Le Professeur et Serena

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Le 7 juillet 2019, une trotteuse ayant des liens Québécois, est devenue la plus récente jument à faire son entrée au Harness Racing Hall of Fame de Goshen, N.Y.

Et bien que Southwind Serena ait gagné la Breeders Crown de 500 000 $ pour les poulinières trotteuses de trois ans en 2007, elle a été admise au temple en fonction de la richesse de son record de production. Tous ses rejetons ayant couru ont cumulé des gains au-delà de leur prix de vente en tant que yearlings. Seul un de ses six poulains s’est vendu pour moins que dans les six chiffres en tant que yearling, et un s’est vendu pour la somme de 800 000 $ U.S. De quatre partants, Southwind Serena a produit quatre gagnants sous les 1:55, deux d’entre eux sous les 1:51. Collectivement, ses fils et filles ont gagné au-delà de 3,2 M $ à ce jour, avec des débuts de carrières prometteurs tant pour les étalons que pour les poulinières présentement en cours. Par Melissa Keith / Traduction Louise Rioux


TACTICAL LANDING

George Lowenfeld est présentement propriétaire d’un tiers de Southwind Serena, en égal partenariat avec Steve Stewart de Paris, Kentucky et Black Creek Farm de Grabill, Indiana. Ce résident de Lakefield Gore du Québec a conclu l’achat initial alors qu’elle n’était qu’un yearling, sur recommandation d’un vétéran horseman. « Elle a été acquise lors d’un encan, à Lexington, » dit Lowenfeld, qui course et élève des Standardbred sous le nom d’Andrea Lea Racingstables. « Dustin Jones était l’entraîneur y étant allé avec la mission de trouver un cheval d’environ 30 000 $ à 40 000 $... il m’appela tout excité. Il dit, ‘Cette pouliche est une athlète, mais tu devrais savoir qu’elle est issue de Varenne.’ Je n’en savais pas beaucoup plus sauf savoir ce que Varenne voulait dire dans le monde du trot, et je lui dis, et bien, pourquoi pas? Prenons la chance.’ »

Jones fut le soumissionnaire chanceux, achetant la yearling pour 45 000 $ U.S.) – ce qui équivalait à la somme à ne pas dépasser, se souvient Lowenfeld. Malheureusement, Southwind Serena ne respectait pas son entraîneur, un fait observé par son nouveau propriétaire l’année suivante.

La fougueuse trotteuse n’allait connaître que trois départs avec bourse à deux ans, commençant sa carrière à l’Hippodrome de Montréal avec deux qualifiés de juin 2006 pour l’entraîneur-conducteur Jones. Elle a brisé son allure et fut distancée à chaque tentative, faisant que Lowenfeld, maintenant retraité de son poste de professeur de Comptabilité à l’Université Concordia, évita l’erreur* de coûts irrécupérables pour passer à un nouvel entraîneur. (*La tendance de s’en tenir à une personne précédente, même quand les résultats ne sont pas là.)

« Quand j’ai constaté lors d’une qualification, qu’elle n’acceptait pas les commandes de Jones, j’ai changé d’entraîneur pour aller vers Per Henriksen, » d’expliquer Lowenfeld. « Je ne sais pas ce que lui fit Per, mais la première fois que je les ai vus ensemble, j’ai constaté qu’ils étaient en amour, et que la pouliche était aussi disciplinée qu’il est possible de trouver dans un cheval, n’importe où, et elle l’écoutait. »

Malgré la victoire de Southwing Serena lors de sa qualification suivante aux guides de Henriksen à Mohawk (en 2:02.2), l’histoire d’amour est devenue plus fragile à l’heure du départ pour le pari mutuel. « Je me souviens être allé à Mohawk une fois, et ils étaient dans la parade, » dit le propriétaire de longue date de la pouliche, se rappelant l’une de ses rares visites à un hippodrome. « Alors Henricksen l’a tournée, pour aller faire autour de la piste. Elle décida, ‘Ce n’est pas ce que nous allons faire ce soir! Nous allons retourner aux stalles.’ Et elle partit à toute vitesse vers le paddock.

La fille de Varenne n’a pas figuré au tableau en trois essais en ‘stakes’ cette année-là, mais elle a gagné 8 560 $ pour une quatrième place lors du Champlain Stakes de 107 000 $, et enregistra une marque pour une deux ans, quand elle s’empara de la victoire en 1:59s d’une qualification à Mohawk le 21 août.

