Le petit cheval qui pouvait

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Aux yeux d’un homme de chevaux, lorsque le téléphone sonne en plein milieu de la nuit, c’est rarement annonceur de bonnes nouvelles.

Par Keith McCalmont / Traduction Louise Rioux

Le 21 décembre 2018, l’entraîneur Shawn Steacy reçut un appel de la part de Joe Stutzman, propriétaire du First Line Training Centre, situé au nord de Campbellville, Ontario, lequel lui provoqua un frisson dans le dos.

« Nous avions environ 30 chevaux sous notre toit à ce moment-là. Nous avions qualifié ce soir-là et je reçus un appel à 1 h du matin de la part de Joe. Je pouvais dire au son de sa voix, qu’il se passait vraiment quelque chose de grave, » se rappelle Steacy. « Il dit ‘Shawn, ton écurie est en feu. Je suis désolé.’ Au ton de sa voix, j’ai tout de suite compris que c’était une perte totale. »

Steacy, âgé de 33 ans, sauta du lit et entreprit la distance de 45 minutes vers l’écurie. En chemin il appela son père, le vétéran homme de chevaux Mark Steacy, son frère Clarke, qui casse et prépare tous leurs individus d’un an, ainsi que son assistant, Scotty LeCain, qui demeure à quelque 10 minutes du centre d’entraînement.

LeCain, un homme de peu de mots, décrivit brièvement la scène.

« Ça ne m’apparaît pas bien, » dit LeCain. « Je pouvais voir les flammes à travers le toit. Je suis entré avec les pompiers et nous avons sorti deux chevaux et les avons placés dans un champ. Le service incendie continuait d’entrer dans l’écurie et je plaçais les chevaux partout où c’était possible, car je les connaissais. On ne peut pas placer des reproducteurs avec d’autres reproducteurs. Dans l’ensemble, tout le monde est demeuré calme. »

La distance à parcourir familière vers le First Line Training Centre, a semblé une éternité aux yeux de Steacy, son imagination lui défilant les pires scénarios.

« À mon arrivée sur les lieux, il y avait de nombreux pompiers. La fumée et les flammes étaient visibles d’une bonne distance, » dit Steacy. « Il y avait encore des chevaux devant être sortis de l’écurie et ça chauffait. Nous savions combien avaient été sortis, mais nous ne savions pas où ils étaient. Il y en avait en groupes dans les champs et d’autres dans des stalles ici et là autour de la ferme. Durant environ quatre heures, nous avons fait le décompte et trouvé les chevaux. »

Alors que le reste du monde dormait, Steacy et LeCain essayèrent de rassembler ce qui restait de leur stock alors que les pompiers travaillaient autour d’eux pour contenir l’incendie et rétablir l’ordre.

En tout, cinq chevaux ont perdu la vie ce soir-là. Deux ont péri dans l’écurie alors que trois autres durent être euthanasiés suite à une évaluation vétérinaire. Perdus dans les flammes, il y eut les chevaux de course Pearl Blue Chip, Mademoiselle Tammy ainsi que Rap Royalty, de même que les yearlings Miss Wheely et Irma, qui n’ont jamais eu la chance de réaliser leur potentiel.

Neuf autres chevaux furent envoyés à l’Ontario Veterinary College (OVC) à l’Université de Guelph pour recevoir des traitements pour leurs blessures encourues alors qu’ils s’échappaient de l’incendie ainsi que d’importantes inhalations de fumée. De ce groupe, deux furent retraitées et destinées à devenir des poulinières en plus de six autres ayant été retournées aux bons soins de Steacy.

Un seul cheval – le minuscule Ahi – est demeuré en difficulté. Il semblait bien peu probable que le poulain de deux ans issu de Sportswriter survivrait.

Mais jamais personne ne devrait sous-estimer la résilience et le grand cœur d’un cheval de course.

***

Quelque quatre mois plus tôt, soit le 14 août 2018, Ahi, un produit de la Hudson Standardbred Stable, avait obtenu sa première victoire à Georgian Downs avec aux guides, Scott Young. L’ambleur bai tenace tenta ensuite sa chance lors de la Série de l’OSS Grassroots à Hanover Racetrack à la recherche de son niveau dans le sport.

