votre choix

Janvier 2009. Une réunion a été convoquée.

Les portes s’ouvrent sur une immense salle de conférence ressemblant grosso modo aux Nations Unies. Tous les partenaires majeurs de l’industrie des courses du Canada sont présents et chacun prend la place identifiée à son nom par un carton marque-place.

Un personnage à l’avant de la salle parle dans un microphone. « Vous avez devant vous, la Constitution – le document sur lequel tous les futurs partenariats dans le domaine des courses s’articuleront. Elle couvre tous les sujets à partir de l’hébergement des chevaux jusqu’à la répartition des bourses, la mise en marché et le développement du produit. Des relations avec les gouvernements aux questions reliées à la promotion et à la défense des droits des animaux, de la compétition à la croissance des stratégies technologiques, et au sortir de cette salle, nous parlerons tous d’une seule et même voix.

« Selon notre nouvelle structure, nous focaliserons nos actions en fonction du parieur en course, celui d’aujourd’hui et de demain, en utilisant toutes les ressources visant à réorienter les courses de chevaux et à rebâtir notre sport. L’industrie des courses de chevaux réinvestira dans son avenir, non pas dans ses participants ou ­partenaires.

« Vous exploitez peut-être une entreprise indépendante, mais ici nous représentons l’industrie des courses de chevaux. Il nous appartient de peaufiner ce document, de rédiger et de débattre des conditions qui régiront notre sport. Il y aura des décisions difficiles à prendre et un certain ralentissement se fera sentir, mais le meilleur prévaudra. Nous discuterons intensivement derrière des portes closes mais nous ne quitterons cette salle qu’une fois unis, nos différends étant traités ici, ­exclusivement.

• • • • •

Une telle réunion pourrait-elle avoir lieu? Si vous répondez par l’affirmative, pensez-vous qu’elle pourrait se terminer sur un ­consensus? En une seule et même voix? Si vous avez répondu oui à ces trois questions, alors passez à la page 33. Si vous avez répondu non, alors allez à la page suivante. À quoi ressemblera l’an 2050? Ce sont les décisions d’aujourd’hui qui forgeront la réalité de demain.

2050: si vous dites non

« Monsieur Murphy, il reste 30 secondes avant le départ, » dit une voix.

« Trifecta à 0,20 $, sur le huit avec tous les autres. Vendez mon enjeu dans la cinq et demandez 4,80 sur le 10. Ce sera tout. »

« Opérations confirmées, » répond la voix. « Merci. »

Dans un soupir, Greg Murphy s’adosse profondément dans son fauteuil au moment où les participants de la course suivante s’amènent à la barrière. À 75 ans, Greg fait moins de paris aujourd’hui et dispose de beaucoup moins de ressources financières que par le passé. Mais il trouve encore difficile le fait de passer tout un après-midi sans parier sur les courses.

« L’action c’est la vie, » dit-il à son petit-fils de 19 ans, Walter, qui le regarde du canapé tout à côté. « Les courses de chevaux sont un sport pour les jeunes, pas pour les gens âgés comme moi. »

Walter sourit et se lève de son siège. « Grand-papa, tu n’es pas vieux, » dit-il avec une petite moue. « C’est juste que tu ne connais rien à la façon de parier sur les courses. »

« Écoute bien jeune homme, » dit Greg d’un ton autoritaire, mordant à l’hameçon. « Je parie sur les courses depuis 50 ans. Et pas sur ces courses reproduites par ordinateur non plus – de vraies courses disputées sur le sable, dans la pluie et la neige, à des températures de 30 degrés sous zéro. C’était à l’époque où les courses de chevaux étaient une vraie industrie, non pas une simulation sur jeu vidéo pour ado à laquelle il peut jouer dans son sous-sol, se prétendant un secrétaire de course.

« Qu’est-ce qu’un secrétaire d’allure? demande Walter. (Pace/race secretary.)

« Laisse tomber, » de répondre Greg, pressé de continuer sur sa lancée. « Nous partions de la maison pour nous rendre à l’hippodrome, nous nous asseyions dans la grande tribune et chronométrions les chevaux quand ils se réchauffaient. Jody Jamieson, Randy Waples, John Campbell. Ces gars-là savaient mener un cheval de course.

