Une deuxième chance

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Pour la majorité des gens, le point ­tournant dans une vie est une expérience positive. Dans le cas du conducteur Phil Hudon, pilote du gagnant d’un O’Brien Award, l’ambleur Big Jim, son point tournant fut un test de dépistage de drogues à l’été 2008, lequel s’avéra positif et ce, durant la période la plus noire de sa vie. Il avait 33 ans.

By Keith McCalmont • Traduction Louise Rioux

« Je suis devenu accroc aux analgésiques et vint un mauvais test, » dit Hudon, confortablement installé sur le sofa du salon à la ferme de son père à Erin en Ontario.

Il en va d’une admission franche venant d’un Hudon profondément honnête, changeant de position et établissant un contact visuel avant d’ajouter, « J’ai surmonté tout cela maintenant et ma carrière prend un nouvel élan. J’ai foiré durant plusieurs années et puis, finalement, je me suis fait prendre au moment où ils ont commencé à faire des tests de dépistage de drogues, ce qui m’a probablement sauvé. »

L’histoire de Hudon ne ressemble en rien à celle d’un jeune en difficulté typique. De fait, Hudon a connu une belle enfance à White Rock en Colombie-Britannique, où il allait aux courses sous harnais avec son père, Joe, et ses deux frères plus âgés, Pat et John.

« Le ski était formidable en C.B., » se rappelle Hudon en riant. « Nous y allions pas mal. Mon père dominait dans le domaine des courses et j’ai grandi en le suivant, alors c’est dans mon sang. »

Ce fut très certainement une enfance active.

« J’ai deux frères plus âgés. Le cadet avait l’habitude d’être sur mon dos et l’aîné sur le sien, » plaisante Hudon. « Je m’occupais des chevaux et jouais au baseball. Nous étions toujours à l’hippodrome, nous courions et taquinions les gens et nous jouions à cache-cache. J’ai eu une belle enfance. »

Les Hudon possédaient 20 acres de terres et une piste d’un tiers de mille sur lesquels ils gardaient leurs chevaux, en plus d’une écurie à Cloverdale, l’endroit que l’on connaît maintenant comme Fraser Downs. Durant la saison de courses, la famille expédiait littéralement ses chevaux de la ferme à la piste aller-retour.

« Durant les mois d’été, nous prenions le traversier pour aller à Victoria pour courser les chevaux, » de dire Hudon. « Nous les faisions monter dans la remorque et sur le traversier. C’était bien agréable. L’hippodrome se trouvait à quelque 10 minutes du traversier. C’est un bel endroit, où il faisait bon vivre. »

Bien que Hudon s’intéressait advantage au baseball et au ski dans sa jeunesse, les chevaux ont toujours fait partie de sa vie.

« Mon père avait l’habitude de me faire jogger les chevaux sur ses genoux, » se rappelle Hudon. « Je me souviens du premier cheval que j’ai joggé par moi-même, j’étais assez jeune et je l’ai échappée. Elle est tout simplement partie. Je pense qu’elle s’appelait Little Orphan Annie. C’était un gros cheval et je ne sais pas comment c’est arrivé, mais j’ai fini par me faire larguer; ainsi ma première expérience en conduite n’en fut pas une de bon apprentissage. »

Une personne avec une grande facilité d’apprentissage, Hudon a rapidement corrigé ses habitudes sur le harnais, et à 12 ans il savait qu’il voulait devenir conducteur. À 16 ans, le jeune homme était devenu un homme de chevaux expérimenté. Quand son père est revenu en Ontario, Hudon était en randonnée en haute montagne à travers le Canada, ce qui allait changer sa vie.

« Mon père acheta une ferme à Rockwood et nous courions à Greenwood, » dit Hudon. « Quand nous sommes déménagés ici, je l’ai aidé pour leur expédition et contribué aussi à leur entraînement dès l’âge de 16 ans; à 18 ans, j’ai commencé à mener. »

Bien que ce ne fût pas une expérience de vie choc qu’il ait subie, jeune, dans le baquet de Little Orphan Annie sur la ferme familiale, sa première expérience de conduite professionnelle est venue avec une certaine inquiétude.

