Chimie, Charisme, et Tentative d’encaisser des billets

JCSm2.jpg

Nous n'avons aucun moyen de tenir cela pour certain, mais il y a une chance raisonnable qu'au cours d'une récente vacance ensemble à Punta Cana, Jason Portuondo et Chad Rozema ont consacré pas mal de temps à discuter du Pick 4.

Par Rob Longley / Traduction Louise Rioux

Et nous ne parlons pas ici du menu de 'l'apéritif' du bar de la piscine, en plein centre du complexe, non plus.

Oui, les analystes standardbred du Woodbine Entertainment Group étaient en vacances ensemble, sans doute un soulagement bienvenu après l'un des hivers les plus difficiles au sud de l'Ontario de l'histoire récente.

Nous pouvons blaguer au sujet de la conversation sur le Pick 4, mais qu'il suffise de dire que la chimie évidente entre les deux quand ils passent à travers leur liste de handicap, est au moins aussi forte quand ils sont hors d'ondes. La camaraderie qui se dégage de n'importe quel écran sur lequel ils apparaissent, se poursuit après que la caméra soit éteinte, une bonne raison pour laquelle les parieurs de standardbred ainsi que les fans sont si bien servis par leur travail.

" Nous avons tous les deux travaillé avec un grand nombre de personnes formidables ici au cours des années, mais je n'ai jamais ressenti ce type de chimie, " dit Rozema, quelques moments avant que les deux entrent en ondes pour analyser et diriger les fans sur le programme présenté lors d'un un récent lundi soir à Mohawk.

En partie blagueur, en partie comédien, et plus important encore, fort en handicaping, ce duo dynamique est ensemble à plein temps depuis un peu plus d'un an maintenant, et il s'avère un solide couplé gagnant.

Tous les deux ont des racines dans le sport ainsi qu'une affinité dans le choix des gagnants, et tous les deux ont du flair pour mettre de la vie sur les ondes.

" C'est tout ce programme éducatif, " dit Portuondo, un visage et une voix familière aux amateurs de course des deux espèces de WEG qui se poursuit depuis deux décennies maintenant, en expliquant leur approche.

" Je pense que nous suivons la ligne et faisons du bon travail en ce sens. "

" Nous fournissons encore de l'information essentielle mais nous le faisons de façon amusante. Ce n'est pas une nouvelle. C'est une évasion. Mais encore, il s'agit de l'argent des gens alors nous ne voulons pas trop en faire une plaisanterie. Nous voulons que les gens nous respectent. "

Ce soir-là, le spectacle commence par leur habituelle poignée de main du lundi et plonge rapidement sur les faits saillants du programme qui les attend. Ce pourrait être un lundi soir d'hiver typique, un gros programme de courses meilleur marché et de trotteurs, mais la description est vivante. Tout comme il y a de l'argent à faire lors d'une finale du Metro Stakes, il y a aussi un potentiel de gains de 20 000 $ sur un cheval à réclamer - et parfois plus.

À dessein, le duo s'investit à aider les spectateurs à se constituer un fonds. Mais s'ils peuvent faire sourire l'audience et peut-être l'encourager à rester un peu plus longtemps et voir une ou deux autres courses supplémentaires, alors ils pourraient le faire, et tant mieux pour les parieurs.

" Bien que nous puissions donner l'impression d'être des personnes de plaisir, nous établissons sérieusement les handicaps, " dit Portuondo. " Nous ne parions pas nécessairement sur chaque course, mais nous les analysons comme s'il s'agissait de notre argent. Nous nous concentrons entièrement sur cela, mais nous le faisons de façon agréable et légère. "

" Je me connais, si je regarde quelque chose, je ne veux pas regarder les gens qui agissent comme des robots ou qui ne sont tout simplement pas amusants, un tracé plat quoi. Alors pourquoi ne pas avoir un peu de plaisir? Pour être honnête, je pense que les gens vous font davantage confiance de cette façon. Vous donnez l'impression d'être plus vrai et c'est la chose qui résulte de notre chimie et de notre relation. Ce que vous voyez en ondes ici, c'est exactement la même chose que lorsque nous étions à Punta Cana. "

Portuondo et Rozema prennent au sérieux l'exercice intellectuel du handicapping, tant en ondes qu'en dehors. Quand la barrière se replie et que la description en direct passe du studio à la description, ce n'est pas comme s'ils cessaient leur répartie.
De fait, la discussion s'anime quand la course No 1 prend le départ et qu'il y a une surprise causée par les deux trotteurs de l'extérieur qui sont partis de façon plus agressive que prévue. Le micro est fermé et tous les paris sont faits, les deux regardant la course se dérouler.

