Faire que les choses arrivent
Si vous suivez les courses de chevaux, tous élevages confondus, vous connaissez probablement les deux sensations thoroughbred de l’heure, Rachel Alexandra et Zenyatta – deux des meilleurs chevaux femelles de tous les temps à regarder à travers leurs œillères.
En 2009, ces deux athlètes ont connu des campagnes vraiment extraordinaires, toutes deux défaisant leurs contreparties masculines d’incroyable façon. La pouliche de trois ans, Rachel, est devenue la première pouliche à gagner le Preakness Stakes depuis 1924 et la Grade 1 Haskell contre des chevaux mâles plus âgés. Et Zenyatta, cinq ans, s’est emparé de la victoire dans la course la plus difficile au monde, la Breeders Cup Classic, et ce, de façon remarquable, passant de la dernière à la première position – le premier cheval femelle à n’avoir gagné cette course.
Dans une démonstration de respect sans précédent, les deux chevaux ont sérieusement été considérés par les journalistes de l’Associated Press, lors du vote pour choisir l’Athète féminine de l’année en Amérique. Zenyatta a terminé au deuxième rang derrière la gagnante, la sensation du tennis Serena Williams, alors que Rachel Alexandra a terminé septième. Les résultats finals démontrent que les chevaux de course ont récolté un remarquable 18% du vote général.
Maintenant en 2010, il appert que finalement une confrontation soit présentement en émergence. Serait-ce possible que l’industrie des courses de chevaux redresse les choses et trouve une façon pour faire en sorte que ces deux chevaux puissent courir l’un contre l’autre?
Maintenant que Zenyatta retarde sa retraite et que Charles Cella, le propriétaire d’Oaklawn Park, à Hot Springs, en Arkansas, veut favoriser les fans d’abord, la course semble se dessiner à l’horizon pour le 9 avril.
Au crédit de Cella, ce dernier a modifié la distance d’Apple Blossom pour satisfaire les pouliches, changé la date pour satisfaire les entraîneurs et multiplié par dix la bourse la faisant passer de 500 000 $ à 5 M $, pour satisfaire à peu près tout le monde. Cella a tout fait cela afin de voir la confrontation se matérialiser. Maintenant, il semble bien qu’elle aura bel et bien lieu.
Bien qu’il soit difficile de prévoir tout ce qu’une course de cette ampleur signifiera pour l’avenir des courses de chevaux, c’est plaisant de voir qu’elle va de l’avant.
Mais ce qui est plus particulièrement significatif c’est qu’après avoir vu, sur une période de plus d’un an, toute une série d’occasions ratées tant à Churchill Downs Incorporated, Magna Entertainment, la New York Racing Association, la National Thoroughbred Racing Association ainsi que tous les autres gros joueurs dans le domaine du thoroughbred, il a fallu un Charles Cella, un propriétaire de piste de 73 ans, pour accomplir ce que tout le monde souhaitait voir.
Aux yeux de Cella, tout se devait d’être fait pour les clients et pour les courses de chevaux – non pas en fonction des marges de profits ou de la politique. Il a fait ce qu’il fallait pour faire le travail, il a appelé les bonnes personnes, et si tout va comme prévu, il aura réussi ce qui semblait impossible – organiser la course du siècle.
Alors, la prochaine fois que l’industrie des courses attelées laissera passer l’occasion de voir un Muscle Hill se mesurer à Lucky Jim ou Somebeachsomewhere et prendre sa revanche sur Art Official, rappelez-vous que ce n’est absolument pas par malchance ou à cause des mauvaises excuses dont on nous abreuve souvent.
Ce sera à cause de ces deux seules raisons. Premièrement, parce que Charles Cella aime les thoroughbred, et deuxièmement, parce que personne là-bas n’aura pris le leadership et décidé de faire que les choses arrivent.
Darryl Kaplan
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