Le meilleur 2 ans avec lequel j'ai été impliqué était....
Dans notre 2021 numéro « Twos In Training » (Les 2 ans à l’entrainement) nous avons demandé à un certain nombre de conducteurs de nous parler du meilleur poulain de deux ans qu’ils n’aient jamais conduit et de l’histoire qui se cache derrière. L’année dernière, nous avons demandé la même chose à un groupe d’entraîneurs, en ce qui concerne les débuts du meilleur prospect qu’ils n’aient jamais formé. Cette année, nous avons perpétué la tradition en demandant à certains propriétaires, entraîneurs, assistants entraîneurs et palefreniers de partager avec nous l’histoire du meilleur deux ans auquel ils ont été associés. Encore une fois, leurs souvenirs ne nous ont pas déçus. Histoires compilées par John Rallis & Dan Fisher // Traduction Manon Gravel
JIM CAMPBELL : Entraîneur.
Broadway Hall. Il était un yearling payé seulement 30 000 $, donc il n’y avait évidemment pas beaucoup de gens qui le regardaient. Mais Jules [Siegel] et moi l’avons regardé et on s’est dit qu’il n’était qu’un beau et bien conformé fils de Conway Hall. Si vous vouliez lui trouver un défaut, il était peut-être un peu petit, mais c’était tout. Il est vraiment passé inaperçu tout l’hiver quand nous entraînions… il n’a rien fait de mal, mais nous en avons juste eu quelques-uns qui étaient beaucoup plus flashy. La première fois que mon frère John l’a conduit dans une course école, il a terminé deuxième en seulement 2:03, il a dit: « C’est un bon cheval ça. C’est un vrai professionnel ». J’étais comme, ‘Wow!’ (rire). J’ai été surpris de l’entendre dire cela à l’époque parce qu’il ne s’était jamais vraiment démarqué pendant l’hiver… mais quand mon frère disait quelque chose comme ça, il se trompait rarement.
Broadway Hall [2,1:56.4 -’02 ; 583 762 $] il n’a jamais perdu [9 en 9 à vie]. Il a remporté la Breeders Crown pour mettre fin à son année de deux ans, puis malheureusement, en raison de certains problèmes qu’il a eus, il n’a plus jamais couru. Il faisait partie de ces chevaux que j’ai toujours qualifiés de plus intelligents que moi. Il n’a jamais été trop enthousiasmé par l’entraînement. Il a fait son travail quand il est arrivé derrière la barrière - c’est à ce moment-là qu’il s’est transformé en un cheval différent.
C’était aussi un très bon étalon. J’ai entrainé quelques bons bébés de lui, dont Broadway Schooner [895 130 $], et elle était la mère de Broadway Donna [1,1 million de dollars] et Fashion Schooner [691 886 $], donc il a été très bon pour moi pendant des années.
Je ne m’excite vraiment pas trop facilement avec les poulains de deux ans jusqu’à ce qu’ils arrivent derrière la barrière mobile et que vous voyiez ce qu’ils peuvent faire. C’est peut-être à cause de mon expérience avec Broadway Hall. ~ DF.
NOEL DALEY : Entraîneur.
J’en ai eu quelques bons tout au long de ma carrière, mais celui qui s’est retrouvé avec le meilleur record - My Little Dragon - je dois dire que c’est le numéro un sur ma liste. Elle a fait un parfait 6 en 6 à l’âge de deux ans et elle n’a commencé que lorsque nous l’avons qualifiée en septembre au Red Mile.
J’ai toujours su qu’elle avait du talent, mais elle était insipide tout au long de l’entraînement sur piste. Elle était gentille, mais nous ne savions pas qu’elle était une superstar jusqu’à ce que nous l’emmenions aux qualifications. Brendan Johnson, l’un de mes assistant-entraîneurs à l’époque, l’a conduite ce premier matin et c’est là qu’il a confirmé que nous avions quelque chose de bien. Une fois qu’elle est arrivée et que nous avons vu ce qu’elle a fait, elle était tout simplement la meilleure. Elle était belle et a fini par avoir un pedigree de malade [mère de Stay Hungry; 1,1 million de dollars].
