Mes amis d’enfance étaient des joueurs.
Des jeux de billes et de cartes de hockey aux poules de baseball annuelles ‘rotisserie’, pour graduellement passer aux parties de cartes dans le sous-sol chez leurs parents, aux fréquents voyages aux casinos tenus pour des œuvres de charité. Très vite, la plupart d’entre eux s’adonnaient au poker et aux sports en ligne, d’autres pratiquèrent le commerce d’actions et de devises.
Devenus des personnes importantes dans le monde des affaires et de l’économie, les joueurs que je connais ne jouent pas dans les machines à sous ou à la roulette. Ils pratiquent les jeux auxquels ils peuvent gagner, et ils ont contribué des centaines de millions de dollars dans les opérations de jeux – tantôt dans le domaine ‘respectable’ du commerce d’actions en bourse ou des sociétés d’investissement en capital de risque, tantôt au poker et sur les sports.
D’aussi loin que je me souvienne, j’ai incité mes amis à venir à l’hippodrome avec moi, d’ouvrir un compte pari ou placer quelques dollars à la North America Cup. Durant des années, ils ont ri de ma proposition, me rappelant les vices du pari mutuel, les maigres cagnottes, les redevances élevées et l’incapacité de faire un profit.
Mais de tout temps, il y a toujours eu une exception à la réticence collective de mes amis à parier aux courses. Quand les cagnottes étaient reportées.
Si j’envoyais à cet instant un courriel à 15 de mes amis, dont certains à qui je n’ai pas parlé depuis cinq ans, annonçant une cagnotte reportée d’une valeur de 1 M $ de dollars à Woodbine et que je leur demandais chacun 250 $ à investir, j’obtiendrais probablement 2 000 $ à parier en une heure. Et probablement que cinq d’entre eux me demanderaient de les emmener à Woodbine pour voir les courses – ce qu’ils n’ont pas fait depuis des années.
Malheureusement, cela n’arrivera pas parce que plus tôt cette année, Woodbine a éliminé son pari Pick 7 à cause d’un manque d’intérêt et de l’incapacité à augmenter la poule. En fait, aucun hippodrome canadien ne détient plus de cagnotte reportée. Difficile de croire que le seul pari capable de générer des centaines de milliers de dollars a été éliminé.
À la décharge de Woodbine, ils ont roulé les dés à quelques reprises concernant cette importante cagnotte reportée. Ils ont introduit une garantie de 10 000 $ qui a failli à capter l’imagination des parieurs sur courses de chevaux. Ils ont même tenté l’expérience du côté des thoroughbred avec une poule garantie de 150 000 $ Pick 6 – une expérience coûteuse pour Woodbine puisque, à quelques reprises, la poule a échoué dans sa tentative de report.
À mes yeux, le problème peut se résumer par un mot – mathématiques. Même si chaque cheval a la même probabilité de gain, un Pick 6 comprenant neuf chevaux par course, offre 531 441 combinaisons possibles. Si vous ajoutez les favoris, les cotes diminuent dramatiquement, faisant en sorte que les retours sur une mise Pick 6 seront rarement suffisants pour créer un nouveau style de vie.
Alors Woodbine, voici ma suggestion. Modifiez les six dernières courses de votre programme pour des courses avec cagnottes. Chaque épreuve se disputera sur une distance de 1-3/8 mille et avec 20 chevaux. En présumant qu’il y aura des retraits ramenant le nombre de chevaux à 18 par course, cela représente 34 millions de combinaisons possibles pour le Pick 6. Quelques parieurs rejetteront peut-être ces courses, mais la majorité, non. Les courses à la file indienne disparaîtront, des retours pouvant changer le cours d’une vie seront réguliers et vous deviendrez un leader pour avoir créé un produit différent en piste. Tout le monde parle du besoin de changements majeurs mais les actions parlent plus fort que les mots.
En ce qui concerne le fait d’avoir le nombre de chevaux requis, il y en a suffisamment en Ontario pour supporter cette initiative. Cela voudra peut-être dire d’ajouter des frais de transport, de changer les classes ou réallouer les bourses d’autres hippodromes, mais les obstacles ne sont pas significatifs présentement. Certainement, avec une crise du pari qui confronte tout les domaines des courses, le fait de déménager quelques individus de la population chevaline vers les pistes nationales majeures, ne posera pas problème.
Pouvons-nous regagner les joueurs plus intéressés par les jeux d’habileté? Je l’espère vraiment parce que je n’aime pas les chances des courses si nous ne le pouvons pas.
Darryl Kaplan
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