À la suite de son dernier départ en première année, le 20 septembre à Woodbine Mohawk Park, il était encore en apprentissage de la façon d’être un cheval de course lorsque l’incendie mit don développement au point mort. Soudainement, Ahi s’est retrouvé dans une course pour sa vie.

Dr Elizabeth Shiland, DMV, était sur la scène le soir de l’incendie et elle s’est occupée d’un certain nombre d’animaux blessés. Ses souvenirs de la condition d’Ahi lors de l’incendie sont encore bien vifs.

« J’ai été appelée par Shawn Steacy sur les lieux de l’incendie et j’ai envoyé Ahi à l’OVC, car lors de l’examen, j’ai constaté que son pouls était très rapide, » se rappelle Dr Shiland. « Il émettait des sons pulmonaires sévères et respirait abdominalement à l’effort accru et avait des écoulements nasaux bilatéraux.

Ahi reçut la médication en fonction de ses symptômes, mais le Dr Shiland envisageait déjà des problèmes plus sérieux.

« J’étais inquiète qu’Ahi développe une pneumonie suite à des inhalations de fumée secondaire. Il était en piteux état ce soir-là, » dit Dr Shiland. « Ahi est allé à l’OVC, où il a reçu de bons soins. Il subit un traitement intraveineux, des anti-inflammatoires, antibiotiques et stéroïdes par inhalation. »

Mais le petit Ahi n’allait pas aussi bien que les autres chevaux en traitement. Alors pendant que le reste de ses compagnons d’écurie étaient transférés aux installations temporaires de Steacy dans la ligne droite du Woodbine Mohawk Park, Ahi luttait.

Ahi continuait de tousser. Il n’avait pas beaucoup d’appétit. Et rapidement, un autre sérieux problème secondaire se développa.

« Ahi devint inconfortable et son rythme cardiaque plus élevé. Ils ont essayé de contrôler la douleur durant 24 heures, mais il développa une compression fécale assez grave et il subit avec succès une chirurgie,» dit Dr Shiland. « Il développa une forte fièvre quelques jours plus tard laquelle se termina par un abcès à l’endroit de l’incision chirurgicale, et il s’est encore battu. Il a souffert d’une deuxième colique légère qui fut traitée médicalement. »

Steacy qui admettait avoir un faible pour le petit Ahi, avait déjà franchi le point de ne même plus penser à en faire encore un cheval de course – tout ce qu’il voulait, c’était qu’il survive.

« Quand il a fait une rechute, je pense qu’elle était reliée au stress causé par l’incendie, » dit Steacy, qui passait ses journées entre l’écurie et la Clinique vétérinaire tout au long des diverses étapes de la guérison d’Ahi. » À la fin d’une journée, ça me brisait le cœur de le laisser, car je ne savais pas s’il serait là le lendemain matin à mon retour. Mais à chaque jour il était là. »

Ahi continuait de se battre mais les problèmes persistaient. toujours.

« La paroi corporelle était affaiblie à l’endroit où il avait eu la chirurgie colique et il développa une hernie incisionnelle, » dit Dr Shiland. « Il a dû porter une ceinture herniaire pour maintenir la paroi corporelle ensemble et empêcher que l’hernie grossisse.

« Il a surmonté beaucoup de choses. Son poumon avait été endommagé poumon seulement du fait de l’examen médical, » de continuer Dr Shiland. « Il a subi une chirurgie pour une colique massive et alors qu’il était immunocompromis après avoir enduré tout le stress de l’incendie et de l’intubation – après avoir inhalé toute cette fumée – d’avoir à subir une chirurgie était risqué. »

Fiévreux. Faible. Mais non sans espoir, Ahi s’est battu pour sa vie.

« Son corps était poussé au maximum, mais il a continué de se battre, se battre et encore se battre, » dit le Dr Shiland. « Ce petit cheval a tout fait de belle façon. Son attitude était tellement bonne. »

***

Tandis qu’Ahi luttait pour sa vie, l’écurie de Steacy s’efforçait de travailler au retour à une vie normale suite à l’incendie.

« On se souvient toujours des chevaux et de ce qui est arrivé, mais nous essayons de ne pas s’y attarder. C’est comme en toute tragédie survenant dans la vie de quiconque, les gens perdent des membres importants de leur famille puis, tout comme tout un chacun au cours de sa vie, il faut être fort et aller de l’avant. C’est une triste partie de la vie, mais elle fait partie de la vie, » dit Steacy.