C’était assez nouveau pour moi, l’achat de bébés et je n’ai apprécié son pedigree que plus tard. J’ai quand même eu de la chance avec elle. Je sais que Myron Bell et son équipe avaient le choix entre elle et une autre. Ils ont fini par acheter l’autre pour 250 000$ et j’ai eu la mienne pour 60 000 $, ce qui était une bonne affaire je dirais (rires).
Quand je l’entraînais, tout ce qu’elle faisait, c’était errer sur la piste et faire à sa tête. Au moment où nous l’avons amenée sur la piste, en course, c’était accrocheur. Nous étions tous en admiration.
Volume Eight, celui que j’ai présentement, je dois dire que sa victoire dans la finale de la série « Kindergarten » a été la performance la plus brillante que j’ai vue de la part de mes poulains de deux ans. Il a gagné en [1]:52 mais Andrew [McCarthy] dit qu’il aurait pu aller en [1]:50 s’il le voulait. C’était spécial, mais My Little Dragon [p,1:48.1 -’07; 2 386 055 $] n’a montré aucun défaut lors de sa première saison, notamment en remportant une épreuve de la « Breeder’s Crown », elle est donc en tête de liste pour cette raison. ~ JR.
JOHN FIELDING : Propriétaire.
Je suis très chanceux d’avoir été impliqué avec un certain nombre de bons poulains de deux ans, mais je vais vous en donner deux ici. L’un est Father Patrick. Nous l’avons acheté à Brittany [Farms] et Jimmy Takter l’a aimé dès le début… dès la première fois qu’il lui a mis l’attelage. Il a peut-être perdu son deuxième départ, mais à part ça, je ne pense pas qu’il ait été battu à deux ans. Je crois qu’il est allé 10 en 11 départs à deux et a fait beaucoup d’argent. Je me souviens l’avoir regardé s’entraîner à la ferme de Jimmy, puis avoir regardé ses premiers départs avec une telle impatience. C’était tellement un bon cheval, et j’ai toujours une tonne de confiance en lui en tant que reproducteur. Les gens sont drôles… il en a eu quelques bons au début, comme Greenshoe, et maintenant tout le monde veut brider avec Greenshoe mais pas autant avec Father Patrick [3,1:50.2f -’14 ; 2 600 571 $]. Dans le monde des Thoroughbred par exemple, c’est du jamais vu. Je crois par contre que sa prochaine récolte va être très bonne… J’ai en ce moment deux Father Patrick de deux ans qui montrent très bien.
L’autre qui se démarque vraiment et qui était excellent à deux ans, et comme Father Patrick était génial à trois également, c’était See You At Peelers. Lorsqu’elle s’est qualifiée pour la première fois à deux ans, elle est revenue en 26 secondes le dernier quart et nous pouvions dire qu’elle était spéciale. Je pense qu’elle a remporté ses 23 premiers départs d’affilée ou quelque chose comme ça… il a fallu attendre en août de son année de trois ans avant que See You At Peelers [p,3,1:49.2f -’11; 1 566 900 $] a été battue.
Rappelez-vous cependant, si vous en voulez plus, que j’ai possédé des chevaux comme All Speed Hanover, Cedar Dove, Eager Seelster, Solveig, Shake It Cerry… J’ai eu la chance de gagner 22 Breeders Crowns et au moins 10 ou 12 étaient avec des deux ans. J’ai eu une longue liste de bons poulains de deux ans et c’est généralement grâce à mon ami M. Takter. ~ DF.
SCOTT FORBES : entraîneur adjoint dans l’écurie Anthony Beaton et ancien assistant d’entraîneurs tels que Casie Coleman et Jim MIller.
Oh, ça doit être Cheery Hello. Vous savez, je pensais que j’avais été chanceux d’être entouré de beaucoup de bons poulains de deux ans comme Brisco Hanover et Tijuana Taxi, mais Cheery Hello [p,3,1:52.3 -’89; 869 619 $] n’a jamais été battu à deux, donc à cause de ça, je dois dire que c’était elle.
