Connaître notre public
Si vous entrez dans un restaurant McDonald en Inde, vous y trouverez le McCurry Pan. Au Japon, ce sera le Filet-O-Shrimp, et en Allemagne, the Nürnberger qui consiste en trois saucissons Bratwurst servis sur un petit pain. Selon McDonald, « nous tentons d’adapter notre menu pour refléter les différents goûts et les différentes traditions de chaque pays dans lesquels nous avons des restaurants. »
C’est logique.
Dans le sport des courses de chevaux, le meilleur domaine pour la croissance du pari à court terme consiste à expédier notre produit partout dans le monde, ainsi que miser sur les produits en provenance de toutes les parties du globe. Plutôt que de parler d’augmenter les cagnottes de trois ou quatre pourcent, discutons plutôt de les doubler ou les tripler. Les groupes de pari domestiques pourraient monter en flèche, attirant des parieurs de l’étranger, renforçant les groupes de nos propres juridictions.
Durant la récente présentation du Championnat mondial des conducteurs au Canada, les paris provenant d’Australie et de Nouvelle-Zélande ont fait que des records de paris de longue date sur nos pistes ont été fracassés. Nous avons été témoins de la plus importante cagnotte de l’histoire de la région Atlantique, de la plupart des plus grosses mises ayant été faites à Century Downs, et de paris inégalés depuis des années sur les programmes à l’Hippodrome 3R et Georgian Downs.
Pourquoi est-ce arrivé?
Pour deux raisons cruciales. La première, nous avons travaillé ensemble comme industrie pour faire que ça arrive, et c’est arrivé. La deuxième, nous avons servi notre propre version de Nürnberger.
Aux yeux des amateurs australiens et néo-zélandais, les onze champs de course du CMC ressemblaient à ce à quoi ils sont habitués. Ils avaient leurs propres conducteurs à encourager, et un commentateur australien y avait été amené pour ajouter une voix familière à chaque course. Les programmes avaient été conçus pour satisfaire leurs préférences, et les clients pouvaient parier par fourre-tout ou cotes fixes. C’était du McDonald, mais sans essayer de leur servir de la poutine.
Ce qui m’amène à une question. Si vous pouviez regarder et parier sur la cinquième course d’une piste de course dont vous n’avez jamais entendu parler en Finlande, gageriez-vous?
Maintenant, s’ils ajoutaient un commentateur canadien connu et des lignes de programmes ressemblant plus aux nôtres qu’aux leurs? Changeriez-vous d’idée? Et qu’en serait-il s’ils ajoutaient votre annonceur nord-américain favori pour décrire les courses, ainsi que quelques entraîneurs dont vous reconnaissez les noms? Qu’en serait-il s’ils ajoutaient quelques-uns de vos conducteurs nord-américains favoris, portant les couleurs de votre pays, lors d’une compétition internationale significative? Admettons qu’ils y inscriraient vos trotteurs favoris de tous les temps – disons Moni Maker ou San Pail? Très bien, adoucissons le tout par le pari collectif, des courses d’un mille chronométrées en cinquièmes de seconde, une cagnotte d’un million de dollars à chaque course, et une heure de départ coïncidant à celle à laquelle vous êtes probablement susceptible de regarder les courses.
Cela vous intéresserait-t-il?
Quand les bourses d’un programme de l’Ontario Sires Stakes augmentent, c’est que les gageures en Ontario augmentent. Une grosse augmentation est le fruit d’un programme plus dynamique, tandis qu’un déclin résulte en une diminution. Bien sûr, l’Ontario n’est pas la seule à lier les bourses en courses Sires Stakes aux paris.
Alors il est raisonnable de penser que tous et chacun, hippodromes, gens du monde équin, éleveurs, comprendraient le rôle que nous jouons tous dans ce défi. Alors, quand est la dernière fois que nous avons effectué un changement significatif dans nos produits de course pour s’occuper de quelqu’un d’autre que nous-mêmes? Et sur ce point, quelle est la dernière fois qu’une autre nation a fait un effort pour nous convaincre de miser sur eux?
Quand avons-nous discuté de l’effet qu’aurait les départs en soirée sur notre capacité de diffuser en simultané en Europe, en plein milieu de nuit? Qu’en est-il du fait qu’un plus grand pourcentage de nos chevaux d’élevage soit des ambleurs, alors que pratiquement, tous les pays d’Europe ne coursent que des trotteurs? La plupart des pays présentant des courses sous harnais dans le monde, parient sur de plus gros pelotons. Nous décrivons en anglais, courons des épreuves d’un mille, alors qu’eux ne font presque jamais cela. Et les changements d’heures de départ sont un phénomène nord-américain, assez pour exaspérer les directeurs de diffusion simultanée du monde qui fixent les heures de départ auxquelles ils s’en tiennent farouchement.
Quand je suis allé en Chine l’an dernier, ils se sont montrés très intéressés par les courses de standardbred. Mais ils étaient catégoriques sur le fait que les Chinois ne regarderont pas les courses avec sulky. L’amble sur selle uniquement, m’ont-ils dit.
L’occasion se présente. Mais afin de vendre notre produit, nous devons comprendre notre client potentiel. Et nous devons être prêts pour faire les changements lorsque nécessaires.
A un moment donné, les administrateurs de McDonald se sont fait dire que leurs restaurants n’appartenaient qu’en Amérique du Nord. Restez locaux, leur fut-il conseillé. Aujourd’hui, McDonald est actif dans 119 pays. Preuve que quelques changements peuvent faire un bon bout de chemin!
Darryl Kaplan
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