En 2007, après avoir brisé son allure dans un départ à Woodbine ainsi que lors d’une qualification à Mohawk, Southwind Serena a écarté ses rivaux lors de deux victoires en mai à Kawartha Downs et Mohawk, mais a connu moins de succès au cours de l’été, contre un groupe de pouliches gagnantes de ‘stakes’ de trois ans que Lowenfeld qualifie de « hors du commun. » Dans son élimination en Moni Maker au Red Mile de Lexington au mois de septembre, la trotteuse de propriété québécoise a presque mis fin à sa sécheresse en ‘stakes’ terminant deuxième par un cou derrière Gerris Joy par un cou pour un mille en 1:54, pour son nouveau conducteur Yannick Gingras. Après une décevante septième place aux guides de Henriksen lors de la finale de la Moni Maker, Southwind Serena a, pour une deuxième fois, fait équipe avec Gingras lors du Blue Grass Stakes de 91 K $.

Lowenfeld s’en souvient très bien: « Je reçois un appel de Per, disant ‘ et bien, tu n’encaisseras pas de chèque parce qu’elle a sauté, mais elle aurait gagné, si Yannik n’avait pas utilisé le fouet sur elle. »

Elle a mieux fait pour Gingras lors du Kentucky Filly Futurity, terminant deuxième dans l’élimination et quatrième en finale. « Voilà, je pense qu’elle a gagné environ 30 000 $ en deux courses (en réalité elle en a gagné 32 949 $). Elle a fait la finale et démontré ce qu’elle pouvait faire, » approuva Lowenfeld. « Puis en novembre, elle a prouvé ce qu’elle pouvait faire. » Sa pouliche ‘longshot’ a dérangé la championne de la division, Pampered Princess, en finale de la Breeders’ Crown, mettant un terme à ses jours de course sur une très bonne note. La performance de Southwind Serena de 1:55.2 à The Meadowlands, s’est révélée sa meilleure à vie, un temps qu’elle n’aurait jamais plus l’occasion d’améliorer.

Son retrait des courses fut le début du cheminement de Southwind Serena vers le Temple de la renommée. « Je ne me doutais pas de ce que j’avais, » réfléchit Lowenfeld, qui fut incapable de voir plusieurs de ses courses du début, vivant au « milieu de la forêt » dans le Québec rural. (Il regarde maintenant les courses sur les chaînes de télévision satellites pour suivre son écurie.) « J’en étais à mes tout débuts dans cette entreprise, et je n’avais pas le temps d’assez bien consulter les pédigrées et ces choses-là. Si j’avais su ce que je sais aujourd’hui, j’en serais (encore) propriétaire à 100 %, mais le monde est différent. »

Les lignées croisées de Southwind Serena ont fait d’elle un prospect de poulinière particulièrement intrigant, un fait qu’il n’a pas entièrement apprécié à ce moment-là. Sa défunte mère, Pine Chip issue de Spice On Ice, a aussi produit Southwind Spirit (2,1:54.1, 377 495 $) ainsi que The Ice Queen (3 ,1:55.2; 66 936 $), mère de la gagnante d’un O’Brien Award, The Ice Dutchess (3, 1:52; 521 265 $).

« La lignée de Pine Chip n’a pas nui, » de partager l’éleveur québécois. « Quand vous avez la combinaison Pine Chip et Varenne, vous avez une extrêmement intéressante combinaison, car Pine Chip était extrêmement rapide et Varenne, extrêmement résistant. Il courait n’importe quelle distance et ça ne le dérangeait pas. »

Immédiatement après la Breeders Crown de 2007, Lowenfeld fut approché avec une offre. « Un agent m’a appelé et dit, ‘Voulez-vous vendre la poulinière?’ « Je lui ai répondu ‘non’. Mais il a mentionné une somme, et j’ai dit, ‘ En autant que je puisse en garder une partie.’ Il dit ‘j’étais de toute façon à la recherche d’un partenaire.’ »

Cet agent était Steve Stewart de la Hunterton Farm and Sales Agency. Hunterton détient la distinction d’être la plus grosse ferme d’élevage de standardbred à l’échelle mondiale ne comptant pas d’étalons. « Steve ne transige qu’essentiellement avec la crème de la crème de ce monde du trot et de l’amble, » fait remarquer Lowenfeld. « Il possède de nombreuses poulinières en partenariat avec d’autres. » Les décisions d’élevage concernant Southwind Serena sont partagées depuis le début : « Steve et moi en discutons, et nous sommes assez d’accord sur là où on devrait aller. Je crois que nous n’avons jamais eu de désaccord quant à l’étalon à choisir. » À quatre ans, la poulinière a été accouplée au Trotteur et Cheval de l’année 2007 Donato Hanover, et elle délivra un poulain qui s’est vendu 120 000 $ à la Lexington Selected Yearling Sale. Son nom était Commandant, le premier nom à résonnance militaire que Steward assigna aux rejetons de Southwind Serena.