« Et les chevaux alors… Quand j’ai vu Somebeachsomewhere gagner, je ne te mens pas, les gens pleuraient en le voyant croiser le fil d’arrivée. Je te le dis – essaie de t’approcher à quatre pieds d’un cheval comme lui et tu me reparleras de courses virtuelles. Essaie de me convaincre que des chevaux animés bondissant sur un écran c’est la même chose.

« Il y avait alors d’authentiques hommes de chevaux. Ils les élevaient, les domptaient, les entraînaient et les emmenaient aux hippodromes. L’épreuve de la North America Cup se disputait pour la somme d’un million et demi de dollars – c’était beaucoup d’argent pour l’époque.

« As-tu déjà gagné cette course-là, grand-papa?

« Non, cet argent allait aux gens qui emmenaient les chevaux aux courses. »

« Quelles étaient les cagnottes payables aux clients? »

« Il y en avait quelques-unes, mais pas suffisamment. Les hippodromes n’ont jamais réellement compris, » de dire Greg, sa voix commençant à s’adoucir. « Autour du milieu des années vingt, alors que les simulateurs étaient à leur plus haut niveau, les ­courses ne pouvaient pas leur faire concurrence. Au début des années 30, IRSL, la Ligue internationale de simulation de courses, offrait une poule de cinq millions de dollars, garantie, à chaque course. Ce n’est pas beaucoup comparativement au pari sur jeux vidéo d’aujourd’hui, mais c’était assez bien.

« Imagine : me voilà en 2030, dans la cinquantaine, en train, supposément, d’économiser pour ma retraite, et l’hippodrome me prend 12 % sur chaque pari que je fais. À mon grand étonnement, au tournant du siècle, ils me prenaient encore au-delà de 20 %. Les simulateurs se gardaient quelques cents sur chaque pari d’un dollar, avec des courses à toutes les minutes. La technologie était là pour recréer des formes de cycles réels et pour produire des données complètes et détaillées, disponibles gratuitement, sans tous ces questionnements sur les drogues ou si un cheval est engagé pour gagner ou simplement pour se préparer pour une course plus importante.

« À l’hippodrome, il y avait encore quelque chose qu’on appelait le pari mutuel. Tu pouvais parier sur un cheval et quand la course était terminée, tu récoltais le montant équivalent aux cotes du cheval à la fermeture des paris. Le monde entier s’est inventé d’autres formes de paris, sauf en Amérique du Nord. Nous avions des cotes chiches, imprévisibles et les pistes canadiennes offraient des poules de paris ridicules.

« L’industrie pensait qu’elle pouvait redonner toute sa noblesse à ce sport en encourageant l’élevage et la propriété et en investissant dans les bourses. Mais tout ce qui en résulta, c’est qu’un toujours plus petit nombre de gens se soit gardé tout l’argent et a continué à puiser à même l’industrie. Les éleveurs ont fait de l’argent, les propriétaires aussi, les conducteurs, les entraîneurs, les vétérinaires, les associations industrielles – tous, ont pris l’argent. Alors qui allait en injecter?

Pendant un certain temps, le gouvernement a payé les factures en octroyant un pourcentage des recettes des machines à sous, mais ce filon s’est rapidement tari.

Décennie après décennie, le sport a échoué dans sa tentative de se rapprocher du public. Les courses ont disparu des expositions, les paddocks se sont fermés, séparant les chevaux des ­amateurs. Les chevaux vedettes ont été retirés pour devenir des étalons reproducteurs avant même qu’on connaisse leur nom.

« Quand le gouvernement canadien a légalisé le pari sportif aux hippodromes, bien sûr, les bourses ont augmenté, tout comme ce fut le cas quand les machines à sous ont été introduites. Mais les courses n’en ont que plus souffert. Pourquoi parier sur un cheval quand on peut miser sur la partie de hockey de ce soir? Partout à travers le monde, le jeu était en effervescence. Les barrières de l’inondation étaient toutes grandes ouvertes et ce n’était plus qu’une question de temps.

« Grand-papa, laisse-moi te poser une question, » dit Walter. « Tu n’as jamais possédé de cheval ou quoi que ce soit. Pourquoi cela te dérange-t-il autant que l’industrie se soit éteinte. Il y a certainement suffisamment de sports sur lesquels on peut jouer et qu’on peut voir en réel. Et ne viens pas me dire que ce qu’ils faisaient aux chevaux par temps froid et tout, était correct.

