Le maréchal-ferrant des stars
En ce qui concerne les plus grands héros équins du monde Standardbred, la plupart des gens peuvent nommer le conducteur et l’entraîneur de la majorité d’entre eux. Nous savons tous que Paul MacDonell était l’homme qui était assis derrière Somebeachsomewhere et que Nifty Norman entrainait Bee A Magician, mais pouvez-vous nommer qui était le forgeron de chacun? Je doute que vous le puissiez. Le maréchal-ferrant est cependant la clé du succès de tout cheval – Champion de la Breeders Crown ou un cheval à réclamer à 7 000 $. Felix Marion est l’un de ces noms dans notre sport, que vous ne connaissez peut-être pas - mais vous devriez probablement. Vous vous souviendrez peut-être que David Miller a remporté cinq finales de la Breeders Crown en 2015; Je parie que vous ne saviez pas que Felix a ferré sept des champions de la Breeders Crown en 2019. Par Chris Lomon // Traduction Manon Gravel
C’est un objet d’art précieux, une étagère d’aluminium, d’acier et de bois qui orne le mur de l’atelier de Felix Marion.
Les fers à chevaux, certains encore brillants, d’autres plus usés, ont chacun leur histoire à raconter, à l’image de l’homme qui les a créés.
« Je continue d’ajouter sur le mur, des fers qui proviennent de certains des meilleurs chevaux avec lesquels j’ai travaillé », a partagé Marion. « J’ai mis une plaque avec leur nom sous le fer. Je veux pouvoir dire, dans 20 ans, que ma famille et moi pouvons regarder en arrière et voir les souvenirs qui ont été créés. »
Originaire d’Angers, une ville de l’ouest de la France au bord de la rivière Maine au bord de la vallée de la Loire, Felix a développé une fascination précoce pour les chevaux, une affinité qui a continué de croître tout au long de son adolescence et à l’âge adulte.
Il savait qu’il voulait travailler avec les chevaux, mais ne savait pas, à l’époque, à quel titre ce serait.
« À l’âge de 15 ans, après avoir [gradué] de l’école, comme ce que l’on appelle la 12e année en Amérique du Nord, je suis allé dans une école d’agriculture en Europe. Ces écoles sont l’endroit où vous allez si vous voulez entrer dans les Standardbreds, les Thoroughbreds, le saut d’obstacles ou devenir forgeron. Vous allez une semaine à l’école et une semaine en tant qu’apprenti travaillant pour une écurie, un entraîneur. J’ai fait ça pendant deux ans et j’ai obtenu mon diplôme là-bas. Après avoir gradué, j’avais environ 17 ans. Nous avons eu l’occasion, grâce à l’école, d’aller en Angleterre ou en Irlande après l’obtention du diplôme. On pouvait se rendre à l’un de ces endroits pour travailler pendant de six mois à un an, un an et demi. À l’époque, rien ne me retenait, alors j’ai mis mon nom sur la liste et je me suis dit que j’allais essayer. Pour faire court, fin juin 1998, je suis allé à Dublin au Wallace’s Newtown Stud Farm. »
Le plan initial en Irlande était que Marion reste la moitié de l’année, puis retourne en France. Après six mois à Dublin, ces plans ont changé.
Ce serait le début d’un voyage hippique quelque peu nomade, qui l’amènerait éventuellement au Canada, plus précisément dans le sud-ouest de l’Ontario.
« Après avoir travaillé six mois là-bas, j’ai fini par rester deux ans parce que ça me plaisait beaucoup. À cette époque, je n’étais pas du côté forgeron des choses, mais j’étais plus dans l’entraînement des chevaux. J’avais un pied dans le ferrage parce que je m’y connaissais un peu, mais j’entraînais surtout. Après ces deux années, en 2000, j’ai décidé de retourner en France, où pendant les quatre années suivantes j’ai travaillé pour quelques écuries. J’ai participé à des courses, mais après cela, je suis retourné à Dublin en 2004. J’y suis resté encore un an et demi. J’ai alors repris l’entraînement à l’écurie où je travaillais car j’avais plus d’expérience et j’ai aussi commencé à ferrer les chevaux à cette époque. Après environ un an et demi, au printemps 2006, les gens pour qui je travaillais à Dublin - Liam Wallace était le patriarche - il avait acheté un centre de formation au Canada, près de Flamboro Downs, appelé Emerald Isle Training Centre. »
« Après avoir acheté le centre de formation en 2006, on m’a demandé si je pouvais venir au Canada, et je me suis dit : « Pourquoi pas ? » J’étais jeune et je pensais que je pouvais y aller pour voir et apprendre de nouvelles choses. J’ai sauté dans l’avion et je ne suis jamais revenu. L’année suivante, j’ai rencontré celle qui allait devenir ma femme. Nous nous sommes mariés en 2009. De fil en aiguille, j’ai décidé de me lancer dans le ferrage. »
Le travail, comme prévu, a été lent au début, mais cela allait changer après quelques années passées à établir son entreprise et sa réputation.
