Le bon sens est le dénominateur commun

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Le fait que McWicked vienne tout juste de compléter sa plus lucrative campagne tard dans sa vie, est très représentatif étant donné que son propriétaire, le bruyant, mais encore brillant Ed James, 87 ans, a connu un cheminement de carrière similaire.

Par Keith McCalmont / Traduction Louise Rioux

À sept ans, la superstar faisait l'objet de toutes les conversations concernant le titre de Cheval de l'Année, tant au Canada qu'aux-États-Unis, ayant gagné à 12 reprises en 2018 et cumulant 1 662 094 $ en bourses, y compris des résultats majeurs dans les Ben Franklin, Canadian Pacing Derby, William Haughton, Breeders Crown ainsi que le TVG Free For All.

Et bien que McWicked ait fracassé la marque du 1 $ de dollars en gains saisonniers auparavant, à trois ans, en 2014, cette année fut, et de loin, sa meilleure année. Et les choses s'annoncent plutôt bien.

À titre de comparaison, à l'âge de 60 ans, James lui-même, avait démissionné d'une fructueuse carrière dans les ventes et la commercialisation pour le compte de diverses compagnies et, sur un coup de tête, et plutôt par hasard, s'est fait par lui-même millionnaire par le lancement de sa compagnie SSG Gloves.

La chance a accompagné James dès les premiers jours et il a connu un certain nombre de carrières.

" J'ai vendu des journaux et des magazines en faisant du porte à porte, vous voyez quel âge j'ai, " dit James en riant. " J'ai remis en place les quilles sur les allées de bowling, géré une allée de quilles ainsi qu'un salon de billard. J'ai obtenu un travail comme vendeur d'aspirateurs pour la compagnie Hoover, passant de représentant à directeur régional à directeur national, puis je suis parti.

" J'ai accepté un poste de vendeur de crayons pour la compagnie Dixon Ticonderoga de Newmarket, et j'y ai travaillé à titre de directeur de la commercialisation, " de continuer James. " De là, je suis devenu Vice-Président Exécutif supervisant le Mexique, les États-Unis, ainsi que l'ouverture en Angleterre, puis je suis parti à la retraite. "

Et à sa façon, il ne peut se retenir de dire " Bien sûr, Hoover est aujourd'hui en faillite. De fait, les deux compagnies pour lesquelles j'ai travaillé, je les acquises alors qu'elles étaient en banqueroute. "

James a une façon bien à lui de décrire ses nombreux succès les appelant d'heureux accidents, préférant ne pas en prendre le crédit. C'est de l'auto-dérision, il est loin d'être un faible d'esprit.

Selon sa propre description, James a intéressé ses fils à l'industrie de la moto et ils se sont créé leur propre fortune - et soit dit en passant, cette relation familiale allait bénéficier à James plus tard avec ses SSG Gloves - mais encore là, il refuse toute reconnaissance lui étant due.

" Ce ne fut pas grâce à moi, je leur ai simplement dit quoi faire et je les ai laissés à eux-mêmes, " dit James.

Et d'une certaine façon, il a permis à ses enfants se développer par eux-mêmes.

C'est une philosophie qu'il a utilisée maintes et maintes fois au cours de sa vie, qu'il s'agisse de l'école, des affaires ou de l'achat de chevaux.

" J'ai une philosophie au sujet des gens qui travaillent pour moi. Je ne leur dis pas quoi faire, ils peuvent faire leurs propres preuves, " explique James. " Je leur donne trois mois pour faire leurs preuves, parce qu'autrement, ils ne seront pas plus intelligents que moi, alors je les laisse partir. "

En écoutant les conseils d'autrui et en assimilant cette connaissance, James a réussi à construire une entreprise florissante ainsi qu'une écurie de coursiers enviable. Bien sûr, il a rencontré la chance en cours de route.

SIl illustre son point par une histoire au sujet d'un de ses échecs.

Après avoir échoué sa neuvième année pour la deuxième fois, son père l'avisa qu'il devait apprendre un métier. James s'est inscrit à un cours de mécanique dans une école de Hamilton, Ontario, et à la toute première journée de classe, une alarme d'incendie s'est déclenchée et l'école entière fut évacuée.