Exporté en 2012, le premier propriétaire européen de Commandant, Euro-Vets AB de Halmstad, Suède, envoya le poulain en entraînement en Norvège avec leurs autres chevaux à l’entraînement. « Après six mois, d’entraînement, il fut vendu à un entraîneur norvégien du nom de Øeystein Tjomsland, » un vétérinaire, que Per Spangfors informe TROT par courriel. « En autant que je sache, il n’a jamais coursé ni engendré de poulains. »

Lowenfeld acheta le poulain suivant de Southwind Serena, un yearling de Andover Hall du nom de Exemplar valant 65 000 $. « Il a pas mal bien réussi, et en effet, nous étions emballés, attendant avec intérêt le Hambletonian, quand il s’est blessé dans sa stalle…même s’il s’en bien remis, son accident était tel que nous avons manqué le Hambletonian, » dit son propriétaire/entraîneur précédent. Appartenant présentement et partiellement à Richard Moreau qui l’entraîne aussi, Exemplar (8,1:53.1s et 476 263 $) s’est mérité le respect en courant principalement à Woodbine Mohawk Park. « Même aujourd’hui, il course, et je pense que justement, la semaine dernière, soit le 24 juin, il a établi une marque en 1:51.4, ce qui n’est pas trop mal. Il a été un bon cheval de course, et il l’est encore. »

Le poulain suivant de Southwind Serena, fut une pouliche par Muscle Hill, née en 2012, et à qui fut donné le nom de Mission Brief. Elle était une yearling achetée 150 000 $ à Lexington, un chiffre que l’esprit mathématique de Lowenfeld trouvait désagréablement éducatif. « C’est un exemple de ce que j’ai appris : si vous voulez empêcher que vos chevaux vous soient arrachés pour presque rien, il vous faut être à l’encan et miser jusqu’à ce que le prix atteigne le niveau auquel vous pouvez dire adieu au cheval. N’ayant pas fait cela, Mission Brief était parti. »

Partie, comme elle le faisait dans chaque départ victorieux à deux ans. L’entraîneur Ron Burke jouait avec sa compétition quand elle est restée à plat, un gagnant partant dans deux New Jersey Sire Stakes, la Merrie Annabelle course éliminatoire et finale, une élimination en Peaceful Way, sa division International Stallion Stake au Red Mile, une élimination de la Goldsmith Maid à Woodbine, ainsi que son éliminatoire en Breeders Crown et finale à Meadowlands. Son temps en 1:50.3 au Red Mile a établi un record mondial pour les trotteuses de deux ans (sans égard au sexe) lequel n’a pas été égalé.

Partie, comme dans « je m‘en vais, je suis partie, » c’est la façon dont elle a souvent gagné ses courses à trois ans : une victoire Zweig en 1:51.4 à Vernon Downs par deux longueurs; une victoire en éliminatoire de l’Hambletonian en 1 51.3 par 4 longueurs et ¾ (elle a été défaite par ¾ de longueur par Pinkman en finale); une galopade en 1:54.1 dans la boue dans une éliminatoire Elegantimage à Mohawk, gagnant par une marge de 15 longueurs ouvertes; une victoire en 1:52.4 par 5 longueurs et demie en finale de l’Elegantimage; une promenade en jogging de 4 longueurs ¾ au Bluegrass du Red »Mile, et ainsi de suite. Mission Brief a étalement établi un nouveau record mondial pour les sophomores ‘distaff’ sur une piste de 5/8 de mille (1:50.2) lors du Matron Stake à Dover Downs. La course ‘stake’ Continentalvictory à Meadowlands, s’avérerait sa dernière course; elle et son fidèle pilote, Yannick Gingras, se sont mesurés à leur plus proche rival, Wild Honey, trottant et s’éloignant par 5 longueurs pour la victoire en 1:51.3.

