Au pays des Kiwis
Le Néo-Zélandais Dexter Dunn étant devenu l’un des principaux conducteur d’Amérique du Nord au cours de la dernière décennie, des centaines de chevaux courant ici portent le suffixe « N » après leur nom (indiquant qu’ils ont été élevés en Nouvelle-Zélande) et alors que le Canadien James MacDonald se rendra bientôt « Down Under » pour représenter le Canada au Championnat Mondial des conducteurs de chevaux en 2025, nous avons pensé que c’était le moment idéal pour Kevin Lakes, collaborateur de TROT, de partager ses expériences lors d’un récent voyage que lui et sa femme ont effectué en Nouvelle-Zélande. Kevin s’est rendu dans l’hémisphère sud au printemps dernier, dans l’espoir, en partie, d’en apprendre un peu plus sur leurs habitudes, mais en matière de courses sous harnais, ce qu’il a vécu était bien plus que cela. Par Kevin Lakes // Traduction Manon Gravel
Comment est-ce que ça pourrait aller mieux ?
C’est ce que je me disais lorsque le « superstar » entraîneur/conducteur « Kiwi », John Dunn, m’a demandé de le rejoindre pour jogger ses chevaux le long de la plage de Woodend, en Nouvelle-Zélande, alors que le soleil se levait un matin d’avril plus tôt cette année.
La nature décontractée et amicale de Dunn était évidente dès mon arrivée dans ses locaux lorsque j’ai rejoint l’équipe de Diamond Racing pour deux jours d’entraînement.
John, sans hésiter, m’a fait confiance sur parole selon laquelle je savais ce que je faisais et a pointé du doigt un trotteur noir de quatre ans, fils de Father Patick nommé Moses et a dit : « Celui-là est à toi, mon chum ! Puis nous sommes partis au pas vers la plage voisine.
L’écurie de Dunn connaît une année extraordinaire, alors que lui et sa femme, Jenna, sont respectivement en tête du classement comme entraîneur et conducteur avec leur écurie comptant jusqu’à 90 chevaux. Ils courent partout dans ce pays lointain de l’hémisphère sud qui compte une population de 5,2 millions d’habitants et 28 hippodromes, répartis autour de leurs îles du Nord et du Sud.
Dunn, le frère aîné de la star nord-américaine Dexter, apporte chaque jour ses connaissances, son éthique de travail et son talent; cependant, même lui conviendrait que sa sauce, pas si secrète, réside dans sa proximité avec un lieu d’entraînement idéal : la plage.
« Le bon Dieu est notre gestionnaire de piste », déclare Dunn, faisant référence au cycle quotidien des marées qui fournit une surface de plage lisse chaque matin, et au trempage anti-inflammatoire dans l’eau fraiche des pattes des chevaux, après les entrainements, que le bord de mer fournit également naturellement. « C’est aussi bon pour le moral des humains que des chevaux », ajoute-t-il. « Chaque jour, c’est un peu différent - à la plage. »
Alors que nous joggions lentement côte à côte, la conversation était facile, moi avec Moses et Dunn avec un ambleur âgé. J’ai profité de chaque moment et je me suis dit qu’une grande case était rayée de ma « Bucket List ». Dunn a ensuite indiqué avec désinvolture qu’après un jogging de trois kilomètres sur la plage, les choses allaient effectivement s’améliorer encore.
Il m’a expliqué que Moses avait besoin d’un peu de travail rapide donc, il fallait que je sois prêt. Il voulait que je mette mon trotteur « dans son casque » car il allait laisser son cheval galoper jusqu’à la maison, et je devais tirer la guide quand il m’en donnerait l’ordre. Puis vint la directive avec un délicieux accent que je n’oublierai jamais alors que nous commencions à faire demi-tour : « D’accord Kev, c’est le temps de virer de bord et d’y aller à fond. »
Immédiatement, nous sommes passés de « jogger sur la plage à un mille d’entraînement à part entière et avec le gaz au fond. Lorsque Dunn a regardé en arrière et m’a fait signe de la tête, j’ai sorti Moses et nous avons parcouru le dernier quart de mile en 28 secondes chrono… Nous étions en train de « mettre le feu » à la plage. Pas de tournants, pas de poussière de pierre, pas de pylônes, pas de problèmes, juste une virée sur le sable tapé par la mer.
Après le mille, les chevaux gravitaient, hors de leur routine, dans les vagues et rafraîchissaient leurs pattes tandis que nous retournions vers leurs enclos. Remarque : je dis « retour à leurs enclos » et non pas retour à l’écurie parce que Dunn n’a pas vraiment d’écurie dans ses installations - nous en reparlerons plus tard.
