À propos de Chinnys Wings
Janice Walsh ne savait pas ce qu’elle allait faire.
C’était en novembre 2007, et son mari – Mike Walsh – venait d’apprendre que sa leucémie avait récidivé.
« J’étais sous le choc, » se rappelle Janet. « J’ai appelé Robert Shepherd et lui ai dit ‘je ne sais pas ce que je fais faire, mais pourrais-tu s’il te plaît, nourrir les chevaux pour moi?’ »
Il a accepté, très certainement.
Elle a raccroché, mais au bout de quelques instants, l’ami de Mike et collègue d’entraînement – Rod Boyd – a rappelé pour lui dire qu’il allait prendre soin des chevaux et les jogger.
It was a relief for Janice who, in the last few years, had ended up with more on her plate than anyone could handle alone.
Quel soulagement ce fut pour Janice qui, au cours des quelques dernières années, avait eu plus que quiconque, sa part d’épreuves à traverser tout seule.
À ce moment-là, en plus de leurs chevaux au centre Emerald Isle Training Center, les Walsh détenaient un poulain trotteur issu de Armbro Richochet appelé Moms Last Hope. Sa mère – I Quiver Not – était moins qu’une jument poulinière étoile que les Walsh avaient achetée comme cheval de course. Ses trois premiers rejetons n’ont jamais couru, puis son quatrième foal – Fiddleronthetrot – a connu quelques succès mais c’était un cheval de course au comportement plutôt erratique. Alors quand le dernier poulain fut sevré, les Walsh se sont défaits de I Quiver Not. « Nous ne pouvions pas l’accoupler comme nous l’aurions aimé en raison de ses lignées, » d’admettre Janice. « N’ayant pas d’argent signifiait pour nous que nous ne pouvions pas l’accoupler convenablement. »
Alors Moms Last Hope fut entraîné en 2:35 puis, au beau milieu d’une crise familiale, fut envoyé à la ferme de Doug Bowin pour être mis à l’herbe et prendre de la maturité.
Passant tout son temps à l’hôpital à cette époque, le poulain était la dernière chose de laquelle Janice se préoccupait. « J’étais tellement inquiète au sujet de Mike que je n’avais que faire de lui pourvu que quelqu’un en prenne soin et que je n’aie pas à m’en faire pour lui. À ce stade-là, il était très loin sur ma liste de priorités. »
Après le diagnostic initial, Mike avait entrepris la ronde de traitements de chimiothérapie. Elle a raisonnablement bien réussi – mettant la maladie en rémission. Après le traitement, Mike partageait les tâches quotidiennes avec Boyd lors de ses bons jours. Mais la plupart du temps, il ne pouvait que se rendre à l’écurie quand il s’en sentait la possibilité – alors sa femme et lui se sont presque complètement retirés des tracas au sujet des chevaux.
Puis, ce jour de novembre, Mike et Linda ont appris que la leucémie avait récidivé.
Après un autre mois éprouvant de chimiothérapie au Chedoke-McMaster Hospital près de Hamilton, Ontario, Mike fut informé en janvier 2008 qu’il avait perdu son combat contre la maladie, et le vétéran homme de chevaux s’est éteint en juin 2008.
