Le 26 septembre 2019, Monique Vág s’est jointe à Chad Rozema à titre d’hôtesse et d’analyste de course à plein temps lors de nos présentations internes à Woodbine Mohawk Park.
Amatrice de longue date des courses, la nouvelle présentatrice-maison de Woodbine apporte avec elle une connaissance tant des courses de Standardbred que de Thoroughbred, en plus de plusieurs années d’expérience à titre d’handicapeuse professionnelle tant aux courses de chevaux qu’à d’autres sports tels le basketball et le football. Comptant six années d’expérience à titre de journaliste sportive indépendante, contribuant à des événements tels America’s Best Racing and Covers.com, Vág apporte avec elle une forte connaissance des réseaux sociaux. Entrevue par Dan Fisher / Traduction Louise Roux>
Je vous présente Monique Vág – une jeune professionnelle provenant du monde démographique des courses, qui cherche à attirer, et apprendre ses façons de penser sur les paris de course, l’état actuel du sport, ce que nous devons faire pour intéresser de nouveaux amateurs, et plus encore.
Comment une jeune femme de 27 ans peut-elle devenir experte en paris sur les courses de chevaux et d’autres sports comme le basketball et le football? À quel âge avez-vous d’abord découvert le monde de chacun, et qui vous y a intéressée?
J’ai grandi dans les domaines des chevaux et des sports. Je me souviens allant à la piste avec mes parents d’aussi loin que je me souvienne… courant partout dans la grande tribune avec des amis rencontrés là-bas et dont les parents aussi pariaient, comme les miens (en riant). J’ai toujours aimé placer des paris sur les sports et les chevaux. En ce qui concerne les chevaux, quand j’ai commencé à miser, à l’âge de 13 ou 14 ans, il ne s’agissait que de choisir ceux qui paraissaient le mieux en piste. Je ne savais pas vraiment ce que je recherchais à ce moment-là, mais j’ai commencé à prendre cela plus au sérieux alors que j’étais à l’école secondaire – à la piste Woodbine avec mon père, les fins de semaine, et il jouait à Flamboro, Meadowlands, Yonkers… Les sports ont toujours été à l’écran de notre téléviseur alors que je grandissais, c’est ainsi que je m’y suis tellement intéressée. Mes parents plaçaient parfois les paris Pro Line. En termes de course par contre, j’allais à l’hippodrome environ une fois par semaine, généralement avec mon père.
À ce moment-là, est-ce que c’était votre père qui faisait vos paris pour vous?
Certainement, (en riant)… tenons-nous-en cette version (toujours en riant).
Vous avez commencé du côté des Standardbreds mais vous êtes passée chez les Thoroughbreds durant quelques années. Comment est-ce arrivé?
Mon père pariait toujours sur les Standardbreds... c’était tout simplement toujours ce que nous faisions. Je pense que je les ai toujours trouvés plus en forme et faciles à prédire quand il y avait de plus petits pelotons que chez les Throughbreds, qui pouvaient compter des pelotons de 14 ou 15 chevaux et courir sur différentes distances. Il y eut un cas particulier qui m’a détournée des Standardbreds durant quelque temps pour aller du côté des Thoroughbreds. En ce qui me concerne, je jouais toujours à Meadowlands… Je suivais ce circuit religieusement. J’aimais leur colonie de conducteurs et c’est ce qui m’a menée à cette piste. Je me rappelle de façon très précise, avoir fait un pari un soir à Meadowlands – ayant misé quelque 100 $ ou 110 $ - puis encaissé un Pick-5, perdant ainsi 80 $. Il n’a payé que 20 $. Pour moi ce fut tellement difficile d’accepter avoir misé sur un Pick 5, ce qui est difficile à faire, m’occasionnant la perte de tout cet argent. Et il s’agissait d’un billet à 1 $, non un à 20 $. J’ai réalisé que c’était presque impossible que la même chose arrive en pariant sur les Thoroughbreds; et ayant toujours aimé les deux races, j’ai changé de camp à ce moment-là, particulièrement pour aller vers de plus gros pelotons, plus gros groupes et de plus importants gains. Puisque maintenant je travaille à Woodbine Mohawk Park, les Standardbreds redeviennent mon principal intérêt, ce qui est très bien, car je les ai toujours aimés.
