Brad Grant: Une Entrée Dans le Même Temple, Avec un Regard Différent

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Brad Grant a toujours aimé passer du temps au Temple de la renommée canadien des courses de chevaux. Il aimait s’y promener et s’émerveiller, non seulement devant la plaque honorant son père, John, mais aussi devant tous les souvenirs et les plaques exposées. Aujourd’hui, après des décennies à contribuer au développement du sport qu’il aime tant, Brad va passer encore plus de temps dans le Temple — en fait, il y sera pour l’éternité. 
By Chris Lomon | Traduction Manon Gravel

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Brad Grant voit désormais le sanctuaire des légendes des courses – chevaux comme humains – sous un tout autre jour. Il ne saurait dire combien de fois il a visité le Temple de la renommée canadien des courses de chevaux, situé au rez-de-chaussée de l’hippodrome Woodbine. Des dizaines de fois, peut-être plus, estime-t-il.

« Quand les Standardbreds couraient à Woodbine, j’avais pris l’habitude de traverser le Temple chaque fois qu’on montait à la salle à manger. »

Chaque fois qu’il le faisait, Grant s’émerveillait de ce qu’il voyait – trophées, récits, souvenirs inestimables, tableaux, et bien plus encore. Il s’attardait devant les plaques accrochées aux murs, observant les images et lisant les histoires de ceux et celles dont les exploits méritaient un tel honneur.

Jamais il n’aurait rêvé qu’un jour, une plaque à son nom viendrait s’ajouter à celles qu’il admirait tant.

« Je n’ai jamais fait cela en espérant y être admis, ni parce que mon père y était déjà », a déclaré Grant, dont le père, John, intronisé en 1998, possédait et exploitait l’une des écuries de Standardbreds les plus prospères du Canada dans les années 1980 et 1990. « Mais maintenant, je sais que ce sera différent. »

Le 23 avril, le Temple de la renommée des courses de chevaux du Canada a dévoilé sa cuvée de 2025, composée de six intronisés Standardbred et de six intronisés Thoroughbred.

Brad Grant figurait parmi ces candidats, à être bientôt intronisé dans la catégorie des Bâtisseurs.

Son téléphone et sa boîte de courriels se sont remplis de messages de félicitations dès que la nouvelle a été annoncée sur le site web de Standardbred Canada et sur les réseaux sociaux.

« Je suppose que j’ai vraiment réalisé ça après l’annonce publique. J’ai reçu tellement de textos, d’e-mails, de messages Facebook, de petits mots ; des gens qui m’écrivaient des choses très gentilles, même des gens que je ne connaissais pas. Les commentaires étaient vraiment touchants. C’est à ce moment-là que tout a vraiment commencé à me frapper. »

Cette vague d’affection a aussi incité Grant à revenir sur une carrière encore bien en plein essor.

Son lien avec les chevaux remonte à une soixantaine d’années, notamment à Milton, une petite ville située à l’ouest de la région du Grand Toronto.

« En 1965, mon père a acheté la ferme à Hornby [Ontario] et nous y avons emménagé en 1967 », se souvient Grant au sujet de la propriété de 70 acres. « Il avait déjà installé la piste et amené les chevaux. Mon grand-père, Bernard, et mon oncle, Walter, avaient quitté la vallée de l’Outaouais pour s’y établir. À 13 ans, pouvoir simplement courir partout sur la ferme, c’était le bonheur. »

Mais les jours n’étaient pas que de liberté pour le jeune Grant, qui a aussi appris, à l’adolescence, la valeur du travail et le respect des chevaux.

En plus de me laisser courir partout à la ferme, mon grand-père s’assurait que je m’intéresse aux chevaux, que j’apprenne à les connaître et que je les apprécie. Une fois qu’on les approche, ils nous attirent et nous captivent.

Cependant, Grant ne voulait vraiment pas lâcher prise.

Il ne tardera pas à joindre les gestes à la passion, en travaillant dans les écuries de la ferme familiale et au-delà.