Bowins prit soin de Moms Last Hope durant presque une année avant le décès de Mike. Malgré la profonde douleur de la perte de Mike, Bowins savait que le poulain devait reprendre l’entraînement. Il lui a fixé le harnais et l’a mené à la piste, avec peu de succès. « Il était idiot au début, » dit Bowins en riant. « Il était probablement l’une des plus inintelligentes bêtes avec laquelle il vous aurait été donné de traiter dans votre vie. »
Dans l’écurie, le jeune trotteur n’avait aucune issue. Mais dès qu’il avait un harnais sur le dos et les pattes sur la piste, c’était un tout autre cheval. « Vous étiez en train de le jogger et il était correct, mais en un clin d’œil, il s’emballait, » dit Bowins avec un haussement d’épaules. « C’est comme si son cerveau basculait à l’occasion et que quelque chose dérapait. »
Devoir traiter avec le poulain fut l’un des épisodes les plus éprouvants de la vie de Bowin, admet-il. « La plupart des gens n’auraient pas perdu leur temps avec lui. Il n’était qu’un cheval ignorant, ignorant. »
Mais en bout de ligne, le fait de persévérer s’est avéré des plus appréciables. À l’origine, Bowins était loin d’être convaincu que le cheval réussirait. Aujourd’hui, il a encaissé 120 000 $ se réclamant de 18 victoires lors de ses départs – une réussite en effet. « Ma prétention était que ce serait toute une réalisation s’il arrivait à seulement courser, » dit l’entraîneur, « et il a largement, largement dépassé cela. »
Pendant tout ce temps – dans toute l’agitation et la lutte que Bowins a endurées – Janice n’avait aucune idée que le cheval avait été entraîné à un temps moindre. Ce n’est que lorsque Shepherd entra dans son bureau à Flamboro un jour, qu’il lui dit que le vieux poulain de Mike avait participé à des courses écoles et qu’il avait bien réussi, qu’elle réalisa combien on avait bien pris soin de lui. Elle était sous le choc de l’entendre – elle ne pouvait pas croire toute la bonté dont Bowins avait fait preuve. « Il fut étonnant, » de dire Janice, à court de mots. « Sa générosité est incommensurable. »
Après tout ce qu’elle venait de traverser, Janice n’avait ni le temps ni l’argent pour s’occuper du cheval toute seule.
Elle a alors fait cadeau à Bowins d’une moitié de la propriété du cheval tandis que son frère, Don Brinkman, en conserva l’autre moitié. Mais avant de le faire, elle eut une dernière demande.
Le poulain portait toujours le nom de Moms Last Hope – un nom qui semblait significatif il y a quelque temps – mais Janice voulait que maintenant il soit le testament de Mike. « Je voulais vraiment le renommer de façon à ce que tout le monde se souvienne de lui. »
Ayant grandi à Terre-Neuve, Mike avait un surnom – Chinny. Alors en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, Moms Last Hope devint Chinnys Wings, un choix qui d’un côté symbolisait le vol d’un ange, mais de l’autre saluait la passion de Mike pour les Red Wings de Détroit.
Tout étant entré dans l’ordre, le temps était venu pour le nouvellement appelé Chinnys Wings, maintenant âgé de quatre ans, de faire ses début. « Je l’ai qualifié en février, » se rappelle Bowins, « et le reste est histoire, en quelque sorte. »
Le premier jour où il a couru, Bowins n’espérait qu’un peu plus qu’un effort honnête, et peut-être quelques bonnes manières. « Tout ce que je voulais c’est qu’il se conduise bien, » dit Bowins en haussant les épaules. « Même encore aujourd’hui, j’espère toujours qu’il se conduira bien et ne se ridiculisera pas. »
But Chinnys Wings did more than mind his manners. The horse finished second his first start at Flamboro Downs, then broke his maiden the next week in 2:05.4. After another win, and a second in his next four starts, he fired off five wins in a row at the Dundas oval, ending in the 'non-winners of three races' class.
Mais Chinnys Wings a mieux fait encore que de tenir ses manières. Le cheval a terminé deuxième à son premier départ à Flamboro Downs, puis il a brisé son noviciat la semaine suivante en 2:05.4. Après une autre victoire, et une deuxième place lors de ses quatre départs suivants, il a explosé avec cinq victoires consécutives à la piste de Dundas, pour terminer dans la classe des ‘non-gagnants de trois courses’.
Bowins était impressionné. « Au début je m’attendais à ce qu’il soit utile – à un certain niveau – mais jamais je ne me serais imaginé cela. »
Et le cheval poursuivit son escalade, dit-il. En peu de temps, mener Chinnys Wings est devenu aussi facile comme conduire une voiture. « Il est tout aussi pratique qu’une poche de chemise, je vous le dis, » dit l’entraîneur/conducteur en riant.