« Cesse ton discours insensé sur les droits des animaux, » répond Greg. « Une campagne publicitaire habile menée dans un backstretch, une caméra cachée et quelques pommes pourries, et c’en était fait du sport. Quelques règlements municipaux ont été votés par des politiciens de tendance gauchiste, et puis quelques provinces ont emboîté le pas. En une décennie, les courses de chevaux ont été bannies. Et le pire, c’est que ce sont quelques exploitants d’hippodromes qui ont mené la charge.

« Pour eux, les courses de chevaux représentaient un poste de dépenses. À la première occasion qui leur fut donnée d’exploiter leurs propres casinos et centres de divertissement, sans les problèmes reliés aux courses de chevaux, ils ont tenté leur chance. Soudainement, le sport est proscrit et la province et les exploitants s’en réjouissent. Mais qu’en est-il des éleveurs, des hommes de chevaux, des amateurs? Personne ne s’en est soucié et ce n’est que quand le sport est disparu qu’ils ont finalement compris.

« Au fur et à mesure que les hippodromes ont commencé à cesser leurs activités, certains ont essayé les jeux de simulation, mais c’est une industrie à la solde des compagnies de technologie, pas des administrateurs d’hippodromes. Ils n’avaient vraiment aucune chance. Les casinos ont été conservés ou vendus mais c’en était essentiellement fait des courses de chevaux.

« Bien sûr, il y a occasionnellement des événement d’exhibition à Woodbine, et ils y présentent encore la Queen’s Plate de même que quelques autres épreuves d’importance, mais ça ne ressemble en rien à ce que c’était. Savais-tu qu’autour des années 2000, il y avait quelque 27 000 courses attelées au Canada? Les machines à sous en Ontario seulement, rapportaient à peu près 2 milliards de dollars aux courses dans les 15 premières années du programme… »

« Nous savions que la fête allait prendre fin — courir pour tout cet argent sans en réinvestir un peu pour la croissance du sport. Nous le leur avons dit, et ils ont investi encore plus d’argent dans les bourses et les primes à l’éleveur. Ont-ils écouté le client? Ont-ils écouté les hommes politiques qui leur disaient de viser l’autosuffisance, sinon?

« Reste une mince consolation, je suppose… Vos enfants ne sauront jamais ce qu’ils manquent. »

2050: si vous dites oui

Walter Murphy ne va habituellement pas à l’hippodrome un dimanche après-midi, mais exceptionnellement aujourd’hui, son grand-père Greg et lui ont fait le voyage.

« Grand-papa, pourquoi ne viens-tu pas plus souvent, » lui demande Walter. « Tu aimes certainement encore aller à l’hippodrome. Est-ce parce que tu n’as pu choisir un gagnant depuis 2032? »

« Écoute-moi bien mon garçon, j’ai encaissé plus de billets gagnants que tu ne comptes de jours sur cette planète, » dit Greg. « C’est tout simplement les foules. Ce n’est pas ce que c’était jadis quand je pouvais monter dans la grande tribune sans me faire ennuyer par tous ces jeunes gens. De plus, à 20 dollars de droits d’entrée? Tu veux rire? »

« Bien quoi, grand-papa, il en coûte 50 pour aller au cinéma. »

« Le sport des courses n’est plus le même aujourd’hui, » dit Greg. « Je me rappelle quand il se pratiquait pour les masses. Les gens s’y impliquaient parce qu’ils aimaient cela. Maintenant tout est question de gros sous avec des commanditaires et des célébrités. »

« C’est le progrès, grand-papa.

« Qu’est-il arrivé à cette génération plus jeune, » dit Greg. « Toute cette technologie s’adresse à vous. La qualité des hologrammes de nos jours, me permet de regarder les courses dans mon salon, et des courses en provenance de tous les hippodromes du pays. Mon Aide Parieur Personnel peut placer entre 2 et 3 000 paris la minute en achetant et revendant les positions des chevaux. Je demande à mon ordinateur d’analyser les statistiques quant à mon retour sur investissement pour chacun des chevaux au cours des vingt dernières années de même que celles des entraîneurs ayant des moyennes victorieuses de 25 %, et il me dit exactement ce sur quoi je dois miser, et il le fait pour moi.

