Grand événement… Grande valeur?
J’ai relu récemment ma citation favorite à propos des courses de 2011. Elle est de l’entraîneur Dean Nixon, suite à sa victoire dans la Gold Cup and Saucer. « Je crois que ce qui fait défaut dans les courses de chevaux, c’est l’apparat » a dit Nixon au journal The Guardian. « Il s’agissait d’un défilé digne d’une course de 6 M $, non pas d’une course de seulement 60 K $. Ce seul fait vaut son droit d’entrée. »
Deux parties sont vitales dans la déclaration de Nixon. Premièrement, en organisant un événement captivant, incluant quelque chose d’aussi mondain qu’un défilé, pratiquement tout devient complémentaire à l’apparat. Deuxièmement, si vous mettez sur pied un spectacle d’envergure comportant un programme divertissant, comme la Gold Cup and Saucer (où il en coûtait 9 $ de droit d’entrée par personne cette année), voilà quelque chose pour laquelle les gens paieront volontiers pour y assister.
Pour la plupart des organismes de divertissement, ces grands événements font recettes. Les commandites, la vente de billets, les revenus de vente de nourriture et de breuvages, de même que les redevances des fournisseurs pour un simple weekend, peuvent parfois faire en sorte qu’un organisme puisse fonctionner pour le reste de l’année. Mais malheureusement, pour ce qui en est des courses canadiennes, c’est à l’opposé. Lorsque les hippodromes investissent pour attirer les familles et les nouveaux venus à leurs installations dans le cadre d’une célébration de course, ils s’en sortent souvent avec des pertes financières. Est-ce que la Battle of Waterloo, Xtreme Horsepower, Confederation Cup et le Western Canada Pacing Derby font de l’argent ? En matière de recettes inhérentes aux courses ? Non !
Si 250 000 $ étaient pariés sur un programme, de fait, la piste ne verrait fort probablement des revenus que de moins de 15 000 $ de cette cagnotte totale, et il en serait de même pour les bourses. En faisant un pas de plus, si un hippodrome parvenait à faire une incursion monumentale dans le monde de la diffusion simultanée pour cet événement seulement, ajoutant à ce total une somme supplémentaire de 500 000 $ pour le pari hors piste, il ne bénéficierait que d’un résultat d’environ 7 500 $ (dans l’hypothèse d’un retour de 3 %, dont la moitié aux horsemen). Franchement, cette augmentation ne couvrirait même pas le coût d’une modeste campagne radiophonique dans un marché de taille moyenne canadien.
Je suis un grand promoteur des cagnottes incitatives et au fait d’inviter les gens à parier sur les courses sous harnais canadiennes. Mais quand vous préparez un événement, que vous y attirez des milliers de gens, que vous les voyez repartir sans avoir fait un peu d’argent, cela sert-il la cause? Oui, vous avez présenté le produit à des néophytes – et si vous les convainquiez de revenir, leur offririez-vous le même genre d’expérience la semaine suivante?
Le plus récent rapport trimestriel en provenance de Churchill Downs, démontre que les gains, trimestre après trimestre, ont augmenté de 9 M $ entre 2010 et 2011. Cette croissance est due en tout premier lieu à une augmentation de 6, 4 M $ en commandites, droits d’entrée, loges corporatives ainsi que les droits de diffusion de deux événements : le Kentucky Oaks et le Kentucky Derby. Nous n’avons peut-être pas de Kentucky Derby, mais nous avons des activités que les compagnies voudraient bien commanditer, où les fournisseurs paieraient pour y être, et auxquelles les clients s’empresseraient d’assister. Peut-être que le meilleur modèle serait celui utilisé lors de la Queen’s Plate, permettant une admission générale gratuite, mais offrant les meilleurs sièges à ceux qui auraient acheté des billets réservés. Peut-être pourrions- nous avoir des loges privées, des serveurs(ses) ou guichetiers(ères) pour prendre les paris au siège des gageurs. Peut-être que les fournisseurs pourraient améliorer leur offre de produits sur les pistes. Est-ce que General Motors serait intéressé à payer pour présenter ses plus récents modèles entre les courses?
Tout comme Dean Nixon, j’aime l’apparat de la Gold Cup and Saucer (présentée par Sobey’s, devrais-je ajouter) et j’aimerais en voir davantage sur les hippodromes partout au Canada. J’aime aussi que les gens planifient d’y assister, qu’ils paient leurs droits d’entrée, et qu’ils aient le sentiment d’en avoir vraiment pour leur argent. Après tout, il n’y a qu’un temps où un produit valant son prix d’admission n’est pas une bonne chose – c’est quand il est gratuit!
By Darryl Kaplan
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Traduction: Louise Rioux