Autant faire les choses jusqu’au bout

Si vous feuilletiez un dictionnaire Webster et aviez èa choisir le mot que vous considérez le plus important du vocabulaire anglophone, quel serait-il?

Par Rachel Oenema / Traduction Louise Roux

Peut-être que ce mot le plus important, et probablement le mot le plus sous-estimé, serait ‘expérience’ – un mot aux nombreuses différentes significations, toutes étant extrêmement importantes au cours de toute la vie.

Par exemple, la première signification du mot ‘expérience’ est: « Connaissance pratique, compétence, ou pratique dérivant d’une observation directe, ou la participation à des événements, ou activité particulière. » Comme par exemple, quand vous vous présentez à une entrevue d’embauche et que la première question qui vous est posée est ‘quelle est votre expérience de travail’? Alors, règle générale, l’individu possédant le plus d’expérience obtient le poste.

L’autre définition du mot ‘expérience’ est : « Quelque chose de personnel vécu, traversé, ou expérimenté. » Comme la première fois où vous êtes monté à bord des montagnes russes et que vous ayez aimé cela – ou pas – d’une façon ou d’une autre, vous vous souvenez de l’expérience.

L’expérience joue un énorme rôle dans tous les aspects de l’industrie des courses sous harnais, que vous soyiez un entraîneur confiant votre cheval à un conducteur expérimenté, un propriétaire ayant à choisir un entraîneur expérimenté pour l’entraînement de votre cheval, un conducteur sachant faire face à des situations spécifiques suite à ses expériences passées, ou même un éleveur, qui sait quand faire appel aux bonnes personnes durant la saison de reproduction et/ou la saison du poulinage.

Peut-être est-ce l’expérience de chacun dont il est question dans cet article, qui fait que nous pouvons vous relater le vrai miracle de cette histoire.

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Cette histoire débute à Lucan, Ontario, à la Seelster Farms, l’une des fermes les plus prospères au Canada, et récemment, l’éleveur et vendeur du yearling le plus cher jamais vendu au Canada lorsque Marlboro Seelster est sorti de l’arène après que le marteau soit tombé à 270 K $ l’automne dernier, à la London Selected Yearling Sale.

Alors que Seelster est le domicile de plusieurs juments à l’année longue, leurs propres juments, poulains, yearlings et étalons ne consistent pas l’unique entreprise de Steelster Farms.

« Les juments gestantes constituent actuellement une grande partie de notre entreprise, nous avons mis bas 119 poulains cette année et environ 60 sont des poulinières résidentes… les autres 50 sont des poulinières qui nous viennent pour la mise bas et l’accouplement, » de faire remarquer Ann Straatman, qui possède l’expérience en accouplement de troisième génération et qui joue un rôle très important dans cette histoire.

L’entraîneur Bob McIntosh, un entraîneur très expérimenté ayant entraîné des chevaux ayant gagné quelque 100 M $ en carrière et qui est intronisé au Temple de la Renommée Canadien des Courses de Chevaux, comme le sont certains de ses recrues, connaît l’importance d’une expérience adéquate quand il s’agit de poulinières – il envoie alors toutes ses poulinières à Seelster Farms pour leur mise bas et pour être élevées.

Et c’est la raison pour laquelle la poulinière de huit ans de McIntosh, Stay In Touch (Kadabra – Dial Nile) fut envoyée chez Seelster le 3 mars 2020 – pour la mise bas de son rejeton Lookslikeachpndale qui était attendu vers la fin de mars.

Toutefois, le voyage à Seelster de Stay In Touch allait s’avérer être un voyage quelque plus typique qu’une ballade en remorque.

« En route, elle s’est couchée dans la roulotte, » se souvient Straatman, Co-Propriétaire et Gérant de reproduction à Seelster. « Nous avons pu la relever mais elle est retombée dans la stalle au cours de la nuit et ne put se relever. On pouvait facilement dire qu’elle n’était pas bien, elle se tenait la tête sur le côté et elle était inconfortable. À l’évidence, elle avait des problèmes, et nous ne savions nullement ce qui n’allait pas. »

Stay In Touch était toujours incapable de se lever par elle-même, ce qui amena l’équipe de Seelster à essayer une autre avenue pour déterminer ce qui n’allait pas et comment, de façon efficace, aider la poulinière et son poulain bientôt à naître.

« Nous l’avons soulevée en utilisant des courroies et en bloquant les attaches, et nous avons ainsi pu encore la relever, mais elle ne voulait pas manger, elle avait de la douleur et nous ne pouvions vraiment pas voir ce qui n’allait pas chez elle. Nous lui avons fait une prise de sang et l’avons envoyée pour être analysée afin de nous assurer qu’elle ne souffrait d’aucun type d’herpès neurologique et aussi voir de quoi elle souffrait. Nous avons aussi pensé que du fait qu’elle soit tombée dans la roulotte, elle ait pu s’occasionner un traumatisme au cou ou à la tête, nous avons alors entrepris des traitements en fonction de ces possibilités aussi, utilisant des fluides en IV ainsi que d’autres médicaments pour réduire l’enflure et la maintenir confortable. Nous lui avons aussi administré des analgésiques pour atténuer la douleur autant que possible, » dit Straatman.

