Peut-être que le titre approprié de cette histoire devrait être « Le cheval de toute une vie » ou « La Chevauchée de l’équipe Cecchin »,
ou peut-être afin d’aller droit au but, « L’homme désespéré surprend lors de l’événement North America Cup de 2021. » Par Rachel Oenema / Traduction Louise Rioux
Alors que tous ces titres seraient fidèles et plutôt appropriés, cette histoire commence en fait en 1990 à Las Vegas, au Nevada. C’est là où John et Kathy Cecchin se sont mariés... en l’espace de quelques minutes. Dès le premier jour, ce fut le coup de foudre pour le duo, mari et femme, derrière le champion de la North America Cup de cette année, et c’est toujours le cas aujourd’hui.
Le dicton selon lequel les contraires s’attirent ne saurait être plus vrai en ce qui concerne John et Kathy Cecchin, et comme le dit Kathy en riant, « John est le plus sain d’esprit de nous deux ». Notre histoire commence par un coup de foudre, l’un de nos premiers rendez-vous s’est d’ailleurs déroulé dans la cuisine de la piste de Mohawk. Mon époux, John, est mon univers, il est mon roc, mon tout. Je serais incapable de faire tout cela sans lui. ».
L’adoration de Kathy pour son époux John ne va pas sans les éloges de l’équitation, car au fil des ans, John Cecchin a conditionné de nom-breux cavaliers remarquables.
« John a eu beaucoup de beaux chevaux tout au long de sa carrière, nous avons eu Suspicious Image [1:59.3f ; $447,436], Whiteland Image [1:53.2 ; $451,548] pour une poignée de départs, et Jailhouse Rock [1:59.3f ; $492,523] qui est la mère de Jailhouse Jesse [1:53.3 ; $262,015] ».
L’un des chevaux que John garde le plus près de lui est un hongre, Ambro Agile, âgé de 23 ans nommé Emmit, qui vit avec soin et dans l’insouciance dans le pré de la résidence des Cecchin.
« Emmit était un yearling payé 5 000 dollars, John ayant gagné
288 244 dollars avec lui, dont une centaine de milliers dans des courses à enjeu, ce qui, à l’époque, était exceptionnel. John est un cavalier extraordinaire. Moi, je ne suis qu’une fille d’une toute petite ville de la Saskatchewan. John n’aime pas être sous les feux de la rampe car c’est un homme peu loquace, mais il est le cerveau de tout cela... Je suis une éleveuse de chiens et une palefrenière reconnue », dit-elle en riant. « Les chevaux que j’ai entraînés ne sont pas comparables à ceux de John. John a perdu son écurie dans l’incendie de la grange de Mohawk en 1992, mais il a tout reconstruit à partir de là et je ne dirai assez souvent à quel point je suis fière d’être sa partenaire, je le dis et le répète - il est mon roc ».
Bien qu’elle parle modestement de sa propre carrière de formatrice, Kathy raconte avec joie l’histoire d’un de ses anciens élèves, Thinga Me Bob N.
« Il n’était qu’un cheval que John et moi coursions, et un jour, Paul Davies est arrivé dans notre allée et m’a demandé s’il pouvait conduire mon cheval - il venait tout juste d’obtenir son permis de conduire à l’époque. Je n’en revenais pas de voir à quel point c’était digne d’un gen-tleman de sa part. Je lui en ai donné l’occasion et Paul a fini par remporter sa première victoire derrière lui », raconte Kathy. « Aujourd’hui, il est marié à notre fille Nikki ! Ils se sont mariés à Las Vegas également. »
Maintenant, avancez rapidement jusqu’à la Vente de yearlings de 2019 de la Lexington Selected, alors qu’un poulain bai, Shadow Play, issu de Dreamlands Latte entre dans le ring portant le Dossard #623. Le marteau tombe au prix modeste de 20 000 $ pour la propriété de Kathy et John Cecchin, Nikki et Paul Davies - entamant le prochain chapitre de l’histoire. L’histoire derrière Desperate Man.
Desperate Man, affectueusement (et au début, sarcastiquement) connu sous le nom de ‘Slick’, a attiré l’attention de son entourage parce que sa jument est une sœur propre de Grand Slam Woman - la mère de Outlawgrabbingears, une gagnante de 330 855 $ et une multiple championne des Alberta Sire Stakes, entraînée et menée principalement par Paul Davies, et est une copropriété de Nikki et Deborah Pinel.