Elle était la sœur propre de Tyler B et je pense qu’elle a fait ses 12 premiers départs ou quelque chose comme ça avant de se faire battre. Elle a fini par remporter la Jugette et la Breeder’s Crown à trois ans… elle a tout gagné.
C’était une « yearling » dispendieuse… Je pense qu’elle coûtait deux cent cinquante [250 000 $].
Il y a une très bonne histoire qui va avec elle… elle était terrifiée par les tracteurs. Même si elle en voyait un au bout de la piste, elle tournait sur la piste et partait dans l’autre sens. Et elle ne s’est jamais améliorée.
Anthony Pedone était un gros propriétaire à cette époque. Il la possédait et il avait possédé une partie de Tyler B. Apparemment, Tyler B avait aussi été terrifié par les tracteurs, alors Pedone n’arrêtait pas d’embêter Jimmy Miller pour qu’il demande à Delvin Miller ce qu’il avait fait à ce sujet… c’est lui qui avait entrainé Tyler B. Eh bien, Jimmy ne voulait pas embêter Delvin Miller avec ça, mais finalement il lui a demandé ce qu’il faisait. Delvin Miller lui a juste dit: « Jimmy, fais ce que j’ai fait – Tiens-toi loin d’eux » (rires).
Freestate (Raceway) était notre port d’attache, et c’est là que Jimmy lui a mis une capine à carreaux pour la première fois. Si vous vous souvenez d’elle, vous vous souviendrez peut-être qu’elle portait toujours une cagoule à carreaux. Elle portait cette capine pour que l’équipe d’entretien de la piste sache que c’était elle. Quand elle sortait sur la piste, ils entraient, et Jimmy remplissait le frigo de l’équipe de piste avec de la bière chaque semaine en échange (rire). Ça a bien marché pour tout le monde.
En soirée, cependant, lorsque nous l’avons coursée sur différentes pistes, nous n’avions qu’à regarder et voir ce que les tracteurs faisaient. S’ils allaient vers la droite, nous irions vers la droite; s’ils allaient dans l’autre sens, nous irions dans l’autre sens. On la réchauffait en conséquence et on faisait tout ce que nous devions faire pour l’éloigner d’eux.
Un soir à The Meadowlands cependant, je pensais que j’avais le temps pour aller mon mile avec elle. J’étais devant le tracteur quand j’ai tourné et je n’allais pas le rattraper avant que je fasse mon mile avec elle. Eh bien, le conducteur ne s’arrête-t-il pas et sort du tracteur au bout de la piste pour ramasser une botte ou un fer ou quelque chose comme ça. Tout ce dont je me souviens, c’est qu’il était dans le 9e chemin au large, heureusement, et je me souviens que tout ce que je pouvais voir, c’était des étincelles alors qu’elle était dans cette clôture en métal qu’ils avaient là-bas. Nous l’avons dépassé d’une manière ou d’une autre, mais les étincelles volaient partout alors que le bicycle frottait sur la clôture en métal.
J’ai côtoyé d’excellents poulains de deux ans, mais comme elle n’a jamais perdu à deux ans, c’est vraiment difficile d’aller contre elle ! ~ DF.
BEN HOLLINGSWORTH : Entraîneur et ancien palefrenier.
Quand j’étais à la maison, Deep Finesse, le poulain de Phil Pinkney, était probablement le meilleur avec qui j’étais impliqué. Il a été champion des Maritimes à l’âge de deux ans, est resté invaincu et était le deux-ans le plus riche de tous les temps dans les Maritimes. Phil ne les qualifiait généralement jamais tôt, mais ce poulain, il ne pouvait tout simplement pas le faire partir du tout au début. Il ne pouvait pas y aller seul, alors il a été l’un des premiers deux ans à se qualifier au Canada cette année-là - parce qu’il avait besoin de la compagnie - et il a fini par être le meilleur d’entre eux. Phil l’a dorloté cette année-là et a quand même gagné 80 000 $ à 90 000 $ [15 en 18]. Il l’a vendu pour beaucoup d’argent après cette année-là.