Oui, Moses « séparait les mers » après une journée d’entraînement intense et Dunn était heureux. « Il n’était pas parfait, mais il avait l’air bien aujourd’hui », a-t-il plaisanté. « Je crois au fait qu’il faut les faire travailler fort et les nourrir beaucoup », a-t-il ajouté.
Moses remporterait en fait son prochain départ, sur une distance de 2000m, départ arrêté, à Addington Raceway, situé pas très loin, en 2:33. En une semaine, son solide mille à l’entraînement s’est traduit par une victoire d’une valeur de 9 350 $NZ, et j’ai pu respirer facilement avec le sentiment typique d’un conducteur satisfait de ne pas avoir ralenti la progression du hongre prometteur.
Être en Nouvelle-Zélande est réconfortant pour un conducteur de l’Est du Canada. Même si l’on se trouve à 13 500 km de chez soi, les gens sont étonnamment semblables. L’humour, la tournure de phrase, l’histoire familiale et le dévouement envers les chevaux sont les mêmes que chez nous, et les amitiés se font facilement en s’accotant sur une clôture ou en travaillant côte à côte.
Mon voyage sur l’île du Sud, avec ma femme Penny, a été planifié, car nous aimons tous les deux la randonnée, les chevaux et une alternative au temps printanier indécis de la Nouvelle-Écosse. La façon dont j’ai fini par rencontrer Dunn et son équipe dévouée montre à quel point il est facile d’établir des relations dans un pays relativement petit.
Nous étions chez des amis près de Motueka, à quelques heures de Christchurch, et avons fait la rencontre de leurs voisins. J’ai mentionné que j’aimais les courses sous harnais et j’ai reçu le numéro de téléphone d’une femme à chevaux locale. Un appel et elle m’a recommandé d’envoyer un message texte à John Dunn - elle m’a donné son numéro. Quelques textes plus tard, j’étais cédulé pour deux jours de plaisir et d’immersion dans le monde de Dunn.
Après réflexion, c’était vraiment incroyable.
Après la matinée passée dans les modestes installations de Woodend Beach, il était temps d’embarquer plusieurs chevaux pour les courses à Addington Raceway, à seulement 30 km de là, à Christchurch.
Sur la propriété de Dunn il y a des chevaux partout où vous regardez, cependant, son approche est basée sur une complexité simple, un flux d’équipe fluide et une organisation incompréhensible. Presque tout semble être dans l’esprit de Dunn, avec une référence occasionnelle à un simple tableau blanc sur le mur auquel il fait parfois référence et fait la note étrange « Je viens d’ajouter sur le tableau », dit-il, « et cela fait une différence ».
Addington Raceway est le joyau des courses néo-zélandaises, et le fait d’être à l’hippodrome m’a donné l’occasion d’aborder l’aspect commercial du sport, ainsi que d’être témoin de certaines difficiles réalités. L’atmosphère était optimiste et amicale, et il y avait une communauté dynamique d’entraîneurs, de palefreniers, de propriétaires et de conducteurs qui interagissaient avec professionnalisme et familiarité; cependant, tout comme en Amérique du Nord de nos jours, la grande tribune ne comptait qu’une petite foule damateurs de courses.
Addington accueille plus de 15 000 personnes chaque année pour la Coupe de Nouvelle-Zélande, mais il s’agissait d’une soirée d’automne typique et de grandes parties des installations étaient inutilisées.
Sur la piste, Dunn s’est rapidement frayé un chemin jusqu’au Cercle des vainqueurs (alias « The Birdcage » (la cage d’oiseaux)) avec un ambleur assez rapide nommé Mighty Looee, un hongre de sept ans par Sweet Lou, qui avait déjà gagné sur un mile en 1 :50.4. Cette soirée-là, il a parcouru les 2000m en 2:22.4, dans un rythme appelé « mobile », c’est-à-dire que les ambleurs sont partis derrière une barrière de départ traditionnelle.
Après la photo, j’ai été immédiatement invité au « Winner’s Lounge » par le président du conseil d’administration d’Addington, John Hartnell. La mère de Dexter et John Dunn était également présente, une femme qui pourrait probablement passer une grande partie de sa vie (lorsqu’éveillée) dans un salon des gagnants, si elle le souhaitait, compte tenu du nombre de victoires que ses fils remportent jour après jour. J’ai alors réalisé que je venais de rencontrer la Gail MacDonald de Nouvelle-Zélande.