« Ma première course eut lieu avec un des chevaux de mon père, Frisky Lobell, à Flamboro en 1993. Il venait de Greenwood et nous avons terminé en quatrième position, mais je savais qu’il aurait pu gagner ce premier départ. Il était fort probablement le meilleur mais c’est moi qui ai fait qu’il a été battu, pourrait-on dire, » d’admettre Hudon d’un air penaud. « Mais j’ai fini deuxième et gagnant avec lui lors des deux courses suivantes. »

Hudon conduisit plusieurs des chevaux de son père y compris Sanskrit Hanover. Travailleur acharné, Hudon occupa le sulky d’un certain nombre de négligés, n’importe quand, pour y apprendre les trucs du métier sur le tas et ce faisant, développant sa réputation d’encaisseur de chèque.

« Une fois que vous entraînez et joggez tout le temps, conduire devient comme une seconde nature, » dit Hudon. « Je veux dire, on apprend tout le temps, non? Mais meilleurs sont les chevaux que vous conduisez, meilleur vous êtes en réalité. Vous vous bâtissez une confiance. J’étais très audacieux quand j’ai commencé mais je crois avoir appris beaucoup la patience. On apprend en chemin et j’apprends encore, pour dire vrai. »

Jeune conducteur en pleine ascension, Hudon avait le monde à ses pieds mais sa vie allait même plus vite que les chevaux qu’il menait quotidiennement, et tout a commencé à le rattraper.

« Ma fille Madison, est née alors que j’avais 25 ans, » se rappelle Hudon. « J’en étais à mes tout débuts et je conduisais beaucoup à Flamboro. »

Sa relation avec la mère de Madison n’a pas duré, mais rapidement une autre s’est développée à la place, et vint donc le mariage et un autre enfant, un fils, Zach. Mais au milieu de toute cette agitation, son mariage s’est aussi écroulé.

« La première fois… cela ne se pouvait tout simplement pas. Trop de partys, mais j’aime Madison comme un fou, » de dire Hudon. « Puis je me suis marié et Zach est arrivé, et je ne sais pas, il m’a fallu jusqu’à ce jour pour grandir. J’avais beaucoup d’expériences de vie et d’apprentissage. »

Hudon accepte l'entière responsabilité pour son malheur. Ses efforts pour s'évader de sa réalité ont fait s'écrouler son monde.

« Percocets, » déclare Hudon sans ambages. « Cela ne faisait que m’engourdir pour ne pas penser à mon passé ou ma vie. C’était une béquille en réalité. Vous pensez en avoir besoin, mais non.

En se rappelant ces moments, chaque déclaration, chaque admission brise-cœur devient une vérité portée comme une médaille d’honneur.

« C’est comme si j’avais eu à recommencer deux fois. C’est un poids, » dit Hudon. « Un jour vous avez votre fils et votre fille, une maison presque toute payée, et puis, ‘boom’, tout s’est envolé et il vous faut recommencer… et vous vous dites, ‘J’ai tout bousillé’. C’est ce que j’ai fait de toute façon. Je fuyais mes problèmes. Quand tout a été révélé au grand jour, voilà le moment qui m’a probablement sauvé. »

C’est une histoire qui s’est étalée et duré plus longtemps que quelques carrières.

« Cela a certainement duré cinq ou six ans. Bien longtemps, » admet Hudon. « Ils n’avaient pas l’habitude de faire des tests de dépistage jusqu’au moment où ils ont exécuté un test par coton-tige. Cela m’a probablement sauvé la vie. Une fois attrapé, il faut vous reprendre. Avec toute ma reconnaissance, la Commission, mon père et mes bons amis m’ont aidé à faire le ménage dans ma tête. »

Les événements du test de dépistage positif sont partagés sans hésitation ou une pause pour réfléchir, et bien détaillés.

« Je crois que c’était le jour de la Fête des pères, et de façon tout à fait stupide, j’ai pris quelque chose la veille de ma course en après-midi, puis j’ai été testé, » commence Hudon. « Une semaine plus tard, j’ai été appelé et j’ai dû m’inscrire aux programmes et à la période de probation, alors maintenant, je dois toujours subir un test. Je suis encore appelé par la CCO pour subir des tests au hasard – à mes frais – mais c’est très bien ainsi parce que cela me garde bien. Cela me garde sur la bonne voie. »

Ce Phil Hudon qui passait ses nuits à faire la fête et qui dormait toute la journée est disparu de ce monde depuis longtemps. L’homme qui a émergé de cette coquille est un homme renouvelé dont la focalisation, la motivation et la détermination de gagner, s’appliquent non seulement aux courses, mais à sa vie.

