Le 1er juillet 1767, exactement 100 ans jour pour jour avant la naissance de la Confédération canadienne, le premier programme de courses de chevaux a été présenté en ce pays. La course se disputait pour une bourse de 40 $ et fut remportée par une jument du nom de Modesty. La course, qui s’est déroulée sur les plaines d’Abraham en la ville de Québec, a marqué l’introduction d’une riche tradition de courses de chevaux dans la province et à travers le Canada. Notre sport s’est développé et a prospéré bien avant que les concepts tels le hockey sur glace ou le football américain soient conçus.
Deux cent quarante cinq ans se sont passés depuis cet après midi-là, et voilà où nous en sommes aujourd’hui. Le Québec Jockey Club est désespérément à la recherche d’un endroit où courir après avoir été avisé que l’Hippodrome de Québec ne sera définitivement plus disponible pour la présentation de courses. Québec, l’endroit où tout a commencé, semble ne plus être disponible. Comme les courses sont mises de côté au nom du progrès et du développement, cela m’amène à me questionner sur un autre point crucial.
L’un des plus gros cadeaux que nous ayons dans l’industrie canadienne des courses, c’est notre histoire. Nous précédons presque toutes les traditions sportives de cette nation. Nous portons en nous un immense engagement envers une compétition juste et équitable et un grand esprit sportif, mais pour des raisons incompréhensibles, nous en parlons très rarement et ne la fêtons pratique jamais.
Bien sûr, nous avons le Temple de renommée canadien des courses de chevaux – un organisme que nous devrions mieux supporter et bâtir afin qu’il devienne notre plus fort véhicule. Mais, notre histoire est bien plus que les individus que nous honorons chaque année au banquet du Temple de renommée. Elle vit et respire. Elle survit grâce aux ancêtres de nos meilleurs chevaux et aux personnes que nous célébrons. Il existe de ces endroits comme les plaines d’Abraham, nos chemins, et nos rivières et eaux courantes gelées sur lesquelles des chevaux ont déjà couru. Elle réside, malheureusement aussi, sur les sites de centres commerciaux modernes et lotissements, où le sport que nous aimons a déjà prospéré. Dans la seule ville de Toronto, on compte plusieurs endroits où des hippodromes ayant connu un succès fou, étaient érigés. Dans la plupart des cas, même pas une plaque n’a été installée pour perpétrer leur souvenir. Même aux archives et à la bibliothèque de la ville, des sourcils se froncent quand des questions sont posées sur les hippodromes ayant doté le Canada de sa plus grande métropole.
Combien de fois le ministre du Patrimoine entend-il parler de nos remarquables anniversaires, des rois et des reines qui ont déjà voyagé au Canada expressément pour assister aux courses de chevaux? Qui fouille notre passé et le présente au public?
Un engagement ferme de célébrer notre histoire n’est pas qu’une tâche honorable que nous exécutons pour rendre hommage à ceux qui nous ont précédés. C’est un geste nécessaire pour nous projeter vers le futur.
J’ai inscrit la date du 1er juillet 2017 à mon agenda et je vous invite à faire de même. J’ai l’intention d’être sur les plaines d’Abraham en compagnie de milliers d’autres, pour suivre une course de chevaux, comme nous célébrerons le 150e anniversaire du Canada et le 250e de ce sport dans notre pays. Nous ferions mieux d’en commencer la planification!
Darryl Kaplan
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