Comme tout enfant de son âge, Justin Fisher a tôt fait de commencer à tirer sa part de leçons de vie, quelques-unes plus faciles à apprécier et à aimer que d’autres.
Il joue au hockey et au baseball dans sa ville natale de Cambridge, Ontario; on doit parfois lui rappeler qu’il doit faire ses devoirs et comme il a grandi tout immergé dans les courses sous harnais, Justin peut mieux que quiconque, âgé de 13 ans (ou de 30 ans, quant à cela), handicaper un programme.
Mais de façon plus significative, il y a un certain nombre de choses que Justin a appris de sa mère – et en mettant à profit la générosité de l’industrie des courses, il a fait quelque chose qui rendrait un parent très fier.
À l’âge de trois ans, Justin, sa mère et son père Dan (directeur des ventes de publicité au Trot) ont décidé de participer à La course annuelle de Terry Fox pour soutenir la recherche sur le cancer. Leur décision en était une de bonne volonté et d’appui à la communauté, en partie plaisir et tradition – et c’est le genre de souvenir familial que vous espérez que vos enfants retiendront tout au long de leur vie.
Il n’est certainement pas le premier ni le seul jeune à participer à l’une des plus grandes levées de fonds au Canada, et si vous le lui demandez, Justin admettra volontiers que le point saillant de ses toutes premières participations était probablement la visite familiale au Dairy Queen après la course. Depuis, toutefois, la vie a changé, et il a appris à apprécier cette journée pour des raisons bien différentes.
« Ma mère m’a toujours enseigné d’essayer d’aider ceux qui ne sont pas aussi chanceux que moi et c’est ce que je fais, » dit Justin. « Mais je le fais vraiment pour elle. »
Quelques années après que Justin et sa famille eurent commencé leur randonnée annuelle à travers les rues de Cambridge, ils ont dû faire face à une horrible ironie du sort. Patti, la mère de Justin, reçut un diagnostique de cancer, le même ayant finalement emporté la vie de cette icône canadienne qu’ils avaient appuyée année après année – Terry Fox.
Patti l’a courageusement combattu, déterminée à afficher une image de bravoure pour son fils, alors qu’ils maintenaient leur engagement annuel – et leur vie – jusqu’à ce qu’elle en décède il y a quatre ans.
Impossible d’imaginer toute la déroute émotionnelle que ce doit être, mais Justin enfourche son vélo chaque automne pour accomplir sa bonne action et honorer l’un des plus importants présents que sa mère lui ait légués. « J’ai de très beaux souvenirs de cette randonnée annuelle avec mes parents – elle a toujours été notre journée familiale préférée, » de dire Justin. « Aujourd’hui, quand nous la faisons, cela nous rend un peu tristes, mon père et moi, mais j’ai l’impression d’être très près de ma mère quand nous y sommes. »
Depuis qu’il a débuté alors qu’il n’était qu’un jeune enfant et qu’il suivait son père qui entraînait des chevaux à l’époque, jusqu’à son niveau d’implication actuel, sa croissance et sa maturité à travers cet événement, sont une inspiration pour plusieurs d’entre nous.
Recueillir des fonds pour le grand jour représente une activité importante, et c’est devenu une tradition pour Justin de se présenter à la salle des conducteurs à Mohawk ou Woodbine, planchette à pince à la main. Il s’assure toujours que sa principale visite co ncide avec le temps des courses ‘stake’, afin que tous les gros noms parmi les conducteurs puissent y contribuer. « Nous croyons que c’est extraordinaire – tous les conducteurs sont vraiment très fiers de ce jeune garçon, » dit dans un sourire l’Américain Ron Pierce. « Il vient à chaque année et nous demande poliment si nous voulons l’encourager dans sa cause. Il est vraiment un jeune gentleman authentique. »
Comme c’est souvent le cas dans l’industrie des courses sous harnais, quand vient le temps de supporter un geste bénévole, les conducteurs ouvrent grand leur portefeuille et leur cœur à l’un des leurs. Au tout début, plusieurs d’entre eux ne savaient même pas qui était Terry Fox. Mais avec les années, grâce à Justin, ils en ont appris un peu plus sur le Marathon de l’espoir de 143 jours de cet unijambiste et comment il a tenté de traverser le pays d’un océan à l’autre pour recueillir des fonds et sensibiliser les gens à la maladie qui l’a finalement emporté.