« Je lui demande d’acheter n’importe quelle position à 20-1 ou plus et de la revendre à 18.8 ou moins, dans les limites de mon compte bancaire. Il peut jouer sur tous les hippodromes au monde, instantanément, si je le veux. Si tu veux savoir, c’est une stratégie de retraite impeccable et sans avoir à se faire bousculer par la foule. Maintenant si seulement nous pouvions convaincre les hippodromes de diminuer leurs taux de retenue. Ils retiennent un quart de un pourcent sur chaque mise. C’est du vol. »

« Mais tu fais de l’argent en pariant sur les courses, de quoi te plains-tu, » de protester Walter.

« Tu devrais voir mes états de compte à la fin de l’année. Ils me prennent des millions. Cette industrie ne serait rien sans les parieurs. Je me rappelle quand les gens allaient à l’hippodrome pour jouer dans les machines à sous, moi je m’en suis tenu aux chevaux et les hippodromes en ont ultimement bénéficié. Aujourd’hui, ces machines sont des antiquités alors que je suis encore ici. »

« Mais grand-papa, tout n’est pas que technologie aujourd’hui, » dit Walter. « Rappelle-toi, tu fais partie de la génération ‘utiliser/jeter’. De nos jours, l’expérience coiffe de loin la technologie. Le sport des courses attelées jouit d’une des meilleures campagnes de promotion en matière de pari au monde. Ça ne ressemble pas du tout à ce que c’était du temps où les chevaux étaient gardés dans les écuries, derrière la scène, et que les paris se faisaient en catimini.

« Il ne se trouve plus un seul restaurant sans courses holographiques ni possibilité de parier. Quand on veut s’éloigner de tout cela, nous venons à l’hippodrome. Nous prenons quelques bières dans une loge vitrée et nous pouvons faire nos paris par commande vocale tout en se promenant aux alentours. D’habitude, nous réservons notre loge et regardons les courses de là, mais pas toujours.

« Quand tu auras 75 ans, tu m’en reparleras, » dit Greg. « Je peux parier sur les courses en pyjama, faire de l’argent, et en plus, je supporte le sport.

« Tu sais, je viens tout juste de lire que les courses de chevaux sont maintenant reconnues comme l’industrie numéro un de l’agriculture et des jeux au Canada. Quand ils ont commencé à focaliser sur le client, tout le reste s’est mis en place. Bien sûr, les bourses ont baissé et quelques pistes ont fermé, mais on a vite constaté le revirement de situation. Les parieurs sont devenus propriétaires, ces derniers des éleveurs, et les enfants qui rêvaient de jouer dans la LNH ont réalisé que les courses attelées étaient une vraie façon de devenir une vedette sportive. On compte présentement 38 000 jeunes inscrits dans le circuit mineur des conducteurs, soit le troisième sport après le soccer et le hockey. Ils apprennent tôt les rudiments du horsemanship – c’est vraiment fantastique.

« Le Canada exporte ses produits hippiques nationaux dans 76 pays à travers le monde. Nous avons été les premiers à présenter des courses attelées à relais, des courses holographiques interglobe en temps réel et la première nation à relier chaque hippodrome à une garantie de cagnotte de 100 M $.

« Tu devrais voir les parcours de course itinérants où des courses sont disputées à travers les villes et villages, » dit Walter. « Boy, c’est quelque chose à voir. Je peux faire mes paris à partir du deuxième étage d’un café à Montréal et regarder les courses être disputées dans les rues. »

« Et à ne pas négliger, le survivant d’un tournoi à la ronde style courses match, très étonnant aussi. Il y a 480 chevaux qui se bagarrent tête à tête dans des courses consécutives se déroulant sur une période de deux semaines. Le gagnant de l’épreuve finale se mérite une bourse de 1 M $. L’année dernière, la trifecta inaugurale a rapporté 620 000 $ sur la base d’un pari à 0,10 $.