Parlez-nous de votre connexion actuelle aux paris sportifs – comment y avez-vous été impliquée? Vous écrivez pour COVERS.com et êtes l’une de leurs analystes officiels du pari? En quoi cela comporte-t-il?
J’écris pour COVERS.com à titre de journaliste indépendante…Je couvre à peu près tout ce qui touche les sports saisonniers. J’écris présentement une chronique quotidienne sur la NBA…, je communique mes cinq choix favoris de la liste du basketball de la soirée. J’essaie de mélanger mes paris de façon à ce que ce ne soit pas que des paris ‘moneyline’, mais ce sont aussi des spéculations sur écart, des totaux d’équipes, c’est tout … Quoi que ce soit de plus pertinent à ce moment-là, le ‘March Madness’ ou le football, j’écris là-dessus. Football a toujours été mon premier amour, probablement mon sport favori à couvrir et sur lequel parier.
Pensez-vous que le pari sur les sports à événement unique arrivera au Canada, et le cas échéant, sur les pistes de course canadiennes en particulier? Si cela arrive, y voyez-vous un changement d’atmosphère et d’âge démographique à nos pistes, et pensez-vous qu’il est possible d’intégrer les nouveaux-venus au pari sur les chevaux?
Oui, je pense que c’est inévitable que le pari sur épreuves sportives unitaires arrive au Canada, et je pense que pour nous à Woodbine, nous avons l’endroit parfait pour le présenter… nous avons aussi le logiciel tout à fait compatible pour cela, et qui pourrait seulement avoir besoin de quelques modifications ici et là. En constatant la façon dont la fantaisie a pris son envol, et l’intérêt du public envers les paris sportifs, je crois que ça s’en vient, et avec Woodbine, c’est une association bénie des dieux. Je pense par contre, que ce pourrait être difficile de l’intégrer aux courses, mais j’essaie toujours de promouvoir les courses de chevaux à mes abonnés sur Twitter.
Parlant de cela, vous avez 17 000 abonnés et plus sur Twistera (@ParlayQueen). En supposant que la majorité d’entre eux commencent à vous suivre en vertu de vos prouesses en paris, savez-vous si plusieurs amateurs vous ont suivie dans le pari sur Standardbred?
Je crois que certains d’entre eux m’ont suivie sur les paris sur chevaux. Les rendements sur nos Pick-5 précoces ont été remarquables, alors cela s’est bien vendu jusqu’à un certain point. Il y a toujours eu une relation amour-haine entre les parieurs et le pari minimum à 0,20 $. Les gros parieurs n’aiment pas cela, mais cela ouvre la porte à plus de gens qui jouent, créant ainsi de plus grosses cagnottes. Je n’ai jamais eu peur de m’essayer sur des ‘longshot’, mais j’essaie aussi d’impressionner certains de mes adeptes et leur montrer que vous pouvez encore collecter de l’argent sur les ‘longshots’, mais j’essaie aussi d’impressionner certains de mes adeptes que vous pouvez encore faire de l’argent en misant sur les favoris d’une course. Un pourcentage élevé de favoris peut entrer dans notre sport, mais vous pouvez toujours ajuster votre base de pari. Je leur explique qu’un Pari Doublé pourrait seulement rapporter 6 $ parfois, mais si vous pariez 20 $, cela peut faire un joli retour. Ce que je dis toujours à mes adeptes c’est d’abord de se rendre à la piste en premier, et quand ils le font, ils aiment cela. Il n’y a rien de plus excitant… ils appellent le Kentucky Derby ‘Les deux minutes les plus excitantes du sport’ et c’est vrai. Ce n’est pas seulement le sport le plus amical et le plus invitant. C’est difficile de s’y impliquer. Nous devons le présenter de façon pour que les gens soient confortables pour miser et qu’ils sachent ce qu’ils font. Même si c’est facile pour certains d’apprendre à lire un programme, c’est encore difficile d’aller vers une machine ou un caissier pour essayer de placer votre gageure.
Comment pouvons-nous intéresser plus de gens à parier sur les courses de Standardbred? Si nous vous faisions le Tsar des Courses de Standardbred en Amérique du Nord, quels seraient les premiers changements positifs que vous apporteriez?