« Il m’en a fallu du temps pour grandir, » dit Hudon. « Mais aujourd’hui je peux voir un peu Madison parce qu’elle est assez vieille maintenant pour venir passer la fin de semaine, ce qui est très agréable. C’est une bonne fille, et vraiment très futée. »

Hudon n’a aucun plan ni pour Madison, 11 ans, ni pour Zach, 4 ans, pour qu’ils suivent ses traces.

« J’espère qu’ils resteront à l’école, » rit Hudon. « Madison vient de commencer des cours d’équitation à Dorchester et elle aime cela. Zach aime aussi les chevaux. Il aime bien venir passer du temps avec son vieux et conduire le tracteur avec son grand-père. »

Reconstruire une vie nécessite la participation de tout un ­village. Le cercle de Hudon ne compte pas que des amis et les membres de la famille, mais aussi aussi il peut compter sur le support de la Commission des courses de l’Ontario.

« Pam Bray, une investigatrice de la CCO, peut m’appeler une couple de fois durant le mois, à tout moment, à sa convenance, » de dire Hudon. « Ils ont été bons pour moi et ils m’ont probablement sauvé la vie. Je ne regrette pas que ce soit arrivé. »

Sous la supervision de la CCO, Hudon embrasse une nouvelle vie sur la ferme, revenant à ses racines en commençant chaque journée en aidant son père à l’entraînement des chevaux.

« Rod Seiling lui a dit qu’il devait rentrer au travail tous les matins et travailler à la ferme, » dit Joe Hudon. « Vous savez comment les conducteurs ont trop de temps libre, n’est-ce pas? De cette façon, il se lève et il arrive pour 8 h et aide à l’entraînement des chevaux; à 13 h, il a fini. Cela le sort du lit le matin et fait qu’il se couche le soir au lieu de faire la fête. »

La structure du programme fait des merveilles pour la famille.

« Rod Seiling et la CCO l’ont aidé à retrouver son aplomb, » déclare Hudon, père. « Rod a dit ‘si nous les suspendons indéfiniment, nous allons les perdre, mais s’ils joignent le système, nous pouvons sauver une vie.’ Je dois lever mon chapeau à ces gens. En dehors du système, qui peut dire où et comment ils vont finir. »

En fait, la routine pourrait bien ajouter aux habiletés déjà impressionnantes de Hudon.

« Je crois qu’il est meilleur avec les jeunes chevaux à cause de cela, » dit le fier papa. « Nous n’entraînons que les deux et trois ans et je pense qu’il s’est amélioré auprès des trotteurs et des plus jeunes chevaux. »

Ultimement, avec un esprit clair et avec toute la détermination de l’athlète en lui, Hudon est en train de gagner cette bataille avec des longueurs d’avance.

« Je n’ai jamais su apprécier ce qui m’avait été donné pour les courses, » dit Hudon. « J’ai vraiment beaucoup appris au cours des trois ou quatre dernières années à cet effet. Je peux encore courser des chevaux, ce que j’aime faire, et j’aurais pu perdre ma famille. Je ne veux plus qu’ils me regardent avec pitié. Tout va dans la bonne direction aujourd’hui parce que tout est beaucoup plus clair dans ma vie. »

Un sourire s’esquisse sur son visage rougi par le soleil alors qu’il regarde par la fenêtre, un champ de chevaux bien prêts qui ruent et hennissent dans leur paddock. Peut-être inspiré par leurs cabrioles, Hudon y va d’une autre admission surprenante.

« Je pratique le karate deux fois par semaine, » crie-t-il avec une grande moue. « Le karate est imposant. J’aime cela. Ça m’aide à focaliser. J’ai commencé il y a trois ans. J’ai toujours aimé les arts martiaux et je les avais pratiqués dans mon jeune âge, mais je n’y suis pas resté. Alors maintenant j’ai repris et cela me garde l’esprit sain. »

Hudon en vient rapidement à souligner l’appui de sa petite amie, Amelia, de même que de ses bons amis, les conducteurs Jody Jamieson et Mark MacDonald, qui ne sont que deux parmi ses nombreux collègues du vestiaire qui sont toujours prêts à le supporter – même quand cet appui est parfois non souhaité.