Hartnell est un homme prospère, professionnel et sympathique, profondément enraciné dans le sol néo-zélandais. Sa passion et son dévouement pour les courses sous harnais sont évidents, même s’il exploite également une grande entreprise apicole et vend les produits connexes. Son intelligence de gestion apparaît lorsque nous discutons des défis du côté commercial des courses, à deux pas du romantisme du bord de mer ce matin-là.
« L’industrie traverse actuellement des changements considérables et, comme la plupart des industries de courses sous harnais dans le monde, nous régressons depuis de nombreuses années... cela se reflète dans le nombre de poulains, le nombre de propriétaires et une baisse de l’assistance dans les hippodromes », déclare Hartnell.
« ENTAIN est notre nouveau partenaire pour le pari… ils investissent massivement dans la promotion et le financement de stakes supplémentaires. Cela comprend un programme double le vendredi soir – connu sous l’appellation « Friday Night’s Lights » - avec nos deux pistes principales, Addington et Alexandra Park (à Auckland), comme lieux principaux.
L’objectif d’ENTAIN est d’offrir consistance et divertissement, et de stimuler l’augmentation des paris à travers le pays, mais particulièrement à Auckland et dans d’autres régions de l’île du Nord qui ont un problème de performance par rapport à la population.
La majorité des Néo-Zélandais vivent à Auckland ou à proximité, sur l’île du Nord ; cependant, le cœur des courses sous harnais se trouve là où se trouve le centre d’entraînement de John, dans la plaine de Canterbury, sur l’île du Sud. Dunn se rend fréquemment à Auckland pour conduire également, et lors de ma visite, sa femme Jenna et son père, Robert, également une légende comme entraineur, étaient en fait à Auckland, supervisant ce groupe de partants l’écurie.
Hartnell a également mentionné qu’en octobre 2023, l’industrie a voté pour modifier sa structure de gouvernance, mettant fin aux membres du conseil d’administration nommés au niveau régional et ouvrant la voie à un conseil d’administration indépendant doté de solides compétences en leadership. Hartnell a déclaré que cela a été tumultueux mais nécessaire pour que le côté commercial du sport prospère. Dans le cadre de ce changement, un nouveau PDG de Harness Racing New Zealand, Brad Steele, a été nommé, et il a été chargé de diriger le changement dans le sport, en termes de choses comme les courses et les paris, les technologies de l’information et le bien-être des animaux.
Et lorsqu’il s’agit de bien-être animal, à première vue, ça semble être une priorité élevée en Nouvelle-Zélande.
Une vétérinaire est très visible sur la piste le soir où j’y suis, et à un moment donné, on a pu entendre sur le haut-parleur qu’elle avait décidé de retirer un participant en particulier quelques instants avant l’heure du départ, parce qu’elle n’était « pas à l’aise avec l’allure du cheval lorsqu’il est en mouvement. » Le conducteur a rapidement fait sortir de la piste ce qui semblait être un cheval sain, et l’entraîneur et le palefrenier semblaient uniquement préoccupés par l’animal tout en ne manifestant aucune protestation contre la décision.
Lors du programme à Addington, il y a également eu un accident mineur, avec un cheval qui s’est étouffé et est tombé. Il n’y a eu aucun blessé, peut-être grâce à l’arrivée sur place d’une grande équipe de cavaliers (appelés « Outriders ») en quelques secondes, libérant le cheval de l’enchevêtrement et rassurant le conducteur inquiet. Il s’agissait d’une démonstration bien répétée de travail d’équipe à cheval, et leur mobilité en tant que cavaliers a permis à la course de se poursuivre et au reste du peloton d’éviter un problème en cascade dû à la situation dans le premier tournant.
* * * *
Pour moi, deux jours ne suffisaient pas. Bien qu’il ne s’agisse que d’un simple aperçu, grâce à John Dunn, son beau-père Craig Edmonds, le directeur de course Andrew Fitzgerald et le conducteur junior Riley Harrison, c’était assez pour faire des observations sur les similitudes et sur les différences entre les choses là-bas et celles chez nous.
C’est tellement pareil : de beaux animaux combinés avec des gens sportifs qui ont une grande affection et une profonde appréciation pour les Standardbreds, une langue commune et une culture éloignée de ce qui était autrefois un pays agricole.
Beaucoup de choses sont également différentes, comme décrit dans notre liste « Quelques différences ‘en bas’ » (Voir ci-dessous).
Courir au pays des kiwis, c’est prendre des décisions difficiles pour tenir à jour, tant il y a de choses à vivre, comme la Coupe de Nouvelle-Zélande en novembre, des chevaux comme Lazarus N, ou encore juste mon moment avec Moses sur la plage et ensuite le voir gagner à Addington contre un large peloton de concurrents dans une course pleine d’action et de nombreux revirements, quelques jours plus tard.
