UNE DE PLUS POUR ‘CHIPPER’

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Yearling acheté au prix de 57 000 $, Chip Dot Com, maintenant âgé de 14 ans, n’a gagné que de l’argent au cours de ses 16 changements de propriétaire, quatre d’entre eux logés par son

entourage actuel qui insistait pour le réclamer à nouveau chaque fois qu’il allait changer de licou. Puis encore, après 80 victoires, des gains de 662 753 $ et 14 ans plus tard, au cours de ses derniers mois de course, ce guerrier pourrait encore en obtenir une de plujs pour 'Chipper'.

Par Norm Borg / Photography by James Park / Traduction Louise Rioux

« N’EST-IL PAS BEAU?! » dit son entraîneur/propriétaire souriant de plaisir, Matt McDonald, en emmenant Chip Dot Com à l’enclos lors d’une belle journée d’automne toute en couleurs. » Le photographe James Park, s’affaire à prendre des photographies tandis que je plaisante : « Il ferait une belle photo d’étalon. » Le copropriétaire Randy Pitt, s’exclaffe avec une teinte de regret dans la voix et répond tranquillement, « Dommage, c’est un cheval hongre. »

Leur trotteur démontre une démarche calme et assurée, balançant sa belle tête vers le haut, exhibant ce que les passionnés de pur-sang appellent « la fierté de sa race »; ce regard que vous voyez sur la myriade de publicités concernant les étalons et qui occupent les publications spécialisées à chaque saison de monte. La caméra continue de cliquer frénétiquement.

En effet, en vertu de son curriculum, il est défendable de dire que « Chip » aurait fait un géniteur prolifique. Fils du reproducteur du Delaware, Pine Chip, il a été choyé par une conformation et une constitution l’ayant conservé sain et régulier durant sa carrière. Issu de B Cor Peatra (par Balanced Image), il est le plus grand gagnant de bourses descendant d’une lignée impressionnante de frères et sœurs tels Celebrity Sweedie (431 959 $) et Tall Cotton (325 880 $). Ses remarquables « oncles et tantes » du côté maternel, comprennent cinq gagnants dans les six chiffres avec en tête, le non moins remarquable étant B Cor Pete (893 076 $).

Mais McDonald et Pitt, se décrivant eux-mêmes comme deux « fous », portent une affection sans borne et grandissante pour leur trotteur, abstraction faite de son sexe ou son absence de sexe. « Il est le premier cheval gagnant que j’ai jamais possédé, » dit Pitt, qui a d’abord goûté la victoire à titre de propriétaire le 22 octobre 2009, quand Chip Dot Com a gagné une course à réclamer de 6 500 $ à Rideau Carleton Raceway. « Je pense bien qu’on n’oublie jamais sa première, » de plaisanter Pitt. Quatre victoires et six départs plus tard, le cheval hongre durable serait réclamé, mais seulement pour deux courses. Pendant cette séparation, l’aventure affectueuse, particulièrement entre Pitt et son trotteur, a grandi. « J’ai demandé au père de Gary, qui en était le copropriétaire à ce moment-là, s’il ne le reprendrait pas. C’est alors qu’il permit à Matt d’en devenir le copropriétaire cette fois. » C’est ainsi qu’un cadeau de Noël d’un père à son fils a lancé la première ronde du jeu des réclamations que Pitt et le plus jeune des McDonald n’avaient pas l’intention de perdre. Trois réclamations plus tard, Chip Dot Com reste leur possession la plus précieuse.

Jusqu’où sont allés ces deux « fous pour s’assurer que leur Chip revienne à la maison après chaque réclamation? Pensez-y : lors de sa dernière victoire à Kawartha Downs, la 80e du trotteur, Pitt a conduit durant trois heures vers la piste dans son VR. « The party bus » comme il l’appelle, pourrait servir de domicile temporaire si une réclamation nécessitait un voyage au lieu de sa course suivante. Ainsi dit Pitt, il aurait été sur place, prêt à le réclamer de nouveau immédiatement. McDonald ajoute, « Il n’y a pas plus grands fous que nous quand il s’agit de s’assurer qu’il revienne à la maison. »

Randy Pitt collectionne les souvenirs des victoires marquantes de son trotteur de la même façon qu’un romantique conserve ses talons de billets et roses séchées. « J’ai les fers de sa 75e victoire, » dit-il se gonflant d’orgueil. « Et lorsque sa carrière sera terminée, j’ai l’intention de conserver la fiche de ses tests d’après course à l’écurie, laquelle est bien garnie suite à toutes ses victoires. »

Ils le regardent alors que Chip trotte majestueusement autour du paddock, un maréchal bénévole entre autres, comme il déploie son autorité. « De la classe. Il a tout simplement de la classe! » de s’exclamer McDonald.

Gentil avec ses confrères animaux et l’homme, je me suis demandé ce qui a bien pu lui valoir la réputation d’être méchant. « C’est seulement aux jours de course, » dit Matt. « Il est tellement professionnel, qu’il sait quand la confrontation commence, pas question de perdre du temps. » Ce qui comprend ruer sur la voiturette de jog quand on l’amène en piste pour sa période de réchauffement.

Une fois ajusté, Chip Dot Com est tout à son affaire avec une fin explosive brevetée qui a été le catalyseur de son succès. Selon son entraîneur, « s’il est en arrière par huit longueurs au trois quarts de mille, il peut aller gagner par deux longueurs aussi longtemps qu’il reste proche. » Évidemment, « proche » est un terme relatif quand on est Chip Dot Com.

Ces propriétaires éperdument amoureux attribuent une bonne partie du crédit au meneur John Macdonald, l’un des meilleurs conducteurs à Rideau, qui a mené Chip Dot Com dans plusieurs de ses victoires sous leur égide. « Johnny s’entend tellement bien avec lui. Ils sympathisent bien ensemble, » dit McDonald.

De retour aux écuries à Rideau Carleton, Chip allonge sa tête au dessus de la porte de la stalle et la frotte contre ma main, comme s’il m’invitait à le gratter. La relation instantanée est réconfortante et facilite la compréhension de la profondeur de l’affection que ces deux « fous » portent à leur cheval. « Alors? » ai-je demandé, « À quoi ressemblera la retraite de Chipper? » Pitt répond rapidement : « J’ai quatre chevaux miniature à la ferme à Shawville (Québec). Ils auront besoin de quelqu’un pour veiller sur eux et Chip est l’homme tout indiqué. Je pourrai le faire galoper sur les chemins montagneux qu’il y a sur notre propriété – simplement pour le plaisir. Je pourrais même le faire entraîner pour la selle. »

Que ce soit en selle, sous harnais ou en batifolant sur les 75 acres de son pittoresque nouveau domicile près de la frontière Québec/Ontario, Chip Dot Com est un exemple vivant du lien qui a existé entre l’homme et le cheval depuis des siècles; profondeur que rien, ni personne ou gouvernement ne pourra jamais détruire. Au milieu de toute cette incertitude dans notre industrie, il est bon de savoir que c’est un ‘chip’ qu’on peut porter à la banque.

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