Le jeune James s'est mis à parler avec quelques amis, et quand il eut terminé, la classe était rentrée dans l'école. James était donc en retard et lorsqu'il fit son entrée à l'intérieur, l'instructeur lui donna deux semaines de colle pour cela.

James, comme à son habitude, s'y objecta.

" Si tu ouvres encore la bouche, c'est un mois que tu recevras, " débita l'instructeur ennuyé.

Vous avez bien deviné, James a doublé son temps. Et il continua à le doubler au point d'aligner une année complète. Par la suite, il a fait le commentaire qu'il ne venait pas à l'école pour être bon dans les exercices d'incendie, mais pour devenir mécanicien. Toutefois, l'histoire, comme cela arrive souvent pour James, connut une heureuse fin.

Grâce à ses retenues, James développa une amitié avec l'instructeur et en a fait quelque chose comme une session de tutorat, l'instructeur lui transférant le bagage de connaissances de toute une vie en ce qui concerne la mécanique des moteurs.

" Dès la fin du premier mois, il m'avait appris tout ce que j'aurais besoin de savoir pour les quatre prochaines années, et je n'ai jamais plus passé d'examen car j'en connaissais toutes les réponses, " dit James.

Le sens des affaires transmis par l'instructeur s'est révélé inestimable aux yeux de James au fil des ans. Pas un mauvais résultat pour un jeune grossier qui avait eu de la difficulté à passer sa neuvième année.

" Que puis-je dire, Dieu est bon, il s'occupe des ivrognes et des nuls, et je me qualifie dans les deux cas, " dit James en riant.


Homme aux multiples talents, James a dû déménager à Halifax pour y travailler dans les années 1950 et a fini par se trouver à passer beaucoup de temps à Sackville Downs.

Ce fut le début d'un amour à vie pour les courses de chevaux.

" Après quelques mois, j'ai décidé d'acheter un cheval pour la somme de 600 $ " dit James. " Son nom était Ramseys Brown Gee et il gagna sa première course pour une bourse de 200 $. "

" J'ai réalisé que je pouvais jouer et obtenir quelque chose en retour, " se rappelle James.

Mais il savait aussi qu'il devait travailler. Vous voyez, son père était un vétéran 'horseplayer' et il avait prouvé à son fils qu'une vie en arnaque n'est pas facile.

" Mon père, à la suite d'un infarctus, dit à ma mère qu'ils partaient en vacances et qu'ils iraient à chaque piste d'Amérique du Nord avant de mourir, " se rappelle James. " Il a fermé à clé la maison et en remis les clés à mon frère, puis ils sont partis vers Finger Lakes, ont poursuivi sur la côte Est vers la Floride puis au Mexique, pour terminer en passant par Santa Anita et arriver à Bay Meadows. "

" Pour faire une histoire courte, " continue James, " il a fait faillite. "

Alors que son père retomba sur ses pieds, la leçon est demeurée gravée dans la mémoire de James, qui, tout en trempant dans le domaine des chevaux en même temps qu'il a travaillé toute sa vie durant, maintint toujours un bon salaire.

Éventuellement, il mit la clé sous la porte et à 60 ans, il en avait terminé avec la vie régulière. Et il était sur le point de connaître un autre moment 'aha'.

" J'étais à Mohawk un matin, à regarder Brent Davies entraîner une couple de deux ans que j'avais achetés, " se rappelle James. " Je suis retourné à l'écurie avec lui après alors qu'il essayait de fumer, mais il ne cessait d'échapper la cigarette. "

James demanda s'il y avait un problème, et Davies de lui répondre, " J'ai les mains gelées. "

La bougie d'allumage toujours en éveil, James de répliquer, " Toi, triste idiot, pourquoi ne te procures-tu pas une paire de gants? "

Davies expliqua que les gants disponibles ne font pas l'affaire. Avec des gants de caoutchouc, les mains d'un conducteur transpirent et par temps froid, ils sont inconfortables. À l'inverse, les gants de cuir en ce temps-là, étaient surtout tous bien doublés et comme le dirait Davies, " Après avoir joggé un cheval durant une demi-heure, vos mains ont des crampes. "

Alors James offrit de faire faire des gants - et revoici cette chance, ou est-ce le sens des affaires - il se tourna vers des fabricants Coréens de la connaissance de ses fils.