Habituellement, lorsque les poulains de deux ans se qualifient aussi tôt, ils ne sont jamais là jusqu’à la fin de la saison, mais Deep Finesse [p,1:49.3f -’12; 245 184 $] était [toujours] là grâce à la patience de Phil. Phil l’a mis sur le bicycle et lui a appris à être un très bon cheval de course. Donnie Porter l’a élevé - il a élevé tous les chevaux « Finesse ». Nous avions réussi à lui acheter des chevaux au cours des années précédentes, alors quand Phil a vu Donnie le casser, il l’a acheté tout seul. Il a été le plus rapide des Maritimes à un moment donné.
Mon cheval de deux-ans préféré de tous les temps serait probablement un cheval du nom de Voracity. Tony Alagna l’entrainait. C’était mon premier été ici. Je venais de déménager de la côte Est et j’ai fini par avoir ce poulain par Sportswriter. Ce poulain, c’était juste un cheval tellement cool à côtoyer. Il était décontracté et se moquait bien de ce qui l’entourait. Il a gagné environ 350 000 $ cette année-là. Nous avons gagné le Nassagaweya ; nous avons terminé 3e dans le Métro après avoir remporté l’éliminatoire. Cette année-là, il a couru contre Control The Moment et Betting Line. Venir des Maritimes et avoir un cheval comme Voracity [p,1:49f -’21 ; 920 498 $] était surréaliste. C’était un poulain tellement cool. Il n’est jamais vraiment revenu fort à trois, mais il était vraiment un bon deux-ans. Je faisais son « stall » tôt le matin et il dormait. C’était difficile de le réveiller tous les matins, mais il était le cheval le plus facile à gérer après cela. ~ JR.
JOHN MALLIA : Entraîneur adjoint dans l’Écurie Jack Darling.
Autre que Bulldog [Hanover} tu veux dire ? (en riant). Tu sais, il y a en fait un autre deux-ans que nous avons eu, et que la plupart des gens semblent oublier, il pouvait se comparer à lui à deux ans, et c’est Big McDeal… elle a établi un record du monde à Lexington.
C’était un yearling de 70 000 $ - ce qui était beaucoup pour une McArdle - et elle était absolument magnifique. Jack achète toujours de beaux yearlings, mais elle ressemblait à un poulain et elle n’a jamais rien fait de mal. Elle était parfaite.
Cette année-là [2011] a été une année de fous pour les pouliches ambleuses… American Jewel, Economy Terror, Shelliscape, des chevaux comme ça. Elle a remporté ses deux courses écoles et Jody [Jamieson] l’a bien aimée. Ensuite, elle a terminé deuxième derrière Shelliscape dans la finale du « Whenuwishuponastar » et devant American Jewel dans le « Eternal Camnation ». Elle a terminé 4e dans le « Shes A Great Lady », puis Jody ne l’a pas choisie pour le « Champlain Stake ». Nous avons mis Paul [MacDonell] dessus, et il l’a envoyée à la guerre et a gagné en [1]:51 (riant). Elle a brisé son « maiden » pour une bourse de plus de 200 000 $.
Jody a repris les guides et lors de son premier départ à Lexington, ils l’ont promenée partout sur la piste. La semaine suivante cependant, elle a remporté le gros lot. Elle a battu American Jewel et a établi un record du monde de 1: 50,2.
Elle a tiré la 10e position lors de ses deux premiers départs à trois ans et a quand même gagné en [1]: 53, mais ensuite Jack l’a vendue à Brad Grant et elle est allée dabs l’écurie de Ben Wallace.
Vous savez qu’elle a gagné en 1:49.1 à l’âge de trois ans, a gagné près d’un million de dollars et est une très bonne jument poulinière, mais beaucoup de gens ne savent même pas qui est Big McDeal [p.3.1:49.1f -’ 12; 817 957 $]. Brad [Grant] a maintenant son fils de trois ans - Hungry Man. Il a gagné en [1]:50 l’an dernier à deux ans.
Elle a été une très bonne deux ans pour nous. Elle était absolument parfaite. ~ DF.
DAVID MENARY : Entraîneur.
La réponse est facile pour moi… c’est certainement Hes Watching. Sa saison à deux ans est à la hauteur de n’importe quel autre deux ans. Il a fait huit départs, il a eu six records de piste et deux records du monde.