" Nous avons indéniablement une concurrence amicale - il essaie de me battre, et j'essaie de le battre, " de dire Portuondo concernant les commentaires croustillants qui ajoutent au processus de sélection. "

" Nous faisons souvent des choix différents l'un de l'autre. Ce n'est pas un love-in. Nous voulons que chacun de nous ait du succès bien qu'en nous il y ait une certaine concurrence. "

Avec cette concurrence amicale vient plus de leur personnalité et leurs commentaires auxquels le parieur à domicile, dans la grande tribune ou dans un salon de pari n'importe où en Amérique du Nord, peut se référer.

" C'est intéressant de constater que vous ne vouliez pas utiliser le gagnant, " dit un Rozema pince-sans-rire peu de temps après l'analyse et la sélection de son partenaire de la deuxième course. "

" Il y a beaucoup de discussions, " Rozema dit plus tard, ajoutant que les deux se parlent souvent au téléphone, aussi fréquemment que 20 fois pas jour avant un spectacle. "

Entre-temps, quand il s'agit du type de chevaux qu'ils devront fort probablement promouvoir, les deux sont vraiment sur la même longueur d'onde - tout est question de valeur. SI vous envisagez de monter un spectacle à partir de leurs choix respectifs, en d'autres mots, vous êtes probablement mieux de porter votre attention sur la ligne du matin ou sur le tableau d'affichage.

" Nos styles sont les mêmes. Je voudrais plutôt ne pas choisir un favori à moins qu'il ne le soit à 2/5, " selon Rozema. " Et voilà pourquoi nous savons que nous aurions l'air idiot, le choix du favori étant si flagrant.

" Mais prenant cette soirée à titre d'exemple, je prends plein de photos ainsi que Jason. Particulièrement lors de courses d'hiver, c'est le moment où vous pouvez essayer d'obtenir un prix, quand peut-être ce n'est pas aussi cohérent dans la forme que ce ne l'est quand certains des meilleurs chevaux reviennent au printemps et pour les mois d'été. "
Portuondo, qui admet encore aimer et parier sur les sports et les courses, reconnaît que tout commence toujours et se termine souvent en prenant position à l'encontre du choix évident du public.

" Nous essayons toujours de battre le favori, " dit Portuondo. " Nous sommes très semblables de cette façon. Nous avons plus de plaisir à sélectionner un gagnant qui paie 15-20 $ plutôt que cinq ou six qui en rapportent 3 $. "

" Nous ne calculons pas les victoires et les pertes, nous nous concentrons sur notre RSI. Si nous avons un retour sur investissement plus élevé, c'est tout ce qui nous intéresse. Nous ne sommes vraiment pas les meneurs du groupe comptant les victoires mais ça me convient. "

La course se déroule à vive allure, mainenant les spectateurs en haleine et tentant de faire appel tant aux parieurs invétérés qu'aux joueurs à 2 $, qui pourraient vouloir s'offrir un petit plaisir en plus de leurs efforts d'handicappeur.

Et dans les deux cas, le duo talentueux livre. Il y a des failles à propos de leurs choix équins, une plaisanterie ou deux parsemées ici et là, et il y a une forte envie d'engager l'audience dans le processus, un élément qu'ils essaient toujours de faire grandir. Les amateurs peuvent ne pas être à la piste, mais le duo fait tout ce qu'il peut pour les faire se sentir comme s'ils étaient tout près de l'action.

Un véhicule permettant de faire cela consiste à capter leur attention au moyen des médias sociaux, outils populaires qui peuvent être faits sur mesure pour être interactifs durant le spectacle - et c'est de bon goût - vos opinions seront diffusées et peut-être même engageront-elles une discussion.

" Les médias sociaux sont de toute évidence une grande partie de ce que nous faisons présentement, " dit Portuondo. " C'est devenu énorme. Les gens font appel à vous sur Twitter, Instagram et Facebook et de cette façon, ils ont l'impression de vous connaître. "

Et ce n'est pas exagéré de rappeler que WEG et ses fans de standardbred sont gagnants simplement du fait de compter sur Portuondo dans l'équipe. Communicateur talentueux ayant passé huit années à couvrir une variété de sports à Rogers Sportsnet, il n'a jamais perdu sa passion pour les courses de chevaux.