« Il a écopé de ce surnom parce qu’au début, il était vraiment tout, sauf rustique », dit Kathy en riant. « Il était maladroit et trébuchait sou-vent... il avait du mal à se lever les pieds du sol quand il faisait son jogging. Mais il était toujours rempli de personnalité. Mes enfants, Brittany, Jay et Nikki, le considèrent probablement comme leur petit frère parce que je le traite comme l’un de mes propres enfants... Il est pour le moins gâté.
« Paul et Nikki allaient en acheter une part mais nous la leur avons donnée comme cadeau de mariage - c’était un cadeau de mariage tardif mais nous leur avons demandé s’ils préféraient avoir de l’aide pour un acompte sur une maison, ou la demi-propriété du cheval, et comme ils possédaient déjà une maison dans l’ouest avant de revenir ici, ils ont opté pour le cheval. Ils voulaient quand même nous donner de l’argent, mais nous avons insisté. »
En s’entraînant à l’âge de deux ans, Desperate Man a démontré à son entourage qu’il avait le potentiel d’être un cheval de course agréable et pratique. Alors que tous les entraîneurs de chevaux de deux ans rêvent de voir leur cheval participer à la North America Cup, les membres de l’entourage de Slick ont conservé ce rêve dans leur poche arrière.
« Nous l’aimions beaucoup, mais bien sûr, nous ne pensions pas qu’il deviendrait le cheval qu’il est devenu », dit Kathy.
Le 20 juin 2020, Desperate Man a fait de ses débuts dans les qualifications pour les deux ans, une victoire en 1:57.2, avec un dernier quart en :26 - sur une piste hors normes. Cette victoire a été suivie d’une victoire en qualification par cinq longueurs, une fois de plus en 1:57.2, avec un quart final en :26.3 - montrant à ses associés qu’il méritait sa chance au niveau de l’OSS Gold.
Il a fait ses débuts au pari-mutuel le 3 juillet dans une épreuve en Gold de 104 800 $ et il s’est élancé en 1:51.4 - cela a été suivi d’une au-tre victoire Gold deux semaines plus tard. Il allait terminer sa saison 2020 par un record de 6-3-1-1, disputant tous ses départs dans les divi-sions OSS Gold et la Super Finale (où il a terminé 4ième) et gagné 218 672 $ pour ses connexions familiales.
Il a également terminé la saison par une fracture au P1 (paturon fracturé) et a dû rester au box pendant une bonne partie de l’hiver pour que la fracture puisse guérir. John et Kathy ne voulaient pas prendre le risque d’une intervention chirurgicale au cours de laquelle des vis se-raient insérées, ils ont donc opté pour le repos en box.
La saison des trois ans de Desperate Man a commencé de la même manière que sa première année, avec deux qualifications gagnantes, et bien qu’il n’ait pas démarré sa deuxième saison de la même manière que sa première année, avec des efforts gagnants, Kathy explique qu’il n’y a pas eu de déception, mais plutôt de la gratitude, pour la gestion du cheval, par son conducteur Trevor Henry.
«Trevor est une partie tellement importante de ce cheval... Je ne peux pas le dire assez souvent. Depuis le tout premier jour, Trevor a pris soin de Slick, sur la piste, chaque fois qu’il y a mis les pieds. Il ne l’a jamais blessé, il ne l’a jamais surmené, il ne l’a jamais utilisé trop durement. John et Trevor sont les meilleurs amis du monde - ils se connaissent depuis des années - et ont également eu des chevaux ensemble. Ils sont un peu comme la même personne », dit Kathy en riant. « Ils ont le même sens de l’humour bourru... ils rient de choses qui pourraient en of-fenser d’autres. Trevor et sa femme, Shannon, ont leurs chevaux à l’écurie de notre ferme, ce qui rend l’expérience encore plus spéciale pour nous tous, car nous avons pu vivre tout cela ensemble. »
Mais il ne faut pas beaucoup de temps à Kathy pour rapidement en accorder le crédit à la seule autre personne à avoir conduit Slick der-rière la barrière.