« À 14 ou 15 ans, on entraînait probablement 15 à 20 chevaux à la ferme. Je faisais partie du groupe de [l’entraîneur intronisé au Temple de la renommée] Ross Curran – l’écurie 9 à Greenwood – et il m’a beaucoup appris sur l’entraînement. Je montais dans la voiture avec lui pour aller à Rideau ou à Connaught Park, et dans plein de petites villes entre les deux. »

Brad & Bonnie Grant

Il ne tardera pas non plus à s’asseoir sur le sulky pour ses premières courses.

Sa première course n’a pas suscité beaucoup d’intérêt de la part de l’annonceur de la piste, mais elle a suscité une conversation avec l’un des juges par la suite.

« Cette course, c’était avec Randy Bee Adios, » dit Grant, parlant de ce fils de Champ Adios qui a gagné 28 courses. C’était un bon vieux cheval de course honnête, et c’est lui qui m’a donné ma première victoire comme conducteur. La première fois que je l’ai conduit, par contre, je suis resté à l’extérieur – je pense que c’était à Mohawk – et je l’ai mené ainsi toute la course. »

« Après la course, Claire Smith m’a appelé depuis la salle des juges. Je me suis dit : “Qu’est-ce que j’ai fait de mal ?” Étant lui aussi de la vallée de l’Outaouais, il voulait juste me féliciter. Il m’a dit : “Brad, tu es resté en troisième chemin tout le mille.” J’ai répondu : “M. Smith, je voulais juste rester hors du chemin de tout le monde.” »

Selon TrackIT, Brad compte six victoires comme conducteur, mais il comprendra rapidement que ce n’était pas dans le sulky qu’il allait laisser sa marque.

« Très vite, j’ai su que je ne serais pas un grand conducteur. Il y en avait tellement de bons à l’époque – c’était une décision facile. Je conduisais parfois un cheval à Orangeville, Flamboro ou ailleurs, mais j’aimais mieux les entraîner et laisser les autres faire leur job. »

Le vrai « plaisir » de Grant s’est finalement dessiné dans la propriété de chevaux de course.

Cela lui a pris du temps, mais une fois qu’il a trouvé son rythme en tant que propriétaire, Grant s’est rapidement hissé parmi l’élite du sport – avec un modèle idéal dont il pouvait s’inspirer et apprendre.

John Grant, qui a joué un rôle clé dans la création et le développement de Flamboro Downs à Dundas, en Ontario, a élevé et/ou possédé une multitude de chevaux de haut niveau, tels que Jambo Dancer, Keystone Ponder, Hornby Glory, League Leader, Hornby Tora, Hornby Judy, Armbro Luxury, Classic Wish, Beach Ray, Barnett Hanover, Daisy Harbor, et le tout couronné par le célèbre Bettors Delight.

Les souvenirs des succès de son père – John Grant est décédé en 2009 – ne sont jamais bien loin dans l’esprit de Brad.

BradGrant

Certains sont même très proches, physiquement parlant.

Le trophée du Little Brown Jug remporté par son père avec Bettors Delight en 2001 trône dans le bureau de Brad, à son domicile de Milton.

« Mon père avait des standards très élevés », a déclaré Grant, qui a suivi ses traces en lançant sa propre compagnie de transport, Sandstone Transport (devenue Active Transport) dans les années 1980, avant de racheter John Grant Haulage à son père. « Cette approche m’a marqué. Je me suis dit que si je voulais tenter ma chance dans ce sport, ce serait de façon ambitieuse. Aujourd’hui, il faut investir pour réussir. »

Et c’est ce qu’il a fait.

Il a été copropriétaire, entre autres, des gagnants du Hambletonian Atlanta et Ramona Hill, ainsi que de Bulldog Hanover, intronisé au Temple de la renommée canadien des courses de chevaux en 2023. D’autres chevaux millionnaires notables ayant appartenu à Grant incluent Its Academic, Stay Hungry, Apprentice Hanover, Wheels On Fire, Easy Lover Hanover et Sandbetweenurtoes.

