J’ai récemment assisté à une conférence dont un panel discutait de la façon de transformer les joueurs de machines à sous en parieurs sur les chevaux.
Un des panélistes, cadre d’un ‘racino’ d’Ohio et propriété d’une compagnie de jeux, a livré son opinion disant que les joueurs sur les machines à sous sont plus enclins vers les paris basés sur la chance, tandis que les parieurs sur chevaux sont attirés par les paris fondés sur l’habileté. Son message était que les deux types de clients sont incompatibles, et que sa compagnie n’avait nullement l’intention d’attirer les joueurs sur les machines à sous pour les transformer en parieurs sur courses.
Bien que je comprenne le fondement de ce raisonnement, il me semble que même si les joueurs sur machines à sous se convertissent facilement en parieurs sur les courses ou non, est secondaire. Ce qui est plus important, et de loin, c’est que selon les modèles courants, en place ou à être proposés, les casinos et les exploitants d’hippodromes n’ont absolument aucune raison ou motif de faire basculer les clients, et de leur côté, plusieurs ont mis une décennie d’efforts pour attirer des nouveaux venus aux courses plutôt du côté casino de leurs facilités. De la perspective des profits, c’est difficile de leur en imputer la faute. Le volume de dollars joués et perdus est plus élevé sur une machine à sous, et le coût de production du produit est plus bas et de façon significative.
Demander à une compagnie de casinos de convertir un joueur de machines à sous en parieur sur les courses c’est comme demander à un restaurateur de convaincre ses clients à commander de la soupe et de l’eau plutôt qu’un steak et une bouteille de vin. Cela n’arrivera pas.
Voilà la raison pour laquelle quand vous emmenez un grand groupe de nouveaux venus à la salle à manger d’un hippodrome, un coupon gratuit pour aller jouer aux machines à sous, leur sera probablement remis tôt dans la soirée. Mais si vous allez du côté des machines à sous, vous ne serez probablement jamais informé que des courses de chevaux sont présentées à l’autre bout des installations.
Comme les joueurs sérieux gravitent autour des jeux aux retenues inférieures et basées sur l’habileté tel le poker, les sports, les bourses de paris et autres formes de jeu social, et que les parieurs qui misent sur la chance sont poussés vers des machines à sous et des ALV offrant de meilleurs rendements, le parieur sur les chevaux par pari mutuel est constamment marginalisé. Le modèle répandu à travers l’Amérique du Nord a découragé l’innovation et la croissance, et les résultats s’affichent bruyamment.
Mais qu’en serait-il si nous ne limitions pas le pari sur les chevaux qu’à ce à quoi il ressemble aujourd’hui? Qu’en serait-il si le sport pouvait changer, être plus dynamique et se révéler un meilleur divertissement ainsi qu’une meilleure expérience de pari? Qu’en serait-il si les retenues étaient diminuées pour les gros joueurs et que la facilité et la vitesse de jeu étaient maximisées pour les joueurs qui jouent sur la chance? Si les échanges permis dans le pari sur chevaux pour les initiés et les programmes étaient plus faciles à digérer et à comprendre pour les nouveaux venus?
L’industrie des courses de chevaux peut bien être prudente pour l’avenir, mais le monde regorge d’exemples de décisions hardies ayant bien fonctionné. Durant ses 70 premières années d’existence, la compagnie Coca Cola a négligé de répondre aux attentes des consommateurs soucieux de leur régime alimentaire. Aujourd’hui, Coke diète est la marque de breuvage qui est en deuxième place au monde, derrière Coke.
Sans l’ombre d’un doute, il y va des meilleurs intérêts du gouvernement, de l’économie et la cohésion sociale, d’encourager les dollars de jeu à aller vers les courses de chevaux et non pas vers les machines à sous. L’industrie est une activité rurale et locale qui procure des emplois, favorise la préservation des terres agricoles et est un gagne-pain basé sur l’agriculture, au potentiel énorme pour l’exportation internationale et la croissance étrangère. D’un autre côté, la majorité des fabricants de machines à sous sont établies à l’étranger, tout comme le sont les corporations de casinos. La technologie du jeu n’est pas exportable et avec la prolifération des casinos partout dans le monde, le déplacement du tourisme est un non partant.
Maintenant le gouvernement et l’industrie doivent faire un pas en avant pour faire en sorte que les outils et les mesures incitatives soient en place pour visualiser un avenir et exécuter un plan pour y arriver. Il n’y a plus d’excuses.
Darryl Kaplan
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