En raison de son prix d’achat à 18 mois [3 000 $], il n’était pas fortement « staké ». J’aurais aimé qu’il soit nominé pour des stakes plus importants, mais personne ne pensait qu’il serait aussi bon qu’il l’était. Je me souviens que c’était sur une piste boueuse la première fois que Chris [Christoforou] l’a qualifié à Mohawk… quand il est revenu après cette qualification, il m’a dit : « C’est le cheval le plus rapide derrière lequel je ne me suis jamais assis. Nous savions, lors de ses entrainements, qu’il avait beaucoup de vitesse, mais nous n’avions jamais imaginé qu’il resterait invaincu à deux ans et remporterait un « Dan Patch Award ».
Hes Watching [p,3,1:46.4 -’14 ; 1 129 215 $] n’est arrivé que le 4 décembre, car j’ai eu beaucoup de poulains cette année-là. Je n’allais pas tellement sur la piste avec lui au début car j’en avais beaucoup qui coûtaient cher et de poulains bien bridés et les propriétaires voulaient me voir les entrainer. Le jour où je l’ai entraîné en 2 :14, je suis descendu du bicycle, je suis allé lui acheter un nouvel attelage et je n’ai jamais laissé personne d’autre aller en piste avec lui après cela.
C’était un bon cheval dès le départ. Nous avons en quelque sorte ri parce qu’après seulement une semaine, mon bras droit a dit: « Bon sang, on en a des plus chers qui s’entraînent depuis deux mois, et je pense que le petit est beaucoup plus rapide ».
Tim Tetrick, qui l’a conduit vers sa plus grande victoire à trois ans dans le « Meadowlands Pace », a conduit de nombreux grands et bons chevaux, et il a déclaré à plusieurs reprises qu’il était le cheval le plus rapide derrière lequel il ne s’était jamais assis.
Pour moi, une mention honorable devrait être pour un autre de mes favoris, et c’est Prodigal Seelster [p, 2, 1: 50s - ‘10; 927 277 $]. Il a battu le record canadien de Somebeachsomewhere dans le « Battle of Waterloo » et il a remporté son éliminatoire du « Metro Pace » en [1]:50 exactement, ce qui était un record national cette saison-là. Je n’avais jamais participé à une course de 1 million de dollars auparavant et il m’y a amené. Malheureusement, il n’a pas pu livrer la marchandise comme favori à 9/5. C’était une soirée dans la boue, je l’ai fait « scoper » après la course et c’était le pire résultat que je n’ai jamais vu avec un de mes chevaux. Je suis allé dans mon camion après les courses ce soir-là et j’ai boudé pendant 45 bonnes minutes. ~ JR
GEORGE MILLAR : Propriétaire/Éleveur.
De toute évidence, avoir Prohibition Legal, Silver Label et Betterhavemymoney la même année - dont deux ont remporté les O’Brien Awards à deux ans - était spécial. Pour moi, ça ne peut pas aller beaucoup mieux que ça, mais en 2003, j’avais une très belle pouliche Precious Bunny appelée Serious Comfort. Elle aussi a remporté un O’Brien à l’âge de deux ans, mais ce qui la rendait spéciale, c’était l’histoire derrière elle.
Cette année-là, j’avais complètement oublié de la fête des mères et je me souviens que ma femme, Sondra, était à l’écurie des poulinières. Elle a vu cette pouliche naître et elle est revenue vers moi et m’a dit « Merci pour mon cadeau de fête des mères ». Je lui ai dit « Qu’est-ce que tu veux dire, je ne t’ai rien acheté? » Elle a dit « Oui, tu l’as fait, je prends cette pouliche ». Tout de suite, elle m’a dit « je vais l’appeler Serious Comfort parce qu’elle va me faire gagner beaucoup d’argent et m’apporter un sérieux réconfort ». Pour moi, plus je pouvais la garder impliquée, plus c’était facile dans ma vie.