Je crois que le fait de présenter des courses compétitives à tous les soirs serait la clé. Je crois que même s’il fallait présenter moins de courses, mais des pelotons complets et très compétitifs, c’est énorme. L’un des plus gros problèmes auquel nous faisons face aujourd’hui en course, c’est que vous regardiez une première course et avoir un rendement 1/9. Cela rend cela difficile pour la course – c’est difficile de parier là-dessus. Vous pouvez toujours dire aux gens de parier un Pick-3 ou Win-4, mais à la fin de la journée, qui voudrait réellement parier un 1/9? Idéalement, s’ils pouvaient trouver une façon d’ouvrir quelques classes plus souvent, pour présenter des pelotons plus complets et compétitifs, ce serait certainement l’idéal. Pour ce qui est de faciliter les paris à faire, peut-être devrions-nous offrir des ‘prop-paris’ comme le font d’autres sports? Je pense que ce serait amusant et facile de parier si vous pouviez simplement choisir entre deux chevaux et dire lequel gagnerait. Évidemment, nous n’offririons pas un favori vs un ‘long-shot’ mais peut-être deux chevaux qui partiraient pour un prix similaire et que vous pourriez choisir lequel allait battre l’autre. Je ne sais pas si ce serait un succès, mais ce serait amusant.
En tant que femme participant à de nombreuses industries dominées par les hommes, comment gérez-vous les critiques et pressions ajoutées, etc.?
C’est majoritairement en ligne, anonymement, que les gens aiment m’insulter parfois. En majeure partie, j’ai reçu plus de commentaires positifs que négatifs de l’industrie. En ce qui me concerne, en majeure partie, je travaille fort pour bâtir la confiance… c’est le plus important pour moi, d’avoir un record de piste auquel les gens peuvent se fier. Lorsque vous donnez des choix sur une base quotidienne et fournissez de l’information, c’est réellement important que les gens aient confiance en vous. Si vous travaillez fort et donnez aux gens les gagnants, votre chance est meilleure que les gens vous fassent confiance, peu importe votre sexe.
Que pensez-vous du fait qu’on vous voie comme un modèle féminin pour les jeunes femmes et filles du monde des courses? Saviez-vous que Delaney Hudon (la fille de Phil Hudon) est déjà une grande fan de Monique Vág? Aviez-vous anticipé que cela pourrait se produire après que vous soyez devenue une personnalité des ondes?
Je suis une grande admiratrice de Delaney (en riant affectueusement). J’ai toujours essayé de faire en sorte que les femmes et jeunes filles, peu importe ce qu’elles veulent faire dans la vie, puissent réaliser leurs rêves. C’est peut-être une industrie (les courses) à domination masculine, mais on y compte tellement de femmes ayant connu le succès. Entraîneuses, propriétaires, palefrenières… et quelques conductrices. Le genre ne fait vraiment aucune différence dans notre sport, ce qui en fait une de ses beautés. Il n’y a aucune limite et aucun mur pour les femmes. Je ressens comme une quelconque responsabilité de dire qu’une femme peut être aussi reconnue ou plus compétente en handicapping qu’un homme, et à l’évidence, Dawn Lupul est quelqu’un qui était très, très populaire auprès des handicapeurs, par son succès. Elle s’est mérité cela et travaillé très fort pour y arriver.
Quel est votre ‘pari-référence’ dans les sports et/ou paris sur les courses? Misez-vous réellement sur les choix que suggérez à l’émission à l’interne ‘WMP’?