« Ils aiment me taquiner à propos de mes oreilles, ces F’…ers, » dit Hudon en riant. « Ils essaient de m’attraper parce que je n’aime pas que les gens me touchent, alors ils essaient de me taquiner de cette façon. C’est très bien. Je m’entends bien avec tout le monde. Je pense aussi qu’ils aiment m’entendre leur dire d’aller se faire voir. Je leur en donne un peu plus, parce qu’ils aiment cela. »

Que Jamieson et MacDonald se le tiennent pour dit – Hudon est maintenant ceinture mauve et il suit des cours privés plusieurs fois par semaine.

La reconstruction remarquable de la carrière de conducteur de Phil Hudon, tourne autour de deux Big Jim et de la sincérité d’un homme qui a redécouvert le gentleman en lui.

Par un simple geste de remerciement envers un propriétaire lui ayant donné l’occasion de conduire un cheval n’ayant jamais couru, Hudon s’est mérité le respect d’un homme de chevaux très apprécié, Big Jim Carr.

« J’en ai les larmes aux yeux juste d’en parler, parce que je l’aime tellement, » dit Carr. « Cela voulait dire beaucoup à mes yeux parce que c’est inhabituel dans cette industrie. Je ne pense pas qu’un autre conducteur ferait cela et même que lui-même ne le fait pas avec chaque cheval, mais il m’a vu dans le paddock, parce que j’y passe beaucoup de temps. Il est venu vers moi et m’a serré la main et dit, ‘Merci’. Il ne l’avait pas encore conduit. Il était tout simplement reconnaissant que je lui donne cette opportunité. »

Ce cheval, c’est le puissant ambleur Big Jim. Les yeux de Hudon s’illuminent en se rappelant ce moment.

« Il a dit, ‘Je pense que c’est un bon cheval,’ » dit Hudon. « Et j’ai dit ‘Merci, j’apprécie beaucoup. »

Ni Carr ni Hudon ne pouvaient à ce moment-là, prévoir jusqu’à quel point Big Jim allait être bon. L’une après l’autre, les courses ont commencé à favoriser Carr, Hudon, l’entraîneur James ‘Friday’ Dean et Big Jim, l’ambleur s’emparant de la série Dream Maker Pacing Series et Nassagaweya Stakes avec des temps identiques de 1.51.1 à l’hippodrome de Mohawk.

« Oh, c’est un belle grosse bête, » de dire un Hudon exubérant. « Après l’avoir conduit, j’ai dit à Carr, ‘Vous ne plaisantiez pas, c’est un bon cheval.’ Juste sa puissance et son désir d’aller de l’avant, m’ont impressionné dès le premier départ où je l’ai conduit. Quel plaisir ce fut que de le dénicher. »

La saison ne fut pas sans soubresauts par contre, Big Jim brisant son allure lors du Metro Pace de 1 M $, par une soirée misérable de septembre à Mohawk.

« J’ai perdu la plus grosse course de sa carrière à ce jour et cela ne me dérangeait pas, » se souvient Carr. « Phil se sentait encore plus mal que moi. Ce n’est qu’une course de chevaux et ces choses-là arrivent. C’était inhabituel chez ce cheval mais considérant les conditions climatiques et la condition de la piste, j’ai attribué cette course à ces éléments. Cela n’avait rien à voir avec la façon dont Phil l’avait mené. »

Le rachat pour Big Jim allait arriver dans les Poconos lors de la Breeders Crown et s’il y avait des doutes quant au lien entre propriétaire et conducteur, il a fallu le chasser avec l’illustration qui suit.

« Un invité à la réception de la Breeders Cown, m’a demandé, ‘Pourquoi Phil Hudon quand vous pourriez avoir n’importe qui pour conduire ce cheval?’ et je lui ai répondu ‘Qu’a-t-il fait de répréhensible?’ » de se rappeller Carr. « Il a obtenu une deuxième et une troisième positions et n’a connu qu’une seule mauvaise course. Il a presque tout gagné avec ce cheval, comment faire mieux? »

La foi de Carr en Hudon a été récompensée par un brillant exercice de conduite lors de la Breeders Crown, lequel n’aurait pu être façonné sans la confiance en soi d’un conducteur de talent connaissant directement la maturité de Big Jim en course. Au départ, Fashion Delight a grugé les premières fractions, Hudon et Big Jim semblaient désespérément piégés entre Foreclosure N premier en avant et Shadyshark Hanover qui courait au large à l’entrée du stretch.