Straatman en attribue tout le crédit à la très grande expérience du duo père-fille des Dr Stan et Jackie Henderson, qui ont prodigué les soins vétérinaires à Seelster Farms durant plusieurs, plusieurs années, à titre d’équipe ayant initié toutes les procédures de tests faits sur Stay In Touch, pour déterminer ce qui n’allait pas chez la poulinière.

« Nous avons tenté de la faire se tenir debout par elle-même le jeudi de cette semaine-là, et encore là, elle ne supportait pas son poids. À ce point-là, elle était tellement souffrante qu’elle ne pouvait plus supporter cela. Tous les résultats de ses analyses sont revenus négatifs en matière de maladies ou virus, et alors que nous ne pouvions pas figurer ce qui n’allait pas – nous ne la soulagions pas non plus. »

Cela nous a menés à prendre une décision quant à savoir que faire avec la poulinière qui en était à quelques semaines à peine de sa mise bas.

« Nous avions décidé que la seule chose qu’il nous restait à faire… c’était l’euthanasie humanitaire pour mettre fin à ses douleurs. C’était une décision très difficile, mais j’ai consulté son propriétaire Bob McIntosh et lui ai expliqué la situation, ce qui mena à la question à savoir s’il souhaitait que nous essayions de sauver le poulain – qui en était à quelque 15 jours à peine de sa naissance. »

Straatman s’engagea à expliquer que rendue à ce temps-là de la grossesse de la poulinière, sauver un poulain peut s’avérer extrêmement difficile, et créer une situation critique parce que les poumons du poulain ne sont pas encore totalement développés.

McIntosh, qui avait élevé d’innombrables champions, entretint l’idée de sauver le poulain sans aucune hésitation.

« J’ai une pouliche de deux ans de sa progéniture, Muscle Mass, que j’aime, elle ne fait que commencer à comprendre les choses, et même si elle n’a que gagné environ 40 K $ elle-même, elle descend d’une très bonne famille, ce qui a fait que j’ai opté pour faire tout ce qui était possible pour sauver le poulain, », dit McIntosh.

Elle descend d’une très bonne famille en effet, Stay In Touch étant une soeur propre de Text Me (3,1;54.3s; 931 853 $), étalon ayant gagné de multiples ‘stakes’, et qui a été exporté en Suède en 2011.

La décision prise d’essayer de sauver le poulain de Stay In Touch, elle fut cédulée et préparée pour une naissance par césarienne, une méthode peu courante chez les chevaux.

« Les césariennes sont très inhabituelles dans l’industrie des éleveurs de chevaux et sont parfois hors prix, puisque très coûteuses, et il est très rare de pouvoir sauver et la poulinière et son bébé. Elles doivent aussi être réalisées dans des salles d’opération extrêmement stériles… nous avons confié la tâche au Dr Henderson de procéder à l’intervention à Seelster puisqu’elle devait être euthanasiée – nous voulions que tout le processus lui soit aussi confortable que possible, » dit Straatman, se rappelant nerveusement l’événement.

« Nous avons anesthésié la poulinière comme si elle allait subir une chirurgie, nous avons gelé l’endroit où son incision serait faite, et avons procédé à la césarienne et sorti le poulain. Mais quand vous anesthésiez la poulinière, le poulain est également anesthésié au moment de sa naissance, nous avons donc pratiqué la respiration artificielle sur elle quand nous l’avons sortie et l’avons maintenue sur oxygène jusqu’au moment où elle put respirer par elle-même. »

Lorsque la pouliche de Stay In Touch put finalement prendre par elle-même ses premières respirations, elle fut embarquée sur le siège arrière d’une camionnette et dirigée, via la Route 401, vers l’University of Guelph, là où la meilleure équipe de vétérinaires équins a fait des miracles plus d’une fois.

« La camionnette avait été préchauffée et était prête à l’extérieur. Nous l’avons déposée dans un grand lit pour chien sur le siège arrière, Tina Howard était avec elle et Jimmy conduisait… nous l’avons emmenée à Guelph aussi vite que possible où elle fut transférée aux bons soins du Dr Memo Arroyo

Le Dr Memo Arroyo est un vétérinaire très talentueux et hautement qualifié qui a gradué de l’école vétérinaire en 1994 dans son Costa Rica natal, et qui est venu au Canada où il travaille à l’OVC depuis 20 ans maintenant.