Aussi, contrairement à la perception, son premier intérêt ne va pas du côté thoroughbred de l'opération. De fait, l'introduction de Portuondo aux courses s'est produite à Greenwood Raceway où il a commencé à travailler pour le vétéran, Harold Stead dans le domaine du Standardbred.

" Le plus drôle c'est, que dans les termes de cette industrie, tout le monde me pense engagé auprès des throughbred, " dit Portuondo. " Mon oncle avait des chevaux en société avec Stead, et j'ai commencé à travailler pour lui - à jogger, marcher et entretenir les chevaux, soit faire tout ce qu'il y avait à faire. Ce fut mon premier contact au travail auprès des chevaux. "

Alors qu'il travaillait à Greenwood, Portuondo rencontra Kevin Attard, dont le père était entraîneur de thoroughbreds, et cela l'a amené à un changement de race. En fonction de sa petite taille, Portuondo était la personne parfaite pour les chevaux de galop, ce qu'il a fait à Woodbine entre autres fonctions. Au fil du temps, il y eut des programmes radiophoniques au 680 News où il travailla aux côtés de l'amoureux des courses Peter Gross, à CBC Kingston, et plus tard, Sportsnet ainsi qu'à la station CHCH TV.

L'affinité de Rozema pour les standardbred lui est également venue naturellement , ayant grandi à Elmira, Ontario, assez près du Elmira Raceway pour qu'il devienne rapidement le centre de sa vie.

Dès l'âge de 10 ans, il travaillait à la piste, exécutant de petits boulots, et ce, jusqu'à l'âge de 17 ans. En cours de route, il en est venu à connaître l'annonceur de Mohawk, Ken Middleton, dont le père dirigeait le show à Elmira.

" Ken fut très important dans ma carrière, m'encourageant toujours à devenir annonceur, " dit Rozema. " Lorsque le Programme de machines à sous fut instauré dans les hippodromes, le sport a changé. J'ai décrit quelques courses à Flamboro à l'âge de 21 ans, ainsi qu'à certaines pistes d'exposition, et ultimement en 2007, Ken m'informa d'une ouverture ici. "

Dave Naylor, qui dirigeait alors le service de radiodiffusion à Woodbine, a vu que j'avais du potentiel et juste comme cela, Rozema fut engagé pour une carrière qui ferait de lui l'une des personnalités les plus visibles dans le domaine des courses standardbred.

" Je leur ai dit que je ne connaissais pas beaucoup la télévision et ils m'ont répondu ' parfait, on pourra te l'enseigner mais nous ne pouvons pas t'enseigner quoique ce soit sur les courses de chevaux,' " dit Rozema. " Il m'est arrivé de réussir à la télévision. Cela semblait être un lien naturel. "

Tout comme l'appariement avec Portuondo, dont les prouesses radiophoniques retinrent l'attention de l'ancien producteur de Sportsnet, Scott Moore, qui l'a recruté de Woodbine pour l'amener au réseau national en 2002.

" Cela revient à dire qu'il m'a amélioré, " dit Rozema. " Que ce soit pour son handicapping ou son passé en télévision ainsi que son expérience devant la caméra… vous n'avez qu'à regarder une personne de sa trempe et vous apprenez à mieux faire les choses."

L'émission peut bien n'être qu'à l'interne, mais Portuondo et Rozema sont des professionnels chevronnés, tous deux ayant de l'expérience sur le réseau de télévision. En tant que tel, les deux déplorent la perte de 'Bet Night Live', la populaire émission antérieurement diffusée sur 'The Score', aujourd'hui connu sous Sportsnet 360).

" Cette émission nous manque vraiment car les courses n'ont pas autant de couverture à la télévision, " dit Rozema. " Quand nous étions en ondes, je n'ai pas entendu beaucoup de rétroaction sinon après que ce soit terminé. Il y a encore des gens qui viennent vers moi en me disant qu'ils souhaitent son retour. C'est réellement difficile d'avoir de l'écoute pour ce sport. "

Mais tous deux, Portuondo et Rozema, sont emballés par quelques changements qui seront apportés au format et qui fera partie de leur émission, soit un changement d'approche qui devrait mieux servir les parieurs.

