La vie de nos hippodromes importe
J’ai eu le privilège de visiter la majorité des hippodromes standardbred du Canada. De Terre-neuve à la Colombie Britannique, chacun m’a impressionné. Ce ne sont pas tous des palaces, mais le caractère et l’histoire dans chaque grande tribune et la ligne droite opposée sont uniques et très particuliers.
J’ai aussi visité plusieurs installations quelques semaines et mois avant qu’elles ne ferment leurs portes. Belleville, Montréal, Sudbury, Aylmer, Windsor, Québec, Alberta Downs. La liste est très longue.
La vie progresse, notre industrie évolue, nous nous adaptons. Une porte se ferme, et avec un peu de chance, une autre s’ouvre. Je peux accepter cela.
Par contre, l’idée que l’attrition renforce les courses sous harnais, est une notion avec laquelle j’ai un problème.
Oui, je reconnais que si les bourses sont allouées à moins de courses et moins d’hippodromes, alors les chevaux de courses aux installations restantes pourraient devenir plus rentables. Je reconnais également que les courses disputées sur plus d’hippodromes augmenteraient les frais généraux que l’industrie doit absorber.
Mais qu’il s’agisse de perdre les courses à Saint-Jean ou Edmonton ou Sarnia, le résultat indéniable est que nous perdrons des clients. C’est une certitude.
Les parents qui y amènent leurs enfants par un beau dimanche après-midi, n‘iront pas dans une installation de diffusion en simultané. Nous les avons perdus. Les retraités qui amènent leurs petits-enfants aux courses, et qui le font depuis une décennie, ne parient pas en ligne. Nous les avons perdus. Les collégiens qui vont à l’hippodrome local pour un peu de plaisir un jeudi soir tranquille, ne feront pas trois heures de route pour se rendre à l’hippodrome le plus rapproché. Nous les avons perdus.
Nous avons beaucoup de responsabilités dans cette industrie, et l’une d’elles consiste à cultiver les futurs passionnés à travers notre pays. Les solutions diffèrent d’une juridiction à l’autre et aucune action sommaire commune ne peut être prise pouvant aider les courses dans les dix provinces. Mais la pensée créative et la collaboration peuvent faire beaucoup de chemin.
En Ontario, les pistes telles Leamington, Hiawatha et Dresden – lesquelles ont récemment fait l’objet de discussions quant à leur viabilité, sont des exemples d’installations qui attirent encore de bonnes foules locales. Plusieurs d’entre nous nous sommes tenus près de la piste, impressionnés par le nombre de familles et de résidents locaux qui aiment encore ces traditions hebdomadaires. Pouvons-nous nous permettre de perdre cela?
La récente formation de l’Ontario Racing Association, offre une opportunité. Voilà l’occasion d’inciter nos pistes volontaires à devenir des forces puissantes en matière de vente du produit des courses. Des courtes réunions, de type festival, appuyées par de bonnes bourses, du divertissement en piste bien coordonné ainsi que des signaux de diffusion en simultané gérés centralement – sont dorénavant réalisables.
Comme la population de chevaux est une préoccupation qui grandit, nous pourrions avoir besoin de réaménager les pools des plus grosses bourses à un plus petit nombre de courses. La viabilité de la propriété est un point duquel il faut s’occuper. Ce faisant, il est possible que nous soyons forcés de perdre des programmes de courses, et voir le nombre de dates diminuer en conséquence.
Mais il y a des moyens de gérer tout cela tout en gardant les pistes ouvertes – un objectif qui devrait demeurer au sommet de notre liste de priorités.
Au long de nos vies, nous avons vu des hippodromes célébrer leur 50e et 100e anniversaires. Des milliers de bâtisseurs ont travaillé fort pour amener notre sport au point où il en est, puis qui ont passé le flambeau aux leaders actuels de notre industrie. Nous devons à nos prédécesseurs de faire le dur labeur requis – non seulement pour garder ces pistes ouvertes, mais pour en faire un succès.
Darryl Kaplan
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