Steacy s’est rappelé la générosité de tellement de gens de la communauté des courses qui se sont levés pour aider, en donnant de l’argent, de leur temps, et mettant à la disposition de l’équipement ainsi qu’une épaule sur laquelle se reposer.

« Il a fallu beaucoup de temps pour que les choses reviennent à la normale. Au cours des jours et semaines qui ont suivi, nous ne savions pas comment les choses seraient. Nous avions envoyé les chevaux à l’université pour être suivis simplement pour voir s’ils seraient capables de vivre et retrouver la santé à cause de la fumée inhalée, » dit Steacy. « Nous avons aussi perdu beaucoup d’équipement. Nous avons été sans abri durant un certain temps. Nous avons déménagé à Mohawk et là aussi ils ont été très généreux au moment où nous avions besoin d’un endroit pour y rester. Mais, en même temps, ce n’était pas notre domicile à long terme. Il nous fallait arriver avec un plan sur du long terme avant de revenir à l’entraînement parce que nous avons un grand nombre de chevaux.»

Puis Ahi est rentré à la maison. Portant une grande gaine pour protéger sa paroi corporelle des suites de son hernie, Ahi fut condamné à quelques mois de repos en stalle.

« Ahi était habitué à être un cheval de course ce qui comprenait de nombreux jours d’entraînement et beaucoup d’action dans l’écurie, » dit Steacy. « Pour lui, le fait de rester calme et de conserver son attitude a démontré son vrai caractère. C’est pourquoi il a été capable de se tirer d’affaire et survivre. C’est un cheval tellement intelligent. »

D’une importance capitale dans la récupération d’Ahi, aux yeux de Steacy, furent les enfants de Scott LeCain, Brodie, 18 ans et Carey, 17 ans.

« Au début, il était déprimé. Avec mon frère Clarke, qui avait eu le cheval durant quelque temps à notre ferme de Lansdowne, Brodie et Carey méritent beaucoup de crédit dans la guérison d’Ahi ainsi que pour son bien-être mental. Ils furent ses compagnons alors qu’il était incapable de faire quoi que ce soit, » dit Steacy. « Ils ont fait son bonheur, ont joué avec lui, et l’ont gâté en lui donnant des friandises puisqu’il n’était pas capable de faire beaucoup de choses. »

Ahi était confronté à un nombre de problèmes post-opératoires. Il était inconfortable et Brodie, un soigneur pour un certain nombre des chevaux deSteacy, y compris Ahi, devait travailler avec le reste du personnel pour nettoyer sa stalle, changer ses pansements et faire en sorte qu’il reste propre.

« Il ne pouvait sortir de sa stalle que sur quelques pieds, » dit Steacy. « On ne pouvait pas le laisser faire de l’exercice ou trop regarder autour au cas où il bougerait ou s’étirerait de la mauvaise façon plaçant son estomac là où il pourrait se blesser. »

Brodie, qui ambitionnait d’être un conducteur et entraîneur, fut l’un des nombreux membres de la ferme de Steacy, à tomber sous le charme du sympathique Ahi et qui passa du temps supplémentaire avec le poulain, jouant souvent avec son ballon, pour le rendre heureux.

« C’est un de ces chevaux auquel vous pensez toujours et qui égaie votre journée, » dit Brodie. « Ce fut difficile pour lui, mais il est fort. Peu importe la difficulté du problème, il lutte toujours avec son cœur pour le surmonter. »

Pour Carey et Ahi, ce fut le coup de foudre.

« Je l’aimais avant l’incendie de l’écurie. Il a une belle personnalité. Après l’incendie, j’allais le brosser après l’école. J’ai dû être gentille en premier, » dit-elle. « Il avait l’air un peu déprimé au début, mais après quelques semaines de brossage, il sembla un peu plus enjoué. »

« Il aime beaucoup les carottes, » dit-elle en riant. « Et il aime mâchouiller mes chandails et tirer sur ma manche. »

***

Ahi était à un tournant dans sa récupération. Au début, Steacy était heureux juste de voir le cheval avoir survécu à la bataille. Mais il ne pourrait jamais plus devenir un cheval de course. Ou, le pourrait-il?

