La Journée de l’Action de Grâces en juin

La Journée de l’Action de Grâces se célèbre en octobre; sa contrepartie américaine est en novembre. Le jour de ces congés, plusieurs d’entre nous penserons, ou même parlerons à haute voix des sujets pour lesquels nous sommes les plus reconnaissants. Mais aucune règle dit que nous pouvons seulement faire cela une journée par année. Il semble que plusieurs d’entre nous, y compris moi-même quelques fois, aimons nous plaindre, ou nous concentrer sur ce qui va mal dans le monde, ou dans notre vie, ou dans le sport. Je suppose que c’est seulement la nature humaine. Mais parfois, de temps en temps, quelque chose survient pour nous rappeler la chance que nous avons, comparé à plusieurs.

Vous êtes dans une situation meilleure que celle des 774 millions d’adultes sur cette planète qui ne savent même pas lire.

Si vous lisez ceci, à l’évidence, vous êtes vivant aussi, ce qui fait que vous vous portez mieux que les 151 600 personnes qui meurent chaque jour dans le monde.

Sans mentionner que si vous lisez ceci, vous êtes plus susceptibles aussi d’être impliqués dans l’industrie des courses de Standardbred, et à mes yeux cela fait de nous quelqu’un de plus chanceux que la plupart – les gens qui n’y sont pas impliqués ne sachant pas ce qu’ils manquent.

Bien que nous aimions nous plaindre, dans cette industrie, il semble bien que cette époque des médias sociaux empire tout cela. Quelqu’un lit tout cela ici… ce conducteur est terrible; cet entraîneur doit tricher; cet entraîneur doit être mauvais; les hippodromes ne font pas la promotion du sport; les casinos détestent les courses; le retour est trop élevé; les juges sont aveugles; il fait trop chaud pour courir; il fait trop froid pour courir; il ne devrait pas y avoir de retardataires en courses stakes, il y a trop de petits pelotons; cet étalon pue; ce reproducteur aurait dû courser plus longtemps; le prix des yearlings est trop élevé; le prix des yearlings est trop bas. Pouah.

Comme je l’ai déjà admis, moi aussi je me plains de certaines choses un peu trop souvent, même si j’ai une vie plutôt sympa. Mais à quel point la vie m’est aussi belle, ce questionnement m’est devenu plus évident lorsque j’ai rencontré environ 25 femmes et enfants hassidiques à la ferme de Richard Moreau le matin du 28 juin (Voir le compte-rendu et les photos à la page 54.)

Position de départ 10. Un fer à ressort au cours d’une matinée occupée. Une auto au garage parce que l’air climatisé n’est pas assez froid. Une antenne parabolique en panne. Appelons cela des problèmes du Tiers-Monde, et rappelons-nous-les pour ce qu’ils sont réellement.

Essayons toujours de nous rappeler, que même quand notre cheval casse lors d’une course d’une bourse de 100 000 $, notre vie est bien meilleure que celle de la majorité des gens dans le monde.

Quand j’ai appris la raison pour laquelle les gouvernements autour du monde, y compris le nôtre, sont allés dans des endroits comme l’Irak et la Syrie, et ont secouru ces gens Yazidi; quand j’ai appris que leurs pères, leurs oncles et maris avaient été abattus devant leurs yeux parce qu’ils étaient différents; quand j’ai appris tout ce que ces pauvres femmes avaient enduré au cours des jours qui ont suivi, puis quand j’ai vu leurs sourires et la joie pure dans leur visage à peine un an plus tard, suite à une simple matinée passée avec des chevaux Standardbred, cela m’a remis tout cela en perspective. Plusieurs d’entre nous avons l’occasion de nous trouver autour de ces animaux à tous les jours, pourtant nous tenons souvent cela pour acquis.

Je réalise par contre, que nous, tout comme dans tout autre sport, avons des problèmes, et que les critiques constructives et le dialogue ouvert sont très importants quand vient le temps de nous améliorer. Alors, je ne dis pas que nous devrions nous enfouir la tête dans le sable et espérer que les choses s’améliorent. S’il y a de sérieux problèmes à régler, et je crois qu’il y en a, alors nous, en tant qu’industrie, devons encore les aborder. Ce que je dis ici par contre, est s’il vous plaît vous rappeler, que parfois, le verre peut être à moitié plein.

Il y a plusieurs années, j’ai assisté à une fête de retraite pour mon entraîneur de football et de rugby de l’école, Graham Hiron. Il a été la pierre angulaire en tête des Pickering Trojans durant plus de 30 ans, et plusieurs d’entre nous y sommes retournés ce soir-là, pour lui souhaiter la meilleure des retraites. Plusieurs d’entre nous discutions de ce que nous faisions pour gagner notre vie, et j’ai dit que je travaillais à mon compte, dans une écurie d’entraînement de chevaux de courses. Je me souviens que j’étais quelque peu déprimé à ce moment-là, mon écurie étant en pleine période sèche, et aussi en pensant que je devais me lever tôt le matin suivant pour le travail (et probablement avec une gueule de bois suite aux événements de la soirée précédente). Je n’oublierai jamais qu’un gars de 3 ou 4 ans plus âgés que moi, du nom de Kevin Morgan, sourit et cria, « Wow, es-tu sérieux? Tu entraînes des chevaux de course pour gagner ta vie? Tu fais quelque chose que tu aimes – tu es probablement le gars le plus chanceux dans cette pièce! »

Ce moment-là m’a réellement ouvert les yeux, et m’est resté – il avait probablement raison. Parfois, il semble que nous ayons besoin d’un Kevin Morgan, ou d’un groupe de gens beaucoup moins chanceux, pour nous rappeler cela.

Dan Fisher
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