Nos gestes suivent-ils nos paroles?
Administrée, promue et gérée par Standardbred Canada, avec l’aide des hippodromes et des associations d’hommes de chevaux de la nation ainsi que de douzaines de bénévoles, la fin de semaine ‘Caretaker Appreciation weekend’ a connu un immense succès au cours des quelques dernières années. Kathy Wade Vlaar et Hailey Saunders ont travaillé sans relâche sur ce projet afin de pouvoir offrir aux soigneurs canadiens la chance de démontrer leur gratitude aux héros négligés d’arrière-scène, que plusieurs appellent ‘la pierre angulaire de notre sport’ – les soigneurs de nos chevaux de course.
Je sais de source sûre que cette fin de semaine n’est pas perdue pour nos soigneurs non plus. Des sacs-cadeaux ainsi que des tirages de prix, rafraîchissements gratuits dans le paddock et photos de reconnaissance, de même que le plaisir d’entendre leur nom être prononcé lors du défilé d’avant-course et dans le cercle du vainqueur, sont toutes des choses que les gens travaillant sept jours par semaine aux soins de nos athlètes équins, apprécient vraiment.
Avant que nous nous félicitions toutefois, d’offrir à nos palefreniers ce genre de reconnaissance, une fin de semaine chaque année, pensons-y un peu plus et essayons de mettre ce travail en perspective.
J’admets que ces choses-là, telles les sacs-cadeaux, prix et photos-souvenirs de gagnants, etc., soient un beau geste ajouté une fois l’an, et je suis tout en faveur de poursuivre cette relativement nouvelle tradition initiée par SC.
Des boissons gratuites, cependant? Une fois par année? Nous nous accordons beaucoup de crédit à ce sujet alors qu’il n’y a pas longtemps, plusieurs hippodromes offraient le café et la soupe gratuitement aux entraîneurs, conducteurs et soigneurs – à chaque soir de course? Serait-ce nous tuer de fournir le café et boissons gazeuses gratuitement à quiconque détient une licence de palefrenier les soirs de course? Et même étendre cela à une soupe et quelques biscottes entre les mois de novembre et mars?
Qu’en serait-il d’annoncer le nom du soigneur lors du défilé d’avant-course? Pourquoi fait-on cela seulement lors de quelques soirées chaque année? La majorité des gens vous diront que le soigneur est au moins aussi important dans le succès du cheval que l’entraîneur, conducteur ou propriétaire ne l’est, encore que ce sont les noms de ces derniers qui sont toujours annoncés et non l’inverse.
Ken Middleton a annoncé le nom de tous les soigneurs lors des défilés d’avant-course lors de tous les OSS Grasssroot et Super Final récemment – c’était une touche supplémentaire qui n’a exigé que peu d’effort de la part de Kenny et Karen Allen, ainsi que de leur personnel à l’Ontario Racing. Ce n’est pas sorcier.
Alors qu’en pensez-vous? Je suggère qu’à partir de maintenant, les noms de tous les soigneurs apparaissent au programme en tout tempe, et que tous les annonceurs de pistes les incluent lors des défilés d’avant-course. Lorsque vous enregistrez un cheval, vous incluez le nom de l’entraîneur et du conducteur – serait-ce si difficile d’y inclure le nom du soigneur dès l’inscription? La réponse c’est ‘Non, ce ne l’est pas. » Particulièrement de nos jours, où la plupart inscrivent (ou devraient inscrire leurs chevaux) en ligne. Si nous ajoutions seulement cela à nos programmes, les soigneurs recevraient la reconnaissance qu’ils méritent tellement lors des défilés d’avant-course et dans le cercle des vainqueurs, sur une base quotidienne.
Nous apprécions VRAIMENT nos soigneurs, vrai? Nous ne le leur disons pas qu’une fois par année pour faire en sorte que tout le monde se sente mieux pour ensuite les ignorer encore pendant les 362 prochains jours suivants, n’est-ce pas?
Je sais qu’il y a des gens qui ne sont probablement aimables envers les uns les autres que durant le Temps des Fêtes. Je sais qu’il y a des gens qui ne sont vraiment reconnaissants que le jour de l’Action de grâces. Et oui, je donne à ma mère quelques bouteilles de vin et des fleurs à la Fête des Mères, mais j’aime penser que je la traite bien, je lui dis que je l’aime, et lui démontre que j’apprécie réellement ce qu’elle fait pour notre famille, la plupart des 364 autres jours de l’année aussi.
Ne vous méprenez pas. Je sais que les entraîneurs et propriétaires modernes traitent bien leurs soigneurs, beaucoup mieux que dans le passé. Je sais aussi que les salaires de la plupart des soigneurs sont significativement plus élevés qu’il y a à peine 10 ans ou environ, et que plusieurs entraîneurs donnent un boni de fin d’année sur la base des gains de l’écurie. Cet article ne s’inspire pas que du point de vue financier. Je ne connais pas les détails de ce que gagnent les gens, et je n’en ai pas besoin. Je sais, par contre, que si nous voulons vraiment démontrer notre appréciation du travail des soigneurs de nos chevaux, nous devons le leur dire, et le leur démontrer, plus d’une fin de semaine par année.
Pour ce qui est de l’aspect financier, saviez-vous que si un cheval gagnait 100 000 $ dans une année, et que le soigneur n’en recevait automatiquement que 0,5 %, cela représenterait un beau petit boni de 500 $ à la fin de l’année?
OK – oubliez ce que j’ai dit – cette conversation s’imposera en temps et lieu!
Dan Fisher
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