Après une moins impressionnante cinquième place la semaine suivante, Chinnys Wings fut dominant lors de chacun de ses départs. Il a vite atteint huit victoires consécutives, y compris un balayage dans l’Oxford County Series et s’empara des 37 800 $ de la bourse de la finale à la piste de Woodstock avec un temps de 1:56.2 sur la piste d’un demi-mille de Flamboro Downs. Cela correspondait aux plans pour Chinnys Wings : rester aussi près que possible de Flamboro.
« Je croyais que j’allais en faire un meilleur cheval en bout de ligne, » d’expliquer Bowins. « Je pense que bien des gens font l’erreur de les amener trop tôt à Woodbine. »
De plus – Flamboro était une destination plus rapprochée pour le trotteur vert qu’il est. « C’est une tête de mule, » blague Bowins, « alors un déplacement de huit ou neuf minutes est suffisant pour lui. »
La série de huit victoires s’est terminée suite à des secondes places successives, et puis, après une autre victoire, Bowins devait trouver un autre endroit pour le courser. Le hic étant que Flamboro présentant rarement des programmes pour les meilleurs trotteurs, les deux se sont alors dirigés vers Western Fair – où il a gagné le trot Preferred deux semaines en ligne.
« Il a défié toutes probabilités, » de dire Bowins. « À n’en pas douter. »
Quand Janice voit Chinnys Wings trotter autour de la piste ovale, elle se sent en communication avec Mike. « C’est un pur délice de le regarder, » dit-elle en souriant. « Il revient toujours de derrière et c’est une sorte de course des plus enlevantes que de voir un cheval revenir d’aussi loin comme cela. »
Revenir de l’arrière n’est pas une nécessité pour Chinnys Wings mais il semble que ça fonctionne mieux, dit Bowins. Il est allé droit en tête lors de la finale de la série Oxford County et cela s’est avéré moins qu’idéal. « Après avoir passé les autres chevaux il s’est retrouvé en deuxième chemin. Dès qu’il s’est dégagé, il s’est endormi sur son oreiller. Il s’en est bien tiré là parce qu’il les dominait, mais il se ferait prendre dans des classes plus difficiles. »
Ce n’est qu’à la mi-novembre qu’il est passé à un stade plus avancé et qu’il a démontré de quoi il était réellement fait. Coursant à Woodbine pour la première fois, il s’est fait coincer à l’entrée du droit. Quand il a finalement pu se défaire, il n’y avait plus suffisamment de longueur et il a terminé en troisième après Photo Maxx et Armbro Doyle – lequel terrorisait les trotteurs haut de gamme depuis des semaines. Chinnys a trotté son propre mille ce jour-là en 1 :54.3 parcourant son dernier quart de mille en 27.2.
Bowins entrevoit un brillant avenir pour Chinnys Wings. « En l’absence de mauvais sort, il rebondira dans les classes Preferred durant encore deux ou trois ans, parce qu’il est tellement sain. »
En bout de ligne, l’homme de chevaux admet simplement qu’il est très heureux d’avoir pu faire quelque chose en mémoire de Mike – le défunt entraîneur était cette sorte de personne que tout le monde voudrait avoir pour ami, dit-il. « Un newfie typique, un gars style sel de la terre. Parfois l’émotion nous gagne quand on y pense. »
Janice se rappelle encore combien Mike estimait le cheval. « Mike l’aimait vraiment, » dit-elle. « Il l’a toujours considéré comme le meilleur de la famille. Le plaisir que lui a procuré ce cheval, à le sortir et le jogger, lui remontait le moral. »
Et elle espère que les gens se rappelleront de Mike et de son énergie, même si ce n’est qu’à travers le cheval seulement. « Il était toujours tellement heureux, » sourit-il. « Il aimait la vie, et il aimait les animaux. »