Vous entrez chez votre dépanneur, cinq dollars en poche, prêt à acheter un billet de loterie. Vous sélectionnez vos chiffres chanceux, et vous dites au préposé de l’autre côté du comptoir, que vous aimeriez un billet pour la cagnotte d’un million de dollars.
Maintenant, imaginez que le préposé vous rend votre cinq dollars et vous informe que le prochain gros lot d’un million sera fort probablement aux alentours du mois d’avril, et même, que ce n’est pas assuré.
Ceci, malheureusement, correspond à ce que nous faisons dans les courses de chevaux.
À Mohawk, le mois dernier, le soir de la Superfinale Ontario Stakes, le Super Hi 5 sur la dernière course du programme a vu la cagnotte dépasser les 2,7 M $, grâce à un report de 978 000 $, ainsi qu’une cagnotte garantie.
À la vente de la London Selected Yearling Sale, ce jour-là, à la piste, ainsi que sur les médias sociaux, l’excitation était à son comble. Les billets étaient assemblés et il n’en fallait pas beaucoup pour convaincre les amis et voisins d’investir de l’argent dans une gageure excitante. J’ai personnellement entendu de nombreuses histoires de gens se rassemblant pour former un groupe pour la gageure – même des gens non passionnés de course.
L’argent a été gagé. La course est partie. Quelques chanceuses personnes sont reparties avec 2 400 $ pour chaque tranche de 0,20 $ misée sur le gagnant. C’e fut un grand succès.
Mais qu’arrive-t-il après?
La cagnotte, bien sûr, est retombée à zéro, et il faudra des mois avant qu’une telle occasion ne se représente. Tout le momentum est perdu, et même l’anticipation ne peut se reconstruire puisque les clients ne peuvent jamais savoir quand se présentera une autre cagnotte de cette importance.
Bien franchement, ce n’est pas assez. Ce ne serait pas assez pour une loterie de ne pas avoir de prix important. Il ne serait pas assez intéressant pour une machine à sous de ne pas avoir de gros lot. Et ce ne doit pas être assez bon pour nous.
Un expert en matière de pari-mutuel, m’a dit récemment, qu’il semble y avoir un seuil au-delà duquel les paris d’une cagnotte commencent à se stabiliser.
Alors, plutôt que de permettre qu’une cagnotte atteigne un million de dollars, ou plus, ce serait tout aussi bénéfique d’offrir un rendement garanti moins élevé, et les mises seront fort probablement les mêmes. Les courses sous harnais ont besoin de gros paris plus souvent. Nos clients parlent haut et fort avec leur argent, et nous devons les écouter.
Qu’en serait-il si nous permettions la croissance de gros lots à l’infini pour les cagnottes Hi-5? Qu’en serait-il si nous pouvions inter relier les cagnottes d’une piste à l’autre à travers le pays, afin que le pari soit disponible de l’île-du-Prince-Édouard à la Colombie-Britannique? Et qu’en serait-il si, plutôt que de garantir un retour de 1 M $ ou plus, nous mettions un peu de cet argent dans un compte en banque à rendement croissant, pour financer de grosses cagnottes à tous les samedi soirs? Le premier samedi de chaque mois, nous pourrions offrir un rendement garanti de 500 000 $ à Mohawk ou Woodbine, et à tous les deux samedis, nous pourrions offrir un retour garanti de 100 000 $ sur une plus petite piste canadienne.
Pour que cela arrive, certaines choses doivent changer. Les cagnottes de Jackpot Hi-5 pourraient virer de l’argent à de multiples pistes, pour financer les grosses cagnottes. Nous devons établir de plus hautes attentes, travailler ensemble, et ne jamais accepter la réalité courante comme un simple fait de la vie. Si les choses peuvent s’améliorer, améliorons-les.
L’Agence canadienne du pari-mutuel peut ne pas autoriser ce modèle présentement, mais nous pouvons travailler à ce que cela arrive. Au nom de l’amélioration de l’industrie, et du bénéfice aux clients d’une côte à l’autre, il est essentiel que nous soyons créatifs et que nous leur fournissions ce qu’ils veulent, manifestement.
Darryl Kaplan
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