" Je leur ai fait confectionner ces gants avec un tissu spécial pour l'extérieur doublé d'une fine fibre de coton à la paume, afin que les mains de l'utilisateur n'aient pas de crampes en conduisant. Cela a fonctionné comme un charme. Tout un chacun en voulait une paire, " dit James.

Très vite, Davies a voulu plus de gants, mais un James entêté était catégorique. " " Je ne suis pas dans le marché des gants. "

Mais le mot a continué à se propager.

" J'ai reçu un appel en provenance de Cleveland me demandant des gants, " dit James.

Sa réponse, à n'en pas douter, fut 'je ne suis pas dans le commerce des gants.'

Peu de temps après, la température a changé, et les appels ont recommencé pour obtenir des gants pour l'été, dont une usine à Cleveland qui passait une commande de 1 200 paires avec des paumes en cuir et du tissu de la couleur correspondant au dos des différents uniformes.

" Soudainement, me voilà dans l'industrie du gant, " dit James en riant.

À la fin de l'année suivante, James avait vendu 26 000 paires de gants à travers le monde, et l'empire de la SSG Gloves était né.

Plutôt que de produire une infopub sur ce qui fait le succès de SSG Gloves, il serait plus lucratif, pour les propriétaires potentiels, d'avoir un petit aperçu du plan de commercialisation ayant fait le succès de SSG tout comme le sens de l'humour glacial de James.

Pour aider à vendre ses gants, James choisit d'annoncer dans le magazine Western Horseman, lequel à l'époque, se vantait d'avoir une circulation de 288 000 numéros.

James insista pour acheter la couverture arrière de la revue, et le processus de négociation est une parfaite illustration de l'approche du sens commun de James vis-à-vis la vie et les affaires.

" Je les appelés et leur ai demandé la première page couverture arrière disponible. Le vendeur me demanda, 'Ne voulez-vous pas en connaître le prix?' " se rappelle James.

Pourquoi, est-ce que le prix est négociable? demanda James.

" Non, " fut la réponse. " Cela vous en coûtera 8 200 $. "

" Et bien, je ne m'attendais pas à ce qu'elle soit gratuite, " répondit James.

" Vous pourriez acheter quatre pages à l'intérieur du magazine pour cette somme là, " dit le représentant.

" Alors, pourquoi chargez-vous autant pour la page arrière? " répondit James.

" Parce que tout le monde la voit, " d'expliquer le vendeur.

" Alors, pourquoi pensez-vous que je la veux? " dit James, puis il part à rire.

Une fois publiée, l'annonce en page arrière du Western Horseman se révéla remarquablement efficace. Le jour suivent, plus de 30 détaillants se sont manifestés pour commander ses gants, à la demande de leurs clients.

Il n'a jamais bougé non plus sur son prix quand on lui demandait une ristourne sur la quantité commandée.

" Pourquoi leur donnerais-je un cadeau sur mon argent, " dit James.

Et après plusieurs millions de gants vendus, James s'est retrouvé à la tête d'une entreprise à son image, c'est-à-dire, bien…


Alors, au sujet de McWicked

Si vous pouvez le croire, voici encore une autre histoire de succès pour James quand, par accident, il planifiait des vacances avec l'expert en pédigrées, Norman Hall.

" Je l'ai rencontré il y a 15 ans, " dit Hall. " Il est venu à l'ÏPÉ pour visiter un de ses amis et il est resté à notre gîte touristique. Nous nous sommes mis à parler et j'ai découvert qu'il avait des chevaux. Bien sûr, une chose menant à une autre, il a découvert que j'étais dans les pédigrées, alors il me demanda si je pouvais aller voir ses chevaux pour voir s'il y en avait qui pouvaient être bons."

James avait environ 10 chevaux à ce moment-là entre l'Ontario et l'Alberta, et avec l'aide de Hall, il en réduisit le nombre à quatre ou cinq.

" L'un d'entre eux, Dudes Leaving Town, entraîné par Rod Hennessy, s'est mérité le titre de Cheval de l'année en Alberta l'année suivante. À partir de ce jour, nous avons commencé à rebâtir l'écurie, " de dire Hall.

Les occasions se présenteront par elles-mêmes de temps en temps au cours d'une vie, mais avoir le talent pour reconnaître cette occasion-là et en tirer le meilleur parti, est une habileté rare. Mais ç'en est une que James a maîtrisée.