Mais il y a aussi les problèmes modernes qui mettent l’industrie en péril – semblables à ce que nous voyons ici au Canada et aux États-Unis.
Moses a connu des difficultés depuis sa victoire il y a deux mois, avec des bris d’allure à deux reprises en quatre départs. Je ne peux que prédire que si j’interrogeais John Dunn à son sujet, il répondrait avec une phrase qu’il utilise souvent et qui est omniprésente en Nouvelle-Zélande. Une phrase qui représente l’attitude du pays et les perspectives des courses attelées en Australie :
Dunn dirait probablement : « Pas de soucis, mon chum, tout ira bien ! »
QUELQUES DIFFÉRENCES « EN BAS »
La Nouvelle-Zélande est un endroit magnifique avec quatre saisons uniques, des gens sympathiques et un héritage de courses sous-harnais. Alors que le gagnant du championnat national des conducteurs du Canada, James MacDonald, devrait représenter le rouge et blanc au Championnat du monde des courses attelées en Nouvelle-Zélande en 2025, le correspondant de TROT, Kevin Lakes, a pris un moment pour se concentrer sur quelques-unes des différences que MacDonald connaîtra dans son aventure « Kiwi ».
Pas d’écurie : John Dunn a 76 chevaux à l’entraînement dans ses installations près de Christchurch, mais pas d’écurie. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a aucune étable Standardbred utilisée en Nouvelle-Zélande, car eux aussi connaissent l’hiver, en particulier sur l’île du Sud, mais la température descend rarement en dessous de zéro. Chacun des chevaux de Dunn dispose d’un enclos individuel avec des clôtures électriques - pour contrôler l’alimentation et les interactions - mais tous les chevaux sont couverts et aucune écurie n’est nécessaire.
Équipement : La différence la plus marquante est que les courses commencent souvent par un départ arrêté ; par conséquent, les ambleurs portent des enfarges plus courtes au début de la course, mais ont besoin d’un rallongement une fois qu’ils ont atteint une certaine vitesse. Les conducteurs et les entraîneurs mettent souvent une épingle dans un trou sur les enfarges que le conducteur tire à un moment clé, allongeant les enfarges après que les chevaux aient atteint leur vitesse, tandis que les enfarges restent courtes pendant que l’ambleur accélère. Quelques autres exemples d’équipements différents incluent le fait que les chevaux courent en portant, autour du cou, une bande/ceinture pour garder la tête et le cou droits. Les sulkys de course sont également plus longs avec les roues plus rapprochées. Dunn’s Diamond Racing est bien connu pour utiliser des bandes nasales sur ses chevaux pour ouvrir leurs narines. « Je ne suis pas sûr que cela aide », rigole Dunn, « mais nous nous sentons bien de le faire. »
Implication des femmes : Dans un programme de courses typique, même sur les meilleurs circuits, vous pouvez compter sur de nombreuses femmes conductrices et entraîneuses. Les entraîneuses Jenna Dunn et Amanda Telfer sont en tête du classement des victoires, bien devant tous les autres. Le soir lors duquel j’ai assisté à Addington, des conductrices féminines ont remporté plusieurs courses et des entraîneuses ont participé à toutes les courses prévues.
Distances et taille du peloton : Les ambleurs et les trotteurs courent sur une variété de distances, dont beaucoup dépassent un mille. Cela crée généralement des deuxièmes quarts plus lents, engendrant du mouvement et souvent des chevaux se retrouvant troisième chemin. Avec jusqu’à 16 « partants » dans une course, les courses ne sont pas aussi linéaires et moins prévisibles. Une course à laquelle j’ai assisté comptait 14 chevaux à cinq longueurs les uns des autres à l’arrivée. Sur la plus grande piste d’Auckland sur l’île du Nord, Alexandra Park, les courses se déroulent dans le sens des aiguilles d’une montre, ce qui est souvent associé aux courses en Australie. Handicaper les concurrents plus forts est également courant, certains chevaux partant plusieurs mètres en arrière lors des épreuves avec départ arrêté.
Entrainement : Dunn, pour sa part, a le luxe d’être situé à Woodend Beach. Les chevaux profitant d’une surface lisse et moelleuse, de l’air frais et de pouvoir tremper leurs pattes dans les vagues après un entraînement. Les chevaux semblent s’y détendre et Dunn utilise souvent un ambleur mature pour galoper avec un cheval plus jeune. Il vérifie également minutieusement la fréquence cardiaque.