Quand le champion 2015 des divisions O’Brien et Dan Patch s’est blessé en entraînement à l’âge de quatre ans, Lowenfeld en acheta 25% pour ses enfants. Mission Brief (3,1.50.2f, 1 657 399 $) a eu deux poulains jusqu’à maintenant, sa yearling issue de Father Patrick sera vendue à l’encan public cet automne.

En 2015, Southwind Serena allait écrire l’histoire. Tactical Landing, frère propre de Mission Brief, est devenu le yearling Standardbred à se vendre au deuxième prix le plus élevé de tous les temps. « Quelqu’un pourrait être chiche et dire que cela aurait été bien d’obtenir 826 000 $, juste pour battre le prix de Detour Hanover, » de blaguer l’éleveur québécois. « Mais je pensais que peu importe qui avait versé la somme de 800 000 $sur la table – il était dérangé. Car il faut bien être réaliste quant au monde dans lequel nous vivons : 800 000 $ c’est une somme d’argent que vous devez penser à regagner. Et les bourses ne sont pas aussi significatives en Amérique du Nord aujourd’hui pour qu’il soit facile de refaire cet argent; il faut que ce soit un super-cheval. Et nous en savions peu sur qui était Tactical Landing. »
Les étrangers, déçus du lent départ du poulain pur-sang n’avaient pas le tableau au complet, selon Lowenfeld : « C’est ce que le monde sait, mais ce ne sont pas les faits. » Il a racheté 10 % de Tactical Landing le soir de la vente. « Le cheval s’est très, très bien entraîné, » dit-il à TROT. « En fait, Steve Stewart était ravi de la façon dont il s’était entraîné – excepté que quand on lui demanda d’augmenter sa vitesse, il n’a pas pu le faire. Quelque chose le dérangeait, mais essentiellement, personne n’y porta beaucoup d’attention. Il n’a pas réalisé de grandes choses à l’âge de deux ans. »

Tactical Landing a commencé cette année-là, par une victoire en qualification (chronométrée en 2:00.4) à The Meadowlands, mais il s’est battu avec des problèmes de bris d’allure lors des séances de qualification suivantes et deux départs lors du Kentucky Sire Stakes.« Nous avons décidé de l’arrêter, » se rappelle son co-propriétaire/éleveur. « Il fut alors entraîné à trois ans – même chose. Nous pensions avoir le Cheval du Siècle, mais quand il revint en piste, il n’a pas pu le faire. »

Après quelques victoires à The Meadowlands, le jeune frère de Mission Brief a gagné sa qualification en Hambletonian pour le compte de l’entraîneur/conducteur Takter en 1:52.1, mais fut éclipsé par la pouliche Atlanta en finale, terminant troisième et trottant en 1:51 pile. Il a enregistré des victoires au Kentucky Sires Stake, à une Bluegrass Stakes division, ainsi que sa course éliminatoire du Kentucky Futurity (en 1:50.2), tout cela au Red Mile. Tout en s’améliorant au fur et à mesure du déroulement de la saison, Tactical Landing domina dans sa division de la Breeders Crown à Pocono, s’emparant de l’éliminatoire en 1:52.2 ainsi que de la finale en 1 :52.1 sur Mets Hall. Il a vaincu de façon impressionnante ses rivaux âgés au TVG Free-For-All Trot à The Meadowlands, terminant son année, ainsi que sa carrière comme il arriva, par une gambade sur une voie libre en 1:51.4.

Puis un problème musculaire non héréditaire est apparu, conduisant à une décision difficile mais nécessaire : « Après la course de novembre, la finale de la course TVG, il a été examiné par quatre différents vétérinaires, et ils ont tous dit ‘On peut le ramener à 80 % de ce qu’il devrait être, mais vous allez détruire le cheval.’ Alors la décision fut prise de former un consortium sur ses droits de reproduction, » dit Lowenfeld. Tactical Landing (3,1:50.2; 812 300 $) a été mis à la retraite et à la reproduction, se prouvant être un étalon remarquable et fertile.

Bien qu’étant une merveille de statistiques, le décès de Southwind Serena est arrivé en 2015. « Malheureusement, lorsqu’elle a donné naissance à Tactical Landing, elle a connu des problèmes médicaux majeurs, » se rappelle son acheteur original. « Elle a pouliné par césarienne puis a souffert de coliques. Nous avons craint de la perdre. » Le poulain suivant de la poulinière, une sœur propre de Tactical Landing et Mission Brief, est le fruit d’un transfert d’embryon. Lowenfeld souhaiterait avoir retenu cette poulinière, du nom de Primary Target, bien qu’elle n’ait pas connu beaucoup de succès en reproduction, et il était évident qu’elle ne courrait pas. Elle fut plutôt l’objet d’une vente privée dans les six chiffres pour la reproduction.