« Au début, il m’a fallu beaucoup de travail, de longues heures et du temps pour m’établir ; ne vous méprenez pas, c’est toujours un travail difficile et de longues heures, mais finalement j’ai pu surfer sur la vague. Comme le surf : la vague vous emmène et vous suivez et continuez à rouler jusqu’à ce qu’elle vous amène là où vous voulez être. Plus je ferrais de chevaux, plus les gens me remarquaient. C’est en 2009 ou 2010 que je suis passé au ferrage à plein temps. Cela a pris beaucoup d’années difficiles, mais finalement, vers 2015, les choses sont allées de mieux en mieux. Les quatre dernières années ont été formidables, j’ai travaillé pour certains des plus grands noms et avec les meilleurs chevaux de l’industrie. J’ai eu la chance d’être associé à des entraîneurs et des chevaux très performants. »
« L’une des choses qui m’ont aidé à l’époque a été de décrocher un compte clé au Canada, avec [l’entraîneur] Tony Alagna. C’était en 2014, quand Artspeak a remporté le Dan Patch et le « O’Brien Award » du meilleur poulain de deux ans. C’était une écurie beaucoup plus grande que celle à laquelle j’étais habitué; avec la quantité et le calibre de chevaux, donc ça a vraiment lancé le bal. C’est comme ça que j’ai commencé pour Jack Darling. J’étais en train de ferrer chez Tony Alagna et Jack est venu et m’a demandé si je pouvais ferrer certains de ses chevaux. Bien sûr, j’ai dit oui. Qui savait à ce moment-là, que cinq ans plus tard, j’aurais le privilège de ferrer Bulldog Hanover en tant que yearling ? »
Au cours des sept dernières années, la clientèle de Marion n’a cessé de croître pour devenir un groupe d’ambleurs, de trotteurs et d’entraîneurs de premier plan, véritables vedettes du sport qui se sont imposées comme les meilleures de l’industrie.
Avec des gens comme Mark et Shawn Steacy, Richard Moreau, Tony Beaton, Luc Blais et Scott McEneny, pour n’en nommer que quelques-uns, parmi plus d’une douzaine de clients sur sa liste, Marion est naturellement reconnaissante pour de telles associations.
« Je suis reconnaissant envers tous mes clients, ce sont tous d’excellents entraîneurs pour qui travailler. »
Indépendamment de son statut, de ses distinctions, de ses gains en bourse ou de sa popularité, Felix considère son métier et chaque sujet comme un mélange d’art et de science, qui exige un œil vif, une main ferme et un esprit ouvert.
« Ce sont de belles créatures. Je ne me contente pas de passer en dessous et de commencer à travailler. J’aime les regarder et voir leur conformation. J’essaie d’étudier les chevaux et de voir leurs caractéristiques individuelles. À quoi ressemblera et de quoi aura besoin un yearling de « Shadow Play »? Ou un « Father Patrick », un « Captaintreacherous » ou un « Sportswriter » ? J’essaie d’étudier autant que possible parce que cela rend mon travail plus facile sur la route. Je sais en quelque sorte quelle est la tendance avec leurs pieds [selon qui est leur père], donc je peux être en avance sur la « game ». Pour moi, aucun cheval n’a jamais été pareil comme un autre, et cela ne changera jamais. »
Marion s’arrête brièvement pour ruminer avant de parler des stars qu’il a ferrées, y compris un meneur célèbre qui détient la distinction d’être le plus rapide de tous les temps.
« Bulldog Hanover, c’est un gentleman. Il est bon et il sait qu’il est bon. Il a la classe. Ce genre de chevaux, ils ont tous la même chose, c’est la classe. Le gagnant de l’Hambletonian 2019, « Forbidden Trade » est un excellent exemple. C’est mon cheval préféré à ferrer, pas seulement parce qu’il est génial, mais parce que c’est le cheval le plus classe avec lequel j’ai ferré. C’est le plus beau cheval avec lequel j’ai travaillé. Jamais un mauvais coup. Il me laisse juste faire mon travail, peu importe le temps que cela prend. Il me fait confiance. »
Tout comme un nombre croissant d’entraîneurs qui ont fait de Felix leur maréchal-ferrant de service.
Ses services sont tellement en demande que les déplacements en voiture, ainsi que les voyages en avion, soient devenus un incontournable pour l’entreprise.