« Toi et tes expériences, » dit Greg. « Je me souviens quand les chevaux ne couraient qu’un mille et à pas plus de huit ou neuf à la fois. Les palefreniers portaient des jeans au cercle du vainqueur et il n’y avait pas de frais d’entrée, c’était gratuit – tout le monde pouvait entrer. Il n’était pas question de spectacles en lumière ou en musique quand les chevaux sortaient – l’appel se faisait avec un clairon, c’était tout. Les chevaux partaient du paddock, défilaient devant la grande tribune pour la parade et couraient – rien d’autre. Vingt minutes plus tard, le même cérémonial se répétait. Quatre heures plus tard, nous rentions à la maison. C’était notre sortie.

« Pourquoi quelqu’un sain d’esprit serait-il allé aux courses à l’époque, » de demander Walter. « Il me semble qu’il y avait peu de pari, que le divertissement était inexistant et que les gens étaient appelés à rester assis durant quatre heures pour voir 20 minutes de course se dérouler en file indienne. Es-tu sérieux?

« Ouais, en rétrospective, il y avait un manque quelque part, » dit Greg. « Ce n’est qu’au moment où l’industrie a cessé de se bagarrer et qu’elle a commencé à dépenser des dizaines de millions de dollars pour faire croître le sport que les choses ont changé. Elle a élaboré une stratégie de développement, de promotion et de mise en marché et s’est engagée à réinventer le sport. Quarante ans plus tard, et malgré plusieurs embûches majeures en cours de route, on peut apprécier ce qu’elle a ­accompli. »

« Bien, je suis assis au soleil à m’amuser tout en regardant les courses alors que toi, tu comptes probablement les heures avant de revenir à la maison pour sauter dans ton pyjama, » dit Walter, tout en se dirigeant vers la rampe.

« Il faut leur donner crédit, » dit Greg, ignorant son petit-fils. « Les courses de chevaux étaient presque anéanties il y a 40 ans. Les vautours tournaient en cercle, les gouvernements étaient déterminés à s’approprier l’argent des machines à sous et tout un chacun se battait pour obtenir sa portion de la tarte.

« Mais, d’une façon ou d’une autre, miracle, ô miracle, ils se sont réunis et ont commencé à faire correctement les choses. Un Commissariat a été constitué et fut bien provisionné. Toutes les activités de course furent regroupées pour être administrées à partir d’une même source centrale.

« Aujourd’hui, les bourses sont regroupées pour une gestion commune et elles sont distribuées sur la base de la demande du client. Des pelotons de dix-huit à 25 chevaux sont maintenant la norme. Et la devise, ‘des rendements quotidiens qui changeront votre vie’, n’est arrivée qu’aux environs des années 30. Au cours des années précédentes, vous étiez chanceux de réussir un coup pouvant vous rapporter une remise décente, une ou deux fois par année.

« Aussitôt que le bureau de la ligue a commencé à transférer de l’argent des bourses dans les cagnottes, tout a décollé. Très rapidement, il fut possible de faire son pari dans tous les dépanneurs au Canada. Un produit national consolidé avait été développé et mis en marché.

« La première Bourse de pari sur le continent nord-américain a été autorisée aux environs de 2017. En moins de trois ans, les joueurs pariaient des milliards. Il y avait des paris durant les courses et des appareils portatifs rendaient le tout beaucoup plus facile pour les participants sur place.

« Une Exposition nationale a été mise sur pied, présentant le produit à travers le pays. Vous ne pouvez pas aller à une foire régionale, à un marché d’échange ou un défilé de ville sans avoir de courses de chevaux. Adrénaline, notre festival national, compte maintenant 49 événements au Canada et l’an dernier, il a attiré une foule de 3,5 millions de personnes à la piste. Récemment, une équipe canadienne a gagné le Championnat mondial des handicapeurs à Moscou.

“Grand-papa, qu’est-ce que tu aimes le plus dans la cinquième? »

« Et bien, sans mon APP (Aide Parieur Personnel), je ne sais pas quoi gager. Je crois que je vais miser seulement sur les conducteurs… »

« Voudrais-tu bien te dépêcher! »

« Très bien, donnez-moi une trifecta en roulette – sur Jamieson avec Waples, et Whelan et Forward.

« Quatre jeunes conductrices? Et moi qui te croyais conformiste. »

« Il faut parfois aller à contre-courant et le dos au mur, » de dire le grand-père. « C’est insensé de jouer prudemment quand on fait un pari ‘tout ou rien’. »

Have something to say about this? Log in or create an account to post a comment.