« Dr Arroyo a été incroyable dès le début. La pouliche avait de nombreux problèmes, elle était incapable de se tenir debout et quand elle était alimentée par un tube d’alimentation, ses intestins ne fonctionnaient pas. Il n’y avait pas de péristaltisme permettant au lait de couler. Elle a été nourrie par intraveineus, a reçu de l’oxygène et combattu la diarrhée – c’était une pouliche très malade, » fait remarquer Straatman.

Le péristaltisme, ce sont les contractions régulières, rythmiques et musculaires qui poussent la nourriture au bon moment.

Le Dr Arroyo décrivait la situation d’extrême jour après jour.

« Lorsque nous arrive un bébé dans cet état, nous le plaçons immédiatement aux soins intensifs, ce qui signifie que nous le nourrissons, le tournons d’un côté à l’autre afin qu’il ne développe pas de pression ou plaies, nous lui donnons de l’oxygène et lui administrons des antibiotiques tout de suite au cas ou il y aurait infection ou pour prévenir une infection. Je dis toujours à mes étudiants que 50 % du combat dans un cas comme celui-ci consiste aux soins infirmiers – s’occuper du poulain et en prendre soin, alors que l’autre 50 % est d’ordre médical – sachant comment et quoi traiter chez eux. »

Le Dr Arroyo et son équipe ont persévéré dans leur aide apportée à la pouliche, l’amélioration quotidienne de son état étant la force motrice de leur motivation à sauver cette pouliche miracle.

« Son état s’améliorait de jour en jour, elle était nourrie par un tube d’alimentation et nous lui donnions constamment tout ce dont elle avait besoin, le temps étant l’une des choses les plus importantes. Dans l’espace d’une semaine, elle était capable de se lever et courait partout autour, elle prenait du poids et avait plus d’énergie, » d’ajouter Dr Arroyo.

Malgré les améliorations qu’elle avait connues, la pouliche surnommée ‘Falafel’ était loin d’être sortie du bois, ayant développé un ouraque (cordon fibreux) – quand l’urine s’écoule de la vessie du poulain par son cordon ombilical et provoque un sévère potentiel d’infection, parce que comme les poulains se couchent, le nombril peut être exposé à des déchets et autre bactérie. Cela pressa l’équipe de Falafel à devoir décider si elle subirait une chirurgie pour enlever le nombril.

« Bob décida de procéder à la chirurgie – figurant que comme elle était déjà une grande miraculée on devait faire cela pour la sauver… avec tout ce qu’elle avait déjà enduré et surmonté, que représentait une autre chose? » dit Straatman.

Falafel et son équipe avaient déjà fait des choses jusqu’au bout. Comme le veut le vieux dicton – quand quelqu’un est déjà engagé dans quelque chose, autant aller jusqu’au bout.

« Quand des bébés sont couchés durant de longues périodes de temps, ils développent des infections, alors nous avons dû lui enlever le nombril, ce n’est pas du tout une procédure inhabituelle et parfois l’infection peut les ralentir dans leur développement. La chirurgie s’est bien déroulée et a été un succès, nota le Dr Arroyo.

Falafel, le bébé miracle, avait déjà tellement surmonté de problèmes dans sa courte vie, et démontré à tous et chacun son grand courage et sa détermination, mais toutefois, un nouveau défi s’est amené parce que maintenant qu’elle était assez forte pour se lever et commencer à devenir une pouliche normale, elle allait avoir besoin d’une nourrice.

Voici Silky Shoe Bottom, une poulinière Clydesdale de 21 ans, une vraie nounou et nourrice extraordinaire.

« Silky a élevé de nombreux poulains pour nous au cours des ans, sept pour être exact. Au cours de ses premières années, elle a même eu deux poulains en même temps. Peu de mots peuvent la décrire autres que c’est un amour de poulinière. Nous l’avons préparée pour l’allaitement, l’induction et la médication, et avons par la suite emmené Silky à l’University Of Guelph pour être avec le poulain, » dit Straatman.

La médication est donnée par induction dans l’allaitement à une poulinière afin qu’ensemble, ils commencent à produire le lait, c’est une technique relativement nouvelle qui a été introduite dans l’industrie et procurant une alternative à devoir faire appel à une poulinière comme Silky chaque année pour qu’elle le fasse.

« Ce ne sont pas toutes les poulinières qui accepteront un autre poulain, elles peuvent le discerner si ce n’est pas leur rejeton puisqu’il ne résonne ni ne sent pas comme le leur. Silky est dans une catégorie à part, elle est tellement aimante qu’elle laisse d’autres poulains venir à elle - elle ne les blesse jamais, elle possède la parfaite nature d’une poulinière nourrice, » d’ajouter Straatman.

Peut-être est-ce cette nature de Silky qui l’a instantanément liée à son nouveau poulain.