« Les trois ou quatre dernières années ont été formidables. J’ai fait beaucoup de kilométrage. Depuis 2018, je vais aussi aux États-Unis pour ferrer des chevaux. L’été de cette année-là, Donna Lee [la mère de Tony Alagna] et moi parlions, et on plaisantait à moitié sur le fait que je pourrais aller en Floride pour ferrer les chevaux de Tony là-bas pendant l’hiver. La première chose qu’on a su, quelques mois plus tard, j’étais dans un avion pour la Floride. Je descendais une fois par mois ferrer ses chevaux. Évidemment, à cause du Covid, je n’ai pas pu descendre pendant un moment. Je vais maintenant au New Jersey au printemps et à Lexington en été et à l’automne [pour eux] également. »
« J’essaie de ne pas me limiter. Je n’aime rien négliger ni laisser aucune marge d’erreur. Quand Bulldog était à Lexington, j’y suis allé pour le ferrer. Quand Warrawee Xenia est allée aux Hambletonian Oaks, j’y étais aussi. Il y a beaucoup d’argent en jeu pour mes clients et propriétaires; les chevaux et leur connexion méritent ce respect. Et pour moi, plus je vois, plus j’apprends. »
Marion est également une sorte d’enseignant, désireux de partager son expertise et sa formation avec ceux qui travaillent pour lui, à savoir l’assistante à temps plein Georgia Gaudet, ainsi que ses aides à temps partiel Joe Johnston et Riley McGilloway.
« Dans mon équipe, ils ont tous un grand souci du détail et sont très passionnés par ce qu’ils font. Ils sont très désireux de comprendre le métier et veulent améliorer leurs compétences. »
Il n’hésite pas non plus à faire l’éloge de sa femme, Christine.
« Ma femme a été incroyable aussi. J’ai beaucoup de chance qu’elle m’aide de tant de façons. Chaque fois que j’ai besoin d’aller quelque part, elle s’occupe de tous les détails de l’endroit où je vais, ce qui me permet de me concentrer sur mon travail. Cela fait une énorme différence. Et quand je pars, je sais que tout est entre de bonnes mains avec elle et notre équipe. »
La plus grande récompense de Felix se trouve dans ces moments parfaits dans le cercle des vainqueurs.
La 36e édition de la Breeders Crown - en 2019 - a été exactement celle de Felix.
« 2019 a été une grande année pour moi – je me suis occupé de beaucoup de nouveaux chevaux. Au moment de la « Breeder’s Crown » à Mohawk cette année-là, j’ai eu la chance d’être associé à tellement de bons chevaux pour ces épreuves. J’ai fini par avoir sept gagnants [sur les 12 au total] et j’ai pu ferrer le [légendaire trotteur français] Bold Eagle. J’étais assez fier. Il y en a certains que je n’avais ferrés qu’une seule fois, d’autres que j’avais ferrés plus souvent. Mais ils sont tous spéciaux. »
Bien que son nom ne figure pas dans le programme de course, sur les papiers de propriété ou partout où le cheval est mentionné, il existe, a-t-il noté, un lien profond avec ceux qu’il a aidés à s’aligner derrière la barrière mobile dans les grands événements.
« Pour moi, c’est plus une satisfaction de les voir gagner des courses qu’autre chose. Financièrement c’est important de bien faire son travail, mais j’ai une grande fierté quand je vois les chevaux gagner. C’est de cela que je tire la plus grande joie. Je m’assure d’aller aux courses, comme la Breeders Crown, quand ils courent. »
« Il y a cinq ans, j’ai ferré Dr J Hanover alors qu’il était le cheval le plus rapide [1:46.4] au Canada, et Bulldog Hanover a réussi à égaler cette marque deux fois cette année. Il y a deux ans, nous avons eu de la chance avec Donna Soprano et On A Streak pour Luc Blais et le [propriétaire] Determination. Warrawee Xenia a été incroyable cette année. C’est un beau cheval et l’un de mes favoris que j’ai ferrés cette année. Elle a beaucoup de classe. Être associé à des chevaux si formidables et à des gens formidables, ce sont des choses comme ça qui rendent mon travail encore meilleur. Quand ils coursent, je veux les voir. Je veux aller dans le cercle des vainqueurs parce que c’est à quel point je me sens impliqué avec eux. Je ne me contente pas de les ferrer et me foutre de ce qui se passe après. Je me soucie d’eux et je veux que chacun d’eux réussisse. »
Les voir réussir est un rappel de la vénération que Marion porte aux ambleurs et aux trotteurs.
« J’adore les voir gagner de grandes courses. Au début, j’ai commencé à ferrer des chevaux plus âgés, des chevaux « d’overnight », mais pour moi, ce que j’aime le plus, c’est regarder les bébés, étudier leur lignée et ce que cela signifie en termes de ferrage. Il y a tellement de choses que vous devez faire pour les garder sains et les amener aux courses. Vous voulez qu’ils aillent bien dès le premier jour. Je me régale à les voir progresser. Ferrer chaque cheval individuellement est la partie technique du travail. Mais chaque cheval doit être traité comme l’animal unique qu’il est. »
Il y a bien sûr eu des moments, mais pas souvent, où les compétences de Marion ont été vraiment mises à l’épreuve.