" Je ne connais rien à l'entraînement des chevaux, mais j'en connais beaucoup sur les évaluateurs de chevaux. Je leur parle pour savoir s'ils savent ce qu'ils font. S'ils ne le savent pas, je n'en achète pas d'eux ou pour eux, " dit James. Et bien, Hall sait ce qu'il fait. Et James l'écoutait.

" Ed est plutôt arrêté dans ses opinions, mais il est aussi très intelligent. Il avait quelque 60 ans quand il a lancé SSG Gloves et devint millionnaire. Il faut aimer cela, " dit Hall. " Il n'arrive pas en vantard, il est très centré et j'apprécie cela chez lui. Il demande conseil et je suis heureux de lui en donner. Il n'en doute pas, et il a connu beaucoup de succès. "

Hyperion Hanover, acquis par James pour la somme de 5 500 $ sur la recommandation de Hall, allait se révéler gagnant du WEG Open Class comptant 52 victoires et des gains de 1 274 413 $.

Un autre rejeton de la lignée Hall, Indiana Hall, a été acheté pour une modeste somme et a terminé sa carrière avec 57 victoires et 852 312 $ en bourses.

La clé de son succès fut d'ignorer les encans de yearlings pour plutôt acheter des chevaux après leur saison de deux ans, principalement avec Jim MacDonald.

" Vous obtenez toujours quelque chose en retour, " d'expliquer James." Ce pourrait vouloir dire débourser 20 000 $ sur un deux ans, et n'en retirer que 10 000 $, mais c'est quelque chose. Tandis qu'avec des yearlings, il n'y a aucune garantie. Vous pourriez bien finir avec rien. Beaucoup d'entre eux ne vont jamais aux courses. "

Hall, dont le site Web d'appariement est un portail d'information sur les grands coureurs, a une théorie gagnante en matière d'achat de chevaux de course.

" Mon expérience passée est que ce ne sont pas tous les chevaux qui connaîtront leur meilleure course à l'âge de deux ans, et si vous regardez les rangs du Free For All et retournez à l'année de leurs deux ans, vous verrez que très peu ont couru à deux ans ou ont réalisé quelque chose de particulièrement spécial. Toutefois, ils ont tous démontré une chose - ils ont fait la démonstration qu'ils avaient de la vitesse au dernier quart de la course, " dit Hall.

En 2013, à deux ans, McWicked a gagné trois départs en 10 et encaissé des gains de 179 617 $. Il a définitivement fait la démonstration de tout son potentiel.

Mais encore, malgré tout ce succès, une certaine réserve subsistait, au moins selon Hall.

" Ed n'était pas certain de McWicked car cela allait lui coûter plus que ce qu'il avait l'habitude de payer. J'ai pensé qu'il allait partir à environ 100 000 $, mais il est parti pour un peu plus que cela, " de dire Hall.

Selon l'évaluation de James, il y avait un petit doute quant à savoir s'il le voulait dans son écurie.

" Norman dit que la vitesse de McWicked serait de 1:48.2, " se rappelle James.

À ce temps-là, McWicked avait toujours à fracasser 1:51.

Alors James se dirigea vers la Harrisburg Mixed Sale en compagnie de son bon ami, l'entraîneur Jimmy McDonald afin de jeter un oeil sur McWicked en chair et en os.

" Et comme Jimmy sortait de la stalle après voir examiné McWicked, un gars arrive devant lui et dit, 'allez-vous acheter ce cheval-là,? " se rappelle James.

McDonald répondit à cet homme qu'il examinait un cheval pour un de ses propriétaires et cet homme lui répondit, " Et bien vous êtes mieux de lui dire que s'il doit aller à l'encan et miser contre moi, il fait mieux d'apporter un bon gros sac rempli d'argent. "

Ce commentaire a presque cimenté le sort de McWicked.
" Je dis à Jimmy, 'si ce bonhomme n'a pas un demi-million de dollars en poche, il n'aura pas ce cheval, ' dit James.

Les deux enchérisseurs en ont décousu jusqu'à ce que le prix atteigne 200 000 $ en faveur de l'ennemi.

" À ce point-là, je dis à Jimmy que je venais d'acheter un cheval, " dit James en riant.

Et quand McDonald dit à James que 200 000 $ n'était pas son offre, James répliqua, " je parie qu'il n'as pas un dollar de plus que 200 000 $. "

Et il avait raison. James fit une autre offre et le cheval lui fut vendu pour la somme de 210 000 $.