Nous avons donc commencé à l’entraîner et je me souviens que c’était vers la mi-juin en 2003, et j’ai mentionné à ma femme que nous allions qualifier sa pouliche cette semaine-là. Elle m’a regardé et m’a dit ‘Eh bien, à quelle vitesse peut-elle aller tu crois?’ J’ai répondu qu’on irait alentours de 1 :58 ou 1 :59 étant donné que c’était seulement une qualification. Elle trouvait que cela ne sonnait pas assez vite. Quand elle a demandé à quelle vitesse elle devait aller pour gagner une course, je lui ai dit que ce serait probablement 1:54, ce qu’elle n’était probablement pas encore prête à faire. C’est alors qu’elle a dit qu’elle ne voulait pas qu’elle se qualifie jusqu’à ce qu’elle soit prête à aller [1]: 54 à la première occasion. Je lui ai dit, « Sondra, nous allons rater beaucoup de courses si nous attendons qu’elle soit prête à se qualifier en [1]:54 ! ». Elle s’est tournée vers moi et m’a dit: « C’est mon cheval et nous ferons ce que je veux. »
Nous l’avons donc entrainée pendant un autre mois. Elle aurait pu courir à la mi-juin et finalement, son premier départ a fini par être le 26 août… elle a terminé deuxième, battue par un nez. Ma femme n’était pas contente parce qu’elle ne voulait pas qu’elle coure à moins qu’elle ne soit prête à gagner. Propriétaire coriace, je dirais (riant).
Non seulement elle m’a sauvé la fête des mères, Serious Comfort [p,2,1:52.3 -’03; 798 227 $] a remporté six courses en huit départs à l’âge de deux ans et a gagné un peu moins de 400 000 $. Elle a eu une belle année et une belle carrière. Je dirais que ma femme sait comment les choisir ! ~ JR.
CHANTAL MITCHELL : Entraineuse.
Je donnerais à Bettors Wish une mention honorable ici, mais je dois dire qu’Alicorn était le meilleur poulain de deux ans avec lequel j’ai été associée. Malheureusement, avec Bettors Wish - et il a eu une excellente année à deux ans pour nous – Il y avait toujours quelque chose qui arrivait cette année-là et ça a fait de lui la « demoiselle d’honneur ». Pour Alicorn [p,2,1:50.3s -’19 ; 730 079 $], elle a quand même fait beaucoup de courses difficiles et tout, mais en fin de compte, les choses ont toujours semblé s’arranger pour elle cette année-là.
Ses propriétaires étaient plutôt dans les chevaux de course… ils achetaient des yearlings chaque année mais ne dépensaient pas nécessairement beaucoup pour eux. C’était une belle pouliche de Bettors Delight, mais elle était petite, alors ils l’ont achetée pour seulement 30 000 $ et l’ont envoyée à Roland Mallar pour qu’il puisse la préparer aux États-Unis. Après sa première qualification, ils ont appelé et nous ont demandé si nous voulions la prendre avec, aussi, leur pouliche Hes Watching, mais ils nous ont avertis qu’elles étaient toutes les deux petites. Quand elles sont descendues du camion de Doyle, on s’est regardés et on a dit quelque chose comme « Ils ne plaisantaient pas » (rires).
La pouliche par Hes Watching ne faisait pas grand-chose à deux ans, mais les pouliches étaient si étroitement liées une à l’autre que quand Alicorn a commencé à aller aussi bien, ils nous ont demandé de les garder toutes les deux pour l’été et de continuer à jogger et à essayer des choses avec l’autre. Toutes les deux sortaient s’entrainer ensemble à tous les jours et étaient inséparables, et nous ne voulions rien changer à la routine d’Alicorn.
Alicorn a établi un nouveau record OSS [1: 50.3] et l’a égalé quelques départs plus tard. Elle a également établi un record de piste à Grand River [1:54.2] qui a été égalé depuis mais qui tient toujours. Elle a remporté 7 de ses 13 départs pour des gains de plus d’un demi-million de dollars, mais son meilleur départ a probablement été lorsqu’elle a terminé deuxième derrière Lyons Sentinel lors de la finale de « Shes A Great Lady ». Notre pouliche a fait tout le travail et a été plus rapide [1:49.3] que le record de la piste, mais elle a été juste battue.