La routine de production, durant plusieurs années, était de conclure leurs sélections quelque deux jours avant la course pour fins de production et logistiques. Bientôt, ils entreront au studio avec le mandat de faire leurs prévisions 'en direct', permettant des changements d'opinion ainsi que de choix en direct, selon les conditions de la soirée.

" Avant de vous rendre à la piste, faites-vous vos choix sur les 10 courses et n'en changez pas? " dit Rozema. " Non. L'état de la piste pourrait changer au cours de la soirée. Un conducteur pourrait être canon. Le vent pourrait s'élever. Les probabilités pourraient vous influencer. Il y a tellement de facteurs différents qui peuvent entrer en ligne de compte. "

" Nous allons faire nos handicaps en direct. Si un cheval pouvait être mon premier choix, et si je ne l'aime pas même si favori à 4/5, je vais le dire et changer pour un cheval offrant une bien meilleure valeur. "

" L'avide amateur de sport (et peut-être l'investisseur occasionnel sur Point Spread), Portuondo compare le format actuel à faire un pari sur une partie de football ou une joute de hockey sans avoir au préalable toute l'information pertinente. "

" C'est comme parier sur une équipe de sport une semaine à l'avance, et puis, un gars se blesse, " de dire Portuondo. " À bien des égards, cela n'a pas de sens. Un autre exemple : il y a certains conducteurs, qui, s'ils n'ont pas gagné de course par un certain point sur le programme, vous savez qu'il y a de bonnes chances que pour le reste de la course, ils puissent être 'piqués' et 'over drive'. "

" Vous pouvez prendre cela en considération pour votre handicapping, et ce n'est pas quelque chose que vous pouvez faire des jours à l'avance. "

Le duo fait de son mieux pour déployer tous les outils à sa disposition pour faire l'handicapping, mais en particulier, tous deux insistent sur le fait de comment l'handicapping peut se révéler un voyage crucial pour une bien maigre valeur.

" Le fait qu'un cheval ait gagné sa dernière course ne m'importe peu, mais je veux connaître la raison pour laquelle un cheval ne l'a pas gagnée, " dit Rozema. " Si vous n'avez pas gagné, quelle en est la raison? Étiez-vous retenu derrière la circulation? Étiez-vous emboîté? " Essayiez-vous de faire une première demi-course lente? C'est ma stratégie. "

Et Portuondo de dire que cela s'applique aussi "aux courses de qualification régulières à Mohawk, un aspect souvent négligé du processus par les parieurs réguliers.

" Tous les deux, nous aimons les regarder et ce n'est pas toujours le cheval qui gagne une qualification qui se démarque, souvent c'est celui qui est derrière et qui est caché, n'essayant pas de gagner, " dit Portuondo. " Les conducteurs peuvent faire ce qu'ils veulent. Dans le cas de certains chevaux, vous pouvez voir qu'ils en ont beaucoup plus à offrir. Si vous surveillez ce qui arrive au-delà du fil lors d'une qualification, cela peut tout aussi bien aider. "

Comme la soirée se poursuit, l'énergie dans le studio ne décline pas. Il peut s'y trouver des références à d'autres sports, bien des vidéos de performances passées pour illustrer leur focalisation en handicapping, tout cela emballé de façon aussi joviale et divertissante que possible.

" Nous avons tous les deux convenu, et quiconque nous regarde régulièrement serait du même avis - c'est tellement mieux et agréable d'avoir quelqu'un sur qui se fier lorsqu'on est en ondes," dit Rozema.

" Nous nous épaulons. Les commentaires que nous recevons de la part des gens de chevaux et des téléspectateurs - et nous en avons régulièrement -c'est qu'ils aiment tout simplement cela. Et je pense que c'est parce que nous sommes devenus de tels bons amis. Cela aussi se ressent en ondes. "

En d'autres mots, Rozema et Portuondo aspirent à être la meilleure équipe de discussions qu'il y ait sur le sport, un style qui fait que le téléspectateur a l'impression d'être assis sur le tabouret à leurs côtés pour les écouter.

Même si cela n'arrive pas d'être à Punta Cana.

Cet article a été publié dans le numéro d'avril de TROT Magazine.
Abonnez-vous à TROT aujourd'hui en cliquant sur la bannière ci-dessous.

Have something to say about this? Log in or create an account to post a comment.