Lui demander de choisir son préféré revient à demander à un parent lequel de ses enfants il aime le plus.

Il s’arrête un instant pour réfléchir à la question.

« Je dois dire, sans aucun doute, que remporter l’Hambletonian en 2018 avec Atlanta a été incroyable », a déclaré Grant, qui a de nouveau gagné cette course en 2020 avec Ramona Hill, mais n’a pas pu y assister en raison de la pandémie. « C’est le Kentucky Derby de notre sport. Gagner cette course la première fois que j’y participais – quelle expérience extraordinaire. Ce fut un moment culminant. »

« Comme je l’ai dit à beaucoup de gens, je n’étais pas un amateur de trotteurs quand j’ai commencé en tant que propriétaire. Mon objectif, c’était de gagner le Little Brown Jug, la North America Cup et le Metro Pace.  Alors obtenir cette reconnaissance-là, surtout grâce à une excellente pouliche comme Atlanta, ça m’a ouvert les yeux. J’ai compris que nous venions de remporter la plus grande course de notre sport. »

Grant marqua une courte pause avant d’ajouter : « S’il y a un cheval qui me vient en tête en particulier, je dirais que c’est Bulldog Hanover. »

Bettors Delight & Ramona Hill

Ce fils de Shadow Play et Bjs Squall est devenu le premier trotteur attelé à franchir la barre du mile en moins de 1:46, et seulement le quatrième cheval à remporter le prestigieux prix Cam Fella.

Avant le début de sa saison de trois ans, Grant est devenu copropriétaire du cheval aux côtés de l’entraîneur Jack Darling.

En 2022, Bulldog Hanover est devenu le Standardbred le plus rapide de l’histoire, établissant un temps de 1:45.4 lors du William R. Haughton Memorial à The Meadowlands. Au cours de cette même saison, il a remporté 14 de ses 16 départs, pour des gains dépassant 1,8 million de dollars.

Parmi ses nombreuses victoires, on compte aussi celles très populaires à domicile, à Woodbine Mohawk Park, où il a remporté le Canadian Pacing Derby et la Breeders Crown, toutes deux en 1:46.4, égalant le record canadien.

Le 26 novembre, Bulldog Hanover a mis un point d’honneur à sa saison et à sa carrière de course en remportant de façon dominante – pour sa dernière sortie en piste – la TVG Open Pace au Meadowlands, établissant un nouveau record de l’épreuve en 1:47.3.

Il a ensuite été couronné Cheval de l’année au Canada, est devenu le tout premier à recevoir unanimement ce titre aux États-Unis, et a été honoré du prix Cam Fella 2022 pour ses réalisations remarquables dans l’industrie.

Élevé par Hanover Shoe Farms, Bulldog Hanover a pris sa retraite avec 28 victoires en 37 départs, des gains en carrière de 2 789 271 $, quatre des neuf milles les plus rapides de l’histoire, et un record de six victoires en moins de 1:47.

O'Brien Horse of the Year

Il est désormais étalon à Seelster Farms, en Ontario, pour le compte de ses partenaires Darling, Grant et Diamond Creek Farms.

« Ce qu’il a accompli de façon constante tout au long de sa carrière est incroyable – c’est un cheval qu’on ne rencontre qu’une fois dans une vie », a loué Grant. « Il est très spécial pour moi, et je pense que beaucoup d’amateurs de courses diraient la même chose. »

Le nom d’Apprentice Hanover éveille une multitude d’émotions chez Grant.

Ce fils de Somebeachsomewhere et Allamerican Nadia a affiché un bilan de 22 victoires, 12 deuxièmes places et 13 troisièmes en 75 départs, cumulant 1 022 114 $ en gains sur quatre saisons de course pour Grant et l’entraîneur Ben Wallace. Le poulain a terminé troisième derrière Captaintreacherous dans le Metro Pace à 1 million de dollars en 2012, a participé à la North America Cup (1 million $) en 2013, et s’est qualifié pour les finales de la Breeders Crown à deux et trois ans.