Je sais que Eric Cherry est maintenant le propriétaire et qu’il l’a accouplée avec Papi Rob Hanover. Elle a remporté le prix O’Brien pour nous cette année-là [2019] et nous a donné de grands frissons… c’est la meilleure pouliche de deux ans avec laquelle j’ai été associée. ~ DF.
MAC NICHOL : Propriétaire.
Je dirais que parmi ceux que j’ai eus, il faudrait probablement que ce soit Betting Line. C’est celui que je dirais le plus talentueux. Il était bon à deux - il a remporté la « OSS Super Final » et a terminé deuxième dans le « Metro Stake » - mais il était encore meilleur à trois ans. Il a continué en gagnant plus de 2,2 millions de dollars au cours de sa carrière.
Ce qui est amusant, c’est que Dave Miller, qui était invaincu assis derrière lui et qui a remporté ses quatorze dernières courses consécutives en carrière avec lui, n’était pas un grand fan de lui lorsqu’il l’entraînait, bébé, en Floride. Il y en avait un autre que j’avais qu’il n’aimait pas non plus, qui a fini par rapporter beaucoup d’argent dans leurs carrières respectives, donc je suppose que quand Dave n’aime pas un poulain à l’entraînement, vous savez qu’ils finiront par être plutôt bons (rires).
Il y a eu une certaine controverse autour de Betting Line [p,3,1:47.2f -’16 ; 2 238 518 $] à trois ans, avant « The Little Brown Jug », mais il est allé là-bas et a fait ce qu’il a toujours fait tout au long de sa carrière, et c’est de livrer la marchandise. Il a gagné par huit longueurs dans la finale, dans un mille en [1]:49, ce qui a fini par être un record de piste. C’était agréable de voir une performance comme celle-là, surtout avec certaines des choses qui l’entouraient avant cette course. C’était un super cheval pour nous, à deux comme à trois ans. ~ JR.
JIM STOCKER : Entraîneur adjoint dans l’écurie Anthony Beaton et ancien assistant de longue date de Bob McIntosh.
Western Shooter. Il a remporté la « Governors Cup » en novembre en 1 :50.0 Ça dit pas mal ce que vous devez savoir.
Pixie [Brian Biekx] et moi avons pris soin de huit chevaux ensemble. Il était l’un des huit, tout comme All American Ingot. Ils avaient tous les deux l’air d’être de bons poulains, alors quand est venu le temps de les séparer et de partir sur la route avec eux, nous avons tiré à pile-ou-face. Nous avons lancé une pièce de monnaie parce que Shooter était un connard et Ingot était parfait. Pixie a dit que nous allions tirer à pile-ou-face et qu’il irait avec un pour l’année et j’irais avec l’autre. Il a dit « pile » et il a perdu. J’ai choisi Ingot, parce que c’était un gentleman, et il a eu Shooter. Nous nous sommes toujours occupés ensemble des huit, mais en ce qui concerne les courses, il est allé avec le sien et je suis allé avec le mien.
Ingot était vraiment bon au début de l’année… il a remporté le [Woodrow] Wilson et était le grand favori pour entrer dans le « Metro Pace » mais il s’est fait une petite fracture au canon (Cannon bone) et il était fini [pour l’année].
Western Shooter [p,2,1:50 -’01 ; 904 462 $] s’en allait gagner le « Metro Pace » mais il a brisé son allure quand il a été frappé par le fouet. Puis il a remporté la « Breeders Crown » ici et a dû redescendre à The Meadowlands où il était le grand favori de la « Governor’s Cup ». Avant la course, Pixie a appelé Bob et lui a dit : « Tu dois envoyer Stocker pour m’aider avec ce cheval. Le cheval est tout simplement trop demandant pour une seule personne, j’ai besoin de lui ici ». Alors ils m’ont mis dans le jet CSX avec Bob et Patti et les propriétaires et j’ai pu voler pour aller aider. Il s’est placé environ 6e, est venu attaquer le premier et a gagné facilement en 1:50. Nous nous sommes ensuite envolés pour rentrer chez nous plus tard dans la nuit.