« Avec le temps, il est devenu plus confortable et nous lui avons enlevé la gaine puis commencé à le faire bouger lentement pour voir ce qu’il pouvait supporter, » dit Steacy. « Durant les premières semaines de son entraînement précoce, il était incertain, mais quand il est revenu à des milles d’un lent entraînement et retrouvé ses entraves, je suis certain qu’il s’est rappelé qu’à un certain moment donné, il avait été un cheval de course. Il aime travailler et il a une bonne attitude en ce qui concerne les courses. Il aime être autour d’autres chevaux. »

Tous les deux, Steacy et Ahi, apprenaient à remettre les choses en place après le feu. Alors qu’Ahi avait dû endurer le stress physique et mental de l’incendie, Steacy aussi devait atteindre un certain niveau de confort.

Et puis, Ahi a repris un entraînement sérieux dans une écurie située èa seulement 50 mètres de la cour d’où le feu était arrivé.

« Une fois qu’il eut repris l’entraînement, je crois que mentalement, il fut rassuré du fait qu’il était encore capable de refaire cela, » dit Steacy. « Et il voulait encore le faire. Cela lui a donné confiance. Et ce devait être mieux dans son esprit de ne plus rester tranquille.

« À mes yeux, alors qu’ils étaient à reconstruire l’écurie, je me faisais un point de ne pas retourner là, » de continuer Steacy. « Joe a construit une nouvelle écurie – dans les règles de l’art – aussi bonne que n’importe quelle autre au Canada pour que nous y retournions. Au début, je ne voulais pas y retourner. Je ne pouvais tout simplement pas regarder dans cette direction – particulièrement tant qu’il n’y eut pas d’écurie. Ça n’était pas bien situé. »

Mais les sons difficiles émis par les sirènes ainsi que les cris des pompiers et des hommes de chevaux qui, jadis, perçaient les souvenirs de Steacy, se sont vite dissipés pour être remplacés par les bruits de sabots des chevaux en entraînement et des rires des plaisanteries matinales.

« Depuis sa reconstruction et qu’il y a des chevaux, c’est mieux. Les pensées et souvenirs sont toujours là, et le seront toujours, mais il faut être capable d’aller de l’avant, » dit Steacy. « La mentalité d’Ahi ressemble probablement à la mienne du fait qu’il se souvient de ce à travers quoi il est passé, mais il a aussi avancé. Il ne veut plus cette partie de sa vie et il veut continuer à être un cheval. »

***

Incroyablement, le 12 décembre 2019, Ahi est retourné en piste, finissant cinquième lors d’une qualifications à Woodbine Mohawk Park, amblant son mille en 1 :58.2 avec un dernier quart de mille en ;26.3. Il allait revenir une semaine plus tard et encore une fois, terminer cinquième dans une qualification à Milton, Ontario, l’ovale où Steacy a temporairement établi ses quartiers, cette fois concluant en :26.2. Pas une mauvaise fin pour un cheval qui avait enduré une telle inhalation de fumée.

Le 4 janvier 2020, plus d’une longue et éprouvante année après l’incendie, Ahi est entré en course dans une épreuve modeste pour non-gagnants de 12 000 $, événement unique à Flamboro Downs.

Bien que Jonathan Drury a tenu les guides lors des qualifications, c’est Shawn Steacy qui s’est inscrit lui-même, pour mener Ahi lors d’un retour improbable aux courses.

Brodie et Carey y ont assisté pour supporter le petit cheval.

« Je l’accompagne depuis le Jour Un, » dit Carey. « Je lui ai dit qu’il allait faire le travail. Mais ça m’était indifférent qu’il gagne ou perde parce qu’il avait déjà gagné la plus grosse course qu’il pouvait simplement en restant vivant. Gagne ou perd, il est toujours le numéro un dans mon cœur. »

Cela étant dit, Carey avait un petit conseil pour Steacy.

« Je lui ai dit de ne pas tout gâcher, » dit Carey en riant.

De la position de départ #7, Ahi a quitté la barrière à des cotes de près 7/1 et était dernier des sept durant les trois-quarts en 1 :27.3. Les choses ne regardaient pas bien.