Southwind Serena a perdu son dernier poulain, par Father Patrick, tard durant la grossesse, et au moment d’aller sous presse, il était trop tôt pour dire si elle était, de façon sécuritaire, en gestion d’un poulain par Walner.

La reproductrice de membres du Temple de la renommée a passé sa carrière à Hunterton Farms au Kentucky. Elle est destinée à y passer le reste de ses jours, et à l’âge de 14 ans, elle est encore assez jeune pour transmettre l’or génétique de ses veines (par transfert d’embryon). « Elle est bien, elle sautille autour de la ferme, » remarque le visiteur occasionnel Lowenfeld. « Que nous soyons chanceux ou non cette année, cela ne fait rien. Nous savons que nous allons en avoir un ou deux autres d’elle. »

Avant la cérémonie du 2017 Dan Patch Awards, Lowenfeld dit qu’il a fait une prédiction, disant à Stewart, « Je ne sais pas si nous obtiendrons la récompense de Trotteur de l’année avec Tactical Landing à cause de Six Pack, mais je ne serais pas surpris si quelqu’un nommait Southwind Serena au Temple de la renommée. » Stewart, selon ce qui a été rapporté, aurait surnommé la dernière notion « d’insensée », ce qui ravit aujourd’hui Lowenfeld : non seulement Southwind Serena est reconnue par le Temple de la renommée cette année – Stewart était le partenaire qui a assisté au repas servi aux prix Goshen pour en accepter l’honneur.

En tout respect pour les éloges mérités par Southwind Serena et ses poulains, la poulinière a procuré à son entourage une satisfaction qui ne dépend pas de la perception publique ou des votes. « Stewart abandonnerait la récompense ainsi que le devoir de prononcer un mot de remerciement en échange du fait qu’elle soit en santé et en gestion, dans l’attente d’un autre rejeton. Lui, tout comme les autres, attendent avec impatience ce qu’elle peut produire, » fait remarquer Lowenfeld.

Après avoir pris sa retraite de l’Université Concordia et vendu Chemical Computing Group, la compagnie se spécialisant dans les logiciels laquelle il a cofondée, Lowenfeld avait plus de temps pour satisfaire sa passion des courses de chevaux, un sport étranger dans son pays natal de la Roumanie. Il a quitté ce pays avec sa famille il y a 55 ans, passant quelque temps en Israël, y faisant un peu de service militaire. Mais si les courses de chevaux ne sont pas un passetemps populaire en Roumanie, qu’est-ce qui attisé son intérêt pour ce sport?

« Un père qui a grandi avec les chevaux, qui aimait les chevaux, » dit-il. « Quand nous sommes arrivés au Canada, lui et moi allions à Blue Bonnets sans parier sur les chevaux, car nous avions peu d’argent. »

Le non-parieur apprécie aujourd’hui être propriétaire de quatre compétiteurs sur l’Ontario Sires Stakes : la poulinière trotteuse Protostar, le trotteur hongre Fingals Wave; et le gagnant One For Julius de Mohawk Grassroots le 5 juillet, un poulain ambleur appelé en l’honneur du défunt père de George. « J’en ai aussi un autre qui commencera à courser probablement le 30 juillet, parce que Per Henrinksen est un entraîneur qui aime se dépêcher lentement, » ajoute-t-il dans un petit rire. Lowenfeld est aussi co-propriétaire de la trotteuse de trois ans Aim High Hanover, et du côté de la reproduction, il s’enorgueillit de sa poulinière Serenas Genie, mère de trois gagnants de médailles d’or OSS.

À l’approche de son 73e anniversaire, les hauts et les bas des courses de chevaux continuent d’enthousiasmer un humble Lowenfeld. « Ce n’est pas un sport sur lequel j’ai du contrôle – autre que le montant d’argent que je dépense, » en y réfléchissant avec amusement. Avec les accomplissements de Southwind Serena maintenant enchâssés au Goshen Hall of Fame, son premier propriétaire dit qu’un autre jalon de la vie de la grande poulinière le rend encore plus heureux : « Nous sommes chanceux d’avoir pu la sauver ainsi que son bébé, Tactical Landing. À la fin, l’histoire se termine bien. »

Cet article a été publié dans le numéro d'août de TROT Magazine.
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