Le 4 janvier 2016, toutefois, Apprentice Hanover a été l’un des 43 chevaux qui ont péri dans l’incendie de l’écurie 1 à Classy Lane Stables, à Puslinch, en Ontario.

Apprentice Hanover

Grant expire profondément avant de parler de cette tragédie.

« Je me souviens avoir parlé à Ben à 22 h 30 ce soir-là. Apprentice Hanover était au sommet de sa forme après sa qualification ce matin-là. Il m’a appelé et m’a dit : “Brad, il est tellement affûté, on va avoir une grosse année.” »

Moins d’une heure plus tard, Wallace rappelait.

« Il m’a parlé de l’incendie – il avait tout perdu. Une fois que j’ai raccroché, je me suis demandé si j’avais encore envie de continuer. »

Un autre appel, le lendemain matin, allait lui permettre de trouver la réponse.

« [L’entraîneur] Ron Burke m’a appelé à six heures du matin et m’a demandé ce qu’il pouvait faire pour aider. Cette industrie vit grâce à des gens qui veulent aider les autres – les mêmes que vous tentez de battre chaque jour. »

Wallace, l’un des entraîneurs les plus décorés du sport et intronisé lui aussi au Temple de la renommée canadien des courses de chevaux en 2020, a joué un rôle essentiel dans la décision de Grant de rester dans le milieu.

« Je crois que ce qui m’a ramené, c’est Ben. Lui et tant d’autres ont été dévastés ce jour-là. J’assure rarement un cheval, mais j’avais assuré Apprentice Hanover. Cet argent – que j’aurais préféré ne jamais toucher – nous a permis d’acheter quelques chevaux. Ben a déniché de bons chevaux pour nous, et c’est ce qui a relancé le processus. »

Grant a acquis Easy Lover Hanover, un cheval peu performant, lors de la vente mixte de janvier 2016 à Tattersalls, au début de sa saison de trois ans, pour aider à reconstituer l’écurie de Wallace. Ce fils de Somebeachsomewhere allait finalement prendre sa retraite avec 51 victoires et des gains de 1 162 473 $.

Easy Lover Hanover

Au-delà des chiffres, c’est surtout l’espoir incarné par Easy Lover Hanover qui comptait, se souvient Grant, qui allait devenir le propriétaire en tête du circuit WEG la même année que l’incendie (2016).

« Nous avons décidé d’aller à l’encan, de trouver quelques chevaux et de nous remettre en selle. Quand on y pense bien, ce sport, c’est avant tout une affaire d’espoir et d’optimisme. »

L’engagement profond de Grant envers le monde des courses et son humilité n’ont pas manqué d’être reconnus. En 2018, il a reçu le prix humanitaire January Davies de l’Association des journalistes américains des courses attelées (USHWA), et il a été intronisé au Temple de la renommée du sport de Milton la même année. Membre du conseil d’administration de la Fondation de l’Hôpital de district de Milton, Grant a été honoré par le prix humanitaire de l’USHWA après avoir utilisé les gains de l’un de ses chevaux pour amasser des fonds à la suite de la tragédie de l’autobus des Broncos de Humboldt. Il a également été nommé Propriétaire de l’année Woolworth lors des prix Dan Patch de 2022.

Son intronisation au Temple de la renommée de Milton, également dans la catégorie Bâtisseur, soulignait aussi son implication dans le hockey junior, en tant que propriétaire et exploitant du club de hockey junior Milton Merchants.

Grant a acheté les Merchants en 1986, après une saison où l’équipe n’avait remporté que cinq matchs et risquait de disparaître. Pendant les 15 années où il a été à la tête du club, il l’a transformé en une formation prospère, menant les Merchants à une grande réussite, avec notamment quatre titres de division, trois championnats de ligue et un titre provincial.