« Je ne voulais pas trop le faire courir; le sortir de son allure mais le faire terminer fort pour qu’il regagne sa confiance pour l’avenir. Il semble qu’il avait beaucoup de vitesse et cela me convenait, » dit Steacy. « Quand les ailes de la barrière de départ se sont refermées, une couple de conducteurs criaient demandant à leurs chevaux d’y aller. »

Steacy, qui avait eu tant à contempler en route vers la scène de l’incendie il y a à peine un an, se retrouvait maintenant libre et avait les pensées claires derrière les foulées décidées de son minuscule ambleur.

« L’amble était chaudement disputé durant tout le parcours et il continuait son petit bonhomme de chemin. J’ai été capable de le placer au milieu de la piste et le laisser ambler sur la piste, » dit Stacey. « Au poteau du trois-quart de mille, je croyais que le meneur était loin devant, mais à mi-chemin du dernier tournant, j’ai pensé que nous en prendrions un bon morceau. »

Ahi, un jour confiné au repos dans une stalle sous le poids d’une gaine surdimensionnée, était libre de voler. Et il a déployé ses ailes pour le droit ce soir-là à Flamboro.

« Ce ne fut qu’à mi-chemin dans le couloir que j’ai pensé, ‘tu sais, nous allons la gagner’, » dit Steacy en riant.

Le premier, Perfect Rolo, avait pris le pas sur eux, et le deuxième, Ohare Hanover s’élançait aussi tardivement, mais Ahi s’est emparé de la tête à l’approche de la ligne d’arrivée pour gagner par trois-quarts de longueur.

« Quand nous avons traversé le fil, j’ai vu ma fiancée et les deux enfants – Brodie et Carey – sautant et courant vers le cercle du vainqueur, » dit Steacy. « C’est alors que j’ai réalisé ce que le cheval avait réalisé. C’était spécial tout comme une course ‘stake’ à laquelle j’avais déjà pris part. »

Carey était à plein régime pour rejoindre le petit cheval qui pouvait.

« Je sautais beaucoup. Il y avait beaucoup de bruit. C’est le plus vite que j’aie jamais couru vers la voiture de caméra depuis longtemps, » dit-elle. « Il y eut quelques larmes, je ne mentirai pas. »

Et peut-être un baiser pour Ahi aussi?

« Je l’aurais embrassé même s’il avait perdu, » dit Carey en riant.

***

Ahi a gagné la modeste somme de 3 600 $ pour l’histoire de conte de fées de son retour aux courses, mais la victoire signifiait tellement plus que l’argent pour ceux qui avaient contribué à ramener le petit cheval à la vie.

« En dépit de tous ces problèmes, il a tout simplement continué et continué. C’était tellement facile de travailler avec lui, » dit le DR Shiland. « Avec la chirurgie majeure subie, les fièvres, la pneumonie causée par l’inhalation de fumée, l’hernie incisionnelle, j’ai vraiment cru que ce cheval ne serait jamais capable de courser encore. J’ai dit à Shawn que je ne pensais réellement pas qu’Abie pourrait redevenir un cheval de performance, mais je suis très heureuse de voir qu’il m’a prouvé et probablement à la plupart des gens, que nous avions tort. C’est un merveilleux petit cheval et je suis réellement heureuse de le voir bien faire.»

Steacy dit que la vague de messages de félicitations reçue suite à la victoire a été extraordinaire.

« C’était bien mieux que de gagner une course ‘overnight’ à Flamboro, » dit Steacy. « Pour le cheval, le fait de faire ce qu’il a fait et démontré sa persévérance après que plusieurs personnes, y compris moi-même, disions qu’il ne serait plus jamais un cheval de course, et qu’il serait chanceux de vivre, c’est incroyable. J’ai reçu tellement de messages de la part d’amis par courriel et les réseaux sociaux ce soir-là. »

L’écurie de Steacy a fait un retour en force, contenant maintenant une écurie florissante ayant gagné 74 courses et plus de 1,1 M $ en bourses en 2019. Ils ont entamé 2020 à plein régime avec un record de 3-3-1 en 12 départs, y compris le résultat spectaculaire d’Ahi.

« Outre une grosse bosse sur sa poitrine aujourd’hui, vous ne sauriez jamais qu’il est différent de tout autre cheval, » dit Steacy. « Il va vivre la vie normale d’un cheval de course, mais il sera toujours spécial pour nous. C’est un cheval qui ne voulait pas du tout quitter et il est un exemple de ce dont ce sport est fait. »

Cet article a été publié dans le numéro de fevrier de TROT Magazine.
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