Quand j’étais plus jeune, mes parents misaient quelques billets ‘Pro-Line’, mais j’ai réalisé que c’était mieux de bien connaître mon marché et de regarder quelque chose comme ‘player props’ ou autre chose que j’aimais. Trouver un joueur spécifique dont je pensais qu’il pourrait se démarquer et tenter de capitaliser là-dessus. Par exemple, vous pourriez sélectionner Steph Curry et miser sur ses points ou aides en-dessus ou en-dessous pour un soir, et vous savez combien vous toucherez si vous gagnez et vous l’enregistrez. Pro-Line n’offrait pas cela alors ce n’était spécifiquement qu’en ligne pour moi quand j’ai commencé à parier. La valeur est meilleure quand vous misez sur une seule forme plutôt qu’être obligé de placer des paris Parley. En ce qui concerne le fait que je joue mes choix sur Mohawk, c’est difficile parfois car il faut faire nos choix 2-3 jours d’avance. En ce qui me concerne, je mise quand je perçois une indication ou si je crois en faire une bonne lecture. Quand vous faites vos choix avec autant d’avance, des changements de conditions de piste inattendus peuvent survenir ou des retraits de dernière minute qui affecteront la confection de vos paris. Je conserve mes paris et les utiliserai très certainement, mais parfois des ajustements se doivent d’être faits quand les choses changent. Par exemple, un cheval que je n’avais pas choisi peut très rapidement être gagé, et cela retient mon attention… malheureusement, quand nous avons fait nos mises pour la diffusion télévisuelle, nous ne pouvons pas facilement les modifier comme si vous les faisiez plus proche de l’heure de départ.
Alors, comment pouvons-nous attirer plus de jeunes femmes de 27 ans, ou simplement plus d’autres personnes de 27 ans en général, à l’hippodrome?
À mes yeux, ce n’est pas nécessaire d’avoir de plus jeunes personnes... c’est bien si nous avons plus de gens dans les estrades, et qu’ils dépensent de l’argent pour de la nourriture et autres services. C’est très bien en ce sens, mais je ne pense pas que ce soit nécessairement la démographie à privilégier. Je pense que nous devons porter notre attention sur les paris … j’ai toujours dit qu’il y a tellement de gens misant sur les sports et qui aimeraient miser sur les chevaux mais qui ne savent tout simplement pas comment faire. Même à cela, il y a de nombreuses jeunes personnes impliquées dans le fantastique au quotidien… mais je pense que d’intéresser des gens un peu plus âgés, et ayant plus d’argent, c’est plus important. Nous avons besoin de gens qui prendront le temps de vraiment s’investir et apprendre à connaître le sport, suivre le produit et en apprendre les tenants et aboutissants. J’ai toujours été attirée au sport car deux courses ne se ressemblent jamais. Il y a toutes les analyses… vous pouvez revoir des reprises ou aller les voir à l’entraînement. C’est plaisant d’étudier cela en profondeur et bien faire. Aussi, je ne connais pas d’autre endroit où vous pouvez prendre 1 $ et en gagner 100 000 $ ou plus, comme ce qui se retrouve dans un groupe Pick-5 ou le Jackpot Hi-5. A l’évidence, le parieur saisonnier sait que ce n’est pas facile, mais ça arrive… alors si vous voulez commercialiser cela comme ça, ça va aller aussi. En fin de journée par contre, attirer les gens aux portes, c’est le secret. Que cela commence par un concert ou un brunch gratuit ou autre, le seul fait de les attirer est important. J’ai toujours dit qu’une fois que vous regardez une course, et même si vous avez un tout petit peu d’argent, c’est le plaisir de voir votre cheval balayer le champ, ou même être dans la position qui pourrait lui permettre de gagner ou poursuivre… il n’y a rien comme cela.
Pouvez-vous partager avec nous les meilleurs coups ou quasi-incidents de votre histoire de pari? Avez-vous de bons conseils pour nos lecteurs?/
Il y a toujours ces réellement grands ‘Événement Manqués’. ‘En ce qui me concerne, j’ai vécu une mauvaise histoire avec le fait d’annuler des billets à la dernière minute et qui finissent pas sortir. Ce sont ceux qui piquent le plus. Parfois, il s’agit de sur-analyser ou penser que nous en savons trop. Je dois seulement apprendre à m’asseoir et faire confiance à ma lecture et la suivre. Un petit conseil que je vous donnerais, et que j’ai déjà reçu, me vient du poker, c’est que vous avez une intuition pour une raison. Peut-être est-ce parce que vous avez été dans cette situation avant ou dans une situation similaire… mais il y a une raison pour laquelle vous ressentez cette intuition… il vous faut avoir assez confiance pour savoir quand quelque chose semble un peu bizarre, que ce le soit probablement, et lui faire confiance.