Les Merchants ont remporté un titre de ligue junior B en 1992, puis deux titres consécutifs de ligue junior A en 1997 et 1998 sous la direction de Grant. L’équipe championne de 1998 a ensuite conquis la Coupe Dudley Hewitt en tant que championne provinciale et a participé à la Coupe Banque Royale pour le titre national.

Après la vente des Merchants en 2001, Grant est resté actif dans le hockey en occupant pendant 14 ans le poste de président des finances de l’Association de hockey de l’Ontario (OHA), avant d’en devenir le président. Il a reçu l’Ordre du mérite de Hockey Canada (région centrale) en mai 2017.

En 2023, il a été nommé au conseil d’administration du Woodbine Entertainment Group.

« Cela me donne l’occasion de découvrir un aspect de notre industrie que la plupart des gens ne voient pas. On pense aux chevaux et aux courses, mais après environ 18 mois passés au sein du conseil d’administration, j’apprends encore quelque chose de nouveau à chaque réunion. Il y a un groupe solide de personnes qui travaillent fort dans l’intérêt des courses hippiques, pour que cette industrie puisse prospérer. »

« Je m’étais dit que je me donnais 24 mois pour voir si je pouvais vraiment y contribuer. Je découvre une autre facette de Woodbine Entertainment Group, et c’est important pour la pérennité des courses hippiques. Ils ont une équipe et un conseil d’administration solides, et je crois que nous sommes entre bonnes mains. »

Sur le plan des courses, Grant a encore beaucoup de chemin à parcourir. Sa quête de l’excellence, sur et en dehors de la piste, avec ses chevaux, reste un moteur dans sa vie.

Comment définit-il le succès ?

« Être le meilleur. Ces dernières années, en m’impliquant davantage dans le choix de mes yearlings et dans ce que je veux acquérir, j’ai trouvé cela très gratifiant. Je travaille en étroite collaboration avec la Dre Bridgette Jablonsky, qui m’a appris quoi rechercher chez un yearling. Elle m’a permis d’atteindre un autre niveau.

« Je crois que c’est George Segal, de Brittany Farms, qui m’a dit un jour : “La plus grande satisfaction, c’est d’avoir ta propre jument et ton propre étalon… et qu’ils soient les meilleurs.” J’attends toujours ce moment. J’ai quelques belles juments et étalons, alors peut-être que ça arrivera. George, et tant d’autres, m’ont dit que gagner les grandes courses, c’est formidable, mais qu’il y a quelque chose de vraiment spécial à gagner avec sa propre jument, son propre étalon et son propre poulain. Je n’ai pas encore vécu ça, mais j’aimerais beaucoup. »

Breeders Crown

Tout comme il aimerait remporter la North America Cup, l’épreuve la plus prestigieuse au Canada pour les trotteurs de trois ans. Cette course revêt une signification particulière pour Grant.

« Papa l’a remportée avec Bettors Delight en 2001. Gagner cette course, pour plusieurs raisons, ce serait spécial. Être ici au Canada, dans notre propre cour, ce serait une victoire à domicile. J’aimerais la gagner, et je vais continuer d’essayer. »

« L’autre côté de la médaille, c’est que même si je ne gagnais jamais cette course, je sais que j’aurai quand même eu une carrière extrêmement gratifiante. Je ne regretterais aucunement de ne pas avoir remporté une course en particulier. »

Pas quand il y a tant d’autres aspects gratifiants dans sa vie.

« Je joue au golf — très mal — mais j’aime ça. J’ai quatre jeunes petits-enfants, un cinquième en route, et ils transforment une mauvaise journée en une bonne. Nous avons acheté un chalet familial il y a un peu moins de quatre ans, et les enfants comme les petits-enfants l’adorent — je pense d’ailleurs que c’est le leur et que j’ai simplement le droit de le visiter (rire).