Ils ont aussi vu un garçon grandir, et ils admirent son sens du but précis et de l’engagement.
La marche a toujours lieu en septembre – le mois choisi par Fox en référence au moment où il a dû cesser de courir. Qu’elle arrive au milieu des courses ‘stake’ de l’automne est le moment idéal pour couronner les efforts de Justin.
Avec en tête, les réguliers du circuit WEG, les portefeuilles s’ouvrent aussitôt qu’il fait son entrée dans la salle. Père et fils passent six ou sept courses avec les conducteurs alors que les dons affluent. « C’est d’abord une bonne cause, et c’est un garçon gentil et tranquille – très respectueux, » dit la vedette de l’industrie John Campbell. « Et pour tout ce qu’il a eu à traverser, on ne peut que l’admirer dans ce qu’il fait. Les conducteurs sont heureux de le voir chaque automne. Nous savons ce que nous aurons à faire. »
Les résultats sont impressionnants pour ce qui s’avère l’œuvre solo d’un homme. Au cours des quatre années depuis le décès de sa mère, il a amassé 1 000 $ à chaque fois, et 90 % de l’argent récolté vient de ses amis des courses sous harnais. Cette année seulement, Justin a atteint un nouveau record, engrangeant la somme de 1 700 $ de contributions pour la Fondation Terry Fox.
« Ils le connaissent tous depuis l’âge de deux ans, » dit Dan. « Il a l’habitude de venir aux courses avec moi depuis qu’il sait marcher. La majorité connaissait aussi sa mère. Elle faisait le paddock pour moi et puis quand il est né, ils venaient les fins de semaine. »
Considérant que la contribution moyenne d’une personne participant au chapitre Cambridge est de 70 $, vous pouvez comprendre toute l’étendue de ce que Justin a accompli. C’est toute une évolution depuis les jours où les Fisher ont commencé à s’impliquer – grâce à une décision familiale découlant d’une innocente question. C’est Justin qui, après avoir vu un panneau à l’image de Fox, a voulu connaître son histoire. « Au début, j’ai dû apprendre aux conducteurs américains qui était Terry Fox et leur raconter son histoire, » raconte Justin. « Aujourd’hui, quand ils me voient, ils disent : ‘ce doit encore être le temps Terry Fox!’ »
Plus il vieillit, plus il est dédié à cette cause. Il n’oubliera jamais la perte de sa mère, ou l’année où elle a tellement souffert du mal de dos, encore qu’elle conduisait son vélo aux côtés de son fils, Dan les suivant toujours. Deux semaines et demie après cette marche, ces douleurs au dos ont été diagnostiquées cancéreuses.
Comme vous pouvez bien vous y attendre, les souvenirs les plus vivaces de la marche sont ceux de la première année où il a dû la faire sans sa très chère ‘Mom-O’, comme il l’appelait. Et ce n’est une surprise pour personne : ceux qui l’ont soutenu de façon loyale tout au long de son implication, y sont allés d’une augmentation de leur contribution. « La première année après le décès de ma mère, c’était triste, » admet Justin. « Elle était tellement déterminée face à la cause et elle y croyait. Cela me rend heureux de pouvoir faire quelque chose pour aider les gens. Plus je vieillis, plus je ressens ce sentiment. »
Dès le moment où ils ont été informés de son histoire et de ses accomplissements, les administrateurs de la Fondation Terry Fox l’ont appuyé dans son initiative, en le reconnaissant dans une lettre recommandée et en l’encourageant à poursuivre son action.
Lors d’une récente visite à Vancouver avec son père et d’autres parents, Justin a eu l’occasion de visiter la statue à la mémoire de Terry Fox. « Cela m’a fait me sentir encore plus en lien avec lui, » dit-il.
Ce lien se poursuivra comme il grandira, alimenté par les souvenirs de sa mère et maintenant, l’influence de sa famille élargie à l’hippodrome. Et il peut sans aucun doute, compter sur l’appui de la Fondation Terry Fox, comme l’illustre si éloquemment la lettre de la directrice de l’Ontario, Martha McClew.
« Terry croyait fermement que les jeunes pouvaient et peuvent faire une différence dans notre monde, » écrivait Mme McClew. « Vous nous démontrez à tous, Justin, que l’âge n’est pas une raison pour ne rien faire de bien dans le monde. Nous sommes tellement, tellement fiers, d’être les récipiendaires de votre campagne de souscription. »