« Fashion Delight était à quelque deux longueurs devant lui, » dit Carr, en prenant la parole. « Phil l’a placé dans une position durant toute la course, attendant la voie de dépassement, et tout le monde le pensait emboîté. Mais comme il y a une voie de dépassement, la plupart des jeunes chevaux veulent aller à l’extérieur plutôt que de rester à l’intérieur. Ce cheval était si remarquable que vous pouviez faire ce que vous vouliez de lui et il s’est élancé. J’ai demandé à Phil ce que l’autre conducteur lui avait dit après la course, et il m’a répondu, ‘Je ne peux pas croire que tu m’aies battu avec mes quelque deux longueurs d’avance.’ Il ne pouvait pas croire la pointe de vitesse de ce cheval. »

Afin de remettre les pendules à l’heure, Carr a cherché l’homme qui avait mis en doute son choix de conducteur.

« La personne qui m’avait demandé ‘Pourquoi Phil Hudon?’ » déclare Carr, « Je l’ai cherché et trouvé après la course et je lui ai présenté Phil en lui disant, ‘Si vous voulez avoir quelqu’un de confiance pour conduire votre cheval, voici votre homme.’ »

L’habileté unique de Hudon et son sens général du horsemanship, n’ont pas été sans être remarqués par Carr.

« Phil a accompli du bon travail. Il l’a placé dans une position et a attendu, » dit Carr. « Il ne l’a pas vidé de ses entrailles en allant tout de suite en tête et durant toute la course, et c’est un hommage à Phil. Il maintient le cheval en position de gagner la course. Quand vous participez à ces grosses courses, tous les chevaux sont très bons alors vous ne devez pas rester trop loin en retrait, et il a gagné ses courses à partir d’une septième et d’une neuvième positions. Il n’a pas toujours de bonnes positions de départ et il faut un conducteur qui sait ce qu’il fait pour le mener à bon port. »

La saison s’est terminée sur une bonne note. Hudon avait quelque peu épargné les énergies du réservoir tout au long de l’année afin que le cheval ait encore assez de puissance pour gagner sa course de la semaine à venir. Mais comme il ne lui restait que la Governor’s Cup à son programme, Hudon n’allait pas manquer de montrer au monde entier, de quel bois se chauffait Big Jim.

« Sur le plan de la vitesse, durant toute l’année, je l’avais ménagé jusqu’à la fin du mille, » dit un Hudon approbateur, et affichant une moue malicieuse. « Mais lors de ce dernier départ pour la Governor’s Cup, je l’ai laissé ambler sur la piste parce qu’il méritait un temps record et quand j’ai regardé le chronomètre, j’ai réalisé comme c’était rapide. Il avait tout simplement amblé jusqu’au fil d’arrivée comme si de rien n’était. »

Le temps record mondial final de 1:49.1 fut électrique et le lien entre Carr et Hudon n’en fut que renforcé.

Carr a passé les vacances de Noël avec la famille Hudon, offrant en cadeau un très joli cadre contenant une très belle photo de Big Jim dans le cercle du vainqueur à son conducteur de choix. Avec l’arrivée d’une nouvelle année et un programme lucratif dans la North America Cup en attente au coin de la rue, il y a beaucoup auxquelles Hudon peut aspirer tout en poursuivant sa réhabilitation.

« Il a fait beaucoup pour moi et le cheval, et je pense que le cheval a fait énormément pour lui aussi, » de dire Carr. « Ce serait bien pour lui de le voir joindre les trois ou quatre meilleurs conducteurs et y rester. Tout cela survient à cause des gens qui lui donnent sa chance et sans cette chance, vous ne pouvez pas faire vos preuves. »

Hudon, très conscient qu’il a eu plus que quelques chances, ne laissera pas filer cette occasion avec Big Jim.

« Tout va dans la bonne direction et tout ce que je dois faire c’est de garder mon esprit clair. Je sais que je peux le faire maintenant, » dit Hudon. « Avec les années, je m’assagis. Vous vivez et apprenez, et je sais que j’ai encore beaucoup à apprendre mais je suis sur la bonne voie et j’ai plusieurs personnes qui m’aident. »

Plus important encore, Hudon est prêt à se donner une seconde chance pour réussir et elle pourrait être la plus importante des deuxièmes chances de toutes.

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