Le moment du juste crédiT
Jody Jamieson vient tout juste de gagner la coupe ‘Pepsi North America Cup’ dotée d’une bourse de 1,5 M $, qui plus est, sur sa piste locale. Son père, Carl, est déjà dans le cercle du vainqueur accompagné d’autres membres de la famille, d’amis, de même qu’une horde de journalistes attendant l’occasion d’obtenir ses réactions d’après course.
Mais, pour l’étoile de 34 ans à qui tout cela s’adresse, une promenade de deux minutes le long de la rampe, un salut pour ses fans de même que l’expression de toute sa gratitude à l’endroit de la foule présente pour l’acclamer, s’imposent avant d’aller célébrer la victoire avec ses proches.
La gratitude de Jamieson envers la foule, agitant le fouet de sa victoire devant les spectateurs, et sa reconnaissance en général envers les gens qui supportent le sport n’est pas nouvelle. La démonstration de sa sensibilité envers le public est un événement quotidien, engagé qu’il est à saluer le plus d’enfants et de fans possible par des ‘high-fives’, et ce, tous les soirs. Il a admis des équipes de caméramen dans sa maison à de multiples occasions, fait des apparitions médiatiques lorsque cela lui est possible, et il se donne beaucoup de mal pour afficher sa personnalité et sa passion pour le sport.
Lorsque Jamieson a obtenu la chance de représenter le Canada au Championnat mondial des conducteurs, il en a saisi l’occasion, malgré le fait que sa participation pourrait avoir une incidence sur son portefeuille. Il aurait très bien pu dire, « Qui a besoin de cela? » Mais après avoir gagné les titres régional et national, Jamieson portera fièrement le rouge et le blanc, couleurs de son pays – et ce, pour la quatrième fois. C’est une opportunité que des douzaines d’autres ont refusé au cours des années, mais quelque chose qu’il prend très au sérieux.
Il n’a jamais été avare de ses commentaires sur ce qu’il pensait de l’avenir de l’industrie des courses en Ontario et a continué d’être un fervent supporteur des courses dans les Maritimes, là où sont toujours ses racines profondes. Dans un sport où les prises de position de l’industrie sont souvent reçues avec une apathie remarquable, Jamieson s’est présenté et a gagné un siège sur les conseils d’administration de l’Ontario Harness Horse Association et Standardbred Canada. Tout comme des milliers de participants trop occupés pour remplir ces fonctions, certes Jamieson aurait pu laisser passer cet engagement en temps et effort, mais il n’en est rien.
Jamieson a dit publiquement qu’il veut que le sport demeure et que pour ce faire, il se porte volontaire pour faire plus que sa part et porter le flambeau pour s’assurer que cela arrive. Il a appelé d’autres participants ayant refusé de s’impliquer, des organisations qui, à son avis, s’en vont hors piste.
Alors qu’il aurait été tellement facile pour Jody Jamieson de gagner les grandes courses, d’encaisser de gros chèques, et de se tenir tranquille, il a fait tout le contraire.
Le jour du ‘Mohawk’s Fireworks Day’, en présence de milliers de néophytes dans l’assistance, Jamieson s’est tourné vers la grande tribune durant une entrevue à partir du cercle du vainqueur et a crié « J’aime les courses sous harnais du Canada. »
Comme Jamieson se dirige vers le sud pour représenter notre pays, il est temps de lui crier à notre tour « l’industrie des courses du Canada aime Jody Jamieson. Et du même coup, avertir Binger Jorgensen (le gagnant de 2009), que le Canada veut reprendre son trophée! »
Darryl Kaplan
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