« Silky a tout de suite accepté Falalel, tout naturellement. L’équipe de Guelph a dit que même avant qu’elles se rejoignent, Silky appelait la pouliche, et c’est tout comme si elle savait que c’était sa vraie raison d’être là, » dit Straatman d’une voix fière.

Le lien instantané entre Silky et Falalel était tellement beau à voir que même l’équipe de l’Université de Guelph n’a pu faire autrement que de le remarquer. « La poulinière nourrice fut tellement merveilleuse… elle est instantanément allée vers le bébé dès le premier instant, c’était réellement étonnant à voir, » d’ajouter Dr Arroyo.

Comme Falalel s’approchait de plus en plus à devenir une pouliche « normale » et qu’elle avait établi un lien instantané avec sa nouvelle maman, il était temps de revenir à Seelster Farms et faire ses adieux à l’équipe de Guelph qui lui avait sauvé la vie et avait contribué à nous fournir cette histoire de miracle.

« C’est une pouliche normale à 100 % maintenant, elle est dans un groupe composé de 4 autres poulinières et leurs rejetons. Elle et Silky sont revenues à Seelster le 27 mars mais sont maintenant à la Ferme Dave Boyle’s. Dave est un partenaire de Bob et il fait un excellent travail dans leur élevage. Lorsqu’elle sera sevrée, alors Silky reviendra à la maison à Seelster. C’est une belle pouliche, elle est forte et solide et a une belle conformation, » d’ajouter Straatman d’un ton enjoué.

Un miracle – ce serait la meilleure façon de décrire l’entrée de Falafel dans ce monde. Avec le grand nombre de problèmes auxquels elle a été confrontée et la longue liste de ceux qu’elle aurait pu avoir, elle a surmonté tout ce qui lui est arrivé. Son histoire miraculeuse a touché tous ceux qui y ont été impliqués d’une façon ou une autre – faisant que tout un chacun s’y identifiera tout au long de son voyage pour devenir un cheval de course, là où la ténacité est l’un des principaux ingrédients de la recette pour être exceptionnel.

« Je pense que l’un des principaux points dans ce cas fut la rapidité avec laquelle nous avons accueilli le bébé dès après sa naissance, ce qui est le fruit de l’expérience de chacun à Seelster qui savait qu’ils devaient nous amené le bébé aussi rapidement que possible. Je fus très impressionné du fait que tous étaient très enthousiastes au fait d’investir pour venir en aide au bébé, car c’est dispendieux, mais aussi très gratifiant de voir ces bébés retourner à la maison et vivre normalement. Elle tient du miracle – c’est certain, » dit Dr Arroyo sur un ton joyeux.

« Je ne saurais être plus fier du fait que cette pouliche ait surmonté tout ce qu’elle a dû, elle est une histoire en elle-même. Vous ne reverrez probablement plus jamais une poulinière comme elle, » dit Straatman, qui accorde aussi tous crédits au travail exceptionnel de son personnel expérimenté dans l’exécution de ce miracle.

« Le travail d’équipe a joué un grand rôle dans tout cela. Mes soeurs et moi appartenons à la troisième génération dans l’industrie de l’élevage et ce sont les années d’expérience sur la façon de gérer les choses qui nous aident énormément. Nous ne faisons pas toujours les choses parce que c’est ainsi que nous les avons toujours faites, nous cherchons toujours à améliorer nos pedigrees et notre nutrition, nos techniques, notre élevage et naissances. Nous avons du personnel qui a été bien formé et qui est bien expérimenté, pouvant reconnaître un endroit où peut se présenter un problème. »

Sans aucun doute – l’importance de la véritable expérience ne peut être remplacée quand il s’agit de l’industrie de l’élevage des chevaux.

Alors que maintenant elle est sur la bonne voie pour une vie régulière en qualité de cheval de course, peut-être que la question suivante la concernant sera celle de lui trouver un nom pour accompagner cette pouliche miraculeuse?

« Ce fut très cher, mais j’ai été agréablement surpris de la façon dont tout s’est déroulé, et je ne saurais être plus heureux de l’avoir ici aujourd’hui » dit McIntosh avec passion. « Je ne suis pas certain du nom qu’on lui donnera mais nous devrons lui trouver un nom spécial, peut-être quelque chose faisant référence au miracle qu’elle est. »

Cette pouliche est vraiment un miracle, mais l’expérience a définitivement contribué à la remettre sur pied, et dans notre industrie, nous sommes bénis de pouvoir compter sur plusieurs participants, comme les équipes de Seelster Farms ainsi que de l’University of Guelph, qui ont l’expérience pour se mériter une assistance en cours de route, dans l’aide qui fait que les miracles se produisent.

Cet article a été publié dans le numéro d'août de TROT Magazine.
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