Nous pratiquons le co-parentage mieux que quand nous étions partenaires! »
En rétrospective, la perte des pistes de course en Saskatchesan a amplifié les problèmes de carrière des hommes de chevaux. Queensbury Downs a fermé définitivement en 2002; après 18 ans; Marquis Downs de Saskatoon a mis fin aux courses de chevaux en 2010, West Meadows Raceway a poursuivi la Régie Provinciale des Alcools et des Jeux pour avoir détourné des fonds en 2014. Une entente hors-cour confidentielle a été conclue, mais cela n’a pas ramené les couses en Saskatchewan.
« Quand les courses de chevaux sont tout ce que vous avez connues... » Redwood cherche les bons mots pour transmettre ce que signifiait la perte de son gagne-pain alors qu’il en était à ses débuts. « On m’a donné la permission de manquer l’école pour courser des chevaux, » explique-t-il. High School? Non: École Élémentaire. C’est le plus loin que je voulais faire.
« Puis le gouvernement met la clé sur nos courses, disant qu’il n’y aurait plus de courses… Que faisons-nous? Comment vais-je continuer à nourrir ma famille? C’est pourquoi je devais tenter l’aventure et quitter le domicile familial. Déménager la mère de mes enfanta loin de sa fa-mille, dans une nouvelle province et établir un nouveau chez-soi pour tous. »
Quitter les courses sous harnais n’était pas une option. De fait, sa sobriété et sa santé mentale avaient toujours été interconnectées aux chevaux. « Ce pourrait avoir été quelque chose que je n’avais pas à la maison, mais ces animaux me donnaient ce dont j’avais besoin à ce mo-ment-là, et qu’ils me donnent encore aujourd’hui. Dans ma religion et mon rétablissement, il me faut avoir quelque chose vers quoi diriger mes pensées, mes mots, tout ce qui, à l’intérieur de moi me ronge, je dois pouvoir donner cela à quelqu’un, que ce soit mon Créateur sur la route de retour à la ferme ou à la piste, ou tout en brossant simplement mes chevaux, leur donnant de l’attention. Ils prennent tout cela. Ils me soulagent de cette mauvaise énergie, parce qu’ils ont besoin d’amour. Ils vous remettent ce que vous leur avez donné. »
Redwood partage l’exemple de sa poulinière, Star Flight. « Je l’ai choisie l’an dernier. Elle arrivait en fin de piste, toujours distancée. Ce n’était pas un bon cheval, plusieurs conducteurs avaient choisi de ne plus la conduire, » note-t-il. Il luttait pour rebâtir sa carrière de coureur après s’être défait de l’abus de drogues. « C’était la première année de mon retour après mon absence. » Assis derrière Star Flight pour la première fois, le 14 juin 2020, à The Track on 2, Redwood dit qu’il avait reconnu une autre âme troublée avec du potentiel. « Je l’ai menée et j’ai senti qu’il y avait quelque chose en elle. Même si elle avait terminé en haut de la piste, je dis au propriétaire, ‘Je crois qu’il y a quelque chose ici. Je sais qu’il y en a. »’
« Nous en avons discuté durant quelques semaines et puis, personne ne la voulait. Nous avons donc conclu le marché que je la louerais et que par la suite, je pourrais en acheter une partie. Je me voyais dans ce cheval qui était tellement brisé et battu, l’amour était absent. Elle était tout comme moi alors que j’allais boire et me droguer. L’amour qui manquait, j’ai vu cela en elle. Alors, j’ai pris tout mon amour, mon énergie, ma passion, et l’ai ramenée vers une nomination pour un prix. C’était l’an dernier. »
Star Flight s’est retrouvée parmi les trois premières finalistes sur la liste ‘Claiming FIlly/Mare of The Year’ de la 2021 Alberta Standardbred Horse Association (ASHA) Awards. Elle a terminé troisième lors de sa première course avec Redwood à titre de proprié-taire/entraîneur/conducteur le 12 juillet dernier à The Track on 2, puis le 29 août, la poulinière a pris son envol à Century Downs, rivant ses rivaux par une victoire par 6 ¼ longueurs dans une victoire en 1:56.2. Naturellement, Redwood était sur le sulky pour son meilleur effort à vie.