Alors que McWicked était à l'entraînement et prêt pour son année de trois ans, Jim dit à Ed qu'il pourrait bien avoir quelque chose avec ce poulain. D'habitude, Jim entraînait et faisait courir à Pompano en hiver, puis il relaxait durant l'été, possiblement en entraînant quelques autres, tout en visitant ses nombreux amis - puis revenant à Pompano pour y travailler durant l'hiver.

" Mon premier choix fut Casie Coleman, en fonction de son talent en entraînement et en faisant courser de jeunes chevaux, " dit James. " Je la connaissais, et Casie savait probablement qui j'étais, même si nous ne nous étions jamais parlé. Alors que mon épouse Lynda et moi marchions vers notre voiture après une soirée de course, nous avons rencontré Anthony Beaton, le deuxième entraîneur de Casie à ce moment-là, et son épouse Lisa - Casie était avec eux. J'ai appelé Tony le lendemain et lui demandai si Casie avait de bons trois-ans, et il répondit qu'elle 'en avait deux bons mais pas d'extraordinaires.' J'appelai Casie et lui demandai si elle considérerait prendre McWicked pour son année de trois ans. Elle me dit de le lui amener. Elle rappela plus tard et dit qu'elle allait changer certaines petites choses et qu'elle allait le prendre - c'était il y a 4 M de dollars. Elle coûte cher mais je compare ma situation à celle de Casie en ce qui mon approche en publicité - si vous voulez connaître le succès, il faut investir davantage que ce que vous vouliez.

" Ce pauvre bougre (le moins offrant), " déplore James. " McWicked compte 4 M $ en caisse maintenant, et je gagerais qu'il doit dire à des gens à tous les deux jours, qu'il aurait dû acheter ce cheval pour 10 000 $ de plus. "

Mais en cette vie, il faut que vous soyez chanceux pour être bon.

Et en cette journée particulière, Dieu souriait à quelqu'un d'ivre et d'idiot.

MCWICKED DE RETOUR EN PISTE EN 2019

Allumé, entraîné par Casie Coleman pour le compte de Ed James, et qui sera presque certainement nommé Cheval de l'année au Canada, suite à une saison de 12 victoires en 19 départs, et des gains de 1,6 M $ en bourses, ainsi que d'importants résultats lors du Ben Franklin, William Haughton Memorial, Canadian Pacing Derby, Dan Rooney, Breeders Crown Open Pace et le TVG Open.

Et la bonne nouvelle c'est que McWicked, maintenant âgé de huit ans, présentement à Lexington, sera de reatour en piste pour en mettre plein la vue encore aux amateurs en 2019.

" Six différentes fermes d'insémination m'ont appelée me demandant le numéro de téléphone de Ed, et je crois qu'il n'a parlé à aucun d'eux. Personne d'entre eux ne voulait manquer l'occasion d'un accouplement avec ce cheval et finalement, Ed m'a appelée me disant que nous allions le faire courir l'année prochaine, " dit Coleman.

C'est une excellente décision qui plaira aux amateurs de course, dans un sport qui trop souvent, voit ses plus grandes vedettes quitter la piste de course dans leur prime jeunesse pour entreprendre une carrière plus lucrative.

" Étant propriétaire d'étalons, je sais combien l'argent est en jeu ici, et vous pouvez faire plus d'argent comme reproducteur, que si vous gagniez à chaque course. Il ne s'agit pas que du côté monétaire, Ed s'amuse à le faire courir. Il m'a dit, 'Je ne serai plus là quand ses bébés iront en course, alors aussi bien en profiter maintenant et continuer,' " dit Coleman.

McWicked s'entraînera tout au cours de l'hiver à Pompano Beach en Floride, avec Jim McDonald, avant de se diriger vers le nord à l'écurie d'été de Coleman, Golden Horseshoe Lanes, près de Flamboro Downs.

Avant de partir vers le nord toutefois, le vétéran du monde équin tiendra une sorte de rencontre familiale en Floride.

" Il y a un yearling issu de McWicked qui est à l'entraînement cet hiver à Pompano avec Jimmy. Je ne l'ai pas encore vu, mais 'Wicked' s'entraînera avec l'un de ses fils cet hiver, " dit Coleman.

