Imaginez ce à quoi ressemblera l’Ontario dans 10 ans. D’immenses panneaux publicitaires inonderont nos villes avec des promesses de machines à sous les plus payantes, les meilleures cotes au craps, les plus gros salons de paris et les plus grandes salles de poker. Des spectacles Las Vegas et des buffets à bas prix attireront le joueur occasionnel aux casinos locaux, tandis que les joueurs les plus sérieux seront encouragés à aller en ligne et tenter leur chance. Le nouveau programme Bingo se disputera les yeux et les oreilles dans plusieurs de nos plus petites villes.
Comme la Société des loteries et des jeux de l’Ontario (OLG) va de l’avant avec sa stratégie de modernisation des jeux (Gaming Modernization), les compagnies de casinos du monde soumissionneront pour l’obtention de leur part de marché dans les 29 zones proposées. Les salles de bingo installeront de nouveaux jeux électroniques dans plus de 60 sites supplémentaires, faisant concurrence directement aux casinos. Les gageures sportives, si elles sont autorisées, seront insérées dans le paysage des jeux dans un bruit retentissant. Le pari en ligne foncera droit devant et les ventes de billets de loterie connaîtront une expansion dramatique.
Après le 31 mars, le programme des machines à sous aux hippodromes prendra fin et l’industrie des courses de chevaux devra, en grande partie, voler de ses propres ailes. La plupart des pistes de la province continueront de recevoir quelque financement, au moins durant l’intérim, alors que de nouveaux casinos seront construits, mais la question à savoir si ces pistes présenteront ou non des courses de chevaux, est restée en dehors des discussions de l’OLG.
Le panel composé de trois membres mis sur pied par le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario, a déclaré qu’il reconnaît la valeur de l’industrie des courses dans la province et croit que l’industrie a besoin de focaliser sur le client. Cependant, avec l’extraordinaire explosion des jeux prévue, ainsi qu’un tiède engagement vis-à-vis des courses de chevaux, il est difficile de s’imaginer comment la structure présentée peut avoir le résultat souhaité.
Selon le modèle proposé par le panel, les pistes tireront encore de meilleurs profits en sécurisant le jeu alternatif. Les gens de chevaux verront leurs recettes liées au pari mutuel, sur lequel ils n’auront inévitablement que peu de contrôle. Tandis que les hippodromes et les hommes de chevaux négocient avec le panel sur la façon de partager les bourses et les dates, qui s’occupe de prendre les mesures pour planifier la façon de traiter avec l’arrivée massive et imminente du jeu?
Comme nous nous dirigeons vers un paysage de jeu que plusieurs d’entre nous peuvent difficilement imaginer, est-ce que quelqu’un a élaboré un plan stratégique sur 10 ans pour l’industrie des courses de chevaux standardbred? Ce n’est un secret pour personne que le sport a besoin d’une marque, d’une mise en marché et d’une révolution promotionnelle. Elle a besoin de courses et d’amateurs centrés sur les exploitations et une ambiance attirant les gens. Elle a aussi besoin de nouvelles sources de revenus, et de plusieurs.
Avec tous ces changements qui prennent place, ainsi qu’avec le haut profil actuel que l’industrie des courses de chevaux a sur les trois paliers du spectre politique, c’est maintenant le temps de mener le changement. Franchement, après les six derniers mois de bouleversements, le panel, le gouvernement et l’industrie n’ont jamais été en meilleure position pour accepter le changement.
L’industrie des courses peut-elle relever le défi et mettre en place un Groupe de travail 2020 qui aura la responsabilité de la croissance future de l’industrie dans la province? Peut-on repartir sur la base de la table rase et déterminer où se situe la réelle demande pour ce sport et où elle peut être cultivée. Que cela comprenne la location ou construction de pistes, le développement dynamique de réseaux de distribution, ou la création de rendements qui pourraient changer la vie, il y a certainement des façons de gagner la bataille de nos vies.
Oui, il y a de nombreuses luttes concernant les bourses et les dates, les casinos et pourcentages – qui valent toutes la peine d’être discutées. Mais seule une approche franche et honnête, une action réelle, concernant l’avenir des courses des chevaux, peut redresser ce bateau pour le long terme.
À l’année prochaine.