« Phil Hudon l’a qualifié les deux fois alors qu’il était âgé de trois ans. Trevor conduisait aux États-Unis à l’époque à cause de tout ce qui en-tourait la COVID-19 ici, et nous avons confié son cas à Phil... il a fait un travail incroyable en s’occupant de lui. Vous savez, les gens nous avaient demandé si nous allions inscrire un pilote de Grand Circuit pour la grande course et pour nous, ce serait tellement inapproprié. Il ne s’agit pas de cela pour nous, et nous ne sommes pas ce genre de personnes, et je dis « nous » et non « je » parce que ce cheval est composé d’une équipe. Pour être tout à fait honnête, s’il y avait eu une raison quelconque pour laquelle Trevor n’aurait pas été en mesure de le conduire, c’est Phil Hudon qui l’aurait conduit... vous prenez soin des personnes qui prennent soin de vous, et c’est l’essentiel. »
« J’ai demandé à John de donner à Phil une enveloppe pour qualifier Slick pour nous, et Phil a remercié John. John a répondu ‘ce n’est pas de ma part, c’est de celle de Kathy’. Ce à quoi Phil a répondu ‘je m’en doutais’, dit Kathy en riant. « Il n’est probablement pas difficile pour les gens de comprendre que John se promène avec son portefeuille au fond de sa poche arrière », dit-elle en souriant.
Même s’il a bien couru, vint un moment, au cours de la saison des trois ans de Desperate Man, où il fallait se montrer ou se taire - et Slick a fait la démonstration qu’il n’avait aucun problème à se montrer.
« La division des poulains de trois ans est si difficile et si compétitive, c’est une véritable foire d’empoigne. Slick a bien couru, mais nous en étions arrivés à un point où nous devions prouver que nous pouvions encore courir contre les chevaux de niveau Gold. Trevor m’a dit, lorsque nous étions à Georgian Downs pour son Gold [OSS], ‘ Fini le temps de jouer au gentil ‘. »
Desperate Man a remporté sa première victoire de la saison ce soir-là, en 1:49.4, en battant Lawless Shadow, vainqueur de la Meadowlands Pace 2021, et Bulldog Hanover, vainqueur de la Super Finale OSS 2020. Cette première victoire de la saison a tracé la voie à une deuxième place dans une autre OSS Gold et à une deuxième place dans les Somebeachsomewhere Stakes, où Slick est rentré en :25.4, prouvant qu’il était prêt à participer à la grande danse - la North America Cup.
Lors de son élimination pour entrer dans cette danse, Desperate Man a poinçonné son ticket pour la finale de la Coupe en terminant deuxième de Bulldog Hanover, et cette fois, il n’a pas seulement sorti un dernier quart en :25.4, mais aussi un troisième quart dans le même temps. Une seconde mi-temps de :51.3 a démontré au monde entier que Slick était plus qu’un simple cheval d’enjeu local, mais un véritable prétendant au niveau du Grand Circuit.
«Je ne suis pas faite pour ça », a partagé Kathy dans les jours qui ont précédé la finale à 1 million de dollars. «Je ne suis pas douée pour toute cette publicité, c’est écrasant ! », s’est-elle amusée.
« Honnêtement, nous ne savions même pas que nous devions aller en rétention pour l’élimination, c’est dire à quel point nous sommes une petite ville ».
Et en parlant de l’écurie de rétention, Kathy a passé toute la nuit, avant l’élimination et la finale, à dormir dans son van sur le parking de la zone de rétention de Mohawk.
« Il aime bien rouler et parfois il s’enroule dans sa stalle. S’il lui arrivait quelque chose, il nous faudrait une heure environ pour arriver sur place, alors j’ai dormi dehors, à l’arrière de mon van, au cas où. »
Maintenant, si ce n’est pas du dévouement, qu’est-ce? ».
Le samedi 11 septembre, en finale de la Coupe nord-américaine Pepsi dotée d’un million de dollars, Desperate Man et Trevor Henry ont pu se placer au milieu du peloton, plus près qu’ils ne le font habituellement des ailes. Une sortie en deuxième position derrière Perfect Sting a don-né à Slick l’occasion parfaite dont il avait besoin pour faire son entrée dans les livres d’histoire, et il s’est envolé et a remporté la North America Cup 2021 en 1:49.3 - sous les cris d’une foule en adoration au Woodbine Mohawk Park.