Coleman est ravie du retour du cheval pour une autre saison de course.

" Jamais je n'aurais pensé qu'il serait aussi bon qu'à l'âge de sept ans, et qu'à la fin de l'année, il était aussi bon qu'il ne l'était au début, " dit Coleman. " Il est maintenant âgé de huit ans et j'ai bonne confiance que s'il revient sain et en santé, et je ne vois pas pourquoi il n'en serait pas ainsi, et qu'il connaîtra encore une grosse année. "

Coleman, tout en admettant être certes biaisée, est pleine d'espoir que les votants sauront reconnaître l'incroyable saison de McWicked pour un cheval âgé.

" Je ne sais combien de milles il a parcourus en tête lors de milles rapides alors qu'il creusait et creusait l'écart. Il n'a pas de fin. Il était tellement agréable à entraîner, " dit Coleman. " Je suis biaisée parce qu'il est mon cheval, mais il devrait être nommé Cheval de l'année. Avoir fait ce que 'Wicked' a fait, devrait beaucoup jouer en sa faveur. "

Tandis que les victoires en courses 'Stakes' et que l'argent gagné s'accumulent, un accomplissement qui se démarque pour Coleman concernant sa saison incroyable, fut le fait que McWicked a abaissé sa marque en carrière alors qu'il a laissé Lazarus N dans la poussière lors de l'Allerage au Red Mile à Lexington.

Cet accomplissement est survenu dans la foulée d'une séance d'entraînement qui donne un petit aperçu du caractère unique de sa personnalité - calme en piste, bien que donnant du fil à retordre jusqu'à l'arrivée.

a"Mon mari, Mark Herlihy, le sort parfois pour l'entraîner, " commence Coleman.

" En allant au Red Mile, il était supposé courir le mille en 2:25 et Mark n'utilisa pas le fouet d'entraînement. Habituellement, j'entraîne en groupe, mais nous n'avions que 'Wicked' alors il était seul à s'entraîner. Vous penseriez qu'un cheval de sept ans pouvait faire cela sans problème, mais il a fini par courir le mille en 2:40, " continue Coleman en riant. " Mark est revenu en disant que le cheval ne voulait tout simplement pas courir. C'est 'Wicked'. Puis, bien sûr, il sort et gagne en 1:46.2 et abaisse sa marque. "

James et Coleman ont eu leurs divergences en ce qui concerne McWicked au cours des ans, incluant des endroits où d'autres ont conditionné leur cheval, avec moins de succès, mais il en reste un respect mutuel entre les deux.

Il est certain que les deux plus grosses années de gains de la carrière de McWicked, soit les 1,4 M $ engrangés en 2014 ainsi que sa plus récente année en carrière, lui sont arrivées sous la tutelle de Coleman.

Et bien que la pratique qu'un conditionneur différent entraîne le cheval au cours de l'hiver ne soit pas commune pour les autres élèves de Coleman, elle semble contente de savoir que le cheval reviendra à temps pour la course.

" Ed et moi avons eu quelques différends, et l'un d'eux est survenu lorsqu'il a voulu l'accoupler et le faire courser. Je pensais que c'était une mauvaise idée puisque le cheval coursait tellement bien à ce moment-là, à six ans, " dit Coleman. " Mais, le cheval avait couru malade durant toute la saison, je ne peux pas en attribuer la faute à Ed là-dessus, même si 'Wicked' est difficile à gérer en ce moment les soirs de course. C'est un mâle et il a toujours besoin de deux personnes pour l'amener à l'enclos.

Coleman ne tarit pas d'éloges pour son équipe, particulièrement ses soigneurs Ben Hollingsworth, qui voyage avec le gros cheval, ainsi que son palefrenier local, Tyler Schlatman.

" Les deux ont accompli du très bon travail avec lui, car il peut se révéler tout un numéro - criant fort, se cabrant et frappant. Il n'a jamais été comme cela auparavant, il était très tranquille, " de continuer Coleman. " Maintenant qu'il est à la reproduction, vous le savez quand il arrive au paddock car il hurle, rue et crie. C'est tout un mâle maintenant. "

'The Man' reviendra, à pleine voix, en 2019. Et les courses sont meilleures à cause de cela.

~ Keith McCalmont

Cet article a été publié dans le numéro de février de TROT Magazine.
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