Pistes : La Nouvelle-Zélande compte plus de 3 000 Standardbreds, avec 28 hippodromes actifs pour les courses attelées, mais de nombreux clubs ne courent que quelques fois par an. Certaines pistes sont également en gazon, ce qui crée une esthétique totalement différente pour les courses d’été. Il existe également un circuit compétitif de « Conducteurs Juniors », qui favorise le développement des compétences des jeunes et de la base du métier.
Médias : Il est courant de voir des courses attelées à la télévision. En effet, depuis peu, une émission intitulée Trackside One, une plateforme sur laquelle sont retransmises toutes les courses, est devenue gratuite pour tous les Néo-Zélandais. Le site Web de Harness Racing New Zealand propose également toutes les rediffusions. Un autre ajout récent à la télévision néo-zélandaise présente le meilleur produit à Auckland et à Christchurch le vendredi. Ceci est promu sous le nom de Friday Night Lights tel que mentionné plus haut.
Les soirs de course : Une différence significative est que les gens de chevaux Kiwis ne réchauffent pas leurs chevaux le soir de la course. Depuis les paddocks de la ferme, à la remorque, puis à l’hippodrome, les chevaux ne se rendent sur la piste qu’à l’heure de la course. Il n’y a pas de parade d’avant course non plus, mais les conducteurs réchauffent leur cheval vigoureusement juste avant la course, souvent de près, les uns après les autres en file indienne. Dans la « cage à oiseaux » (cercle des vainqueurs), les commanditaires, les propriétaires et les gens reliés au cheval se rassemblent en toute sécurité sur une plate-forme derrière le gagnant pour une photo, puis il est d’usage que le club offre aux propriétaires et amis une boisson gratuite dans le « salon du gagnant », à quelques pas de là seulement.
Distribution $$$ : La bourse moyenne est de 12 500 $ et les paiements sont versés à tous les chevaux participant à la course. Les propriétaires reçoivent 85 %, les conducteurs 5 % et les entraineurs 10 %. Il n’y a plus non plus de courses à réclamer. Une particularité de la relation commerciale propriétaire/entraîneur est qu’il est également d’usage que l’entraîneur reçoive une allocation de 10 % si un cheval est vendu alors qu’il est « sous sa garde ». L’entraineur est censé assister dans le processus de vente. Il existe différents points de vue sur cette tradition, car il existe des exemples de ses avantages et de ses inconvénients. Les conducteurs reçoivent un minimum de 100 $ par course, peu importe la position où ils terminent.
Après carrière : La Nouvelle-Zélande a adopté ce qu’elle appelle le programme HERO : (Harness Education and Re-homing Opportunities) exploiter les opportunités d’éducation et de relocalisation des chevaux. Lorsqu’on visite le site Web de Harness Racing New Zealand, l’ordre des onglets qui apparaissent est : La vie après la course, suivi des entraîneurs et des conducteurs, puis des résultats, illustrant une compréhension des sensibilités du public et la priorisation requise du problème. En fait, un pourcentage de l’argent de la bourse est consacré à l’après carrière.
Out-Riders : (ici appelés Cowboys ou Cavaliers) À Addington, il y avait plusieurs outriders sur le parcours qui étaient pleinement dévoués et utiles aux conducteurs. Ceci est particulièrement important pour les départs arrêtés, où il y a des remaniements pour les positions dans des espaces restreints avant que la barrière ne s’ouvre et que la course ne commence. Les chevaux néo-zélandais semblent un peu plus détendus en groupe, effectuant des virages serrés au pas, même si une course ou une séance d’entraînement est sur le point de commencer. Ils sont très habitués à être très proches les uns des autres.
Bien qu’il ne s’agisse que d’un aperçu des courses attelées néo-zélandaises, les deux jours passés avec John Dunn ont été un avant-goût du style de vie d’une équipe en mission. Dunn a récemment remporté sept courses dans un seul programme à Addington Raceway, à Christchurch, un exploit accompli uniquement dans la longue histoire de la piste par Tony Herlihy et le frère de John, Dexter.
John a surnommé son petit frère en plaisantant le « après coup », mais malgré la distance qui les sépare désormais, les deux ont maintenu un bon lien, et le frère aîné est évidemment fier du talent de « Dunn » qui est devenu mondial. En fait, John était toujours après décharger ses chevaux suite à la soirée des sept victoires et il a reçu un appel de félicitations…
« Ouais, Dext m’a appelé quand il a su, » sourit John. « On se nourrit les uns des autres, de l’autre bout du monde, c’est une bonne complicité à avoir. »
Cet article a été publié dans le numéro d'Août de TROT Magazine.
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