« Il n’y a pas grand-chose à dire sur le voyage que Trevor lui a offert, car il était parfait. C’était absolument parfait. Nous n’aurions pas pu de-mander un voyage plus agréable. Nikki l’a fait sortir avec moi et m’a dit ‘nous avons le cheval le plus calme ici, et nous avons deux personnes qui le font sortir’. Mais ce n’était pas ça, c’était le fait que nous étions tous là ensemble. Nous l’avons mené sur la piste ensemble et nous l’avons rencontré dans le cercle des vainqueurs ensemble », a partagé une Kathy émue quelques jours après la course.
« J’ai attrapé Slick en route vers le cercle du vainqueur, je l’ai décoché, j’ai mis mon visage contre le sien et je lui ai dit : « Tout ça, c’est pour toi. C’est tout pour toi. Tu l’as fait, tu l’as vraiment fait. Je lui ai dit combien je l’aimais, parce que je l’aime. J’aime ce cheval et je l’aime depuis le début. Il occupe toute ma journée. Nous pensions qu’il se dirigeait vers sa meilleure performance, chaque semaine il arrivait plus vite à l’arrière. Et c’est tout à l’honneur de l’équipe qui est derrière lui. Mais en fin de compte, il s’agit de Slick, c’est un très bon cheval. Il est courageux, il es-saie... il est juste Slick ».
La sérénité du moment menant au cercle des vainqueurs a toutefois été rapidement rompue par les cris et les encouragements, y compris ceux de votre serviteur, qui était là pour embrasser Kathy. Aux côtés d’un grand nombre de parents et d’amis, un autre groupe de plus de 40 personnes de la petite ville d’Arthur, orchestré par Shannon Henry, a également rencontré les connexions dans le cercle des gagnants, pleu-rant, criant, chantant, souriant - toutes les composantes principales d’une célébration bien méritée.
« Je ne remercierai jamais assez Shannon pour tout ce qu’elle a fait pour organiser la présence de tout le monde. Je n’aurais jamais été ca-pable d’organiser une telle chose. Elle est l’organisatrice par excellence et nous avons beaucoup de chance de l’avoir dans notre entourage », déclare Kathy.
L’aspect familial de toute cette histoire est peut-être ce qui la rend si spéciale. Alors que le cercle des vainqueurs était rempli d’amis et de fans, à la tête de Desperate Man se trouvaient Kathy, son mari John, tenant dans ses bras son petit-fils Deacon, Paul et Nikki, leur fils Jay et sa femme Steph, leur fille nouvellement née, Margot, leur fille Brittany et son mari Todd, avec leurs enfants Lilah et Braxton.
Et ce qui a peut-être rendu ce moment encore plus spécial, c’est la façon dont Desperate Man a profité de chaque seconde d’attention.
« Il est resté là comme si ce n’était rien. Il a tout absorbé et a gardé son calme. C’est un si bon garçon et il est si patient. J’essayais de ne pas m’évanouir. Je ne sais pas si c’était l’excitation ou le fait que je n’aie pas vraiment mangé pendant deux jours », dit Kathy en riant.
« J’avais un Pepsi dans le paddock, donc je suppose que cela compte pour quelque chose, j’avais probablement l’air hypoglycémique. Mais, j’étais inquiète pour lui, et après, je voulais l’emmener tout de suite à l’écurie d’essai pour lui donner un bain et une boisson. »
Mettant leur cheval au premier plan comme toujours, John et Kathy ont emmené leur superstar au paddock pour s’en occuper comme ils le feraient après une course.
« Nous ne sommes pas restés pour faire la fête après. Je ne le laisserais jamais seul dans le paddock, jamais. Nous avons quitté Mohawk et sommes rentrés assez tard, et quand nous sommes arrivés à la maison, je devais le surveiller. Je fais de mon mieux pour ne pas l’embêter mais je dois le surveiller et m’assurer qu’il va bien. C’est mon bébé - littéralement.
« Nous avons quand même fait couler le champagne [et la bière] jusqu’aux petites heures le lendemain matin », dit Kathy en riant.
Lorsqu’on lui demande si tout cela est déjà imprimé dans son esprit, Kathy prend une profonde inspiration et répond : « Ça commence à rentrer. » Puis elle s’éloigne du sujet pour dire combien elle est reconnaissante envers tous ceux qui ont participé à cette expérience.