« Je l’ai changée de cheval sur longue distance à une gagnante de six ou sept courses avec elle, » dit le fier propriétaire de Star Flight. « J’ai lui ai fait enregistrer une nouvelle marque à vie. Maintenant, même à ce jour, le vétérinaire ne peut plus travailler avec elle, personne peut travailler avec elle à moins que j’y sois. Nous avons ce lien : j’ai confiance en cet homme, il m’a tout donné. ‘ Voilà comment nous sommes – une équipe. Maintenant âgée de six ans, la poulinière est en voie graduelle de préparation en courses. « Elle a beaucoup de problèmes, et j’y trav-aille, »
L’approche de Redwood pourrait aller à l’encontre des opérations d’une plus grande écurie, où les nombres absolus préviennent une dévo-tion excessive à un cheval individuel, à plus forte raison une poulinière âgée avec un passé. Mais pour Star Flight et d’autres dont il s’occupe, comme la championne de l’Alberta Sires Stakes Three –Year-Old-Filly Miss ITunes, ça fonctionne. « Vous ne pouvez pas les tromper, non? » demande-t-il, connaissant la réponse. « Ils ressentent votre amour. Même en piste, ils ressentent votre énergie. Si vous connaissez une dure journée , ou que vous êtes de mauvaise humeur, ils vont aussi se fâcher très vite contre vous. »
Il y a une guérison chez les chevaux. Dernièrement, ils sont devenus plus importants que jamais dans la vie de Redwood.
« Je n’ai pas grandi sur la réserve, mais d’être né et d’avoir été élevé à Régina, je connais bien ma culture, » explique-t-il. Son nom de famille lui vient du côté de sa mère, native à 100 %. « Mes liens sont Saulteaux, une autre part du peuple Ojibwa. »
Regarder les titres des nouvelles canadiennes a plutôt été un rappel déprimant d’un passé pas si lointain.
« Cette année en est une de temps troublants pour nous, non? Lorsqu’ils ont découvert les 751 tombes non identifiées à Marieval, cette réserve – Cowessess – c’est ma réserve, là où je suis enregistré. C’est un événement près de chez moi, » dit Redwood.
Les pierres tombales des Indigènes Canadiens ont été déplacées de leur emplacement original du Marieval précédent, la Saskatchewan In-dian Residential School des années 1960 identifiant les adultes et les enfants y étant enterrés étant difficile à faire aujourd’hui à plusieurs niveaux L’école a été fermée à la fin des années 1990, des familles comme les Redwood revisitent maintenant ce qui aurait pu être arrivé, leur parenté ayant tout simplement disparu. Comme il le dit, « les familles des premières, deuxièmes, troisièmes générations ont eu à vivre cela et l’endurer, puis rouvrir les blessures. »
C’est personnel pour Redwood. « J’ai des photos d’une de mes tantes qui allait à l’école Marieval. Un jour qu’il en avait été question, j’ai commencé à faire des recherches afin de trouver les nombreux membres de la famille qui y étaient allés, ainsi que de nombreux membres de la famille que je ne connaissais probablement pas, qui n’étaient pas venus à la maison. » Il dit que sa mère n’a pas beaucoup élaboré la nouvelle. « Nous essayons simplement de digérer cela, en digérer une petite quantité à la fois. Nous espérons que tout cela soit guéri et que nous n’ayions plus à vivre avec cela. Maintenant que c’est à livre ouvert, nous n’avons plus à porter ce poids. »
Ne plus avoir à se tourner vers les substances pour faire face à une situation difficile, l’homme de chevaux trouve la fin et la paix dans ses chevaux, sa famille, et sa spiritualité. « Je crois, tout simplement, en mes façons de vivre américaines, traditionnelles, » note-t-il. « Je parle à mon Père – mon Créateur. Je prie, je débarrasse mon corps des éléments toxiques. Je fais ces choses comme pour essayer de garder le néga-tivisme à distance. Après avoir appris que tellement des membres de ma famille que je n’ai jamais eu la chance de rencontrer, soient allés à ce pensionnat, j’ai allumé mes herbes sacrées, un rituel pour la guérison et la suppression de la négativité) et j’ai craqué. Tous les jours ne sont pas de bonnes journées, mais je peux faire ce qu’il faut pour dissiper cela.