Ben Wallace

« Passer du temps avec eux et mes amis, ou partir en voiture avec ma femme [Bonnie] pour aller voir les courses, c’est quelque chose que j’aime vraiment. J’adore le sport, mais en vieillissant, je me rends compte que passer du temps avec mes petits-enfants, c’est ce qu’il y a de mieux. »

Les petits-enfants, ainsi que d’autres membres de sa famille et amis chers, seront présents le soir du 6 août, lorsque Brad Grant sera officiellement intronisé au Temple de la renommée canadien des courses de chevaux.

Il aura de nombreuses personnes à remercier.

« Je vais apporter un mouchoir supplémentaire. Je pense que je vais devoir remercier tout le monde. Il y a certaines personnes que je veux mentionner tout particulièrement. Je dois beaucoup à Ben — c’est lui qui m’a fait découvrir ce que sont de bons chevaux. Tony Alagna a énormément contribué à mon apprentissage, et nous avons eu beaucoup de succès ensemble. Ray et Larry Remmen m’ont beaucoup aidé avec d’excellents chevaux, et Richard Moreau a accompli de grandes choses avec mes chevaux au Canada. Eux, et bien d’autres encore, sont ceux qui m’ont permis de rester dans le milieu avec des chevaux de qualité et du succès. »

« Si on pouvait retourner la plaque du Temple de la renommée et lire ce qu’il y a derrière, il y aurait une litanie de noms, et pas seulement des entraîneurs et des conducteurs. J’ai eu d’excellents partenaires au fil des ans, des gens qui m’ont tendu la main ou à qui j’ai tendu la main. J’ai eu beaucoup de chance d’avoir d’aussi bons partenaires. Il n’y a jamais eu de problème, et ils ont joué un rôle énorme dans ce succès. »

Ben Wallace, qui compte 1 937 victoires en entraînement et près de 40 millions de dollars de bourses, est reconnaissant d’avoir contribué à l’histoire de Grant dans les courses hippiques.

« C’est une personne remarquable ; je pourrais parler de lui pendant des heures », a déclaré Ben. « Son impact sur l’univers des courses est immense. On le retrouve partout dans cette industrie. Comment mesurer son influence ?  Il a littéralement tout fait à un niveau élevé dans tous les segments du secteur : des poulinières, des étalons et des poulains, des champions de stakes, en passant par les chevaux âgés qui courent le samedi soir, et tout ce qui se trouve entre les deux. »

Wallace sait également à quel point l’intronisation au Temple de la renommée signifie beaucoup pour Grant.

« Lorsqu’il glissera cette bague à son doigt, sa bague – lui qui portait souvent celle de son père auparavant – Brad ressentira un grand sentiment d’accomplissement, et à juste titre. Il respectait énormément son père. Je suis sûr qu’au fil du temps, Brad espérait pouvoir assembler toutes les pièces du puzzle pour entrer au Temple à ses côtés. Il y aura donc aussi une part de nostalgie, » partage Ben.

Lorsque Brad Grant parcourra de nouveau les couloirs du Temple de la renommée des courses de chevaux canadiennes, les souvenirs de son père – et de bien d’autres – ne seront jamais bien loin.

« J’ai toujours admiré les grands chevaux et les grandes figures de notre sport, ceux et celles qui ont tracé la voie et inspiré tant d’entre nous. Il y a beaucoup de gens dans ce Temple que je suivais enfant, ce qui me rend nostalgique. Et beaucoup de chevaux qui s’y trouvent, je les apprécie aujourd’hui encore plus qu’à l’époque, pour tout ce qu’ils ont apporté à l’industrie. »

Grant ne sait pas ce qu’il ressentira en voyant sa propre plaque sur le mur pour la première fois.

« Je ne sais pas comment je vais réagir, mais je sais que ce sera d’une manière spéciale, la plus belle qui soit. »

Cet article a été publié dans le numéro de juin de TROT Magazine.
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