« J’ai une liste en fait », dit-elle en riant. « Il y a beaucoup de gens à qui je veux exprimer à quel point nous sommes reconnaissants. Notre vétérinaire, le Dr John Hennessy, a été là pour ce cheval à chaque fois que je le lui ai demandé, et j’ai souvent dérangé John. Toute personne saine d’esprit aurait probablement bloqué mon numéro de téléphone, mais John répond à chaque fois, et il est là pour tout ce dont Slick a besoin. »
« Laverne Turnbull s’occupe des dents de Slick et en prend soin depuis le premier jour. Slick a été un poulain tardif, ce qui a changé l’état de ses dents, et Laverne s’est occupé de tous les problèmes et de l’entretien.
« Notre forgeron Eli Weber et Kevin Kleinpaste, qui sont venus à la rescousse et l’ont ferré avant son élimination, lorsque nous étions bloqués.
« Nos voisins opèrent une pharmacie à Arthur et ils vont exposer le trophée de la Coupe d’Amérique du Nord, la glacière et la photo pour que les gens les voient. Nous partageons cette expérience avec tout le monde et nous allons utiliser cette expérience pour faire découvrir l’entreprise à de nouvelles personnes. »
Mais ce pourquoi Kathy Cecchin est le plus reconnaissante, c’est l’implication de sa famille.
« Je ne remercierai jamais assez ma famille pour tout. Mes enfants et leurs familles sont mon univers. Partager quelque chose comme ça avec votre famille est tout simplement une expérience incroyable. John n’a pas pleuré après la course, il n’est pas un homme très émotif, mais je peux vous dire que lorsque notre fils Jay, sa femme Steph et leur fille Margot âgée de trois mois sont passés le lundi et nous ont sauvés en nous apportant de la vraie nourriture, John a pleuré en voyant le bébé. John est si calme, mais je pense qu’une partie de John avait beaucoup de foi en Slick. Le cheval avait une maison pour la vie avant cette course de toute façon, mais nous avons cette habitude de garder les chevaux pour toujours et il sera l’un d’entre eux. Il est insolent, donc quelqu’un devra être le courageux qui sautera sur son dos un jour. Personne ne s’est encore porté volontaire, alors nous plaisantons sans cesse à ce sujet.
« Sur le plan personnel, la dernière chose que nous voulons faire, c’est parler de nous, même s’il semble que ces derniers temps, nous ne faisions que cela. Lorsque vous allez sur la piste, vous voulez évidemment gagner, la course étant une compétition. Personne ne va vraiment aux courses pour finir deuxième, mais avoir du respect et de la compassion, et se préoccuper de ses concurrents, c’est ce que les courses hippiques sont censées être, à mon avis. Les courses de chevaux sont une grande famille, nous nous soucions les uns des autres. Si nos amis locaux, les McNair, avaient gagné, j’aurais pleuré, crié et encouragé tout comme ils l’ont fait pour nous. C’est ça l’histoire.
« Vous savez, John aime dire que Slick est ‘mon’ cheval. Quand je l’envoie s’entraîner, il me demande : “À quelle vitesse veux-tu que j’aille ? ». Je lui dis que je pense qu’on devrait faire ceci ou cela... Je lui dis : “Fais un tour en :58 ou autre. Puis, quand il sort de lpiste et que je lui de-mande “Comment était-il ?”. John sourit et dit : “Il était bon, j’ai fait :58’’. Je suis sûre à 100% qu’il me ment complètement et qu’il fait juste ce qu’il veut”, s’amuse Kathy. “Je ne le questionne pas. C’est peut-être ce qui fait de nous, ce que nous sommes. Quand j’ai rencontré John, j’ai pensé qu’il était la crème des abeilles, et je pense toujours qu’il l’est aujourd’hui. J’ai de la chance d’avoir John. Vous savez, je serai toujours reconnaissant pour ces deux minutes à Vegas, si ce n’était de cela, nous ne serions pas ici avec Slick aujourd’hui.
Bien que gagner une course comme la North America Cup change la vie de tous ceux qui ont mérité cet honneur, Kathy et John Cecchin ne sont pas prêts de changer leurs habitudes. Lorsqu’on leur demande comment ils ont réussi à se détendre lorsqu’ils sont finalement rentrés èa la maison ce soir-là après avoir rangé leur champion, Kathy rit. Nous étions affamés, alors j’ai dit à John : “Que mangent les gens après avoir gagné la Coupe d’Amérique du Nord ?” Il a haussé les épaules et répondu : « Des sandwichs tomates ? ». C’est donc ce que nous avons man-gé”.