« Je crois avoir eu un excellent exemple en la personne de mon père. Il a dû faire vivre plusieurs, plusieurs enfants. Nous étions onze en-fants. Sa persévérance a fini par porter ses fruits. Parce que si quelque chose s’arrête ou prend fin, il vous faut aller de l’avant. Vous devez con-tinuer d’essayer. Demain ira toujours mieux. »
Le fait que les courses sous harnais soient un sport où il y a peu de participants de couleur, ne se perd pas sur l’entraîneur/conducteur. « Je suis le seul ici de couleur distincte. Il fut un temps où cela avait son importance, et des choses en sont nées, » dit-il. « Quand il arrivait que cela m’importune, j’essayais de me parler ou d’en parler à quelqu’un d’autre, « Je suis né dans ce corps. Je me suis longtemps détesté… la peau avec laquelle je suis né. Ce n’est pas comme si j’avais eu un choix, non? Mais maintenant, j’ai un choix d’accepter ce que je veux. Je n’ai pas à accepter la haine ou le préjugé qui vient avec. »
Ses manières complaisantes ont favorisé le retour de Redwood. « Cette année, quelques autres conducteurs ont été blessés suite à des accidents, et j’ai pu obtenir quelques conduites, » dit-il à TROT. J’ai pu regagner ma confiance. Les gens croient encore en moi. Je crois en moi-même aussi maintenant. Je peux partager cela avec l’animal, je peux essayer de faire bouger les choses. »
Sea Sport en est un exemple parfait. Le 27 juin, Redwood était sur la liste pour conduire le cheval ongre de trois ans à Century Downs. Je demande à l’entraîneur, ‘À quoi ressemble ce cheval?’ J’ai vu l’information le concernant, il ne semble pas trop spectaculaire. J’ai dit ‘ça vous ennuierait si je le brassais un peu, pour voir si je peux l’encourager à partir? »
Sea Sport répondit en sprintant dès le départ de la barrière, s’emparant de la tête et prenant quatre longueurs dans une première victoire en 1:55 . Une attitude de gagnant parti avec la meilleure partie du tableau électronique, qui a vu Sea Spray négligé avec une cote de 40/1. « Le seul fait d’avoir confiance en vous, vous fait faire des choses en confiance sur une piste de course, » conseille Redwood.
Le 25 mai, lui et Miss Itunes ont provoqué un choc électrique en 28/1, gagnant par trois grands mouvements bien chronométrés. « Je l’ai menée la première fois : OK, peut-être avons-nous été quelque peu chanceux. Puis elle m’a fait la démonstration de quelques autres choses qui m’ont laissé à penser ‘Geez, quelle belle jument! Wow, cette chose-là a un moteur en elle - il n’y a pas de fin en elle. Elle a gagné ses deux départs suivants avant d’éprouver de la douleur, mais il s’attend à ce qu’elle « revienne à son meilleur après une courte pause.
« Je suis très content d’avoir des gens tels Dave Lamont et Donna Wyse qui partagent avec moi l’opportunité qu’ils ont eue au cours des ans, et de m’accepter cette année comme leur meneur, » dit Tyler, nommant les connections de Miss Itunes. C’est un départ tout frais pour le jeune horseman qui envisage de voir ses enfants être autorisés à Century Downs à titre de protocole de relaxation pandémique. Il pense que le sport pourrait être un bon départ dans la vie pour les gens des Premières Nations qui sont à la recherche de parcours de carrières signifi-ants, aussi.
« Quand j’étais plus jeune, courser en Saskatchewan, ayant le succès que j’ai eu, j’avais fait une proposition au gouvernement afin, soit de trouver une façon de sortir ces enfants du centre-ville, en dehors de ces situations troubles, et leur enseigner des leçons de vie, la valeur d’un dollar, comment les choses arrivent, et puis, vint la fermeture. Je n’ai plus jamais eu l’opporturnité de réaliser cela.
« Si j’avais la possibilité de faire cela aujourd’hui, j’aimerais encore le faire. Il y a beaucoup d’enseignements que nous pourrions livrer avec ces animaux. Appartenir à la Culture Indigène, signifie que les animaux sont tout pour nous. Vous pouvez apprendre d’eux, et gagner votre vie grâce à eux. J’aimerais bien être capable d’avoir quatre ou cinq enfants autour, chaque jour, pour leur enseigner. Je crois qu’il y a plus de place pour nous dans cette industrie. Il faut juste en discuter. »
Lorsque sa chanson thème, ‘Indian Outlaw’ de Tim McGraw’s ) l’accompagne dans un autre voyage au cercle du vainqueur, c’est un rappel joyeux des racines des Redwood. Il peut se tenir debout aujourd’hui, tout en continuant d’aller plus haut.
« Il y a de nombreux horsemen provenant de la Saskatchewan, » réfléchit-il.
« Beaucoup. Des Membres du Temple de la Renommée, et ainsi de suite. Keith Clark de Saskatchewan. Ray, Larry et Gord Remmen, Les Lin-tons. Beaucoup viennent de là.
« Puis-je y inscrire mon nom là? Peut-être pas aujourd’hui, peut-être pas demain, mais à chaque jour où j’ai une chance de le faire, je peux y venir. »