Ce qui est triste, c’est que lui et Louie Louie Two, le bon poulain de [Joe] Holloway, n’ont plus jamais couru après cette soirée-là. Ils sont tous les deux morts durant l’hiver. ~ DF.
TEESHA SYMES : Entraîneur et ancien palefrenier.
En 2021, j’ai eu la chance de m’occuper et essentiellement d’entraîner Monte Miki. Mark Evers m’a appelé une semaine avant les éliminatoires du « Metro Pace » et m’a demandé si je prendrais son poulain. Honnêtement, je ne connaissais pas Mark ni d’Eve, ni d’Adam mais j’avais pris des chevaux pour Todd Luther et les gens de chevaux de l’Ohio sont assez proche, alors il a reçu la recommandation de me l’envoyer. Tout ce que Mark m’a dit, c’est que ce cheval était très rapide et qu’il fallait que je l’entraîne comme s’il était l’un des miens. Il m’a donné le contrôle total. Je ne savais pas grand-chose sur le poulain avant, mais je me souviens quand j’étais au Jug avec Josh Sutton - qui conduisait Monte dans l’Ohio - il ne se taisait pas à propos de ce poulain. Il n’arrêtait pas de dire ‘Ne sous-estime pas ce poulain, je te le dis, c’est un vrai de vrai !’ Je me souviens avoir dit à Beau [Brown], que je n’avais jamais entendu Josh parler d’un cheval comme ça auparavant, alors j’espérais qu’il avait raison.
Monte Miki [p,2,1:50.4 -’21 ; 751 796 $] n’avait pas encore couru contre les chevaux du calibre du Grand Circuit, donc rien n’est vraiment sûr. Josh [Sutton] n’était pas vacciné à l’époque, nous devions donc lui trouver un conducteur, et je me suis dit que Scott [Zeron] serait un excellent candidat puisqu’il ne conduisait pas un des meilleurs poulains de cette division cette année-là. Il a pris les guides et nous avons remporté le « Metro Pace » depuis la 11e position dans un peloton de douze chevaux.
Mark m’a appelé après avoir remporté le Metro et m’a demandé si je voulais descendre à « The Meadowlands » et le préparer également pour la Breeders Crown. Ce fut une décision difficile pour moi, honnêtement, parce que j’avais ma propre écurie ici et des propriétaires qui comptent sur moi, et je n’étais pas sûr de pouvoir partir pendant trois semaines avec Monte. J’ai une excellente équipe ici bien sûr, mais c’était une décision difficile à prendre à l’époque. En fait, c’est Bob McClure qui m’a tordu le bras. J’étais à l’extérieur du paddock quand Mark m’a appelé, et il se trouve que Bobby allait chercher quelque chose dans sa voiture et m’a entendu parler. Il m’a demandé quelle était le « deal » et je lui ai donné le récapitulatif. Tout de suite, Bob a dit: « Pourquoi y penser à deux fois? ». J’ai parlé de mon écurie et de mes propriétaires. Il a dit : « Qu’est-ce qui va se passer si tu n’as plus jamais la chance d’entraîner un poulain comme celui-ci ? Si tes propriétaires sont mécontents que tu ailles là-bas et que tu entraines un gagnant de la Breeders Crown, alors c’est leur problème ».
Si Bob McClure ne m’avait pas poussé, je ne suis pas sûr que j’y serais allé… et je suis content d’y être allé, car il y a un trophée de la Breeders Crown dans mon salon à cause de cela. Ce qui est encore plus agréable, c’est que j’ai pu « noser » le poulain de Brian Brown, Gulf Shores, dans une fin de course serrée. Brian est le père de mon copain. Je pense que c’est plutôt cool, au moins, mais je ne suis pas sûr que la famille Brown trouve ça cool (rires).
Après la victoire de la Breeders Crown, maintenant qu’ils l’ont syndiqué, Miki est le cadeau qui continue de donner. Ils ont décidé de me donner une saillie à vie avec lui. Il m’a donné le plus grand « thrill » de ma carrière et je n’oublierai jamais cette expérience. ~ JR.
Cet article a été publié dans le numéro de mai de TROT Magazine.
Abonnez-vous à TROT aujourd'hui en cliquant sur la bannière ci-dessous.