L’un d’eux s’est produit il y a trois ans, lorsque le trotteur de classe mondiale Manchego, entraîné par Nancy Takter, devait participer au prestigieux Maple Leaf Trot au Woodbine Mohawk Park.
« En 2019, pour l’éliminatoire du Maple Leaf Trot, Nancy m’a appelé un vendredi soir et m’a mentionné que Manchego avait eu un problème dans la remorque et s’était arraché un fer en arrière; son pied était mal en point. Elle a fait quelques appels téléphoniques à des gens d’ici et c’est moi qu’on lui a recommandé d’appeler. Elle m’a envoyé une photo et m’a dit: « J’ai entendu dire que tu étais le gars qui pouvait résoudre ce problème. » Je lui ai dit que je ferais de mon mieux. J’ai rencontré Nancy dans l’écurie de rétention et nous avons fait de notre mieux. Elle a fait la finale. Le reste de l’année, elle a fait ça de belle façon et a tout gagné. Ce cheval a beaucoup surmonté et c’était agréable à voir. Cela nous a fait plaisir de l’aider. »
C’est ainsi que Marion, qui a également ferré la gagnante de l’Hambletonian d’Alagna, Ramona Hill, s’est retrouvé, à plusieurs occasions, avec un sourire sur le visage, non pas formé à cause de la vanité, mais plutôt par le contentement.
« Lors du « Breeders Crown » il y a trois ans, un samedi après-midi, le temps a tourné et certains entraîneurs envisageaient de changer de ferrage. Il n’arrêtait pas de pleuvoir. J’étais encore dans le paddock à quatre heures de l’après-midi, je m’occupais de When Dovescry, parce qu’elle avait besoin d’être ferrée en arrière. Nous avons décidé de lui mettre un autre type de fers pour faire face à la météo. »
C’était la même histoire pour Felix récemment, avec une pouliche qui a remporté la victoire dans sa division Breeders Crown 2022.
Entraînée par Shawn Steacy, pour l’écurie Hudson Standardbred, Sylvia Hanover venait de faire une autre sortie impressionnante, une victoire par une longueur lors de son éliminatoire de la Breeders Crown, le 21 octobre, à Woodbine Mohawk Park.
Trois jours avant la finale cependant, Marion a reçu un appel de Mark Steacy.
« Elle avait remporté son éliminatoire de la Breeders Crown mais Mark m’a appelé le mercredi pour dire qu’elle avait un problème avec son pied; bien sûr, elle allait être la favorite pour la [finale]. Mark et moi avons regardé ça et avons élaboré un plan de match, et nous avons mis un fer différent pour la semaine. Nous avons attendu qu’elle fasse son deuxième réchauffage le soir de la finale, et nous avons changé ses fers [encore] dans le paddock. Nous avons enlevé son fer thérapeutique et mis un fer de course normal, et elle est allée gagner. Ce sont des petites choses comme ça qui rendent le travail aussi agréable. Nous n’avons pas paniqué et nous l’avons fait. Avec l’expérience on panique moins. Nous devions l’aider du mieux que nous pouvions. Parfois, il faut aller un peu plus loin, mais ce n’est pas un problème pour moi. »
Certainement pas lorsque vous considérez votre travail comme un travail d’amour.
L’un des plus grands souhaits de Felix est que d’autres suivront ses traces et trouveront la même satisfaction pour un rôle dans les courses de chevaux qui ne reçoit pas les mêmes reconnaissances que les autres.
« C’est malheureux, mais je crois que le rôle du forgeron est sous-médiatisé. Vous n’entendez jamais parler de forgerons, mais c’est tout aussi important que toute autre chose qui entre dans le succès d’un cheval. C’est ainsi que nous ferons en sorte que la jeune génération fasse partie de ce métier, car nous connaitrons bientôt une pénurie de forgerons. Les jeunes gens de chevaux ne sont pas attirés par ce métier, mais il est si important. Nous devons rendre la profession plus médiatisée pour intéresser la jeune génération et aspirer à faire ce métier. »
C’est l’une des nombreuses pensées qui lui viennent à l’esprit chaque fois que Felix ouvre la porte de son atelier et voit ce mur magique qui représente le travail d’une vie.
Bientôt, il y aura plus de fers à ajouter, plus de noms à graver et plus de souvenirs à chérir.
Devenir l’un des forgerons Standardbred les plus recherchés n’était pas son plan initial, mais c’est précisément là que Felix se trouve maintenant.
« Nous devons créer des souvenirs et se souvenir de ces moments. Il y a des histoires derrière ces fers, et je veux pouvoir regarder derrière moi et avoir quelque chose à raconter. »
Cet article a été publié dans le numéro de janvier de TROT Magazine.
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